bonsoir
Zac, tu as raison de relancer les débats, la saison estivale est parfois propice à un certain relâchement.
Le débat fait toujours, et sans doute pour des lustres, couler beaucoup d’encre.
Souhaitons qu’il ne fasse pas couler de sang … surtout le sang d’inoffensifs passants …
Avez vous lu le témoignage de ces deux jeunes gens, circulant dans ce petit village pyrénéen, à 1 h du matin, et qui ont aperçu la douce Franska (avec un si beau nom, elle doit avoir … de beaux yeux),
à faible distance, … et en plein village ?
Tout s’est bien passé pour eux, mais pensez-vous qu’il en sera ainsi, lors d’une prochaine rencontre nounours-humains ?
Pourvu que ca dure …
Un nombre croissant de bipèdes ayant pris la fâcheuse habitude de déambuler (et moi, et moi, et moi …) sur le territoire de ce noble plantigrade, et la poursuite des réintroductions se poursuivant, (engagements internationaux signés par la France *), la probabilité de rencontres risque d’augmenter.
(*) Et notamment, la Convention de berne, du 19.09.79, sur « la conservation de la vie sauvage et des habitats naturels de l’Europe » ;
La nature humaine est parfois imprévisible, et parfois portée à l’irrationalité.
… Quid de celle de notre ami martin ?
On peut aussi avancer que cette brave bête, a un comportement atypique (et opportuniste), - je n’ai pas de compétences, en la matière pour en juger – qui n’est pas généralisable à l’espèce.
Revenons sur les aspects purement « économiques » de l’introduction de l’ours.
A côté de la participation des communes situées en montagne, à l’organisation du « tour de France », pour ne citer que cette manifestation sportive, Il y a probablement des effets positifs à la présence de l’ours dans les Pyrénées.
En termes macro-économiques et environnementaux, les deux pouvant être « durablement » liés (développement économique et protection de l’environnement), et le label « pays de l’ours » semble en donner l’illustration.
Contribution au Développement d’un tourisme « vert », donnant l’image d’un développement respectueux de l’environnement, sélectif (le prix de l’immobilier et régulation des capacités d’accueil …) et lié au développement d’un tourisme « régulé » et plutôt aisé.
A ce propos, j’ai le souvenir de commentaires d’un professionnel de l’immobilier ariégeois, sur l’explosion de l’immobilier, dans le Couserans notamment (à l’achat et à la location, de résidences secondaires en particulier).
Jean de La fontaine, aurait pu écrire une fable intitulée « l’ours et le promoteur ».
Ce noble animal, incarnant la nature sauvage, - avec le lot de peurs et d’admiration qu’il génère, et que recherchent nos contemporains, en mal d’authenticité et de sensations ... épisodiques si possible -, constitue un label, et pourquoi pas, un authentique vecteur de développement touristique.
A titre personnel, égoïstement personnel, je ne suis pas hostile à la présence de l’ours dans les Pyrénées, dont il me paraît renforcer le côté sauvage, authentique – à force de visiter son territoire, je pourrais peut-être un jour l’apercevoir, l’entendre -.
Mais je ne suis pas entièrement égoïste, et il m’arrive de songer aux difficultés rencontrées par mes contemporains, aux professionnels du pastoralisme et aux habitants vivant dans les zones fréquentées par notre ami à quatre pattes, en particulier.
Dans ma ville, nous avons un autre animal, du genre volatile, qui remplit la même fonction économique, mais qui ne provoque pas les mêmes troubles de voisinage (les riverains de l’aéroport de Blagnac ne sont pas tous de mon avis, … sauf les sourds, ca va de soi).
Celle de vecteur (et icône) de développement : on l’appelle airbus …
La réintroduction de la marmotte fît couler moins d’encre, en son temps …
Allez savoir pourquoi …
Imaginez ce superbe label, « Ariège, pays de la marmotte », …
Les investisseurs (et bâtisseurs de maisons de retraite) se précipiteraient en cœur dans ces belles vallées verdoyantes.
Avec un tel label, aux promesses de repos eternel (euh hivernal), les clients ne manqueraient pas ...
Un constat semble faire l’unanimité.
Les termes « aménagement du territoire », « bergers-jardiniers du territoire », « développement économique », « bergers-fonctionnarisés », « aides européennes », sans oublier la protection de l’environnement et de la biodiversité, ont été avancés.
Beaucoup de secteurs (hôtellerie, restauration, immobilier, loisirs, services aux personnes, sans oublier la présence de services publics, servant à tous ces publics …) ont sans doute à gagner à sa présence (discrète, si possible).
N’oublions pas un certain nombre d’organismes (publics ou associatifs), dont la mission permet à certains de ses membres d’avoir une activité rémunérée.
Dans une région, et même un pays, où le travail devient une denrée rare, les plans de réintroduction (et leurs effets économiques induits) ne font pas que des malheureux.
A l’exemple d’autres régions d’Europe, qui ont dû s’adapter aux mutations économiques (je pense, en particulier, à la Norvège, et aux sacrifices qu’ont dû accepter ses agriculteurs et pêcheurs, pour s’adapter à une économie de plus en plus orientée vers un tourisme « vert » (pollution…).
On peut surement multiplier les exemples, ici et là .
Sur ce forum, les participants, apparemment bien informés des réalités économiques, et environnementales, et parfois très motiv_é_e_s (comme on dit dans ma ville) par le sujet, n’ont pas manqué de donner leur points de vues respectifs.
Il faut peut-être y voir le signe, pour partie, que le sujet est captivant, … et propice à suppléer à un débat politique parfois affligeant (cf. les derniers débats électoraux).
Sans vouloir paraphraser les uns et les autres, on peut avancer que ce sujet (l’impact de la réintroduction de l’ours), aussi passionnant et polémique soit-il, ne doit pas occulter un certains nombre de réalités, et peut-être de bilans :
. Quelle est la place dévolue au pastoralisme, son avenir, dans une région de montagne de plus en plus orientée vers le tourisme ?
. Evaluation de ses sujétions, par des organismes non publics (cabinets d’audit, par exemple) donnant une vision chiffrée des corps de métiers (évaluer la pénibilité du métier de berger, soumis à un travail rude, évaluation des conséquences du stress subi par une bête attaquée mais vivante …).
. Aspects sociologiques des mutations. Eviter de tomber dans une attitude condescendante à l’égard des professions concernées.
. Les aides allouées aux victimes, couvrent-elles l’intégralité des dommages (matériels, moraux …) subis ?
Cette prise en compte des contraintes et dommages subis par les professionnels concernés, doit se faire dans la bonne foi.
J’ai en mémoire, la réponse des autorités publiques, réagissant (à chaud) aux attaques récentes.
Il fût question de création de « comités d’experts », de commissions ad hoc …
S’il s’agit de (mieux) préparer (par une information préalable des autorités) une future décision, on peut se féliciter de voir des représentants de l’autorité publique, ne pas faire les choses sans réfléchir, ni savoir. La concertation étant de nature à améliorer une décision politique.
Je ne pourrais imaginer, en l’espèce, que cette volonté déclarée de concertation (d’amélioration des décisions en gestation) ne puisse dissimuler l’inavouable volonté d’enterrer un problème bien chaud, et problématique, pour retomber dans un consensus mou, … en attendant « que ca se tasse ».
Jadis, il arrivait à l’Etat, dans la résolution d’un problème déterminé (et dérangeant), il était de coutume que pour enterrer ce problème (bien chaud), on créait une commission (parlementaire), dans le seul but (inavoué) de donner l’illusion, aux personnes concernées, que les autorités allaient enfin se saisir du problème.
Le temps (d’études et palabres) s’écoulant, les esprits (plus ou moins) apaisés, la commission pondait un rapport (tout de suite oublié et archivé), qui accordait parfois quelques compensations mais qui ne réglait (ou rarement) le fond du problème.
Les bonnes recettes ne sont jamais abandonnées.
Je deviens médisant …
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