Bonjour à tous,
Je viens de lire tous les post qui concernent cette rubrique et au delà de la forme de certaines réponses (qui sont quand même limites), je souhaiterais me rapprocher du fond.
Je ne suis pas montagnard. J'habite la région depuis bientôt 8 ans parce que cet univers m'attirait. Je suis originaire des côtes vendéennes et même si j'arpente depuis quelques années les pyrénées, je suis à des années lumières des réelles préoccupations des montagnards parce que je suis pas à leur place.
je suis de sensibilité écolo mais c'est plus pour la forme. L'idée d'une nature partagée me séduit alors que j'ai conscience qu'il peut s'agir d'une gentille utopie. En ce qui concerne la ré-introduction de l'ours, puisque c'est là la question, je suis pour.
Doucement! j'entends d'ici les réfractaires qui doivent se dire : "Mais pour qui il se prend le marin?!!!" Je pense que pour qu'un tel projet soit viable, il faut l'entourer de précautions indispensables.
Quel est l'objectif?
1) A mon sens redonner une identité forte à l'espace montagnard en le dotant à nouveau d'une espèce emblématique qui participe à la fois au mystère et au charisme du milieu.
2) Se donner bonne conscience en réparant ses erreurs passées. Une sorte d'appel à la miséricorde en quelque sorte.
L'ours était là avant l'homme ai-je lu. Exact! mais les dinosaures aussi. La différence est que les dinos ont disparu par "érosion" naturelle si j'ose dire. lls ont eu leur chance et c'est la nature qui s'est elle même chargée de faire le ménage. Ce constat formulé dans "Jurassic Park" n'est pas si mauvais. Même si ce film peut paraître être un agréable divertissement, cette idée semble objective. L'ours lui, s'est vu confronté à une concurrence pas forcément loyale. Le manque de discernement humain a conduit à sa mise en péril. Il me parait normal d'essayer de réparer les pots cassés.
Par contre, l'idée de les remettre en concurrence me parait saugrenue. ce serait reculer pour mieux sauter. L'ours ne fait pas le poids et serait inéluctablement re-menacé à terme. Je n'imagine pas évoquer la possibilité d'une cohabitation pacifique car je ne connais pas la réalité des problèmes posés pas l'ours. Je suis pas à la place de ceux qui vivent dans et avec la montagne et ne peux donc prétendre à imposer un point de vue définitif. J'ai récemment lu les récits d'un berger d" Aydius" dont je ne me souviens plus du nom et qui décrivait son état d'esprit à vivre avec la peur du troupeau décimé ou plus siplement d'une attaque sur sa personne. Comment ne pas compatir à ce vécu? Cependant, je crois sincèrement qu'il faut que tout le monde ait sa chance.
Il ne semble pas y avoir eu de débats aussi passionnés lorsque l'on a crée des réserves d'isards ou de bouquetins. La faute sûrement au potentiel de dangereusité du plantigrade. Il faut donc tenir compte de l'aspect prédateur et dangereux de l'animal.
En Afrique, les réserves naturelles où l'on introduit des prédateurs comprennent aussi du gibier pour ces derniers. avec pour but avoué d 'acquérir un biosystème qui soit fiable et qui, par définition, se satisfasse de son autarcie. Pourquoi ne pas transposer ce modèle au niveau de l'ours dans les pyrénées. C'est une question de moyens et de volonté politique. On emprunte bien des routes et des chemins "à nos risques et périls". Quelqu'un qui s'aventurerait dans ses réserves serait soumis aux mêmes recommandations.
J'ai conscience de ne pas forcément apporter grand chose au débat tellement ce raisonement peut paraître un peu téléphoné. Cependant, je trouverais dommage qu'on ne puisse parler de l'ours que sous la forme d'une légende sans avoir expérimenté ce qu'il est possible de faire.
D'ailleurs, ma gamine, avec l'insouscience de ces 11 ans me demandait récemment: " papa! çà fait combien de temps que t'as pas vu de dahut???"
A+
_________________ WISHBONE
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