Bonjour à tous,
Juste un peu de quoi "alimenter" la réflexion (j'aime bien l'agneau mais je n'ai encore jamais goûté d'ours
: )
1°) Qui était là le premier ?
Question sans aucun fondement ! Les espèces vivantes "colonisent" des espaces ou bien se déplacent soit périodiquement soit définitivement selon qu'elles sont sédentaires ou migratrices (pour résumer, car c'est parfois encore plus compliqué que cela). Le droit des espèces les plus anciennes (toutes ne sont pas apparues en même temps) est-il forcément le plus important ? Ce sont les reptiles et les insectes qui vont être contents !
Je crois qu'il s'agit avant tout d'un équilibre naturel qui se fait par ailleurs tout seul, au gré du temps, de l'évolution, des circonstances du moment etc. même si les activités humaines ont très largement accéléré cela. Par ailleurs le "droit de l'ours" semble bien plus émouvoir nos congénères que celui des termites ou de n'importe quelle "p'tite bébête" de quelques mm qui restent inconnues du plus grand nombre. Peut-être aussi qu'on se sent moins "menacé" par ces petites bébêtes justement. Et c'est probablement ce qui fait toute la différence.
Notre planète est en constant changement depuis toujours, la seule chose qui diffère c'est désormais le poids de l'homme dans cette affaire et la question de "survie" des espèces qui se pose avec d'autant plus d'acuité que nous en sommes conscients.
2°) Pour l'activité des bergers et autres :
D'abord n'oublions pas que les pyrénées se sont largement dépeuplées au fil du vingtième siècle et que le taux de pression était bien plus important au XIXème siècle (il y a quoiqu'on en dise bien plus de ruines en montagne que de bâtiments flambant neuf). Même si le tourisme induit des surfréquentations dans certains secteurs. Donc pas si simple... Surtout que les raisons de la présence de l'homme dans la montagne ne sont plus en relation avec des activités que l'on pourrait qualifier "d'utiles" comme l'aurait si bien dit Russell.
Ensuite, toutes les activités pastorales n'ont pas les mêmes exigences : ceux qui font de l'élevage de bouche ne doivent pas rester quasiment en permanence avec leurs troupeaux (le plus souvent ils ne montent qu'une fois par semaine) contrairement à l'élevage "laitier", où la nécessité de la traite impose une présence quotidienne. C'est notamment la différence entre l'italie et la France à propos du loup. Plus on est présent sur le terrain et plus il semble facile de protéger ses bêtes (ce qui ne veut pas dire moins contraignant et stressant). Le surcoût imposé par une surveillance pour ceux qui n'auraient pas à la faire s'ils étaient toujours présents est très dommageable à leur chiffre d'affaire et peut mettre en péril leur exploitation. N'oublions pas que ces gens là ont également besoin de manger et qu'ils travaillent pour cela. Les intérêts économiques n'ont rien de "sale" au demeurant quand il s'agit simplement de faire "bouillir sa popote". Tout le monde en est là ... Les bergers ne font pas le marché ou les spéculations... Et puis qui regarderait son troupeau dévasté (c'est à dire son travail) sans sourciller ? Un ingénieur au même titre n'aimerait pas voir son travail effacé de son ordinateur par je ne sais quel virus ou plantage informatique, là ce n'est pas la cause qui prime (quoique) c'est l'effet !
3°) Quant aux droits et devoirs de l'homme sur la planète, notion bien... humaine ! Effectivement l'homme est conscient, il pense, ça le différencie de ses "co-locataires". Et puis, qu'il le croit ou non, ses pouvoirs sur la nature sont incommensurables, mais bien plus ou mauvais sens du terme (pouvoir de destruction) qu'au bon sens du terme (effets "bénéfiques" sur la planète). C'est effectivement pour cela qu'il doit se positionner. Il devra faire des choix, mais que seuls les êtres doués de raison pourront "juger". Le seul juge de l'homme c'est l'homme (à moins qu'on ait des convictions religieuses qui disent autre chose, à ne pas négliger non plus en ces temps de montée religieuse). Et je ne dis pas cela par hasard, car nous l'avons remarqué dans quelques mails plus hauts, la dimension culturelle de la place de l'ours n'est jamais bien loin, qu'il s'agisse de mythe, de légende, de perception du monde qui nous entoure ou autre... Dans d'autres civilisations, la frontière entre les hommes et les animaux est d'ailleurs des plus ténues, c'est le moins que l'on puisse dire...
Bon je n'ai pas le temps de continuer ces petits propos, je dois m'en aller, suite de mes élucubrations au prochain épisode...