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MessagePosté: 03 Fév 2021 14:26 
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Bourdon a écrit:
Après bien des péripéties, j’approche de Pont-de-Bou lorsque, surprise majuscule, je croise un paysan qui me regarde curieusement et semble vouloir me parler. Enfermé dans mon inquiétude et mon agaçement, je le salue brièvement mais bute sur sa question aimablement posée :  « Vous allez faire la vallée d’Eyne ? ». Je m’entends répondre « Je vais au refuge de l’Ull de Ter ! » puis réalisant ma sécheresse devant cette gentillesse personnifiée, j’ajoute pour m’excuser, « j’essaie de traverser les Pyrénées. » Où je m’attendais à recevoir en retour un « Ah, bon ! sceptique » ou un « Bon courage ! » d’adieu, sa question me cueille par surprise :  « Vous connaissez peut-être Georges Véron ? Et d’ajouter « il mangeait hier soir chez moi à Eyne. » Si je connais Georges Véron ? Non ! Mais cela fait trois ans qu’il est au coeur de tous nos jours de congés avec sa Haute Randonnée Pyrénéenne ! Le savoir dans les parages volatilise mes soucis d’horaire. D’après mon interlocuteur, le grand sarthois serait dans un village andorran dont je comprends mal le nom. Peu de chances de le croiser à l’improviste dans ces montagnes immenses, mais sait-on jamais… Ce serait extraordinaire de pouvoir le remercier de vive voix, de lui serrer la main en vrai. Je lui dois d’être là, d’avoir vécu tant d’émotions, surmonté d’inoubliables épreuves. Cette fin d’étape est noyée de gratitude pour mon guide inconnu, mon aîné prestigieux.

:hello: :hello:
l'époque actuelle veut qu'on s'enferme dans sa bulle...à l'écart des autres...
on rate ainsi parfois....l'occasion de rencontres enrichissantes....
pouvant découler d'un simple "bonjour"...

anecdote que j'aurais pu situer un peu plus loin dans le périple...mais l'occasion...

Roc de Frausa....j'y arrive hors saison...en venant de la mer...j'y croise un Monsieur d'un âge certain...accompagné de 2 dames d'un certain âge :mrgreen:
les rencontres sont rares...
on discute...
il me demande d'où je viens...je l'énonce et en vient à parler d'un endroit où j'ai eu du mal en m'escrimant à suivre des vieilles marques jaunes le long de la frontière...à cause de la végétation....
il rigole en me disant...c'est moi qui les ai mises ces marques...mais j'ai l'habitude j'avais aussi balisé le GR 10...
il ajoutera qu'il a écrit un fascicule sur les randonnées dans les PO qu'il le vendait par correspondance et qu'il lui en reste pas mal en stock...
on se salue et je m'éclipse...
plus loin je me maudis..."tu aurais pu au moins lui demander son nom prendre ses coordonnées et tenter de lui acheter un de ses écrits..." :pleur4:

2 jours plus tard je suis seul au gite de notre dame du Coral....je papote avec les tenanciers...et leur raconte ma rencontre....
"A mais c'est Jean FAURE on le connait voici ses coordonnées"....
j'ai du insister pour la rétribution...mais j'ai son "125 excursions dans les pyrénées catalanes"
avec une dédicace...du 7 juillet 2003 ;)
ouvrage de 1978 ou le moins qu'on puisse dire c'est qu'il n'y a aucune littérature...
des lieux et des temps...

Véron le cite dans la 9ème édition de la HRP au sujet des mines de Batère....et de son auberge...
"Nous ignorons les destinées de l'établissement...il est donc prudent de se renseigner par exemple en écrivant ou téléphonant au responsable local du GR 10 M. Jean Faure....."


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MessagePosté: 03 Fév 2021 14:41 
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dinosaure a écrit:
Bourdon a écrit:
Après bien des péripéties, j’approche de Pont-de-Bou lorsque, surprise majuscule, je croise un paysan qui me regarde curieusement et semble vouloir me parler. Enfermé dans mon inquiétude et mon agaçement, je le salue brièvement mais bute sur sa question aimablement posée :  « Vous allez faire la vallée d’Eyne ? ». Je m’entends répondre « Je vais au refuge de l’Ull de Ter ! » puis réalisant ma sécheresse devant cette gentillesse personnifiée, j’ajoute pour m’excuser, « j’essaie de traverser les Pyrénées. » Où je m’attendais à recevoir en retour un « Ah, bon ! sceptique » ou un « Bon courage ! » d’adieu, sa question me cueille par surprise :  « Vous connaissez peut-être Georges Véron ? Et d’ajouter « il mangeait hier soir chez moi à Eyne. » Si je connais Georges Véron ? Non ! Mais cela fait trois ans qu’il est au coeur de tous nos jours de congés avec sa Haute Randonnée Pyrénéenne ! Le savoir dans les parages volatilise mes soucis d’horaire. D’après mon interlocuteur, le grand sarthois serait dans un village andorran dont je comprends mal le nom. Peu de chances de le croiser à l’improviste dans ces montagnes immenses, mais sait-on jamais… Ce serait extraordinaire de pouvoir le remercier de vive voix, de lui serrer la main en vrai. Je lui dois d’être là, d’avoir vécu tant d’émotions, surmonté d’inoubliables épreuves. Cette fin d’étape est noyée de gratitude pour mon guide inconnu, mon aîné prestigieux.

:hello: :hello:
l'époque actuelle veut qu'on s'enferme dans sa bulle...à l'écart des autres...
on rate ainsi parfois....l'occasion de rencontres enrichissantes....
pouvant découler d'un simple "bonjour"...

anecdote que j'aurais pu situer un peu plus loin dans le périple...mais l'occasion...

Roc de Frausa....j'y arrive hors saison...en venant de la mer...j'y croise un Monsieur d'un âge certain...accompagné de 2 dames d'un certain âge :mrgreen:
les rencontres sont rares...
on discute...
il me demande d'où je viens...je l'énonce et en vient à parler d'un endroit où j'ai eu du mal en m'escrimant à suivre des vieilles marques jaunes le long de la frontière...à cause de la végétation....
il rigole en me disant...c'est moi qui les ai mises ces marques...mais j'ai l'habitude j'avais aussi balisé le GR 10...
il ajoutera qu'il a écrit un fascicule sur les randonnées dans les PO qu'il le vendait par correspondance et qu'il lui en reste pas mal en stock...
on se salue et je m'éclipse...
plus loin je me maudis..."tu aurais pu au moins lui demander son nom prendre ses coordonnées et tenter de lui acheter un de ses écrits..." :pleur4:

2 jours plus tard je suis seul au gite de notre dame du Coral....je papote avec les tenanciers...et leur raconte ma rencontre....
"A mais c'est Jean FAURE on le connait voici ses coordonnées"....
j'ai du insister pour la rétribution...mais j'ai son "125 excursions dans les pyrénées catalanes"
avec une dédicace...du 7 juillet 2003 ;)
ouvrage de 1978 ou le moins qu'on puisse dire c'est qu'il n'y a aucune littérature...
des lieux et des temps...

Véron le cite dans la 9ème édition de la HRP au sujet des mines de Batère....et de son auberge...
"Nous ignorons les destinées de l'établissement...il est donc prudent de se renseigner par exemple en écrivant ou téléphonant au responsable local du GR 10 M. Jean Faure....."


:hello: Dino
Je suis vraiment ému en lisant cette anecdote.
J'avais 6 ans quand j'ai gravi mon premier sommet avec Jean Faure, le pic de Coma Négre, un sommet frontalier du côté de Lamanère.
Je possède également son livre des 125 excursions.
Un personnage local (dans le Vallespir) qui a vécu jusqu'à plus de 90 ans.
Je n'aurai jamais imaginé que sa renommée ait pu aller au delà de la vallée.

Merci pour ce partage :super:

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MessagePosté: 04 Fév 2021 06:37 
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Eyne – Chalet de l’Ull de Ter
par les cols d’Eyne, Noufonts, Noucreus et Tirapits
« ...Le Col de Nuria est atteint avec un peu de retard, notre marche étant lente mais régulière. Je prends congé de mes compagnons de montée qui descendent à Nuria. Les nuages encombrent le ciel, aussi je mets le grand braquet, d'autant que je viens d'apprendre que les cumulus de beau temps peuvent se transformer en cumulus de mauvais temps. L'itinéraire emprunte les crêtes du Pic Noufonts, du Pic de la Fosse du Géant, du Pic de la Vache. Je me sens très exposé à la foudre sur ces arêtes nues. La rencontre des sept croix du col Néoucrous me glace le dos. Je force l'allure dans l'espoir d'échapper à l'orage que j'imagine imminent. Dans ma course pour la vie sauve, j'aperçois, comme un sourire, les beaux lacs de Carença, puis plus loin le fier Canigou, qui présage la Méditerranée. Mais qu'il est loin encore ! A partir du col de Tirapitz jusqu'aux abords du chalet de l'Ull de Ter, j'alterne marche rapide et course. L'angoisse ne me lâche pas d'une semelle ! Voici enfin le chalet: sauvé ! Je me retourne vers le mauvais temps, et, en guise de provocation revancharde, je pisse dans sa direction. Le vent, qui s'est levé, me renvoie mon offense sur le pantalon de survêtement. Cela m'apprendra à devenir superstitieux ! Je suis mouillé comme un nouveau né. Catherine est arrivée, après quelques heures de marche et pas mal d'émotions en Espagne. Elle ne croit pas au mauvais temps. De fait, lorsque j'enlève les lunettes de glacier oubliées sur mon nez, le ciel se dédramatise.
Il y avait beaucoup trop de monde au village de Setcasas pour que Catherine ait pu reconnaître Véron. Dommage ! Mais elle a entendu parler de lui au refuge par de jeunes randonneurs et il serait dans les parages. Renseignement pris aussitôt, Véron serait en train d'escalader un pic et viendrait au refuge ce soir. Le temps passe à l'attendre ! »
Le moment du souper venu, nous rentrons dans le refuge, l’espoir en berne. Je ressens le contre-coup de la fatigue physique et nerveuse accumulée depuis mon départ ce matin des Bouillouses et du chaud et froid, dur à digérer, au sujet de Véron. C’est alors que nos jeunes informateurs s’approchent de nous, accompagnant un énergique quadragénaire barbu qui me tend la main en se présentant : Georges Véron ! Je bafouille un bonjour à la place d’un bonsoir, ajoutant aussitôt : On voulait vous remercier pour votre topo-guide. -Véron : Vous venez d’où ? - Moi: Des Bouillouses… - Véron : Mais, vous avez commencé où ? - Moi : A Hendaye ! -Véron : Vous êtes partis quand ? - Moi : Le 1er Juillet ! Là, je m’attends à un bravo de politesse assorti d’un encouragement du type bonne chance ou bon courage avant qu’il prenne congé. J’étais très content d’avoir rencontré celui qui m’avait guidé à travers les Pyrénées avec son précieux topo, véritable fil d’Ariane dans l’impressionnant labyrinthe. Impressionnant aussi, ce bonhomme solide, direct, une boule d’énergie concentrée. J’en ai oublié totalement ma fatigue !
Mais Georges Véron a d’autres questions à nous poser et nous invite à manger avec lui. Il n’y a plus de refuge, ni d’autres personnes autour de nous. Monsieur Véron devient Georges Véron, un grand frère de passion montagnarde. Il veut tout savoir : par où je suis passé, avec quelles conditions climatiques, comment étions nous organisés, quelles difficultés rencontrées, ce que nous pensons de son minutage… Et nous sommes heureux, Catherine et moi, de raconter ce que nous n’avions pas eu le temps de faire entre nous. Récit à chaud, tout neuf, d’une sincérité totale. Impressionné par le récit de mon parcours Salau-La Hillette pour la première fois, dans le brouillard, il persiste à me considérer comme un montagnard confirmé, malgré mes dénégations se réclamant de la chance. Pour lui, il ne fait pas de doute que je vais réussir cette traversée, au vu de ce que j’ai réalisé jusqu’ici, ce qui n’est absolument pas mon cas. Il s’étonne que je n’ai jamais envisagé de reprendre la traversée aux endroits où je m’étais arrêté lors de mes précédentes tentatives. Du coup, par peur d’apparaître buté, j’évite de lui dire qu’en cas d’échec, je repartirai d’Hendaye. Il comprend que je ne cherche pas un record, mais que je tente de réaliser un rêve dans le mois disponible de congés, au prix d’étapes qu’il juge énormes pour ne pas dire démentielles. Je le sens heureux d’apprendre que ses descriptions de l’itinéraire m’ont permis d’arriver jusque là, sans l’aide des cartes qu’à son grand étonnement je ne sais pas lire. Bien belle rencontre couronnée par sa proposition de m’accompagner sur une partie de l’étape du lendemain et peut-être jusqu'à la Méditerranée, qu'il me rend toute proche. Marcher avec Véron, c’est un cadeau royal, un honneur sans prix, c’est moi qui vais l’accompagner et non l’inverse, soulagé du poids de l’itinéraire. C'est un lève tôt comme moi. Parfait ! Il me charge de le réveiller. Je m'endors sur un nuage.


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MessagePosté: 04 Fév 2021 09:25 
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Bourdon a écrit:
Bien belle rencontre couronnée par sa proposition de m’accompagner sur une partie de l’étape du lendemain et peut-être jusqu'à la Méditerranée, qu'il me rend toute proche. Marcher avec Véron, c’est un cadeau royal, un honneur sans prix, c’est moi qui vais l’accompagner et non l’inverse, soulagé du poids de l’itinéraire.

:hello: :hello:
Une bien belle marque d'estime réciproque ! :super:
j'aurais sans doute eu du mal à m'endormir ;)
Quelle rencontre !

PS : Nous par contre on est arrivés à Ull de Ter sous un déluge


lpnaute a écrit:

:hello: Dino
Je suis vraiment ému en lisant cette anecdote.
J'avais 6 ans quand j'ai gravi mon premier sommet avec Jean Faure, le pic de Coma Négre, un sommet frontalier du côté de Lamanère.


Merci pour ce partage :super:


Le monde est petit Ludo :hello:
content si ça réveille des souvenirs anciens....

anecdote dans l'anecdote.... :mrgreen: mais qui finalement reste dans le sujet...
si je m'en voulais autant de ne pas avoir été fichu de demander son nom à mon interlocuteur...
c'est qu'une bonne dizaine d'années avant....j'avais déjà raté le coche....
il y a des choses qu'on regrette de ne pas avoir été capable de dire...

A l'époque j'allais à Payolle pour écumer ce qui pouvait se monter avec mes skis de fond (rando nordique) et ce jour j'avais atteint le Tuhou gran à 1911 m sur lequel j'avais trouvé un gars avec sa fille ado....évidemment on avait discuté...
et le gars m'avait dit qu'il était amoureux du versant espagnol et que d'ailleurs il allait sortir un bouquin sur la traversée....La senda....
et j'étais parti sans lui en demander plus....
alors que si quelqu'un parle de sortir un bouquin....c'est quand même qu'il ne veut pas rester dans l'anonymat :-/
je ne saurais donc jamais si j'ai bien croisé Jean-François Rodriguez dont j'ai acheté le guide peu de temps après "LA SENDA Grande traversée des pyrénées espagnoles par le GR 11"....


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MessagePosté: 04 Fév 2021 09:38 
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Bonjour à tous,
Toutes ces anecdotes nous démontrent une fois de plus qu'il n'y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas.
On a hâte de connaitre la suite. :ange:

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MessagePosté: 04 Fév 2021 10:14 
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lpnaute a écrit:
Bonjour à tous,
Toutes ces anecdotes nous démontrent une fois de plus qu'il n'y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas.
On a hâte de connaitre la suite. :ange:



C'est passionnant Claude ! :super:
Que de belles rencontres quant à celle avec Véron , quel moment inoubliable j'imagine ;
quand on fait la traversée HRP on ne peut faire mieux comme rencontre .
J'attends avec impatience la suite ; merci Claude :amen:

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Franz Schrader

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MessagePosté: 04 Fév 2021 20:47 
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dinosaure a écrit:
l'époque actuelle veut qu'on s'enferme dans sa bulle...à l'écart des autres...
on rate ainsi parfois....l'occasion de rencontres enrichissantes....
pouvant découler d'un simple "bonjour"...

:hello: On les rate d'autant plus que de nombreuses personnes n'osent pas amorcer la démarche et restent en retrait. Sale temps à notre époque pour les timides, les modestes, les humbles, les introvertis...
Si nous vivions plus profondément au présent, sans s'encombrer du passé et de l'avenir, peut-être serions nous plus vigilants, plus disponibles, plus réceptifs ? Reste le problème joliment exposé par Georges Brassens: "On aurait peut-être le coeur assez grand pour aimer toutes les fleurs dans le pré, mais on ne pourra jamais les poser toutes dans le pot que l'on garde devant sa fenêtre."
dinosaure a écrit:
Une bien belle marque d'estime réciproque !
j'aurais sans doute eu du mal à m'endormir ;)
Quelle rencontre !

J'aurais bien aimé ruminer ma joie plus longtemps, mais j'étais nerveusement épuisé !
Je sais que vous auriez mérité ma chance et suis certain que Georges Véron vous aurait pareillement accueilli, car la passion de la montagne est un passeport suffisant pour fraterniser.


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MessagePosté: 04 Fév 2021 22:34 
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lpnaute a écrit:
J'avais 6 ans quand j'ai gravi mon premier sommet avec Jean Faure, le pic de Coma Négre, un sommet frontalier du côté de Lamanère.

:hello: Les expériences enfantines de ce genre peuvent marquer à vie, jusqu'à déterminer une orientation.
A 6 ans aussi, j'ai gravi mon premier sommet, partant de nuit, éclairé à la lanterne à bougie de mon grand père maternel. Il s'agissait du Pech Redon de Cailladelles, culminant à 210 mètres d'altitude. L'imagination aidant, je ne suis jamais monté plus haut que ce jour là.


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MessagePosté: 04 Fév 2021 23:07 
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Jean-Robert a écrit:
Que de belles rencontres quant à celle avec Véron , quel moment inoubliable j'imagine ;
quand on fait la traversée HRP on ne peut faire mieux comme rencontre .

:hello: L'avantage de l'âge, c'est de pouvoir témoigner de la permanence des moments intensément vécus, en montagne mieux qu'ailleurs.
Georges Véron m'a guidé à travers les Pyrénées et m'a permis de réaliser mon rêve, malgré des insuffisances criantes, qu'il importait d'afficher pour mettre en garde d'autres randonneurs moins chanceux. Avec le recul des ans, je pense que tous ceux qui ont traversé les Pyrénées par tronçons sont de meilleurs montagnards que moi et que s'ils peuvent traverser en continu un jour, ils le feront dans de meilleures conditions de sécurité et de lucidité.
Je suis profondément admiratif de vos réalisations et de votre passion pyrénéiste
Merci de vos encouragements !


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MessagePosté: 05 Fév 2021 10:18 
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Refuge de l’Ull de Ter – Pla Guilhem - Tour de Batère

Ce n'est pas un lever comme les autres. Après avoir rapidement enfilé mes vêtements, je vais réveiller Véron, qui s’apprête aussitôt. Nous nous retrouvons dans la salle à manger où il m'offre un café et je partage avec lui mon gâteau de riz. Alors que j’avale une banane, je suis surpris de le voir déjà prestement boucler son sac. En un clin d’oeil, il est prêt à partir. J'expédie mes dernières bouchées et nous partons vivement. Pour la première fois, le topo guide, la boussole, l'altimètre sont enfermés dans le sac. Alerte, mon guide marche régulièrement, avec une aisance souveraine. Je sens bien qu’il est parfaitement dans son élément, chez lui. Une infinité de détails infimes caractérisent chaque marcheur. Henri, mon maître ès montagne et premier de cordée, n’avait pas son pareil pour distinguer ceux qui frimaient en sur-régime, ceux qui commençaient à peiner, ceux qui étaient vraiment en forme, ceux qui couraient à la défaillance, ceux qui s’éterniseraient aux pauses… Georges Véron, lui, déroulait ses pas, sans à coup, souplement, corps bien redressé, tête haute. Il donnait une impression de stabilité, de maturité extraordinaire, qui me rappelait les témoignages d’accompagnateurs d’Haroun Tazieff, rassurés par son calme dans les pires conditions. Nous échangeons sur nos vies, nos pratiques sportives, la montagne. Il est bien d’accord pour considérer que la notion de record n’a pas de sens pour une traversée des Pyrénées, me raconte l’accueil mitigé qu’il a reçu dans le milieu montagnard, car originaire de la Sarthe. Aucune ombre ne plane sur notre tandem provisoire, pas la moindre envie de rivaliser en paroles. Délicieux partage fraternel, simple, détendu, dans une ambiance de sympathique promenade. Ni moi, ni lui, me semble t’il, ne sommes habituellement bavards en montagne, mais l’exception confirme la règle ! C’est toujours un miracle de trouver instantanément la bonne longueur d’onde dans une relation nouvelle. Nous en profitons pour repérer nos parentés de goûts et d’expériences, glissant sur nos différences. C’est ça le respect, considérer autrui comme digne d’attention, d’estime, d’égards, sentir qu’une seule goutte de mépris peut gâcher la qualité d’une rencontre. Aîné ou cadet, peu importe, si chacun s’enrichit de la valeur de l’autre. Après m’avoir mis l’eau à la bouche, Georges Véron me promet de m’envoyer le compte rendu de sa traversée de 1968. Ici, l’eau est prise au sens figuré, car, tous deux, nous découvrons que nous avons oublié de remplir nos gourdes pour cette étape semi aride, déjà bien arrosée de soleil. Véron s’inquiète, moi, tout au plaisir de cette rencontre exceptionnelle, je flotte au dessus de cette contingence. Pourtant la soif ne va pas tarder à nous tenailler. A proximité du Pla Guillem, mon illustre compagnon, déchiré entre l'envie de m'accompagner plus loin et le devoir de respecter ses engagements familiaux, dont la fête du 15 Août, décide de rejoindre sa femme. Après un casse-croûte, durant lequel je note sa sobriété, me voici condamné à sortir les instruments d'orientation. Nous nous quittons chaleureusement, mais je sens Véron inquiet pour mon manque d’eau et mécontent de sa bévue, pour moi bien innocente. Retour sur terre, finie la fête, Georges Véron vient de disparaître dans la descente de la piste. Quel vide ! J’ai du mal à retrouver le fil de mon aventure, mon ressort a disparu, je pense même à abandonner. Après un moment de marche machinale, le goût de marcher sur le vaste plateau renaît lentement. Loin devant moi, un groupe d'excursionnistes attaque la montée du pic des Septhommes et me sert de point de mire. Je me lance à leurs trousses, suant et soufflant comme un damné. La distance qui nous sépare fond rapidement, et je rejoins l'arrière du groupe peu avant le sommet. Seuls trois jeunes gens m'ont précédé au sommet, ce qui m'a distrait un bout de temps et relancé dans la traversée. A ma courte honte, je mendie une gorgée d'eau, qu'ils m'accordent volontiers, puis, suivant la crête, je vais monter le pic Rougeat. Ma salive s'est transformée en pâte épaisse que je racle avec l’ongle. C’est le prix à payer pour l'étourderie de ce matin, qui m'a fait partir la gourde vide. Heureusement pour moi, que le soleil ne donne pas toute sa chaleur ! Georges Véron m'a parlé d’un puit de neige, hors itinéraire, où je devrais trouver de l'eau. Au risque de prendre un bain glacé qui serait mortel, j'y descends, sans piolet, avale des moitiés de gourde, qui me scient l'estomac. Le moral remonte aussi à proportion de l'eau que je bois et de celle que j'emporte. Une dette de plus vis à vis de mon guide, qui lui, peut-être encore, rôtit sans eau.
La suite de l’étape, sous le regard du splendide Canigou, n’a pas le même goût que son début.
« Les éboulis menant à la Porteille de Leca m'offrent un massage énergique des chevilles. Des promeneurs, d'un geste vague de la main, m'indiquent la position des mines de Batère. Ce parcours de crête manque vraiment de confort pour les pieds. La chaleur augmente nettement, tandis que je monte le Gallinasse. Il ne me reste plus longtemps à marcher, peut-être une heure trente, mais, tirant trop à droite, je rate le Pel-de-Ca et m'éloigne des mines de Batère en descendant la mauvaise crête. Le courage me manque pour remonter les 300 mètres de dénivelé que je viens de perdre sottement. En vain, je tente de lutter contre cette immense lassitude qui m'envahit et m'écrase. J'ai envie d'abandonner, de me coucher, de cesser de lutter. La fatigue entrave mes jambes, me faisant décrire de ridicules lacets presque sur place. Désespéré, j'entame une traversée à flanc pour tenter de rejoindre la bonne arête descendant du Pel-de-Ca. Les premières centaines de mètres sont faciles, mais cette voie de compromis ne biaise pas longtemps avec les difficultés. Rapidement, je me trouve engagé dans un redoutable ravin, d'où j'essaie de me tirer sans casse. Après avoir pris de gros risques sur un terrain peu fiable, je parviens à sortir de justesse de ce mauvais pas. La crête descendant vers le col de la Cirère mélange les herbes, les rochers et les arbrisseaux, ce qui rend la marche saccadée et particulièrement pénible, mais améliore ma situation. »
Abrégeons, après avoir vécu l’exaltante rencontre du créateur de la HRP,  il faut du temps pour retrouver ses billes et la montagne !


Dernière édition par Bourdon le 06 Fév 2021 11:16, édité 2 fois.

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MessagePosté: 05 Fév 2021 10:37 
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MessagePosté: 06 Fév 2021 07:57 
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Un trés grand MERCI pour ces récits :amen: :amen: :amen: où l'amour de la montagne "transpire" à chaque épisode ...

Sur le dernier , l'erreur sur la descente du GALLINASSE au PEL DE CA est une constante :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen: (du coup on se sent moins seul !).


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MessagePosté: 06 Fév 2021 10:54 
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Mines de Batère – Amélie-les-Bains
par la tour de Batère et Formantère

Cette étape passerelle vers la chaîne des Albères constitue une introduction à la végétation méditerranéenne. Rehaussée par des erreurs de cheminement, elle permet une synthèse piquante des épineux du midi. « ...Une splendide mer de nuages occupe la vallée de gauche. Spectacle de banquise, qui récompense le randonneur matinal et sa femme ravitailleuse à la tour de Batère. Bien vite, il faut abandonner une piste confortable pour prendre un sentier encombré de branches de hêtres. Après le col sans croix de fer, j'avance sur une large piste qui ne se presse pas de descendre vers le col de la Redoute. Un raccourci, conseillé par le topo guide, m'enferme dans un gigantesque maquis. J'insiste, dans l'espoir de forcer le passage, mais je me retrouve bientôt bloqué entre terre et ciel par les multiples bras d'ajoncs géants. Si le ridicule tuait, je serai mort ici, perché sur ces inextricables végétaux, me débattant pour reprendre pied sur terre, en pleine erreur d’itinéraire ! Il me faut revenir en arrière, ce que je déteste le plus, et contourner la zone pour atteindre le col de la Redoute, d'où je peux suivre des sentes à travers genêts et broussailles. Puis les sentes finissent par s'évanouir au beau milieu des épineux. J'erre parmi les piquants, désespérant de leur échapper. Vive les feuillus ! Pour un peu, je crierais volontiers : vive les fougères ! Un chemin me délivre enfin, peu avant de dénicher le hameau de Montbolo, en évitant de justesse plusieurs autres erreurs d'itinéraire. Je n'ai pas le temps de me réjouir longtemps d'avoir échappé aux broussailles car je ne parviens pas à trouver le départ de la traverse menant à Amélie les Bains. Et quand, enfin, j'en trouve un tronçon, il ne tarde pas à stopper devant une route goudronnée d'où le prochain est difficile à trouver. La dernière partie s'avère même introuvable. J'emprunte alors un petit kilomètre de route goudronnée pour atterrir à Amélie les Bains. »


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MessagePosté: 06 Fév 2021 16:09 
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coll roig a écrit:
Un trés grand MERCI pour ces récits

:hello: Merci à toi coll roig pour ce soutien et ta reconnaissance, car livrer en partage ces expériences n'est ni dans mes habitudes, ni dans mon tempérament et il a fallu que pèse lourd le sentiment de la dette contractée pour m'exprimer aussi longuement sur un réseau social.
En matière de contemplation, je suis convaincu que les pêcheurs ont beaucoup à nous apprendre. Personnellement, je leur dois d'avoir opté pour le lever tôt en montagne, alors que je suis plutôt un couche tard.


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MessagePosté: 07 Fév 2021 09:24 
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Amélie-les-Bains – Las Illas
par Roc de France et Raz Mouchet
Cette 43ème étape Véron est plus confortable que la mienne partant de la Tour de Batère pour relier le Col du Figuier au dessus de Las Illas, car elle permet de monter au Roc de France avant la fournaise. Sans erreurs de trajectoire, j’aurais pu gagner un peu de temps sur le soleil lors de la descente vers Amélie-les-Bains. De plus, les cafouillages continuent.
« Où se trouve l'hôpital militaire ? Un gamin serviable, impressionné par ma tenue, m'y conduit. En voila un qui ne se fera pas d'illusion sur mes capacités d'orientation. Le sentier qui devait m'emmener à Can Félix cache son départ depuis la visite du bulldozer. Après avoir franchi les déblais et trouvé un sentier auquel je m'accroche, je monte à flanc sans rejoindre la crête promise. Et ce sentier qui s'obstine à biaiser ! Je dois être trop à gauche sur le chemin de la ferme de Montagnole. Demi-tour au pas de course jusqu'à Amélie les Bains. Un autre sentier me propose ses services, mais inspiré par quelque démon, je le quitte pour broussailler un peu, juste le temps d'admettre que l'entêtement n'est pas toujours facteur de réussite. Je retrouve donc le sentier négligé qui m'expose au soleil ardent du Midi. »
Ceux qui ont pris à la légère le conseil de Véron de choisir une saison plus clémente que l’Eté pour visiter ces lieux poignants et pittoresques, où les villages sont autant de victoires sur l’ingratitude du sol, vont souffrir de la chaleur. Faisant partie des grands sueurs, j’ai la chance de résister mieux que d’autres aux grosses chaleurs, à condition de boire à proportion pour prévenir la déshydratation. Mais ici, au pic du soleil, j’apprends ce que ne m’avait jamais appris le mot « fournaise ». Or, pour avoir trop vite épuisé mes réserves de boisson, je n’ai plus rien à boire peu après Amélie-les-Bains. Depuis Hendaye, j’ai déjà eu très chaud, et même très soif, au Pic Rougeat notamment, mais là, loin encore du mas isolé de Can Félix, où j’espère désespérément trouver de quoi boire, je suis entré en enfer. Je n’aurais jamais imaginé que le soleil pouvait ainsi brûler à travers les vêtements. Pas un seul arbre en vue capable d’un peu d’ombre. Si je parviens à atteindre la crête du Roc de France, peut-être que l’air y sera plus respirable que ce feu étouffant, mais chaque minute semble apporter un surcroît de chaleur. S’arrêter n’apportant aucun répit, il faut continuer à monter, pas après pas, vers ce mas perdu dans le maquis. J’y suis enfin ! Les lieux sont déserts. Oreilles aux aguets, je perçois une merveilleuse petite musique, celle d’un écoulement fluet, régulier, mélodieux. Un portillon vert affiche un encourageant « Eau potable ». Il me laisse entrer, mais je ne vois rien aux alentours. J’écoute alors de toute l’acuité de mes deux oreilles et, à nouveau, j’entends le faible bruit de l’eau, que dis-je bruit, je perçois la chanson de l’eau, qui me brouille la vue. J’avance d’un pas, écoute pour vérifier que le bruit ne décroît pas et recommence, tirant à droite ou à gauche, à vue d’oreille. Il n’existe pas de sons plus beaux que ceux qui me parviennent de plus en plus distinctement. Au fond d’un jardinet, masquée par la végétation, enfin la fontaine se montre. Silencieusement, je rie de tout mon corps, et ce rire ruisselle, m’inonde, m’engloutit. Je bois pour la première fois, la vie entre en moi de toute sa fraîcheur. Près d’un demi siècle plus tard, le goût de cette eau m’est restée dans la bouche. Sans surprise, j’écrivais à l’époque « Mes jambes toutes ragaillardies me propulsent vers le Roc de France. » , le reste devenant encore plus anecdotique.


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