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MessagePosté: 08 Fév 2021 11:44 
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Las Illas – Crête des Albères
par le col du Perthus
Cette avant dernière étape Véron commence par une épreuve de navigation urbaine qui, la veille, fut particulièrement pénible pour nous dans Las Illas en fête.
« Il me tarde de m'éloigner de ce bruit qui sonne artificiel. La voiture ravitailleuse arrive enfin et nous décidons d'établir le camp au Col du Figuier où débute la piste du Perthus. En moins d'une demi heure, j'atteins ce col, beaucoup plus calme que la place de Las Illas, et j'attends patiemment Catherine, qui n'arrive pas. Une heure, deux heures, toujours personne. Je n'ose plus quitter ce lieu de rendez-vous, qui est notre seul point de repère commun, espérant que Catherine finira bien par m'y rejoindre. Mais une erreur d'itinéraire ne peut pas expliquer tout ce retard. Je pense à la panne et à l'accident, sursautant au moindre bruit de moteur. Chaque voiture qui passe m'use un peu plus nerveusement. De désillusion en désillusion, le soir approche avec sa fraicheur, et je n'ai même pas gardé mon sac à dos. Je décide de revenir à Las Illas où, vu l'heure, Catherine devrait avoir l'idée de venir me chercher...s'il ne s'agit que d'un retard. En quelques minutes, je suis assis à l'entrée du village, prostré dans mon angoisse. Ma présence et ma tenue légère intrigue un peu quelques fêtards, qui me regardent curieusement. J'endure ces préparatifs de fête, mais que faire puisqu'il n'y avait personne sur la route du col du Figuier. Enfin, la 4L s'arrête devant moi. Catherine s'est épuisée en vain à chercher la route du col. Personne n'a pu la renseigner sur le départ de la piste du Perthus. Un moment, ses nerfs craquent, dévoilant la dureté de son épreuve personnelle. La clé de l'énigme nous apparaît bientôt: Un panneau de propriété privée défend l'entrée de l'accès au col ! Passant outre l'interdiction, nous gagnons le départ de la piste du Perthus en moins de cinq minutes. La tente est plantée rapidement et Catherine, à bout de forces, veut abandonner le ravitaillement. Je lui propose de tenter de gagner Banyuls en une seule étape, ce qui permettrait de gagner une journée. Rendez-vous est pris finalement pour la mer, ce qui satisfait aussi mon impatience à en finir par cette double étape. Mais cette dernière soirée reste un mauvais moment avant l'ultime tentative. »
A l’époque, sans téléphone portable ni GPS, accompagner par la route un randonneur solitaire engagé dans la traversée des Pyrénées par la HRP était une épreuve plus dure qu’il n’y paraissait. Le manque de sommeil, le stress lié au manque d’information sur le sort du marcheur, surtout en cas de mauvaises conditions météo, durant des heures et parfois des jours, la solitude, la charge de travail liée aux trajets, aux rendez-vous, aux ravitaillements, à la recherche d’emplacement pour camper, au séchage des vêtements et des chaussures de rechange, aux soins, aux repas du soir et du matin...tout cela devenait épuisant au fil du temps, d’autant plus que les moments de détente restaient très courts. De même que les sherpas, les ravitailleurs soigneurs méritent le même hommage que ceux qu’ils aident à réussir.
« Le jour est encore loin quand je quitte la tente pour prendre la piste du Perthus. La lampe électrique découpe des ombres inquiétantes dans les bois qui m'entourent. Et mes yeux se fatiguent à suivre le faisceau tremblotant de lumière. Quand l'aube paraît, j'ai déjà avalé plus de six kilomètres de cette piste qui n'en finit pas. Recouvrant une vue normale, j'avance plus vite. Les chênes liège ressemblent à des promeneurs surpris les fesses en l'air. Enfin, j'atterris au col du Perthus, complètement désert en cette heure matinale: il est six heures. Certes, le reste de l'itinéraire m'est connu, mais je ne chante pas victoire pour autant, sachant bien qu'une entorse ou une morsure de vipère peut, à tout moment, me clouer sur place.
J'emprunte la petite route du Néoulous, qui offre des vues splendides sur les Albères. Un agriculteur joue les pilotes d'essai sur son tracteur en descendant en roue libre, à toute allure. Je compte les bornes kilométriques en attendant la fin du goudron. Enfin, un raccourci m'emmène vers le pic des Trois Termes. Soudain, une fringale m'oblige à un court arrêt pour me restaurer, puis je finis la montée du pic, qui m'offre le grandiose spectacle des vallées espagnoles. Devant moi, le pic Néoulous dresse son radio-phare et son relais de télévision. Une incroyable ivresse s'empare de moi et me fait marcher à toute allure vers le sommet, où je ne m'attarde pas un seul instant, enchaînant la descente vers la fontaine de la Tagnarède. Un promeneur m'indique où trouver de l'eau potable et je suis tout content de lui apprendre que je viens de l'Atlantique, tant pour le remercier que par besoin de partager ma joie. Il se montre admiratif. »
Ce voyage extraordinaire, que constitue la haute randonnée pyrénéenne, impose, par sa longueur, sa durée, la variété des conditions du cheminement, des difficultés, des surprises, des ambiances, une expérience intérieure hors du commun, une aventure avec des hauts et des bas d’autant plus accentués que le marcheur est inexpérimenté, vulnérable au stress. Cette succession de moments favorables et de moments difficiles engendre des émotions très fortes, trop fortes parfois chez des sujets comme moi, anxieux, émotifs, néophytes et fatigués, ce qui les expose à l’épuisement nerveux. Des émotions agréables ou désagréables mieux amorties permettraient des gains en sensibilité véritable, à moindre bruit. Mais comme le disait Lao Tseu « Ce n’est pas en tirant sur l’épi de blé qu’on le fait pousser plus vite. » Il faut du temps, de la pratique, de la réflexion, et de la patience pour devenir un montagnard accompli ! Georges Véron nous à ouvert le chemin.


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MessagePosté: 09 Fév 2021 07:50 
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Crête des Albères – Banyuls-sur-Mer
1974
« Après m'être rafraichi, je repars, la gourde pleine, tandis que les vaches ruminent sous les arbres, désertant la crête. Serait-ce un signe d'orage ? A l'horizon, de gros nuages s'élèvent de la mer invisible. C'est comme si toute la Méditerranée s'évaporait sous ce soleil impitoyable. Trés excité par la perspective de réussir, de réaliser mon rêve de traversée des Pyrénées, je me mets à courir, tirant sur les bretelles de mon sac à dos pour l'empécher de me battre les reins. Parfois, je m'impose de reprendre le pas, mais l'allégresse l'emporte toujours et je reprends ma course vers la côte. Le pic Sailfort m'impose un rythme plus raisonnable. Soudain, alors que j'approche de son sommet, un immense sourire bleu me transperce et je finis ma grimpette en scandant Mé-di-ter-ra-née. La joie n'en finit pas de rebondir en moi et je ris comme un perdu. La descente du Sailfort multiplie les épineux. Il ne me reste plus que le piton de la tour de Madeloc à gravir, et j'imagine déjà de me laisser descendre jusqu'à la mer. Le soleil brûlant m'ôte l'envie de protéger mes jambes nues des morsures des épines, mais je crains davantage de rencontrer une vipère fatale. J'arrive enfin au pied de la tour de Madeloc et jette quelques vivres dans mon estomac pour monter sans défaillance au col des Gascons. J'imagine Catherine en train de m'y attendre et peut-être aussi mes amis de Dordogne. Quelle fête ce serait de terminer ensemble la descente sur Banyuls ! Hélas, il n'y a que le soleil au col, avec la perspective de chercher l'itinéraire jusqu'au bout. Et la pointe, qui m'entre dans le pied depuis le pic Néoulous, me devient soudain insupportable. Je me déchausse pour essayer de la retirer: en vain ! Un petit coussin de sparadrap, en la coiffant, fera l'affaire. Les épineux reprennent l'offensive faisant souffrir mes jambes et mon moral. Je croise un énorme lézard bleu vert dans une vigne, si gros que je crains d'avoir pris un coup de chaleur. Les petits murs, qui retiennent la terre, s'ornent d'épines infranchissables, m'obligeant à contourner, biaiser, encore et encore, jusqu'au col de Llagastera, où le cheminement s'humanise. Je finis par atterrir à Banyuls, désert à l'heure du déjeuner. Au hasard, j'emprunte des rues qui s'articulent bizarrement. Finalement, je rencontre une grande voie goudronnée, un kilomètre au Nord de la ville, et longe la côte et la route vers Banyuls, où Catherine doit m'attendre.
La Méditerranée s'est faite belle, avec ses papillons blancs dans les vagues. Par l'éclat de son teint, elle rivalise avec le ciel. Je pense aux petites gentianes, éperdument bleues d'avoir trop regardé d'autres cieux.
Soudain, je découvre la 4L blanche qui fait la sieste au bord d'un petit parc ombragé, à l'entrée de la ville. Catherine n'est pas là. Je pose mon sac sur la voiture et contemple la crique rocheuse au dessous de moi. La montagne enfonce ses pieds bruns dans l'eau bleue et verte de cette mer fantastiquement belle. Quel contraste avec l'océan quitté vingt huit jours plus tôt. Les couleurs vives des maillots de bain font chanter l'eau qui enveloppe les baigneurs. Seuls, les cris sont en trop ! Non, je n'ai pas envie de me mêler à ces estivants chahuteurs, car je veux garder intactes les fragiles résonnances que j'écoute en ce moment. Plein du bruit silencieux de la montagne, je me suis ouvert à de nouvelles harmonies. La solitude serait-elle la clé de la poèsie ? Catherine me retrouve isolé, replié contre la roue de notre voiture. J'ai soif ! Trés vite, nous nous éloignons de l'animation croissante des lieux. Pour lui permettre de se reposer, je prends le volant. Après quelques kilomètres, crevaison devant un garage. Le mécanicien me demande de lui porter la roue, mais devant mon air épuisé, il n'insiste pas. Avec Catherine, nous allons boire dans un café proche, où le patron, intrigué par mon absence de chaussures, nous parle montagne. Puis, nous reprenons la route pour quelques heures vers notre Dordogne, le temps de dénicher un hôtel restaurant à notre convenance. Au repas, je me surprends à manger la viande avec les mains. Plus tard, la glace de la chambre nous renvoie nos images amaigries. Je ressemble à l'écorché du lycée, qui servait pour les leçons d'anatomie. Il y a quelque chose d'halluciné dans mon regard. Mais quelle fête pour nos corps de reposer maintenant dans un lit confortable ! Je m'endors sur un nuage. »

Crête des Albères – Cap Cerbère
1989
Fi de l’arrivée à Banyuls à travers la foule d’estivants, vive l’amerrissage au cap Cerbère, à l’écart des troupeaux. Un sentier astucieux glisse jusqu’au col du Berger Mort, puis c’est le purgatoire final avec les incessantes griffures des épineux et la chaleur accablante. Un vent têtu souffle d’Espagne en violentes rafales déséquilibrantes. Le terrain multiplie les obstacles. Cheminement éprouvant sur une sente qui monte interminablement en contournant la vallée. La peur de l’incendie se justifie souvent dans la garrigue ou dans les grandes étendues d’herbes sèches qui blondissent certains cols. L’inconfort, la fatigue, le vent, me pèsent beaucoup, me gâchent le plaisir du paysage, et j’avale un repas terne devant la mer voilée. L’exaspération pointe après tant d’heures à me cuire, à me griffer les genoux et les cuisses. Il me tarde d’en finir.
Quand je pose les pieds sur la piste en balcon, au dessus du cap Cerbère, soudain la Méditerranée se fait plus belle. Une vague de joie sans mélange me soulève, me jette en avant, me fait tout oublier. La mer est d’un bleu incomparable, immense, splendide, unique. L’émotion monte, déborde, m’inonde: c’est merveilleux! Je m’arrête un instant, tout ébloui. Alors, dans le ciel, une escadrille de goélands argentés passe devant moi, et, de leur vol parfait, ferme la parenthèse de cette traversée. Maintenant, je peux descendre le beau sentier qui borde les falaises, quitter ce ciel dévoré par la mer et toucher terre.
L’amitié monte la garde à l’endroit où la montagne s’incline devant tant de beauté. Quelques mètres encore de descente abrupte pour toucher la vague du pied, et remontée express avant de savourer les retrouvailles et la réussite du projet.
Malgré les imperfections de mon aventure, je me sens comblé. Ma joie n’éclate pas dans mes sourires, elle se répand sereine au fond de moi.

« Comment ne pas rêver d’une grande traversée, d’une mer à l’autre, sac au dos, en continu ? » se demandait Georges Véron, qui ajoutait « Pour certains, dans l’aurore d’un matin d’été, le rêve a pris couleur de réalité : ils ont osé une des plus belles aventures de leur vie. »
Pour ma part, la traversée de 1974 fut profondément marquante, certes, mais trop inconsciente et trop brouillonne pour être belle, celle de 1989 était plus aboutie, car plus lucide et mieux préparée.
Rappelons la position de Georges Véron publiée par la Revue Pyrénéenne n°46 de Juin 1976 :
« Est-il possible de faire la traversée en moins de 45 jours ? Oui ! Un excellent train permet même d’aller de Hendaye à Banyuls dans 1a nuit... Teyssèdre, Pistre, Neau et quelques autres ont réalisé des traversées en 28, 26, 24 jours, souvent au prix d’étapes démentielles (Certescans – El Serrat : 14 heures, 2 700 m de montées) et en délaissant trop souvent des sites splendides. Malgré le respect qu’imposent ces authentiques exploits, nous déconseillons cette pratique et recommandons plutôt des traversées en épisodes : par exemple, Pays Basque au printemps ou en automne, montagnes catalanes en dehors de la fournaise de l’été. »
Il peut paraître paradoxal d’avoir réalisé la traversée des Pyrénées en vingt jours et de s’en prévaloir pour crédibiliser un éloge de la lenteur. Et pourtant, c’est mon cas, même si j’ai témoigné ici de la possibilité de la contemplation en allant vite. En 1974, j’écrivais à Georges Véron : « Je suis heureux d’avoir pu vivre tant d’émotions et contempler tant de paysages mais je regrette de ne pas avoir eu plus de temps à consacrer à cette traversée : La Haute Randonnée Pyrénéenne n’est pas un marathon en montagne, l’occasion de pauvres records. Elle mérite bien mieux que cela. » Je le pense encore aujourd’hui !
Attendre d’être prêt pour entreprendre ce fabuleux voyage et ne pas se presser en chemin, voici mon conseil pour recevoir de la HRP ses meilleurs cadeaux.
A toi, Georges, qui souhaitait ne pas être le dernier à avoir accompli la HRP, les reflets d’innombrables réalisations ou de rêves de jeunes d’hier, d’aujourd’hui et de demain.

:hello: Merci pour votre attention, continuons à fraterniser au lieu de rivaliser, car comme le notait Albert Jacquard « Les gagnants fabriquent des perdants » La coopération et le partage sont des ressorts bien plus riches que la compétition.


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MessagePosté: 09 Fév 2021 08:44 
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Bourdon a écrit:
:hello: Merci pour votre attention, continuons à fraterniser au lieu de rivaliser, car comme le notait Albert Jacquard « Les gagnants fabriquent des perdants » La coopération et le partage sont des ressorts bien plus riches que la compétition.
Bonjour Claude,

Merci pour ce partage, tu peux rassembler tous tes écrits et en faire un beau livre!
En espérant que ton projet de cet été puisse se concrétiser…

:hello: :hello: Gilles


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MessagePosté: 10 Fév 2021 09:46 
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coll roig a écrit:
Un trés grand MERCI pour ces récits :amen: :amen: :amen: où l'amour de la montagne "transpire" à chaque épisode ...

Sur le dernier , l'erreur sur la descente du GALLINASSE au PEL DE CA est une constante :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen: (du coup on se sent moins seul !).

:hello: :hello:
un de plus.... ;)
dire qu'on était monté avec la boussole au pic dans un bon brouillard et que je l'ai rangé innocemment dans le sac en me disant c'est bon maintenant on est déjà venu à ce pic par le col de Cirera...
on a fait pareil mais il s'est mis à pleuvoir et notre dispute avec une vache pour avoir l'abri d'un arbre pour faire un point calmement...devait valoir le coup d'oeil...
on a décidé sagement de ne pas partir en travers dans le versant...
surtout qu'il s'est mis à tomber des trombes d'eau...avec un orage particulièrement violent...un bon orage des PO...on avait retrouvé le sentier avec de l'eau aux chevilles...
on a pas beaucoup réfléchi au col d'en Cé en essayant quand même de prendre le sentier vers Batère.... dans le creux du vallon totalement impossible de traverser le torrent en furie...
retour en arrière pour finir trempés à Corsavy....
donc une belle erreur d'itinéraire....mais à y regarder de plus près....si on avait été sur la crête avec un tel orage...nos chances d'y être foudroyés....n'étaient pas nulles...
c'est loin d'être toujours vrai.....mais il arrive quelques fois...que malheur soit bon...
ou qu'on le prenne comme tel...


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MessagePosté: 10 Fév 2021 10:09 
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Gilles-33 a écrit:
Bonjour Claude,
Merci pour ce partage, tu peux rassembler tous tes écrits et en faire un beau livre!
En espérant que ton projet de cet été puisse se concrétiser…

:hello: Merci Gilles pour ton estime et ton implication enthousiaste dans le projet de relai en hommage à J.Ribas et G.Véron.
Une remarque de Lagrole, concernant le rôle de C.Etchepare, souligne le caractère collectif de l'élaboration de la HRP concrétisée par Georges Véron. En conséquence, il semble que la formulation de l'hommage doive être élargie afin d'inclure les anonymes et moins connus, qui ont oeuvré dans l'ombre du grand sarthois.
Par ailleurs, tous ceux qui ont marché sur les pas de Georges Véron participent à la vie de son oeuvre.
A l'idée d'un livre, je ne serai pas contre, à condition que ce soit dans le cadre d'un ouvrage collectif sur la HRP, où chacun comme une fleur dans un bouquet aurait la même importance.


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MessagePosté: 10 Fév 2021 18:31 
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Gilles-33 a écrit:
Bourdon a écrit:
:hello: Merci pour votre attention, continuons à fraterniser au lieu de rivaliser, car comme le notait Albert Jacquard « Les gagnants fabriquent des perdants » La coopération et le partage sont des ressorts bien plus riches que la compétition.
Bonjour Claude,

Merci pour ce partage, tu peux rassembler tous tes écrits et en faire un beau livre!
En espérant que ton projet de cet été puisse se concrétiser…

:hello: :hello: Gilles



Bonjour Claude ,

Comme Gilles je pense que tu devrais faire un livre relatant toutes tes HRP . J'ai pris beaucoup de plaisir à te lire , voire relire certains passages et c'est fort bien écrit :amen:
Ainsi tu as bien honoré le " grand Sarthois " ;
ça serait bien que ton projet de cet été se réalise .
Merci à toi .

_________________
" quand la montagne vous a pris votre âme , tout vient d'elle et tout vous ramène à elle "
Franz Schrader

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MessagePosté: 10 Fév 2021 21:11 
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dinosaure a écrit:
un de plus....
Tu peux me rajouter à la liste.
Mais pas à cause d'une erreur; simplement parce qu'en bas du Cincreus je n'ai pas pu trouver le sentier en balcon censé me ramener à Batère.
Donc remontée sur la crête pour redescendre sur le col de la Cirère.
Journée de simple reprise jusqu'au Roc Negre avec 1500 m. à la clé, on a fait mieux...


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MessagePosté: 10 Fév 2021 21:27 
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Jean-Robert a écrit:
ça serait bien que ton projet de cet été se réalise .

:hello: Merci Jean-Robert pour ta lecture amicale. Il est temps de proposer sous ta direction de réaliser un récit collectif de cette fameuse Haute Randonnée Pyrénéenne, chaque participant dédiant une de ses étapes de traversée, illustrée ci-possible, en hommage annuel à Georges Véron. Pour ma part, je te laisse choisir celle qui te convient.
NB: Si j'ai proposé l'idée de la traversée en relai, ce sont les Hauts Relayeurs Pyrénéens qui ont bâti le projet ensemble. Et, malgré l'ombre portée du Covid19, j'espère que nous réussirons ce beau geste. Tous les jours, depuis le premier de l'an, je secoue ma carcasse pour réaliser ma part au cas où... Je peux donc témoigner que l'homme d'un âge certain n'est pas soluble dans l'eau !


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MessagePosté: 15 Fév 2021 09:52 
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:hello: :hello:

Ces récits d'étapes HRP, témoignent non seulement d'un art de manier le verbe...
mais aussi de celui d'évoquer une partie des émotions laissant transparaître une grande profondeur de sentiments...
Merci...


Bourdon a écrit:
dinosaure a écrit:
Une bien belle marque d'estime réciproque !
j'aurais sans doute eu du mal à m'endormir ;)
Quelle rencontre !

J'aurais bien aimé ruminer ma joie plus longtemps, mais j'étais nerveusement épuisé !
Je sais que vous auriez mérité ma chance et suis certain que Georges Véron vous aurait pareillement accueilli, car la passion de la montagne est un passeport suffisant pour fraterniser.


je n'ai pas et de très loin eu cette intimité avec Véron...reconnaissance, allant jusqu'à de la collaboration... :amen:

mais les quelques minutes passées avec lui au téléphone....en remettant ça dans l'époque...
celle ou la communication était moins facile que maintenant où l'on dialogue par écran interposés...avec une facilité déconcertante...
donc celle où prendre son téléphone pour composer le numéro d'un parfait inconnu...vous ayant juste adressé une lettre....juste sur quelques topos de randonnée de son guide (donc même pas sur la HRP), représentait déjà un effort...surtout que j'indiquais surtout des problèmes de végétation ou autres...
j'avais bien perçu en lui un homme de partage....soucieux d'améliorer sans cesse...ouvert...
poussant la courtoisie à m'adresser en suite une lettre...

et je pense que surtout il laisse l'image de quelqu'un d'inspirant...

dans la série je vous gave avec le monde est petit :-/
vallée du lys...matin tôt je viens de partir sur le sentier j'ai chaud je pose le sac pour sortir une couche et me fait rattraper par 2 gars... je repars derrière et commence à parler...avec le 2ème...on s'arrête à un croisement de sentier....le premier se met à parler dans un dictaphone...
comme je jette un oeil au second il me dit..."Il travaille...c'est Sirejol...il fait des topos...moi je l'accompagne juste...." on a continué à papoter jusqu'au croisement du lac vert...où chacun a repris sa route...
un de ceux qui a repris le flambeau dans guide de rando de rando édition...

et dans ceux qui sortent des guides ou bouquins...on trouve souvent un hommage...
je reprends la fin de celui de Damien Lemière dans Pyrénées sur un fil page 71 :hello: :hello: My name is...Tim ;)
"En 30 ans, son topoguide connut 12 éditions et fut vendu à 60 000 exemplaires. Tout aussi infatigable marcheur que vulgarisateur, Georges Véron l'a accompagné d'une trentaine d'autres topoguides, couvrant toute la chaine : bien des randonneurs (dont celui que vous lisez) doivent leurs débuts à ses guides clairs, rigoureux et teintés d'une discrète malice."

PS : La HRP de Véron a inspiré beaucoup d'envie pour la réaliser et beaucoup d'essais et de réussites...
depuis 20 ans de forum on en a vu fleurir des questions dessus...des centaines..
ce qui est sympa c'est de voir le zèle qui a été mis par d'éminents spécialistes...à répondre...
alors d'une manière générale...MERCI à tous !


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MessagePosté: 26 Fév 2021 16:57 
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:hello:
maintenant qu'on a presque tout dit sur Véron ;)
reste plus qu'à trouver s'il y a un lien avec les voitures miniatures Norev... :ange:


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MessagePosté: 26 Fév 2021 21:35 
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:hello: palindrome ?


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MessagePosté: 27 Fév 2021 09:24 
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Bourdon a écrit:
:hello: palindrome ?


:hello:
Non
(pas)
Ici

;)


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MessagePosté: 27 Fév 2021 16:55 
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:hello: Parent de Joseph ou d'Emile Véron ?


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MessagePosté: 12 Mar 2021 09:28 
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Georges Véron 16 ans déjà :

12 mars 2021 la 16 me année de la disparition de Georges Véron .
Afin de toujours l'honorer , le remercier aussi et faire revivre sa mémoire , ce serait l'occasion qu'au travers de témoignages de traversée les HRPistes l'expriment ici .
Beaucoup disent avoir pensé à lui lors de leur périple , et le gratifient régulièrement , alors ce serait bien de conter une étape , peu importe laquelle , ou l'ordre des étapes ou le sens de la traversée , l'essentiel étant de parler de G Véron .Les anecdotes sont également les bienvenues .
Merci par avance pour votre contribution .


Je commence donc : étape refuge de Certascan/gîte de Mounicou

La veille nous avons subi les précipitations hostiles de la météo , de Noarre jusqu'au col de Certascan ( pluie , grésil vent et froid ) . Après une nuit de récupération et bien soigné par le gardien du refuge de Certascan Alejandro nous repartons séché et ragaillardi .Nous passons par les magnifiques étangs de Romedo ; en dominant l'étang de Romedo de Baix une brume flotte en petits nuages juste au dessus de l'eau et c'est du plus bel effet . Quand on est à la peine il faut savoir s'offrir des petits cadeaux et là c'est mon premier de la journée .
Maintenant il faut se concentrer pour bien viser le port de l'Artigue qui n'est pas évident depuis le bas . Mais mon regard m'attire au nord-est vers Montescourbas et Bentefarine , hauts lieux des passeurs . Je ne peux oublier ce qui fait partie intégrante de l'histoire de nos Pyrénées et si la pente est rude pour accéder au port de l'Artigue , je n'ai pas le droit de me plaindre , moi je suis ici pour mon plaisir !
A proximité du col je ralenti le pas comme je le fais souvent . Je me retourne une dernière fois pour contempler le décor que je vais quitter et embrasser celui de la vallée de l'Artigue . Au loin tout petit , l'étang de Certascan et le refuge , je ne pensais pas avoir fait tant de chemin .
Dans nos divines Pyrénées passer de col en col offre toujours un nouveau spectacle , je ne m'en lasse jamais et cela me fascine toujours . Je passe la brèche et me voilà côté français , je devrai dire aussi côté Ariégeois ! Une descente sévère dans de gros blocs en granit me ravi ; eh oui je trouve ce genre de passage toujours un peu ludique à mon gré et quand un bloc de plusieurs tonnes tremble un peu sous mes pas , ça ajoute un peu d'adrénaline .
A présent la sente est reposante et chemine dans la verdure . Je fais un léger crochet pour visiter les orris de Mespelat . Cette vallée sauvage , intemporelle a abrité autrefois une activité pastorale intense avec de belles estives . Je me régale d'autant qu'au dessus de moi au nord trônent les Piques Rouges de Bassiès et de Belcaire ; alors je suis comme un Sisyphe heureux traînant ma fatigue mais aussi mon bonheur d'être ici . Je pense à Georges Véron qui a initié ce bel itinéraire et le remercie encore une fois . Malgré ma lassitude je suis heureux ce soir d'avoir fait un beau voyage et aussi d'arriver au gîte de Mounicou , dans l'antre de G Véron . Je sais que la maîtresse des lieux , Eugénie , me réservera son bon accueil légendaire comme à tous les montagnards qu'elle reçoit ici .

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MessagePosté: 12 Mar 2021 12:54 
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Pour ma part, je pourrais dire que j'ai beaucoup pensé à lui pendant la HRP... mais en fait non, pas tant que ça... surement parce que je me suis beaucoup appuyé sur des récits d'autres personnes qui avaient fait cette traversée, peut-être plus que sur le topo de Véron.

Par contre, j'y ai pas mal pensé dans un de mes périples (pendant la planification, pendant la réalisation, et après encore), le prériple que j'ai un peu raconté ici:
viewtopic.php?f=2&t=13436
Je me suis beaucoup demandé si Maître Véron aurait pu valider mon approche, et si c'était pas un peu de son héritage que je veuille faire cette traversée... et c'est pour m'inscrire dans la continuité de son oeuvre que j'ai écrit ces quelques lignes sur ce forum.

merci Monsieur Véron ...

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« Choisissez une étoile, ne la quittez pas des yeux. Elle vous fera avancer loin, sans fatigue et sans peine. »
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