Sans sous estimer l'entraînement physique et technique, il me semble, aujourd'hui, que la préparation mentale est primordiale pour tirer le meilleur parti de ses moyens au cours d'une longue marche dans les Pyrénées.
Lors des stages commandos dans la jungle, on voit les candidats revenir exténués de leur périple. A leur instructeur qui les interroge, tous se déclarent à bout de forces, ce que confirment les images. L'ordre révoltant de refaire le parcours leur est alors donné... et ils repartent, s'entraident, et reviennent tous ! Je ne suis pas fan, loin s'en faut, de ce type d'exercice, à peine supportable assis confortablement devant l'écran TV, mais j'en tire l'enseignement, comme Bernard Moitessier dans un autre contexte, que les limites de la résistance humaine se situent bien au delà de ce qu'on pense à première vue. Ce qui ne veut pas dire qu'il faut aller jusque là mais le savoir peut aider à résister en cas de coup dur.

Merci !
Alors une autre peut être
qui est toujours dans le sujet et se rapproche (un peu) de la précédente...

je descends du col des Gentianes pour rattraper sous les grottes bellevue le sentier de la VN du Vignemale et descendre au barrage d'Ossoue...
je trouve sur le chemin qui descendent aussi, 2 ados assez grands un gars et une fille frère et soeur avec des sacs à dos de bonne taille...
puis arrive le petit dernier de la fratrie...tout guilleret...bondissant comme un cabri...avec un petit sac sur le dos...une dizaine d'années...
enfin voici poindre les parents...avec des sacs d'encore plus bonne taille..
on se salue...des catalans...qui parlent un tout petit peu le français ce qui aide à la la conversation....
je demande d'où ils viennent....du Vignemale...OK...du grand...oui...oui...je passe sur le fait qu'ils n'ont manifestement pas de piolets..crampons je ne sais pas...

ce qui m'interpelle un peu...quand même....c'est que le petit...a le bras en écharpe...
et un magnifique plâtre qui lui prend aussi le coude...
je pose des questions sur "l'arrivée de cet ornement"...
les parents me racontent...qu'ils effectuent la traversée par la HRP....qu'ils sont partis donc du pays basque...
et que sur une pente fort raide une bretelle du sac a dos du petit a subitement lâchée...
ça l'a déséquilibré...précipité dans le vide ou il a chuté de quelques mètres se fracturant le bras....
ils l'ont porté à l'hôpital le plus proche....2 jours de repos...et on repart comme si de rien n'était
Ils me préciseront qu'ils ne comptent aller que jusqu'à Luchon gardant l'autre moitié pour l'année suivante...

on est descendu un bon bout ensemble....
c'est bizarre mais la joie de vivre de ce petit, le sentiment d'harmonie extraordinaire qui rayonnait de cette famille traversant les Pyrénées...
m'a rempli de sérénité à leur sujet...les trouvant "entreprenants"....

C'est le genre de petit gars qui devenu grand sera persuasif.

"Houlà non, là j'peux pas, ça risquerait d'infecter mon entorse ! (*)"

"Mais si, tu vas voir, quand on veut, on peut..."




(*) Copyright Michel Blanc

C'est l'hiver de je sais plus quand.
Je suis monté au Mondarain et il y a un peu de neige.
Il y a du monde, le Mondarain hein
Surgit un diablotin 8/10 ans noir comme Olentzero mais de naissance
Puis je l'entends échanger en mode gutturaux, du Basque évidement Une première pour moi
Les parents arrivent par un autre chemin que le mien, le Mondarain hein
Le père en plus de son sac à dos as un sac à poitrine rempli d'un machin tout petit emmitouflé sévère; un bébé
J'engage la palabre en castillan, je n'ai pas l'immense culture de Pio
Cuantos anos tiene ?
Grosse rigolade de la maman :
Anos no tiene, va a fiestar sus tres semanas
Ben voila, on sait comment ils font pour nous estomaquer en montagne.
Une pensée pour le petit charbon Basque visiblement adopté

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En la cuesta del mudo...Se callan los que coren !

Normal Tu sais qu'Ainhoa a fait ses "premiers" sommets basques à 20 jours de vie, au mois de mars, dans une écharpe de portage contre Ama ou Aita (Oilandoi, Munhoa, Baigura...)
Ce qui explique peut être qu'elle s'envoie de beaux sommets maintenant à 9 ans

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http://randopyrenees.blogspot.fr/

Il est vrai que ses résultats scolaires sont eux liés à une lourde hérédité paternelle

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http://www.rando-marco.fr

Et bien en effet pour le moment.... Et dans le bon sens du terme

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http://randopyrenees.blogspot.fr/

Dans le cadre de nos activités montagnardes, un bon mental me semblerait celui qui stimule et encaisse, or, quiconque ne freine pas ou ne renonce pas face à des difficultés qui excèdent largement son niveau ne fait pas preuve de maturité... A creuser !

Un bon mental pour marcher longuement en montagne, c'est peut-être le mélange d'un enthousiasme et d'une sagesse, d'une audace et d'une prudence, d'un rêve et d'une volonté, d'une concentration et d'une dilution, d'un imaginaire et d'un réalisme, d'une action et d'une contemplation, d'un soliloque et d'une convivialité...bref, une continuelle adaptation à la fois physique, technique, et psychologique, la plus harmonieuse possible, à la montagne et aux conditions climatiques.

Un bon mental pour marcher longuement en montagne, c'est la capacité d'adapter rapidement et sereinement ses décisions et ses efforts aux difficultés rencontrées, tout en conservant ou approfondissant le sens de son engagement.
En supposant valable cette définition, ce n'est pas elle qui va nous permettre de l'établir, de le sauvegarder, de le rétablir !

Dino
La navigation dans le brouillard n'étant pas de la tarte mais source de stress dévoreur d'énergie, est-t'il possible d'avoir plus d'infos sur la technique évoquée ?

La protection contre le froid passe par l'utilisation d'un équipement spécifique, mais l'entrainement peut améliorer la résistance au froid de façon à peine croyable. Le témoignage de Jean-Robert sur ses baignades toniques dans les lacs de montagne en donne déjà un avant goût. L'exemple de Walter Bonnati préparant ses courses hivernales en recevant chez lui ses visiteurs avec les pieds nus dans un bain de glace pilée et salée précise la chose. Enfin, les toumos, comme Alexandra David Neil, régulent à volonté la température de leur corps. Mais une petite expérience de bivouacs en montagne peut aider à supporter des températures plus clémentes !

page 14-16
http://jcaire2.free.fr/ORIENTATION-2012-02.pdf
le randonneur jalon....fastidieux et long...mais à plusieurs on gagne un peu à envoyer un autre jalon un peu en avant du premier....
évidemment...quand tu es seul...tu es mal

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En la cuesta del mudo...Se callan los que coren !

Merci Dino pour ce lien précieux, qui montre aussi que la navigation terrestre ne s'improvise pas, surtout dans le brouillard.