C'est rare que je raconte sur Pyrénées-team mes balades dans nos si chères montagnes... j'encombrerai le site. Mais comme Dino est fou de serras... et de photos
, et que j'ai été emballée par cette rando, je m'incline.
Cette très belle boucle, qui nous fait traverser des paysages époustouflants de rocs, de tours, de pitons et de falaises vertigineuses
, démarre à Toralla, minuscule village proche de la Pobla de Segur en Catalogne, perché sur une échancrure rocheuse à 940m d'altitude.
Suivant les conseils du topo-guide de Jacques Jolfre,
Les Pyrénées autrement, tome 2, nous remontons la rue principale du village pour appréhender l'itinéraire du jour. Sous nos pieds, le vallon de Serradell que nous longerons au retour. En face de nous le Serrat del Ban avec à gauche, accroché sous la falaise, le village de Serradell et à droite celui d'Erinyà . Au fond, quelques sommets du sud des Encantats.
Une sente peu marquée va nous mener, de corniches en corniches, au sommet du Turó de la Mola Mora puis contourner l'Arreposador.
Au nord, la vue s'élargit encore et nous permet de repérer, à nos pieds, la piste que nous suivrons au retour et le cheminement qui nous ramènera à l'échancrure de Toralla.
Devant nous, juché sur un étroit promontoire, l'Ermitage de Sant Salvador, que nous devons atteindre.
Depuis l'ermitage (1230m) le panorama est immense. Tout en bas à droite de l'image, Toralla dont nous sommes partis et le Pigal, un énorme monolithe de conglomérat ocre.
Au nord, le vallon de Serradell avec son riu au lit asséché. Au fond, à gauche du thalweg, le Pic de Lleras, point culminant de notre cheminement en crêtes.
Au sud, la vallée de la Pobla de Segur et de Tremp avec les eaux bleues de la Panta de san Antoni. Au fond à droite, la Serra de Montsec, célèbre pour le Congost de Mont Rebei qu'elle abrite..
Le cheminement en crêtes, toujours évident, ondule en montagnes russes. Devant nous, la Roca Palomera dresse son énorme muraille verticale, constellée d'aires. Une vraie HLM à vautours !
Vue arrière depuis le flanc sud de la Roca Palomera : à gauche le Tossal del Cavèt, derrière le Turó de la Costa del Clot (que nous avons parcourus en longeant le bord des falaises) et au fond, toujours aussi belle, la Panta de San Antoni.
Un peu plus loin, que dire devant ce paysage qui semble tout droit sorti d'un western ? Inouï, superbe, vertigineux... ! L'itinéraire va se poursuivre, toujours en crêtes, jusqu'au Pic de Lleras.
Le parcours n'est jamais monotone. Ici, une courte portion de piste traverse un sous-bois de pins... A droite, l'abreuvoir est le seul point d'eau captée de toute la boucle.
Le sommet du Pic de Lleras, 1692m, est marqué par une borne géodésique et une cabane en bois, malheureusement fermée.
Le panorama est fantastique, avec au premier plan la longue muraille verticale de la Serra de San
Gervas où était la Old-Team le 8 mai dernier. Au-dessus, le massif de la Maladetta et sa majesté l'Aneto tout chapeauté de blanc. A droite, les sommets fermant le sud des Encantats puis le secteur Mont-Rouch/Pique d'Estats.
La vue au sud est très belle aussi, avec toutes les serras catalanes et aragonaises.
Le Pic de Lleras étant le point culminant du circuit, il ne reste plus qu'à descendre. Ici, vers le Coll de Serradell...
... marqué par un pylône
, pas bien beau mais pratique car c'est peu après qu'une sente très bien tracée va nous permettre de plonger dans le vallon de Serradell, en suivant plus ou moins la ligne haute tension.
Avant de plonger, un dernier regard à l'ouest vers la la Serra de san
Gervas...
... et à l'est sur le chemin parcouru
Nous voilà presque au fond du vallon. A gauche, la piste menant à Serradell, carrossable jusqu'à son terminus ; y laisser une voiture raccourcirait la boucle de presque 2 heures. Une autre piste, sur le flanc nord de la Serra mais cachée par la forêt, évite, en partie, une longue remontée à Toralla. C'est elle que nous avons empruntée.
Pour la rejoindre, deux possibilités : continuer sur la piste de Serradell sur environ 1,3km jusqu'à croiser celle recherchée ou descendre le lit du rio, ce que nous avons fait. Le parcours est laborieux mais de superbes cairns à l'équilibre improbable jalonnent discrètement une sente parfois peu évidente.
Le cheminement en forêt est un peu monotone mais quelques trouées dans les arbres offrent de belles vues. Ici, le village de Serradell dans la lumière du soir.
Enfin, à la sortie de la forêt, quand les arbres laissent la place aux prairies, un bon sentier permet de remonter à Toralla, là -haut dans l'échancrure... après un dernier effort.
Extrait de mon GPS, le tracé du chemin parcouru... mais le fond de carte Garmin est vraiment moche et peu précis.
Le profil d'altitude montre que ce circuit est une belle bambée : 19,3km...
... et 1330m de D+... en photographiant les fleurs
car, outre les fabuleux paysages, il offre de petites merveilles aux amateurs de plantes : hélianthèmes, ornithogales, muscaris, globulaires, tulipes, asphodèles, érodium, paroniques, ramondes, saxifrages... dans des senteurs délicieuses de thym, de romarin et de genêts
.
Demain, vue la météo annoncée par ici
, je retourne au sec, au chaud et au soleil
découvrir une autre serra, celle de Camporan, qui complètera celle de sant Salvador avec, en prime, cromlechs et alignements de pierres dressées .