Cette année peu de nouvelles découvertes à poster ici alors, du coup, pour compenser voici du lourd, toute modestie mise à part (sentiment qui m’est totalement inconnu !)
Donc, mardi dernier, nous partâmes (comme disent malheureusement des enfants de ma connaissance !) Adrien (le très honorable Mezzman sur ce forum) et moi, depuis le barrage des Gloriettes pour une escapade de deux jours.
Pour faire durer le suspense je ne vais pas vous dire de prime abord notre objectif

!
Le parking est plein à ras bord, et oui, c’est la saison des groupes du troisième âge !
C’est quand même joli !

J’ai l’impression que c’est l’Ariège qui se trouve juste derrière les crêtes d’Estaubé, c’est bizarre non ?

Ok je passe sur la suite qui consiste à monter tranquillement (version Adrien bien sûr, moi je transpire comme une bête !) vers la hourquette d’Allanz puis à bifurquer juste en dessous pour atteindre un petit sommet.
Voici ce qui nous reste à parcourir pour finaliser cette journée de mise en jambes.

Rien que du classique me direz-vous, pas de quoi en faire un post. Certes, mais c’est l’ensemble de l’œuvre qui compte ! D’ailleurs, nous commençons à étudier l’objectif qui apparaît sur la photo (ah le suspense devient insoutenable

!).

Ou sur celle-lÃ

Alors, une idée ?
En attendant les plus lents (!), un petit tour d’horizon :




Descente aux Espuguettes via le petit Piméné
La salle de bains du refuge (il y a pire non ?)

En attendant le lendemain un petit coucher de soleil



Alors vous avez trouvé où on va ?
Ok je vais rajouter que Thomas Bergès guide de haute montagne nous a rejoint mardi soir, ça se précise ?
Si vous n’avez pas trouvé, voici la suite de nos aventures.
Départ 6h20 mercredi

Direction le « glacier » du Pailla (c’est plus net maintenant ?)

Mais non pas le couloir Swann ! Nous ne sommes pas des inconscients !
Y sont pas beaux là ?

Mais oui ça y est, même les cerfs-volants ont compris ! C’est tout droit : la Nord ouest des Astazous ! Il est 8h et, comme l’aurait dit Lao Tseu, « nous avons trouvé la Voie » (référence pour les tintinophiles c’est dans quel album ça ?).

Le chef ouvre la voie



Malgré le sourire de publicité pour dentifrice, il y a une certaine crispation !

Et ça continue !


Ceci dans un cadre magique et un temps qui semble moins fabuleux que ce que prétendait Météofrance !

Faisons quand même ici un récapitulatif du vocabulaire de l’escalade. Je prie les oreilles chastes et pures de sauter ce paragraphe, en effet, quand vous entendez :
« Putain elle est raide » (la longueur de corde, en fait toutes les longueurs sauf la première et la dernière !)
« Avale, Avale » (la corde)
« Elle est bien tendue ?» (la corde)
« Ca va gicler » (les pierres qui se barrent)
« Putain, c’est parti » (toujours les pierres)
Je ne sais pas vous mais moi j’attrape un fou-rire, ce qui n’arrange pas mes performances en escalade ! (qu’en pense le Cathare qui ne déteste pas la raideur au petit matin ?

).
Et de longueurs en longueurs (une quinzaine j’avoue avoir arrêté de compter de peur de vomir !), ça continue.
Mais ça monte toujours

Pour Adrien, malgré le gaz : no problem !



A ce stade du récit il faut faire une petite pause moralisatrice, juste pour reconnaitre l’utilité d’une corde :
Cas N°1 : vous passez une dalle exposée, en adhérence, et bien parfois ça n’adhère pas ! Peut-être quelques excès de bière ont dû générer un bras de levier trop important et hop on (enfin, je, pour être honnête !) se retrouve pendu à sa corde avec une grosse décharge d’adrénaline, mais il en faut plus pour s’arrêter à ça !
Cas N°2 : une dalle en IV sup où vous vous retrouvez les 4 appuis tendus et le moral au diapason ! Là , une voix sympathique, venue de là où vous êtes censé aller, vous dit de mettre les mains dans la fissure (c’est vrai ça, je fais ça tous les jours de mettre mes doigts dans des fissures…………… pas de mauvais jeux de mots hein !)
Enfin, après une certaine indécision, la même voix toujours aussi sympathique et toujours venue d’en haut, vous dit « Décolle ton corps de la paroi » (il faut dire que je ne faisais plus qu’un avec elle), j’obéis moi ! Et là , pour le coup, c’est tout qui a décollé !
Aussi curieux que cela puisse paraître, la bonne humeur est restée de mise.
Cas N°3 : mes moments préférés : « là , il y a des pas athlétiques ». Traduction : « si tu n’es pas capable de te gratter l’oreille avec une patte arrière tu vas avoir du mal » et bien tout faux, grâce à une technique éprouvée alliant la puissance de la gazelle à la légèreté du buffle, c’est passé (et pas qu’une fois !).
Cas N°4 : Vous attrapez une solide (en théorie) prise et un bloc de 10kgs vous reste entre les mains. Il n’y a plus qu’à le jeter en dessous, sans aucun risque puisque le mec qui vous suit a un casque, et tout ça sans lâcher les autres prises !
Cas N°5 : Tout occupé à assurer vos prises, vous oubliez de vous détacher d’une protection et comme le chef tient la corde tendue, vous vous contorsionnez jusqu’à arriver à détacher ce put… de b… de m… de salop… de corde qui s’est en plus coincée dans vos bâtons au sommet de votre sac.
Et tout en racontant des bêtises, pendant qu’Adrien s’escrime lui à enlever les coinceurs et friends, finalement, le sommet apparaît avec le chef au zénith !

Après 6h dans l’arête, on sort au sommet. Après étude postérieure de CtoC (mais non je ne suis pas intéressé par le postérieur de CtoC, arrêtez le mauvais esprit !) finalement 6h c’est dans la moyenne, on n’est pas si nuls !
Il est 14h, le paysage est splendide (vue sur le grand Astazou auquel j’ai facilement renoncé vu ce qui nous attend encore !)


Un (petit) détour par le haut du couloir Swan

Et yapuka rejoindre Tuquerouye, chacun ayant sa méthode (un par les vires directes, l’autre par le contournement et la montée normale et le troisième qui oscille entre les deux pour choisir la solution la plus longue, entraîné par le N°2…..).


La voiture est là -bas tout au fond

D’aucuns vont se livrer un concours de la plus rapide descente de la brèche de Tuquerouye jusqu’au parking des Gloriettes (1h40) pendant que papy musardera en 2h20 ! D’ailleurs je voudrais vous y voir vous aussi après 10h de course ! On verra qui musarde !
Mais papy lui, il a fait des photos et observé les marmottes !

Un petit coup à la buvette (nouveauté de l’année) des Gloriettes et on dépose Thomas à Gavarnie ce qui permet de voir le chemin escaladé sous un angle légèrement différent.
Conclusion : Partis à 6h20, nous sommes arrivés à la voiture à 18h40 pour ce qui me concerne (les « bêtes » y étant à 18h).
Quelques mentions spéciales :
1/ Au (x) sympathique (s) gardien (s) des Espuguettes qui :
• Nous a fait déguster les cèpes ramassés le matin même
• Ne m’a pas fait payer la demi-pension du guide
Qu’il (s) en soit (ent) remercié (s) (surtout pour les cèpes !)
2/ A la nouvelle buvette des Gloriettes tenue par une dame très gentille (en fait toute personne m’ayant servi un panaché à 18h40 aurait eu de ma part le prix Nobel de la paix !).
3/ Et bien sûr à Thomas qui a dû nous supporter pendant plus de 12h !
Enfin, mention super spéciale à Adrien qui faisait là sa première vraie sortie d’escalade et qui s’en est tiré avec beaucoup plus d’honneur que moi, mais vous verrez dans un prochain post qu’il a fait beaucoup mieux ensuite. Je suis admiratif (et croyez-moi l’admiration est tout aussi rare chez moi que la modestie !).
