Hello à tous, ça faisait un petit bout de temps que je n'avais rien posté par ici, tout simplement parce que ça faisait un petit bout de temps que je n'avais pas pu mettre un pied dans les montagnes depuis mon retour en France (hormis deux sorties hivernales pas folles ; tout ça parce que peu de sous / pas de voiture / etc).
Mais ça y est,
enfin !
Jeudi dernier, nous partions bivouaquer trois jours dans le beau vallon d'Estibère, avant que la saison estivale ne démarre vraiment et que le Néouvielle ne soit totalement envahi.
Pour le coup, nous n'avons croisé pratiquement personne (hormis évidemment lors de la redescente à Oredon par les laquettes le samedi, où c'était déjà too much pour moi). Le secteur est vraiment idéal pour bivouaquer et je compte bien le refaire l'automne prochain, pour des ambiances différentes...
Voici les quelques images que j'ai pu faire lors de ce retour en montagne, qui j'espère devrait être le début d'une longue et intense série cet été !
Le premier jour, nous bivouaquons sur les rives du lac supérieur. Pas vraiment par hasard, en fait... Il y a une image que je souhaitais réaliser depuis bien longtemps : de la foudre au cœur de montagnes sauvages. Hors pour ce soir là , les modèles météo prévoient un bon potentiel orageux, je choisis donc d’installer le camp à ce lac ci, autour duquel quelques bosquets surélevés offrent une vue dégagée sur le cirque, et notamment le lac de l’île, quelques centaines de mètres plus bas. Un repérage préalable me permet de dénicher un angle très intéressant avec ce pin mort, ancré à son rempart, dominant la vallée depuis probablement des siècles, et cet autre arbre plus jeune à gauche, les deux "encadrant" ainsi la vue plongeante et donnant une profondeur à la scène. Dans le même temps, j’observe les reliefs se perdre dans des congestus de plus en plus imposants, et quelques premiers grondements se font entendre… Une heure plus tard, un craquement assourdissant déchire le silence : c’est mon opportunité. L’orage est tout proche, au sud de ma position. Je cours jusqu’à mon point de vue, installe le matériel et cadre. BAM, la foudre s’abat pile sur un sommet face à moi. L'image est dans la boîte...
D’autres impacts tombent derrière la crête à l’ouest, dans une autre vallée, et quelques éclairs intranuageux défilent au dessus du cirque. Le tonnerre claque sèchement et gronde en échos interminables tout autour de moi, puis l’activité électrique décline tandis que la pluie commence à m’atteindre. Je file m’abriter dans la tente, et le temps d’y être, ce sont des grêlons atteignant le centimètre de diamètre qui commencent à tomber… Heureusement la toile est solide, car un déluge de grêle s’abat soudain, noyant les lieux et créant des mares tout autour du camp.
Après une nuit fraîche, nous descendons vers le lac de l'île.
On trouve autour de lacs de très anciens pins à crochets. Sur l'un d'eux, une forme intéressante, le "hibou de Munch"
Le soir vient. C’est la nouvelle lune, le ciel s’annonce particulièrement étoilé… Au crépuscule, je me poste sur un nouveau point de vue repéré dans l’après midi, et observe la voie lactée apparaître peu à peu…
Près du bivouac se trouve un énorme pin, dont l’âge est très certainement assez improbable, vu ses dimensions et les cicatrices qu’il arbore. Ses branches vrillent, certaines semblent mortes parmi les autres… Je me demandais comment le photographier en lui rendant justice, pas simple de jour avec une lumière trop dure, un peu fade. Mais la nuit est idéale, je peux alors l’éclairer à la frontale comme on ferait du portrait studio, avec en prime les étoiles en arrière plan.
Je récidive avec la même technique autour du camp. Le calme nocturne règne…
Au matin, le troisième jour, l’aube sera encore un peu « molle », sans vraiment d’embrasement, peu de photos, donc. Nous filons jusqu’au lac de l’Ours pour midi, puis remontons au camp avant d’entamer le retour à Oredon.
Ce retour dans les Pyrénées m’aura motivé à fond pour l’été ! J’ai ici 4 ou 5 pages de coins très intéressants repérés cet hiver sur les cartes, en fouinant un peu partout, de préférence des secteurs peu fréquentés et évidemment intéressants en ce qui me concerne, « photographiquement parlant ». Je reposterais donc probablement d’ici peu par ici !
Bonnes virées à tous !
(P.S. Quelques précisions : Pour photographier la foudre diurne j'utilise une "cellule de déclenchement", un dispositif optique qui détecte les brusques variations de luminosités et qui, relié à mon appareil, déclenche aussitôt. Pour les images de voie lactée la plupart d'entre vous doivent connaître le principe, il s'agit de poses longues (ici une quinzaine de secondes pour éviter que les étoiles ne défilent trop). Par rapport aux orages en montagne, au cas où : c'est bien sûr quelque chose qui comporte des risques, mais ici tout aussi mesurés que de partir en haute montagne. Je pratique cette activité (au nom un peu moche de "chasse à l'orage") depuis plus de 10 ans, j'ai acquis pour ce faire une bonne connaissance de ces phénomènes et de leurs "comportements" potentiels, je ne prends donc pas de risques inconsidérés lorsque je suis en montagne).