Bonjour à tous,
Il existe de nombreuses légendes dans nos contrées pyrénéennes, d'hier ou d'aujourd'hui. Les plus anciens nous les racontent encore aujourd'hui, souvenirs épiques du pyrénéisme du siècle dernier.
Nos récentes années nous en apportent encore quelques unes. Laissez-moi vous en conter une.
Il se dit que c'est par une belle journée d'été qu'est née cette légende, par le récit d'un montagnard parisiano-saillagousain. Le vieil homme, malgré son âge avancé, avait gardé la tête froide et le pied sûr. Son récit est donc tout à fait respectable et mérite une attention réelle de nous autres, jeunes montagnards peu avertis.
Le voilà donc parti il y a quelques années sous un ciel bleu (pas de brouillard ariégeois qui aurait pu troubler sa vision) et avec son acolyte Ludo (lui-même ayant une excellente vue et la tête bien faite). Direction son sommet "chéri", le Pic de la Munia, point culminant du massif éponyme, se dressant fièrement au dessus du cirque de Troumouse.
Alors que l'ascension se déroulait parfaitement, sur le retour, c'est à la descente du "Mur de Passet" que cette légende est vraisemblablement née.
Il semble aujourd'hui acquis que nos deux randonneurs, une fois en bas, purent apercevoir dans cette difficulté ce qu'il semblait être un bison. Oui, vous avez bien lu : un bison. Pas de ceux que l'on retrouve dans les fermes à touristes avec les autruches ou autres lamas. Non un bison, bien fort et bien gras, niché dans le mur de Passet. En position du bison assis, position dont l'esthétisme pouvait se discuter.
De nombreux auteurs se sont mis en quête d'une explication plausible, aidés par des montagnards chevronnés ou d'illustres scientifiques. Peu de traces visuelles de cette possible apparition mais un artiste connu sous le nom de Sebcazes aurait "croqué" la scène. On ne sait pas aujourd'hui ce qu'est devenue son oeuvre... néanmoins même les cartes IGN semblent indiquer ce passage clé appelé aujourd'hui "Le bison", et non plus "le Passet", comme l'indiquent leurs dernières versions :
Forts curieux après la découverte de ce récit, nous partîmes donc 3 ce dimanche matin, sous une tempête de ciel bleu pour aller chasser le bison dans le territoire de la Munia afin d'avoir nos coeurs nets. Nous convînmes d'un aller-retour au sommet en passant donc par le fameux "mur de Passet". Et bien la légende restera légende car nous ne purent malgré nos efforts et les moyens déployés apercevoir ne serait-ce qu'un poil de la bête.
Malgré tout, je vous propose le photo-reportage de la chasse.
Départ à l'ombre de la muraille de Troumouse
Dans le couloir qui nous amène vers le territoire bison, à l'aller.
La vue se dégage alors que le soleil monte dans le ciel.
Puis vint l'heure de franchir le Mur de Passet, Ã notre grand regret vierge de tout animal.
Nous continuâmes notre périples vers le col de la Munia histoire de vérifier si les espagnols faisaient toujours autant de bruit lorsqu'ils se déplacent en troupeaux. Peut être pourraient-ils nous indiquer la présence d'un autre troupeau de notre herbivore tant convoité?
Malgré un nouvel échec auprès de nos amis hips-bière
, euh non, pardon ibères nous pûmes constater que le territoire du bison était de toute beauté
Le pied sur l'arête nous continuâmes à chercher, encore et encore, dans les moindre recoins... En vain...
Sous ce caillou à l'ombre?
Rien par là ...
Ni par là !
Nous demandâmes au chat qui ne savait pas non plus...
Tout cela était quand même bien beau, grisant. Limite extatique
Puis nous arrivâmes finalement au sommet, toujours bredouilles... nous nous y restaurâmes, perplexes mais heureux d'être là .
(Mais pourquoi la Munia a une croix toute pourrie???) Pendant la descente/désescalade nous firent également chou blanc. Pas la moindre trace d'un bison...
Pendant cette journée, nous sommes donc restés longtemps à chercher le bison, en vain, et avons abouti à la conclusion suivante : partant du principe que le vieillard parisiano-saillagousain et son Ludo-acolyte ne s'étaient pas trompés (météo clémente, pas d'alcool dans la journée...), il était donc fort probable que le bison avait muté. Qu'il s'était transformé. D'ailleurs à chaque endroit stratégique où nous aurions pu le rencontrer nous y avons aperçu un drôle de monsieur, un peu bisonesque mais tellement agile avec son étrange corde bleue...
Merci Pierre pour la balade c'était top! Et comme on dit du côté de Saillagouse : l'essentiel ce n'est pas l'important, c'est le superflu!