Bonsoir à tous,
Si je fais ce compte-rendu (une fois n’est pas coutume), c’est parce que la randonnée avait fait l’objet d’un post de préparation (
http://www.pyrenees-team.com/forumpteam/viewtopic.php?f=2&t=16306), parce que je crois connaître quelques frappadinguesses et quelques frappadingues que ce parcours pourrait intéresser et parce que je crois même que ledit circuit doit pouvoir être amélioré et complété.
Le but du « jeu » était de compléter la visite de la loooongue crête calcaire formée par le massif du Moulle de Jaut et d’aller voir le versant est de celle-ci en partant de la vallée de l’Ouzom.
Pour retrouver la crête au col d’Arriste, il y a assez simple mais long, en partant depuis le premier dédoublement de la D 426 que l’on trouve quand on remonte la vallée de l’Ouzom : un petit sentier couvert de buis rejoint le vallon de la Glacère puis, direction le sud.
Il y a plus court en profitant du hameau des Etchartès, hameau situé dans la vallée de l’Ouzom… mais appartenant à la commune de Louvie-Soubiron dans la vallée voisine d’Ossau. Seulement voilà : en dehors du sentier du col de Louvie et du sentier pour mini-tracteur qui longe laborieusement le flanc sud de la crête (et que signale Todos Pirenaicos dans le post), il n’y a pas grand-chose.
Après une première visite dans les parages fin décembre 2019, retour sur les lieux il y a une bonne dizaine de jours… À l’époque, il s’agissait de voir s’il était possible de décrire la crête du soum de la Gélaque au soum d’Arriste dans le « Pyrénées sur un fil » consacré au 64. Disons que ce qui suit pourrait s’appeler : « le morceau caché (et inachevé) de Pyrénées sur un fil – Pays basque – Béarn ».
Pour arriver au départ en voiture : depuis Asson (rejoint depuis la route entre Lourdes et Nay), suivre la D126 vers le col du Soulor. Traverser Ferrières : au monument aux morts (km 0), traverser un petit pont à droite et, tout de suite après, s’engager à droite. 1,4 km : à un croisement, s’élever à gauche. Après 2,5 km, se garer dans la quatrième épingle (panneau « parking obligatoire »).
Quand on a son sac sur le dos, de l’épingle où l’on s’est garé-e-s, il faut poursuivre la route jusqu’à son terminus : elle se prolonge en une piste. Très vite, on arrive à une aire de retournement (gros bloc rocheux au milieu) : ça fait 10 minutes qu’on marche et on dit adieu aux largeurs débonnaires. Un tout petit sentier à flanc vers l’ENE. Là où je m’attendais à bartasser un peu beaucoup comme en décembre 2019, à se faufiler entre les brouchous, voilà qu’on remonte maintenant tranquillou grâce à un débroussaillage vigoureux et récent
.
On arrive donc comme une fleur, encore frais et dispo sur la longue crête boisée qui remonte jusqu’au soum de la Gélaque. Le sentier franchit la crête et passe sur l’autre versant, en sous-bois (sentier pris en décembre 2019, voir tracé violet). Remonter ladite crête le plus possible sur le fil (c’est souvent herbeux, parfois karstique, il faut parfois se baisser pour éviter des branche et suivre des traces de passage qui se confondent avec les écoulements de pluie qui ont couché l’herbe, il y a des crottes qui nous rappellent que ça doit être un super chemin de maraudeurs : bref, des airs de piémont ariégeois !) :
La fin de la crête est déboisée et en haut, il reste 2 minutes à siffloter les mains sur les bretelles vers le N pour gravir le soum de la Gélaque et son cairn sommital sans pistache et sans panneau indicatif : le rêve ! Comme le ciel n’était pas très photogénique ce jour-là , voici une photo de décembre 2019 pour donner des envies :
La suite, ce devrait être ça :
Au centre, c'est le Moulle de Jaut (et le dôme enneigé à gauche est le soum de Castet. Le Bétoura est au centre droit et le soum d'Arriste dans le prolongement. Au fond à gauche, c'est le pic d'Anie.
Pour y aller, il s’agit de suivre la (très) vague crête jusqu’au non moins vague col d’Arriste qui au jeu des dépressions explose son compteur Xanax. La crête qui suit démarre vaguement et présente d’abord un rognon rocheux que l’on gravit en écharpe par la gauche moyennant un ou deux passages un peu escarpé (aperçu en contrebas à gauche une sente plus marquée). Ensuite, on reste sur le fil et c’est facile jusqu’au Bétoura : belle vue (normalement) sur le massif du Gabizos, qui passera la journée à faire son beau et le massif bien massif du Ger. Ce jour-là (comme le reste de la semaine d’ailleurs), le vent de S souffle à faire pâlir d’envie un lanceur de casquettes et les photos ne sont guère alléchantes :
La suite vers le soum d’Arriste : ce sera à vous de dire ou à moi de vous préciser quand j’y reviendrai : la descente sur le col qui suit est un peu plus aérienne que ce qui précède et la crête qui suit est assez raide pour que l’on ait besoin d’appuis sûrs et pas d’une soufflerie à force variable dans le museau.
Au retour, il y a 5 options :
- l’option trèèèès détournée, qui consiste à revenir au col d’Arriste et à suivre vers l’OSO une mini-piste qui traverse le flanc de la montagne et rejoint le col de Louvie (mentionnée par Todos pirenaicos). De là , il « suffit » de suivre la loooongue mini-piste qui redescend au hameau des Eschartès (voir tracé en orange sur la carte). C’est un exercice de méditation comme un autre…
- l’option « voyons la tête qu’a le cheminement de Georges Véron 40 ans plus tard »… et accessoirement repassons par là où je suis passé il y a plus de dix ans et dont je n’ai gardé aucun souvenir : voir le topo que maître Robert a scanné (tracé en bleu clair, qui correspond aussi, je pense, à l’itinéraire Boisson évoqué par dino
).
- l’option « track back » : remonter aux abords du soum de la Gélaque et descendre la crête du matin (option suivie en décembre 2019).
- l’option bourrin : remonter du col d’Arriste vers le soum de la Gélaque et « plonger » tout droit vers le S et la cabane de Coums sur un contrefort bien visible sur la carte et le terrain (en marron).
- l’option « Et si on continuait l’archéologie de sentier », en rejoignant le col de la Croidette et en suivant les traces d’un sentier tracé sur les anciennes cartes IGN. Pas de raquettes, neige très lourde et bâtons laissées dans le garage : après 100 mètres de descente d’un trou de neige à un autre trou de neige, j’ai basculé en mode « ce sera une prochaine fois ». Ce qui est sûr, c’est qu’il doit être possible de revenir sur le sentier repéré le matin et qui franchit la crête que l’on a suivi (voir le tracé violet : en pointillés, ce que je n’ai pu voir).
Faute de mieux, j’ai donc pris l’option bourrin, pas mécontent quand même d’avoir pris le piolet tant les herbes hautes et couchées sont raides.
Un peu de brouchous pour stimuler les mollets.
Un peu avant la cabane de Coums, on trouve des sentes à bétail qui permettent de se faufiler sans mal entre les houx.
La suite ? La mini-piste du col de Louvie, l’aire de retournement et le parking.
Deux réflexions :
1. Au vu de la végétation qu’il y a sur le parcours, le cheminement est conseillé quand la végétation est encore en dormance (novembre à avril dans ce coin, à mon avis).
2. Au vu des sentiers qui s’effacent et des sentes très ténues, suivre une trace GPS serait un cruel manque de savoir-vivre. Le sel de cette randonnée, en plus du panorama sur les imposant Gabizos et Ger et des échappées étonnantes vers les sommets bigourdans, c’est justement d’être en alerte devant ce que propose le terrain, de jauger ce qu’il montre en regard de ce que la carte laisse deviner.
Voilà . Si vous avez de quoi m’aider à combler les pointillés de la carte, je suis preneur.
À bientôt.