Hello
Interrogé en 1920 sur sa motivation à gravir l’Everest, George Mallory répondait du tac au tac : « Parce qu’il est là . »
Encore le Canigou… parce qu’il est lÃ
Départ mardi à 16 h de Los Masos de Valmanya, neige en sortant de la voiture.
Bois de Patriques, puis piste dans la pénombre. J’arrive au ras des Cortalets (2055 m) sans allumer la frontale alors que la nuit est bien noire depuis longtemps. Les yeux arrivent à s’habituer à la brillance de la neige. J’allume la frontale pour les 100 derniers mètres de dénivelé alors que la pleine lune vient de se lever.
Personne aux Cortalets, 5 matelas pour une trentaine de places, aucune couverture, un poêle ridicule qui réchauffe que celui qui a les mains dessus. Je me fous complètement du confort, mais le terme « refuge » perd un peu son sens pour celui qui arrive trempé et gelé, impossible de se réchauffer sans un bon duvet plume. Il fait presque aussi froid dedans que dehors.
A l’inverse de Dédé et Yoch, je ne m’enfile qu’une soupe lyo et sous la couette !
Superbe temps mercredi matin, je ne me lasse pas de cet endroit quand il est …désert
Mer de nuages sur le Roussillon, tant pis pour eux
L’estanyol est sous au moins un mètre de neige.
Le pech de Bugarach sort sa tête tout au fond.
La pleine lune a changé de côté.
Ouf, la trace est faîte et la neige porte bien, il doit faire -5 °C. Heureusement, je n’aurais jamais eu le souffle pour la faire seul.
Une mer de crème chantilly.
Au pic Joffre, le vent souffle, c’est neige béton versant ouest.
Crampons au pied, ça monte tout seul.
Massif du Géant.
Du Coll Roig à gauche au roc Blanc à droite.
Les Cortalets en bas.
Le soleil illumine le Barbet.
Ca grimpe tout seul tant la neige porte : un cm de mou et béton en-dessous.
Reste la crête finale.
Prudence, la crête est facile mais étroite, faut pas glisser là .
Je m’entraîne 3 – 4 fois à l’arrêt piolet, et je m’engage.
Le sommet s’approche.
Personne au Barbet, en fait personne nulle part.
Avant sommet.
Puis sommet.
C’est toujours aussi beau.
Fait pas chaud, une barre et redescente.
Les sensations sont là , après tant de mois sans montagne.
Le moral est regonflé à bloc.
L’hôtel à droite et le glaçon à gauche.
Retour paisible avec une belle rencontre.