Retour en images sur cette superbe course au Tuc de Molières (ou Mulleres). Hormis quelques panos, je ne doublonnerai pas les photos de juju31 qui montrent bien les paysages parcourus (
viewtopic.php?f=8&t=9367 ).
Je m'attacherai plutôt à son aspect botanique (même si je ne citerai que quelques espèces) et aux difficultés rencontrées.
Tout l'itinéraire suit la rive gauche du Barranc de Molières, pontué de superbes cascades. Dès le départ, le ton est donné. La flore est fantastique ; ici, une île de renouées Bistortes (Polygonum bistorta)
Plus loin, le rosier des Alpes (
Rosa pendulina), facile à reconnaître par ses jolies fleurs simples rouge vif et l'absence d'aiguillon.
Heureuse surprise : des quantités d'arnicas (
Arnica montana) en pleine floraison...
Berce des Pyrénées, Muguet (défleuri), Pigamon, Orchis à larges feuilles, Gymnadénie moucheron à la délicieuse odeur, Ancolie vulgaire en touffes parfois énormes, Paradisia Faux-Lis, Gentiane jaune et dangereux Vératre, Grande Astrance, Trolle, Asphodèle... pas le temps de les photographier tous car il ne faut pas traîner, la route est longue.
Mais impossible de ne pas s'arrêter devant une magnifique station de centaurées des montagnes (
Centaurea montana).
Au bout d'une heure, arrivée à la deuxième cascade, que nous longeons au plus près, avec un petit pas d'escalade facile mais qui peut impressionner, surtout au retour.
A la sortie de ce ressaut...
... le terrain est plus sec, plus caillouteux. La flore change : Jacinthe améthiste en quantités extravagantes, hélianthèmes, Erine des Alpes, saxifrages, Linaire à feuilles d'Origan... Une belle touffe de daphné Camélée (
Daphne cneorum) impose une photo ; le parfum suave de cette plante nous accompagnera jusqu'aux premiers névés tant ce sous-arbrisseau est abondant.
En vue de la cabane (en haut à droite), le terrain change complètement. Nous abordons une zone de gros blocs
que nous subirons vaillamment jusqu'au sommet.
La beauté des lacs de Molières en contre-bas nous distrait un peu de la pénibilité de l'ascension qui se fait beaucoup plus rude. En outre, il fait chaud, très chaud malgré l'altitude. Le premier lac :
Le troisième en pleine débâcle et qui commence à refléter joliment les sommets qui le dominent. Au fond, le Tuc de Molières ; la brèche à passer se trouve au niveau du col à sa droite.
La flore se fait plus rare, mais un daphné Bois-joli retient mon attention. Il fleurit sous l'eau, belle preuve de la résistance extrème des plantes de montagne.
Plus haut, la plus belle station de primevères à feuilles entières (
Primula integrifolia) de ma longue vie de botaniste amateur. Et en plus, facile à photographier
.
Sans crampons ni piolet, nous avons au début contourné les névés, d'autant plus que mes compagnons ne sont pas franchement habillés pour la neige
. Mais l'escalade des blocs s'avérant parfois délicate ou pénible...
... nous finirons par les traverser précautionneusement. Le dernier névé sous la brèche, fort pentu (glissade interdite) ne nous laisse pas le choix ; ce serait bête d'arrêter si près du but. Alors je m'élance, tout en me promettant de ne plus jamais laisser crampons et piolet dans la voiture
, d'autant plus qu'un court passage "crouteux-glacé" me demandera beaucoup d'effort pour creuser les marches.
Pas de photo de l'escalade, l'APN est sagement rangé dans le sac. Quelques mètres d'arête un peu gazeuse...
... cent derniers mètres de D+ et mes amis franchissent leur premier 3000.
Il y a plus facile pour un premier 3000 pyrénéen, mais il en est peu d'aussi sauvages et faisables dans la journée. En tout cas, mes amis sont enchantés et récompensés par le panorama fantastique au NW, de l'Aneto à la Forcanada en passant par les 3000 du Luchonnais.
Hier soir, je devais être bien fatiguée pour oublier qu'ils étaient encore plus proches de mon domicile que le Molières.
... et sur le chemin parcouru.
Une bonne bavante (1470m de D+, 14,4km AR) mais une bavante enchanteresse, avec au retour le plaisir de marcher dans une végétation mise en valeur par la jolie lumière du soir.
avec en prime isards et marmotte.