Peio : Merci
Oui, je sais que je suis loin ici d’être le seul à chercher des tangentes qui s’avèrent souvent être des piéges
Quand je lis vos CR, ça n’a pas l’air triste (dont le dernier en date avec la Puntal Arriba de Ukerdi
).
Yoch,
Dédé : merci des compliments
mais vous y êtes passés maîtres (ès bambées) depuis un bon moment déjà !!
Tarlack : Oui, il y a moyen sans marcher trop rapidement et en laissant la tente à la maison.
J1 : Pont de Prat - Soula – port d’aygues Tortes – cabane d’aygues Cruzes (c’est très sommaire mais bon…).
J2 : En léger, signal de Viados, Schrader par la VN et même Punta del Sabre et retour par le même chemin. Le retour sera long mais il n’y a qu’une montée.
Tarlack, Je n’ai jamais fait d’escalade donc je ne connais pas les cotations usuelles (faudra que je m’y mette un jour quand même). Je suis un peu comme Bérhault (je crois) qui disait qu’il n’y a que 2 cotations : ça passe ou ça passe pas. Pour moi, ça passe rarement.
Mais là , ça passe tout seul au plus près du fil sans jamais de sensation de vide, c’est même ludique. Enfin, la sensation du « dangereux ou pas ? » est tellement propre à chacun…
Marc : Alors, qu’est-ce que tu as fait ? Tu as fait cuire tes parisiengs sous la canicule et sans eau j’espère ?
LukeSmith : Tu m’avais conseillé collado de la Paul, Posets, Estos, cabane de Llitérola.
Un peu long pour un troisième jour de traversée et un sac un peu gênant mais super joli
J3 :
vendredi 27 juillet 2018Distance :
18 km D+ : 1200 m D- : 2140 m
Je n’ai pas bien dormi cette nuit car le vent s’est levé et a longtemps fait claquer la toile.
Par contre, pas une once de vent au lever à 7h : temps magnifique !
Je monte 40 m de denivelé pour atteindre le Pico Royo de la Paul et admirer le paysage qui s‘ouvre à moi.
Au SO, le Pic des Vétérans (ou de la Montañeta) :
A l’Est, la Tuca de la Paul et l’Aneto tout là -bas :
Au Nord, la vallée d’Estos et les pics frontaliers :
Au Sud, le vallon et le col de la Paul, le Posets à droite :
Du petit sommet tout proche (la Forqueta), vue sur la Punta del Sabre et le Schrader :
Après pas mal de réflexion, j’ai décidé de me passer des 1450 g que pèsent mes crampons et mon piolet pour cette traversée, bien que cet hiver et ce printemps aient été très neigeux, et que cela m’empêchera sans aucun doute de faire quelques sommets convoités.
Le problème est que les névés ne sont pas qu’aux abords des sommets mais aussi sur les accès aux cols, et là j'ai parfois bien galéré.
Je trouve celui-ci trop pentu , je passerai entre la glace et la paroi de droite :
Après quelques éraflures, je m’aperçois d’en bas qu’il fallait passer par l’autre côté pour descendre de ce col …
Le beau vallon de la Paul :
La montée n’est pas difficile en s’aidant des névés pas trop pentus.
Regard en arrière :
La brêche Carrive sous un beau ciel bleu :
Les derniers hectomètres dans de la caillasse où tout se dérobe, épuisant :
Arrivé au col, je rencontre 3 espagnols qui me demandent si j’ai un topo ou une trace gps pour aller au plus direct au sommet du Posets. Je leur réponds comme je peux que cela doit relever de l’alpinisme (ils n’ont pas de matos), n’en sachant pas grand-chose en fait…
Je leur explique brièvement le topo pour gagner la VN du Posets par la brêche au nord de la Tuca Alta, mais ils semblent circonspects.
Je les reverrai dans l’après-midi bien plus bas à l’ibon de Eriste sur le GR11.2
Je monte en 5 minutes au pic Inferior de la Paul pour profiter de la vue sur la crête filant au Bardamina :
Et sur la face Est du Llardana/ Posets, 2ème plus haut sommet de la chaîne avec ses 3369 m (ou 3375 ) :
Vers l’est, pas mal de neige encore :
J’ai relu le topo récemment, je dois maintenant rester à niveau pour soit joindre la brêche de la Tuca Alta, soit un col légèrement plus haut et basculer sur la Canal Fonda.
Je louvoie entre les blocs et les névés :
La brêche à droite de la Tuca Alta est évidente, mais je vais bien galérer pour l’atteindre :
Ici en gros plan :
En fait, gêné par la traversée de nombreux névés pentus, je vais être obligé de descendre trop bas et me heurter à des barres rocheuses qui tombent sur l’ibon Negro. Je vais chercher longtemps mon chemin sur des petites banquettes herbeuses bien raides entrecoupées de roche et après quelques suées, je serai tout heureux d’arriver au pied de la brêche.
Je laisse mon sac, prends juste de l’eau et deux barres de céréales et je monte à la brèche sur un terrain très instable, en m’aidant de la paroi à ma gauche pour ne pas redescendre aussitôt de ce que je viens de monter :
J’arrive enfin à la brèche, qui ne doit pas être si fréquentée que ça, vu sa raideur :
La vue sur l’ibon Négro y est magnifique :
Pas de cairn au « col » :
L’autre versant, où j’aperçois la VN et … plein de monde !
Quand je pense que je vais devoir remonter ça … J’aurais dû garder mon sac avec moi…
J’arrive à la Canal Fonda, qui est remplie de neige :
Je grimpe une centaine de mètres puis la pente s’accroît et mes appuis deviennent très hasardeux.
Les gens qui descendent sont tous cramponnés et me regardent avec défiance. Je m’arrête sagement là et préfère redescendre. Tant pis, je reviendrai avec le matériel qu’il faut visiter ce beau massif des Posets dans les années à venir.
Je remonte à la brêche, en redescends et récupère mes affaires. D’ici, je vois bien le cheminement que j’ai fait et celui que j’aurai dû faire quelques heures auparavant. Au lieu de passer le plus haut possible sous l’arête Est des Posets, je me suis retrouvé trop bas coincé entre les 2 névés correspondant normalement à des goulets de ruisseaux. Je suis alors passé sur les banquettes herbeuses sans savoir ce qu’il y avait en-dessous. D’ici, ça a forcément l’air un peu plus simple.
Je mange vers le déversoir de l’ibon Négro :
Sous les regards de 2 curieux :
Ce vallon des Ibons (a-t-il un nom ?) est sauvage et magnifique :
Je retrouve des balises (gr11.2) et monte au collado de la Plana.
Regard en arrière :
L’ibon de la Plana :
Au col, dernier regard sur les Posets :
Vers l’est, je regarde attentivement la taille des névés entre le pic d’Albe et l’Anéto et je me dis que ça va être très compliqué de faire quelques 3000 au passage (Albe, Sayo, Cordier …) en chaussures légères.
La descente côté Batisielles est minérale, tout ce que j’aime :
La Tuca des Corbets :
Un ami d’une autre espèce :
Regard en arrière sur le collado de la Plana :
J’ai envie de m’arrêter ici et d’y rester une semaine :
Un terrain de jeu pour alpinistes du côté des Batisielles ?
Oui, Marc, tu as raison le GR11 est un splendide sentier :
Une joli crête, sans doute entre la Tuca del Chinebro et l’aiguille de Serisueles :
L’ibon grande de Batisielles, où passe le sentier contrairement à ce qu’indique le bout de carte que j’ai (qui fait passer le GR11.2 plus bas au sud) :
A l’Est, vers le petit pic d’Estos :
Derrière moi, les fameuses aiguilles de Perramo :
Le sentier file ensuite vers le NO pour rejoindre le refuge d’Estos :
Mais je ne veux pas y aller moi, au refuge d’Estos. Je coupe alors sur un mamelon boisé au point 1856 , en étant étonné qu’il n’y ait pas de sentier marqué pour rejoindre la cabane del Tormo.
Je galère pour redescendre de mon mamelon côté Nord mais arrive sans encombre à la cabane del Tormo.
Belle cascade sous le portillon d’Oo tout là -haut :
Je ne sais pas où dormir et j’ai encore envie de marcher un peu. Je file à la cabane de la Coma, à 30 m de là :
Non merci, pas ce soir :
Je bulle en profitant des derniers rayons du soleil :
Et arrive à la cabane convoitée :
Un couple d’espagnols est déjà installé. Je leur demande gentiment s’il est possible de dormir sur le bas-flanc du haut.
Je vais manger paisiblement dehors en compagnie de quelques moustiques amoureux, et je rentre bien tardivement me coucher dans la spartiate cabane, appelé « refugio » sur le panneau précédent.
Après tout, la définition d’un refuge est « un abri où l’on se réfugie pour échapper à un danger», aussi rustique soit-il.
La société de consommation a tendance à l’oublier un peu avec leurs hotels Angel Orus ou Ventosa y Calvell, leurs sandwichs à 6 €et leur cerveza a 4,50 € …