Après le déluge tombé hier, on se demandait bien quelle neige allait-on trouver à mettre sous nos crampons, dans le Cambre, ce matin du 27 décembre avec Nico.
Sur le parking de la station d'Eyne, le paysage est givré; il faisait -5°c à 7H00 à Sailla, -8°C dans la traversée du village d'Eyne; la pluie avait probablement laissé place à la neige en début de nuit.
En tout cas aujourd'hui, grand bleu, mais au loin, sur le Carlit, Eole se déchaine, on devine la neige que son courroux soulève
On va ramasser grave là -haut sur les crêtes du Cambre; notre objectif le Vermicelle, quoique Nico et moi pensons surtout au Gigolo, autre couloir, en AD- celui-ci, sorti la saison dernière avec Muntanya Regalada.
Bon on avisera plus loin, quand on sera au pied du Cambre.
Les raquettes restent sur le sac; elles ne feront que prendre l'air
On passe au départ sur les pistes, qui sont surtout enneigées, grâce aux canons, finalement il n'a pas neigé tant que ça...La station est ouverte jusqu'au Pla du Cambre; la partie supérieure vu l'absence conséquente de neige, fait peine à voir
Du Pla, on zoome sur les sorties des couloirs : ce que l'on voit du Gigolo nous fait vite revenir à notre idée première; à savoir le Vermi.
Plus haut, lorsque l'on quitte le domaine skiable, on trouve plus de neige, mais ça ne nécessite pas l'usage des raquettes; le pierrier est plus ou moins bouché, mais on fait qd même gaffe où l'on pose les pieds.
On arrive à l'orry du Cambre : en temps normal, on ne le voit pas car il est sous la neige, mais ce n'est pas le cas aujourd'hui :
On cache les raquettes sous un rocher et on s'équipe un peu plus haut; on remonte le cône de déjection du Vermi : toujours aussi fatiguant ce truc
; je n'ai pas encore récupéré à 100%
Mais dans le couloir, la magie opère; quel bonheur d'être de nouveau là ; mes forces reviennent même si je ne cours pas ( encore
)
On brasse un peu certes, mais que diable
Le Vermicelle est splendide, peut-être plus qu'avant. Un nouvel oeil, des sensations retrouvées, le binôme reformé depuis le 15/11, et des questions, qui encore sans réponses sur le Créneau d'Endron , 8 jours plus tôt, trouvent enfin, ici au Cambre des réponses : je ne doute plus, la confiance est revenue
A tour de rôle, Nico et moi prenons la tête et faisons la trace; personne avant nous n'est passé.
Plaisir insolent d'être les premiers
.
Le couloir comme tous ceux du Cambre est plâtré, et le souffle d'Eole de temps en temps laisse planer une fine poudre blanche, donnant au couloir une ambiance fantomatique.Moins de neige que la saison dernière, mais bien assez pour se régaler.
On brasse par endroits; un petit passage technique demande toute notre attention:
Peu de neige sur les rochers apparents : les appuis doivent être sûrs, les pieds ne doivent pas trembler; on soupçonne une plaque; ça passe bien; et puis c'est la sortie. Pas de vent là -haut; Eole retient son souffle
alors que lorsque l'on s'équipait plus bas, il se déchainait sur les crêtes! maintenant il se tient coi. Cette journée sera parfaite, tous les ingrédients sont là pour que ça le fasse.
J'arrive au soleil, je passe le mur, et c'est la sortie, dans un grand bonheur et une immense satisfaction :
le Roc Blanc m'a fait des misères, ici, à l'instant présent, le Cambre m'en console largement.
Nico sort à son tour : je le filme.
Mais quelle joie d'être là -haut : je ne peux m'empêcher de le hurler
La vue est toujours aussi sublime :
On se dirige vers la Grande Cheminée et au passage on jette un oeil sur les sorties des autres couloirs; celle du Bougnagas : sympa, redressée, tout à fait jouable. Celle de l'Eclair : chaud et celle du Gigolo : un monstre terrifiant
Un mur à faire peur, sans neige; impossible à protéger ; un vague échappatoire à gauche, mais très expo. On a bien fait d'abandonner l'idée de le faire : on serait pas dans la M....
Le retour se fait comme d'hab par la GC donc; où Eole a laissé son empreinte :
Pas mal de neige ds le couloir de descente; le départ est un peu tendu, car abrupt; là aussi on soupçonne une plaque, mais aucun fendillement sous nos pas, on s'enfonce juste ce qu'il faut, bonne consistance.
Arrivés en bas, on se déséquipe on récupère nos raquettes. Il est 14H00, et on voit arriver 2 gars qui après nous avoir demandé des infos sur le couloir, s'y engagent...bien tardivement!
Nous on descend et on mange plus bas, mais à l'ombre; le soleil nous aura inonder sur les crêtes, mais c'est tout, tout le retour se fait à l'ombre, mais c'est un énorme sourire qui illumine nos visages
.
On se prendra chacun une pelle sur les pistes
et on arrivera aux voitures HEUREUX
Que les candidats à la sortie " initiation couloir" ne regrettent rien : le Bony, après renseignement au Pas de la Case n'était pas en excellente condition pour une initiation couloir.On aurait pu vous amener sur le Vermi, mais le peu d'enneigement rencontré au début, le brassage par endroit et le passage technique n'aurait peut-être pas été du goût de tout le monde. On programmera une autre sortie ultérieurement, afin que vous puissiez goûter au plaisir sauvage de " faire" un couloir dans des conditions optimales d'enneigement.
Ce n'est donc que partie remise.
la suite des photos ici:
http://picasaweb.google.com/cambredase6 ... directlink
les films suivent