J'avoue, Jack, je suis assez surprise par les propos que tu tiens. A en croire ce que tu écris publiquement sur ce forum, les deux personnes qui t'accompagnaient lors de ce week-end sont des incompétents irresponsables et bornés, alors que toi, bien sûr, non. Toi, tu avais compris que ça ne ferait pas, que la météo ne serait pas bonne, et que les conditions seraient dangereuses (et ça, n'importe qui ayant un tant soit peu d'expérience en montagne pouvait le pressentir, sans même consulter les avis sur ce forum...). Pourtant, tu y es allé quand même. Mais quel engagement t'y a obligé ? Ils tenaient à maintenir la sortie, et alors ? Etais-tu obligé de les suivre à tout prix ? Tu n'avait qu'à annuler ta participation à la sortie, libre aux autres d'y aller quand même. Ensuite, tu leur reproches d'avoir voulu partir de nuit : là encore, pourquoi avoir suivi le mouvement ? Pour moi, l'expérience, c'est ce qui donne la force de penser par soi même et de s'imposer lorsque c'est nécessaire ; c'est ce qui permet de faire des choix justes et de s'adapter à tout moment ; de suivre la route que l'on pense la meilleure vaille que vaille, de renoncer avant ou pendant la course s'il le faut. Et tant pis si le partenaire de cordée est déçu, tant pis s'il râle. Avec l'expérience, vient aussi l'éthique, qui consiste à ne pas mettre sur le dos des autres ses propres erreurs, mais au contraire à s'interroger, face à un échec ou une galère, sur sa part de responsabilité et sur les raisons qui y ont mené. Quand à se plaindre que tes compagnons n'avaient pas le niveau physique... je te trouve bien prétentieux de juger si vite. L'Aneto, ce n'est pas le bout du monde quand même, cela reste accessible sans être surentraîné (j'y suis allée à 10 ans, débarquée avec mon père de ma plaine natale, c'était en été certes, on a mis un certain temps, mais bon...) Voilà , ce que tu as écrit m'a gênée. Réfléchis à ce qui t'a poussé à partir quand même, réfléchis aux raisons de ta colère après cet "échec"... Cela te servira en montagne. J'ai l'impression que Pierrot tenait à aller voir sur place par lui même (je trouve cela tout aussi louable que suivre aveuglément les avis de forumeurs assis derrière leur ordi, à attendre un hypothétique feu vert ou rouge avant de partir), qu'il a appris de cette sortie et des erreurs que vous avez commises, qu'il a su positiver malgré le froid, la neige, et la déception et c'est là le principal. La montagne ne se consomme pas, les sommets savent résister et parfois, on rate, et c'est ça qui rend les belles ascensions encore meilleures.
_________________ On finit parfois par aimer de la neige et des pierres comme s'il y avait une âme sous les palais en ruine de la nature...(Russel) http://isadanslespyrenees.blogspot.com
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