Salut
Après quelques semaines plutôt sportives aussi bien dans les Pyrénées que les Alpes,il est temps d'en faire un "petit" condensé.
Tout comme en juin,renseignements auprès de l'OHM (office de haute montagne) et du refuge des Cosmiques au sujet de l'accès au col du Mont Maudit,point clef de la course.
Les conditions sont encore bonnes mais la glace n'est plus très loin,qu'ils me disent.
Il n'y a pas une minute à perdre,je réserve à droite et à gauche,file sur Paris de manière à arriver sur Chamonix suffisamment tôt.
Réveil dans le train de nuit un peu avant Megêve,la vue sur le massif du Mont Blanc est saisissante
,de quoi se lever du bon pied
Arrivée à l'aiguille du midi vers 10H30 entouré de japonnais qui mitraillent à tout va.
Le temps de faire quelques photos tout de même notamment sur la verte:
Sans oublier le Tacul:
Il me tarde de redescendre par l'arête car c'est du grand n'importe quoi là -haut
Les aiguilles de Chamonix:
L'itinéraire du lendemain (conditions du 13 juillet),tout tracé
La descente se fera par l'arête des bosses:
Grandes Jorasses et Dent du Géant,là c'est du vrai alpinisme:
Maintenant on respire !
Pendant que quelques cordées s'affèrent à grimper la face sud,Rébuffat-Baquet étant la voie la plus connue,un rocher d'une grande beauté
De mon côté,je me dirige vers la pointe Lachenal histoire de s'occuper:
Le triangle du Tacul et des séracs en pagaille:
Arêtes de Rochefort depuis le sommet:
Et l'arête des Cosmiques:
Le refuge est très confortable,il y a tout ce qu'il faut......sauf que ce n'est pas un refuge CAF et donc pas la moindre réduction
,60E la 1/2 pension quand même
Depuis la terrasse le soir:
Le refuge d'hiver à gauche:
Seulement je rogne sur mes heures de sommeil,bientôt 21H sachant qu'il faut se lever à 0H45...
Boire ou conduire...
Le coucher de soleil est un régal pour les yeux seulement il est grand temps d'aller essayer de dormir (dortoir surchauffé):
Samedi matin,petit déjeuner à 1H,départ 1H45 comme tout le monde.Il fait doux,à tel point que je n'enfilerai les gants qu'à partir de l'épaule du Mont Blanc du Tacul grâce au vent
Dans son ensemble j'ai trouvé cet itinéraire raide,jusqu'à 50° dans les 50m sous le col du Mont Maudit,on peut souffler à deux endroits,à savoir à l'épaule,entre le col du Mont Maudit et celui de la Brenva,les crevasses se franchissaient sans grande difficulté.
Par contre,carton rouge sous le col du MM où une cordée m'enverra la corde entre les jambes tandis que je progresse dans les marches glacées avec les 2 piolets,ils ne pouvaient pas attendre que j'ai atteigne le col,non ? En solo,j'avançais vite et ne bloquais pas le passage à mi-parcours au niveau du relai intermédiaire.Oui,ça me fait râler une fois encore
Arrivée au Mont Maudit seul,toutes les cordées (ou presque) snobant le sommet en haut duquel j'assiste au lever du soleil:
Le 13 juin,un mois plus tôt pile poil (pas fait exprès),les conditions étaient meilleures car 50km/h jusqu'au refuge Vallot à ces altitudes,ça ne rigole pas,à tel point que ma bouteille d'eau pourtant dans ma poche aura à moitié gelé
Dommage qu'il y ait eu ce voile nuageux:
Cela dit,cela crée une autre ambiance:
Le versant Brenva et ses corniches monstrueuses:
Le Maudit:
Côté suisse,visibilité médiocre comparé à mes 2 autres visites,vu le froid,je ne m'attarderai point au sommet
,10' Ã peine:
Il n'empêche que les 500 derniers mètres furent bien longs,mouais,2H de sommeil,c'est un peu juste:
La descente de l'autoroute:
L'élégante arête est de l'aiguille de Bionassay:
Clap de fin:
Depuis Chamonix:
Et pas mal de train jusqu'Ã Latour de Carol:
Avec du recul,j'aurais finalement pu y monter directement par là lors de ma 1ère tentative,encore et toujours de l'alpinisme avec un petit a.
Une belle voie à privilégier en début de saison lorsque les crevasses sont aisément franchissables et que les pentes du Tacul ont été purgées
Fin juillet,je rejoins Benoît à Chambéry pour explorer un peu les Alpes italiennes.
Après avoir franchi x cols,à proximité du Galibier:
Et de nombreuses heures de route,une halte s'impose au pied du col d'Agnel et du Pain de Sucre qu'on gravit sans difficulté et prestemment depuis le parking situé à plus de 2500m:
La taillante qui porte bien son nom,Pène Sarrère en bien plus long en somme,je ne pouvais m'empêcher de comparer à des sommets pyrénéens,ce qui agaçait mon compagnon
Pic d'Asti et le monstre,le Viso
,le Pain de Sucre doit être un des 3000 du Queyras les plus gravis,en moins d'1H on l'atteint sans peine.
La Tête Noire m'a évidemment fait forte impression,quelle gueule !!!
La Pointe des Sagnes Longues:
Pain de Sucre et Asti:
Taillante:
Une fois le col franchi,on bascule en Italie,et pour un bon moment
Bivouac dans un champs à proximité de Casteldelfino et le lendemain (lundi 22 juillet),orages sur orages au cours de la matinée,obligés d'attendre au parking
10H,ça se dégage,on profite de la courte fenêtre de beau temps (2H) pour monter au refuge Boarelli (Forciolline):
On passera par le ravin légèrement à gauche,parcours assez sportif,cables,traversée de torrents et mauvais temps qui revient
Une fois au refuge (quel confort pour un refuge non gardé !!!!!
,12 places seulement),quel vent !
Pas des Sagnettes:
On apprit la mort d'un randonneur au sommet du Viso un jour avant (bloqué au sommet,mort de froid
),face sud apparemment pas sèche,bref c'est mal barré pour le sommet,a priori...
Mardi matin,départ 5H,balisage tout les 3 mètres !!!
Punta Dante que je gravirai au retour
La bête
On chausse les crampons sous le bivouac Andreotti:
Le Mercantour:
Le sommet est qq part là -haut,l'ascension est ludique,pentes raides en crampons,grimpouille en continu II+ maxi
La croix à 3841m,joie
Pas de vent,une clarté à couper le souffle,les conditions étaient au top:
Vers Turin,on voyait la Méditerranée mais pas la Corse,du moins pas encore
Versant SO:
Au nord:
La descente imposera d'enfiler/enlever les crampons régulièrement:
Un petit air de Balaïtous
L'arête est:
La corne du
Les lacs de Forciolline:
Depuis la Punta Dante tandis que la nebbia (brumes issues de la plaine du Pô) vient effleurer le Viso:
Le lendemain,on suit mon idée qui consiste à arriver au col Rocce Meano pour assister au lever du jour:
Le Mercantour s'éveille:
Mmmmmh,ces couloirs croulants
Le bivouac Bertoglio où nous croiserons un groupe de français:
Un petit coin de paradis ce massif
D'ailleurs en parlant de paradis,la transition est toute trouvée
puisqu'après avoir bien galéré à trouver la bretelle d'accès à l'autoroute pour se rendre dans le val d'Aoste,direction Pont,au pied du Grand Paradis:
Le marseillais rencontré (un couple qui monte 5L d'eau alors qu'il y a des lacs et sources partout,le mari/marseillais qui s'ébouillante avec le réchaud,les rigolos au Viso comme disait sa femme
) à Boarelli nous ayant quelque peu fait peur quant à la surfréquentation du massif,en semaine ce n'était pas le cas,nous étions quasiment les seuls à bivouaquer au-dessus du refuge Victor Emmanuel II:
Depuis notre bivouac,la morraine du glacier:
Départ 4H30,la vue s'ouvre au fur et à mesure,mon plat de résistance,le Mont Blanc.
A ce moment-là ,je ne le savais pas encore mais c'est le début d'une journée marathon comme vous allez le voir
Oui,j'arrive
N'ayant pas les cartes italiennes...
Grande Casse à gauche,à faire absolument un jour !
3H suffiront à atteindre le sommet......de la vierge/madone et non du Grand Paradis !
qui reste à faire du coup.
Le vrai sommet,3m de plus,où personne ne va quasiment:
La pyramide du Cervin à droite (à faire ! Avant que je sois vieux et impotent
):
Et que voyait-on depuis le sommet ? Ce que je prenais pour des cumulus est en fait une île,la Corse !!!!!
(je rappelle qu'on est fin juillet)
La Barre des Ecrins tout au fond à droite:
En fait ce sommet vaut le coup pour sa vue,pas pour sa VN,assez monotone en fait.
La fameuse vierge,qui N'EST PAS LE SOMMET DU GRAND PARADIS mais un sommet secondaire:
Depuis le sommet central,belle perspective sur le point culminant:
Et le sommet occidental:
Grandes Jorasses au zoom:
Le temps de consommer au bar au parking,je passe qq coups de fil,celui à l'OHM sera décisif car il chamboule tous mes plans.
Foehn annoncé samedi matin,du coup je n'ai pas le choix,j'annule ma réservation à Gonella pour vendredi et l'avance au.....jeudi soit dans qq heures
,bref faut plus trainer,je leur donne un horaire d'arrivée au refuge fantaisiste (20H30) sachant que je partirai du parking au chalet de Miage,il est 17H passé
J'y vais seul car Benoît estime ne pas avoir le niveau,et il fera bien car la VN italienne du Mont Blanc dans ces conditions n'est clairement pas à sous-estimer comme je pourrai m'en rendre compte le soir-même,me basant sur le PD- de ce guide pourri,le PD+ sur C2C me semblera bien plus proche de la réalité.
Direction donc le glacier de Miage,il n'y a pas de temps à perdre car je ne suis clairement pas en avance.
Quelle ambiance là -encore,on est vraiment rien face à ces immensités,versant sud du MB depuis le val veni:
Grandes Jorasses,2700m plus haut:
Ce ne sont pas vraiment des collines ce massif !
La morraine,derrière en contrebas se trouve le GR du tour du MB:
Le refuge est encore loin,en plein centre droit de la photo,la morraine du glacier de Miage n'en finit pas
Atteindre le refuge Gonella est presque une course en soi,ce n'est pas non plus une vraie course d'alpinisme comme pour atteindre Quintino Sella ou celui de l'Aigle mais en y montant,j'ai ainsi réalisé ma première via ferrata
Après le glacier (et ses crevasses),près d'1H30 de grimpette vous attendent.
Terrain varié: sentes surtout au début,échelles,marchepieds,cordes,câbles,couloir à traverser,bref faut se le gagner le refuge
ah et le tout en grande partie de nuit puisque j'explose l'horaire
Glacier du Mont Blanc,pour info,c'est la VN du refuge Q. Sella (on parle bien d'un refuge
),il y a un couloir qq part par là ...
Heureusement,ce n'est pas mon itinéraire
Suivre le balisage jaune et ne pas trainer:
Arrivée au refuge à ................23H,mmmh,c'est pas glorieux,les gardiens,très pros,m'ont attendu toute la nuit.
Naïf,je leur demande:
- Petit déjeuner à 2H ???
Nan,minuit.
Oooooook,et je dors quand dans l'histoire ?
J'aurais effectivement pu partir plus tard mais objectivement,seul,sur un glacier crevassé,ce n'est pas l'idée du siècle.
23H45,les réveils sonnent,je mange avec les italiens (il n'y avait qu'un couple de français),vers 1H je repars,journée marathon vous disais-je
Et on joue à saute-crevasses sur la partie inférieur du glacier du Dôme.
Bon,en réalité,il y en avait 2 qui étaient un peu délicates à franchir,la 1ère en faisant le grand écart,la 2nde,plus sérieuse,implique de passer en pointes avants dans la glace au-dessus de la crevasse.Le genre de passage que t'es soulagé d'avoir passé à la montée et qu'on n'aimerait pas avoir à redescendre,surtout dans une glace cassante où les piolets n'ancrent pas
Sauf que c'était une impasse !!! Crevasses infranchissables par la suite,sauf avec une échelle...
Super,c'est reparti pour un tour
,du coup je sors le second piolet mais il ne faut pas se leurrer,fallait bien placer les pieds vu l'état de la glace.
La suite est tranquille,toujours raide mais un peu moins que sur l'itinéraire des cosmiques quand même.
Une fois le col des aiguilles grises atteint,c'est parti pour 400m d'arête facile en terrain mixte,tracé,ce n'est qu'une formalité
mais quelle ambiance,surtout après le piton des italiens où l'arête se rétrécit franchement,croisements improbables
Petite pause non loin du col du Dôme avec une vue imprenable sur l'aiguille de Bionassay et une partie de l'arête parcourue:
La voie normale du Goûter:
Il y avait une cordée venant du refuge Durier,de l'ordre du rêve pour l'instant cette voie:
Retour à la civilisation
Le versant italien:
Retour en terrain familier,fini la tranquilité:
Le MB et ses chenilles processionnaires:
Les 500 derniers mètres seront encore bien longs et se feront au mental,ça commence à en faire du D+ depuis 24H:
Le val d'Aoste,pfui,repos bien mérité
2 roses rouges plantées au sommet:
Les aiguilles du diable,pas d'embouteillages par là au moins:
Du vent mais pas plus que le 13 juillet,la clarté en plus cette fois-ci
Il était tombé 30cm durant l'orage lundi:
La crevasse s'est bien ouverte en l'espace d'1 mois et 1/2:
Juin prochain,ce sera par la voie normale historique des Grands Mulets
Faut pas trop tarder au sommet histoire de ne pas traverser le couloir de la mort en plein AM:
Descente par le chemin des Rognes pour changer (échelle et câbles par endroits):
A l'année prochaine
Pendant ce temps,Benoît ira faire qq 3000 en Vanoise,bref une grosse semaine dans les Alpes bien remplie,le retour dans les PO sera un sacré choc,faudra aller du côté de la Pedraforca et de la Sierra de Cadi par exemple pour trouver une belle ambiance.
@+