Pourtant, inexplicablement, les bâtons télescopiques
commencent seulement à être justement considérés.
Peut-être le mot "bâton" est-il trop
associé au ski, ce qui est restrictif. Ou alors, d'aucuns
estiment qu'ils n'ont pas besoin de ces accessoires, qu'ils sont
réservés aux "vieux " ou à
ceux qui manquent d'assurance. Grave erreur : outre les bienfaits
évoqués plus haut, ils nous enlèvent une bonne
partie de l'appréhension en descente et permettent de progresser
bien plus rapidement, surtout si le terrain et glissant ou très
accidenté. Et savoir aller vite en montagne, c'est aussi
un gage de sécurité. Ceci s'applique plus notamment
à la descente car ils procurent une confiance notable. Et
puis, problème récurrent, le bâton télescopique
traîne une réputation de fragilité. Honnêtement,
ce n'est pas complètement faux. Mais dès lors qu'un
tel bâton se compose de trois tubes métalliques creux
d'à peine un centimètre de diamètre dont la
tenue dépend de petits expandeurs en plastique, c'est inévitable.
Le modèle indestructible n'existera malheureusement jamais.
Conseils d'utilisation
Le bâton se règle en vissant et dévissant les
tubes pour obtenir la longueur désirée : la répétition
des frottements entre les tubes génère forcément
une usure. De même, l'expandeur qui s'écarte pour bloquer
les tubes finit par fatiguer. Réduisez la fréquence
de ces opérations. Si votre itinéraire comprend de
nombreux passages avec la pente qui se relève en amont, inutile
de raccourcir votre bâton toutes les cinq minutes : saisissez-le
sous la poignée. Pour que votre main adhère même
avec la transpiration, vous pouvez recouvrir cette partie du tube
avec de l'adhésif.
Quelques modèles ont également des poignées
rallongées, mais l'ensemble est plus lourd et tend à
glisser vers le bas.
Bien que protégés, les tubes laissent passer diverses
poussières (terre, sable) : là encore l'abrasion est
amplifiée par les frottements. Démontez souvent vos
bâtons, puis nettoyez et surtout essuyez tubes et expandeurs.
Attention aux traversées de cours d'eau à gué
ou aux passages enneigés, l'alliage d'aluminium des tubes
s'oxyde vite. Si vous mouillez vos bâtons, pensez à
les sécher sans attendre.
- Si un tube est vraiment abîmé (voire tordu ou cassé),
il reste possible de le changer, car certains fabricants proposent
des pièces détachées. Assurez-vous lors de
l'achat que la marque assure ce service, car la disparité
règne selon la provenance. Il est préférable
de mettre quelques dizaines de francs en plus si on sait que le
changement des pièces sera facile. Sans rendre votre bâton
plus solide, ces précautions et cet entretien garantissent
une durée de vie acceptable.
La facilité de serrage importe beaucoup : il est certain
qu'un bâton qui exige trois ou quatre rotations pour obtenir
le blocage a des chances de moins bien vieillir qu'un autre qui
ne demande qu'un tour. Les fabricants jurent toutefois qu'il n'est
jamais indispensable de serrer à fond pour que le système
soit opérant. Certes, mais l'usager vous répondra
qu'il est plus rassuré s'il sent un blocage bien franc. En
outre, si on serre juste pour que ça bloque, les vibrations
provoquées par les impacts en se déplaçant
peuvent suffire pour que les tubes se desserrent. Dans un sol meuble,
le mouvement du marcheur entraîne un effet vrille, la pointe
s'enfonce et tourne. Ces vibrations et ces rotations sont imperceptibles
dans l'action, mais à la descente, les tubes peuvent alors
se replier brutalement avec un fort risque de chute.
Alors, comment faire?
D'abord, évitez les premiers prix. Les différences
selon la marque et le modèle sont réelles. Essayez
le réglage des bâtons en magasin et choisissez le système
en lequel vous avez le plus confiance, celui qui vous semble le
plus sûr.
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