D'ici se dévoilent les arres d'Anie, vastes étendues
calcaires complètement fissurées, domaine des vents,
brouillards et tempêtes, perchées aux alentours de
2000 m d'altitude à l'ouest et au sud-ouest du Pic d'Anie
constituent l'un des paysages les plus originaux des Pyrénées.
Elles portent bien leur nom (étymologiquement, arres proviendrait
de harria, la pierre en basque) : le paysage y est purement rocailleux,
avec quelques pins à crochets à l'aspect torturé.
Géologiquement, il s'agit de la confluence entre d'une part
une épaisseur d'environ
1000 m de flysch et d'autre part une table calcaire de près
de 300 m d'épaisseur datée du Crétacé
supérieur. Si le flysch (superposition de couches dures et
tendres) constitue un matériel se plissant facilement lors
des grandes pressions tectoniques, le calcaire s'est lui, fracturé
et fissuré.
A cela s'ajoute la particularité du calcaire de se dissoudre
avec l'eau de pluie. Cette érosion chimique est à
l'origine d'un fantastique réseau de gouffres et de rivières
souterraines.
Enfin, les épisodes glaciaires ont eux aussi contribué
à donner aux arres ce paysage de table rocheuse. La vie n'y
est pas exubérante.
Les chocards, tichodromes, isards et depuis peu marmottes constituent
un échantillon des habitants des arres.
Malgré l'absence d'eau, les arres ont été exploités
par les troupeaux transhumants. Plus bas, la pinède puis
la hêtraie sapinière recouvre les arres, donnant alors
un paysage forestier caractéristique, le bracas.
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