Objectif: monter un igloo et passer la nuit dedans.
Qui ? Nico et moi, après 2 essais ratés les années précédentes, on veut notre revanche !
Où ça ? Pour avoir assez de neige il faut monter assez haut, et on le fait toujours à côté d'une solution de secours. Cette année, ce sera à côté du refuge du Pinet.
Monter un igloo à 2 prend "un certain temps", donc on part la veille au soir pour avoir toute la journée disponible.
Départ du parking de l'Artigue à 20h, la nuit est tombée, les frontales allumées. La pancarte indique "refuge du Pinet : 3h30". Donc arrivée prévue vers minuit.
Pour le moment, pas de neige.
Ce qui ne nous empêche pas, la nuit aidant, de louper la bifurcation des cascades de l'Artigue. Demi-tour, et cette fois on récupère le bon chemin.
Vers 1500m, une pancarte indique "refuge du Pinet: 1h30". Je suis surpris, on est dans les temps.
Passage à l'Orri, la porte est cadenassée. On laisse sur notre gauche la bifurcation de l'étang Sourd, et peu après on doit mettre les raquettes.
La neige commence à tomber (tiens, c'était pas prévu ça...), la nuit est sans lune, on ne voit pas plus loin que la frontale. On a du mal à avancer, c'est pas la grande forme aujourd'hui... Difficile de s'orienter avec ces conditions, et on galère pas mal à tenter de rester sur l'itinéraire. Le GPS nous est d'un grand secours, et on arrive quand même à se décaler beaucoup trop sur la droite, et à devoir faire le cabri (un cabri avec des raquettes ?


Arrivé à la porte du refuge hiver, petite inquiétude, et si c'est fermé, et si la porte est coincée.... Ouf, ça s'ouvre comme il faut ! On tombe les sacs dans le sas, et on s'aperçoit qu'on est presque 2 bonhommes de neige. On voyait bien qu'il neigeait, mais dans la nuit et dans l'effort, on ne s'est pas rendu compte à quel point.
On mange, et on dort. Pas de réveil, on ne va pas monter l'igloo à 6h du matin !
Bah non, réveil vers 10h30, on débute l'igloo vers midi... C'était bien la peine de partir la veille

Le temps est bouché, la neige tombe, le vent souffle (par rafales), mais il ne fait pas trop froid, et surtout la neige est idéale pour l'igloo: de la poudreuse à volonté et renouvelée en permanence, et dessous de la neige bien compacte, qui se découpe "facilement" avec la scie.
Mais il nous aura fallu 7h pour construire l'igloo... (pauses repas comprises). On termine à 21h.
Mais il est beau ! Grand à l'intérieur, bien colmaté, une belle fosse à froid et un beau porche d'entrée. On est fatigués mais fiers !
Du refuge, on ne voit quasiment pas l'igloo, pourtant juste à une centaine de mètres au maximum.
Un dernier repas, on étale la bâche isolante sur le sol (qu'est-ce qu'elle glisse !), on bloque l'entrée avec les sacs, rentrée dans les duvets, et hop dodo... Mais si Nico s'endort instantanément, moi ça ne marche pas et je reste réveillé longtemps. J'ai eu l'impression de ne pas avoir dormi de la nuit (ce qui n'est pas le cas je le sais bien).
Réveil le lendemain vers 8h. La neige est tombée toute la nuit, la fosse à froid est presque comblée

Petit déjeuner rapide, on range les sacs, on laisse notre écot dans la boite à sous, et direction l'étang Sourd. La vue se dégage du côté de la vallée, les paysages enneigés sont vraiment magnifiques. Mais pentus...La traversée de la pente sous la point d'Escasse est tendue... A vue de nez, on dirait qu'il suffit de tracer tout droit dans la pente pour arriver à l'étang. Mais comme la neige masque tous les reliefs, on ne prend pas ce risque, et on suit à peu près l'itinéraire d'été. Une fois sorti de la pointe d'Escasse, le terrain est beaucoup plus agréable et beaucoup moins engagé. Mais toujours autant de neige, même avec les raquettes on enfonce jusqu'en haut des guêtres !
Dans les pentes avant d'arrivée à l'étang Sourd, je me jette dans la neige pour tester l'arrêt avec le piolet. Mais trop de poudreuse, sur le ventre, sur le dos, ça ne glisse pas

Nico, lui, trouve qu'un étang gelé c'est très joli, et encore plus si on va dessus... Ce qui n'est pas pour me rassurer. Retour sur la terre ferme, on grignote un peu à côté de la cabane. L'eau a commencé à geler dans nos bouteilles. La source qui coulait à flot cet été est à sec aujourd'hui. Gelée elle aussi ?
Le plus dur est passé, on redescend sur l'Orry, on y arrive raquettes aux pieds, "tiens la neige est plus basse qu'à la montée non ?". Oui car à la montée on a mis les raquettes plus loin, et parce que la porte de l'Orry, verrouillée à la montée, n'est plus du tout visible, couverte par la neige (congère d'accord mais quand même).
Petit grignotage. Il reste de la neige, mais on enlève les raquettes pour la suite du chemin. La suite se passe sans commentaires, on arrive au parking vers 15h.
Super week end, on a réussi notre objectif de construire l'igloo (et dormir dedans sinon ça n'a pas d'intérêt

Par contre, petite forme à la montée, ça allait mieux après. Au final, belle dépense d'énergie !
Si vous passez par le Pinet, donnez nous des nouvelles de l'igloo

(Je vais poster quelques photos, juste le temps que je retrouve comment faire...
