Traverser ou ne pas traverser les Pyrénées, telle est la question!

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dinosaure
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Re: Traverser ou ne pas traverser les Pyrénées, telle est la question!

Message par dinosaure »

:hello: :hello:
Netarion a écrit : 13 sept. 2025 09:32 Durant la descente, nous avons croisé un couple de petit vieux qui devait avoir au moins plus de 70 ans qui faisait la traversée. J'ai toujours de l'admiration pour les gens de cet âge qui se lancent sur les sentiers de montagne! J'espère vraiment que j'aurai toujours la force d'arpenter les Pyrénées à leurs âges
nounours098 a écrit : 13 sept. 2025 12:44
Fais gaffe avec les "vieux" de 70 ans. ::d il y en a quelques uns sur le forum et d'autres qui en sont pas loin. :mrgreen:
:amen: :amen:
j'aime toujours bien le ton du récit... :super: :super:
évidemment ça dépend du sujet :mrgreen:
même si des vieux qui arpentent les Pyrénées...je n'en connais pas :diable:
j'en connais juste des... qui se trainent sur des sentiers :mrgreen:
Netarion
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Re: Traverser ou ne pas traverser les Pyrénées, telle est la question!

Message par Netarion »

Dalmatien a écrit : 13 sept. 2025 11:28 Ah voilà de la vraie belle montagne !
C'est vrai qu'il faisait chaud et orageux à cette période !
Oui franchement, c'est un joli massif! J'ai très envie de revenir explorer le coin!
Pas mal d'orage en effet! On a été plutôt chanceux, on a réussi à en esquiver une grosse partie! Mais bon, ça va bien finir par nous tomber dessus à un moment ou un autre... :mdr3:
nounours098 a écrit : 13 sept. 2025 12:44 :hello:
De la vraie montagne : relativisons :mrgreen:
J'ai d'excellents souvenirs de ce coin.
Fais gaffe avec les "vieux" de 70 ans. ::d il y en a quelques uns sur le forum et d'autres qui en sont pas loin. :mrgreen:
J'avais rencontré 2 "seniors" qui totalisaient 150 ans et qui faisaient le cap de Ruhos tous les ans à partir de Salau. Qui dit Salau, dit : ça grimpe.
Ouai bon, ce n'est pas l'Ariège mais ça pique un peu quand même comme montagne! :mrgreen:
Je ne suis jamais allé au cap de Ruhos, mais après un rapide coup d'œil sur la carte, je me dis que déjà pour moi, ça serait bien douloureux pour les jambes! :mdr3:
coll roig a écrit : 13 sept. 2025 18:02 Merci mais.......................... pas pour tout, NETARION , j'ai bientôt 73 au compteur :diable: :diable: :diable:

Jolis paysages de chez nous quand même !
Ouai ouai mais ça ne change rien à ce que je dis, vous avez tout mon respect! J'espère vraiment que j'aurai encore la force de gambader à votre âge ( et accessoirement que j'aurai une retraite.. )
dinosaure a écrit : 14 sept. 2025 08:49 :hello: :hello:
:amen: :amen:
j'aime toujours bien le ton du récit... :super: :super:
évidemment ça dépend du sujet :mrgreen:
même si des vieux qui arpentent les Pyrénées...je n'en connais pas :diable:
j'en connais juste des... qui se trainent sur des sentiers :mrgreen:
Merci dino!
Qui se trainent certes.. Mais qui trouve quand même la force de monter tranquille au port de la Hourquette! ;)
Netarion
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Re: Traverser ou ne pas traverser les Pyrénées, telle est la question!

Message par Netarion »

Salut à tous!

Jour 9: Planès - Lac des Bouillouses
Distance: 25.36 km.
D+: 1067 m.
D-: 568 m.

Notre objectif pour cette journée était d'atteindre le lac des Bouillouses. Je vais être franc et sans vouloir froisser les autochtones, ce n'était pas la journée la plus passionnante de la traversée. Par contre, c'était une journée importante car nous allions pouvoir nous ravitailler en prévision du grand désert ariégeois. 
Cette fois-ci, pas d'orages de prévus! Et c'est une bonne chose car j'ai déjà eu l'occasion de voir à quoi ressemble un orage dans le massif du Carlit, une expérience que je n'avais pas particulièrement envie de réitérer! Inutile donc pour nous de nous lever très tôt. De toute manière, partir trop tôt nous aurait obligé à attendre que l'Intermarché de Superbolquère ouvre. J'avoue qu'entre dormir dans les lits douillets du gîte ou attendre sur un parking d'une grande surface, notre choix a été assez rapide! Bon par contre, ce n'est pas pour autant que la nuit a été agréable pour moi... Mon lit se trouvait juste à côté d'une fenêtre qui était resté ouverte. J'étais pile au niveau du courant d'air... La pauvre couverture qu'on nous a donné était trop courte, donc j'avais le choix entre me geler le corps ou les pieds.. Alors que toutes les autres personnes dans la chambre mourrait de chaud! :mdr3:

On a donc démarré notre rando à 6h. Même à cette heure tardive pour nous, nous étions quand même pratiquement les seules à se lever. Nous avons d'abord pris la direction de la Cabanasse. Avant d'entrer dans ce village, nous avons quand même pris le temps d'admirer les lueurs du lever de soleil au milieu des champs de blé du pla del Camps Grans.
Après la Cabanasse, nous avons continué ensuite en direction du coll de la Perxa. Si le décor de cette portion n'était pas vraiment très excitant, il a été embelli par 2 biches qui étaient dans les champs le long de la piste. Nous les avons suivis jusqu'à la forêt du Chemin Ramadé, puis nous les avons laissé en paix lorsque nous avons tourné vers le coll de la Perxa. Nous avons pris une première pause au col.
Puis nous avons ensuite continué jusqu'à Bolquère. À partir de là, le sentier a enfin commencé à monter. Nous avons laissé le GR10 de côté pour nous rendre à Superbolquère en passant par l'estany del Tico. Nous sommes arrivés tout juste une dizaine de minutes avant l'ouverture de l'Intermarché. Mais c'était une manœuvre calculé, je dirai même millimétré de ma part! Cela nous a tout juste laissé le temps de prendre un café et un pain aux raisins bien mérité à la boulangerie d'à côté! Bon en vrai, c'est un coup de bol, la boulangerie m'a juste servi d'excuses... Mais ça n'empêche que cette manœuvre a sacrément fait plaisir aux 2 gloutonnes que sont mes acolytes. ::d

Le pla dels Camps Grans ( 1500m).
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L'estany del Tico ( 1725m).
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Nous nous sommes donc ravitaillés. J'avais estimé notre prochain ravitaillement à environ 6-7 jours. Nous nous sommes donc chargés, même un peu trop.. Alors que je rangeais mes denrées dans mon sac, une personne très étrange m'a interpellé ( ni bonjour ni oui ni merde.. ) en me demandant: "Vous allez où?". Je n'ai même pas eu le temps de répondre, il m'a direct coupé en me criant "Au lac des Bouillouses!".. Puis il s'est marré et s'est barré! Là j'avoue je n'ai pas compris... Visiblement, l'air de la montagne, ça ne fait pas du bien à tout le monde! :mdr3:
Nous avons donc continué notre journée en redescendant la route pour récupérer le GR10. On aurait pu esquiver cette portion en prenant des sentiers derrière la grande surface, mais je n'avais pas envie de batailler et on est allé au plus simple. Nous avons suivi le GR, une longue piste de ski de fond qui va nous mener jusqu'à l'estany de la Pradella. Le sentier traverse plusieurs kilomètres de bois. C'était un peu long et la sensation de ne pas avancer était bien présente. Les rares éclaircies au milieu des bois se faisaient uniquement au niveau des pistes de skis et des remontés mécaniques... Mais au moins, nous étions à l'ombre, nous étions donc bien épargnés par la chaleur. Puis soudainement, nous sommes enfin arrivés sur l'étang, un havre de paix, bordé de rhododendrons en fleurs, avec le puig Carlit qui trône fièrement en arrière plan! Devant un tel décor, nous avons eu tous les 3 la même idée: on s'assoie, on mange et on admire!

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L'estany de la Pradella ( 1950m).
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Le puig Carlit ( 2921m).
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Après cette pause casse-croûte, nous avons repris notre périple. Nous avions 2 choix possibles, soit on prenait l'autoroute qui mène directement jusqu'au barrage, soit on se rallongeait un peu en passant par les estany Llarg et Negre. Nous avons choisi de passer par les lacs. Ce sentier est beau, mais pas dénué de difficulté. Les poids de nos sacs, de nouveau remplis en nourritures, nous ont fait un peu souffrir dans les côtes qui séparent les lacs. Nous avons fini par atteindre le barrage, où nous avons évidement pris un coca bien frais au refuge des Bouillouses. 

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L'estany Negre ( 1935m).
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L'estany Llarg ( 2000m).
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L'estany del Raco ( 2000m).
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Pour la suite de la journée, Lisa voulait vraiment qu'on passe par le Carlit. Je n'étais pas trop enthousiaste par l'idée de passer par là. Je craignais qu'on laisse beaucoup d'énergie dans son ascension. De plus, je ne suis jamais descendu par le versant Ouest, je ne voulais pas mener Lili dans un endroit qui allait l'effrayer comme dans la cheminée du Canigou. J'ai donc tranché et j'ai pris la décision de rester sur le GR, au grand damne de ma cousine. J'avais repéré un endroit sur la carte où on pouvait bivouaquer à l'extrémité Nord-Ouest du lac. Nous avons longé le lac et avons rapidement atteint la zone en question. Malheureusement, la zone était un véritable champ de mine, recouvert entièrement de bouses... Nous étions claqués et vraiment peu enclin à continuer la marche pour trouver un autre endroit où bivouaquer. J'ai scruté la carte et repéré une autre zone possible, plus sur l'extrémité Nord du lac. Nous nous sommes donc rendus dans cette nouvelle zone et la chance nous a sourit! Nous avons trouvé un endroit plat, à l'abri du vent, avec un tronc idéalement positionné pour s'y assoir! Nous nous sommes donc finalement posés pour cette journée!

Le barrage des Bouillouses ( 2015m).
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Le lac des Bouillouses.
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Jour 10: Le lac des Bouillouses - L'Hospitalet l'Andorre.
Distance: 23.33 km
D+: 884 m
D-: 1493 m

Pour cette journée, c'était une nouvelle fois grasse matinée! J'ai décidé de régler le réveil que pour 5h30 dans le but de pouvoir observer les premières lueurs du jour sur le lac. Mais je n'ai pas pu profiter de ce temps supplémentaire de sommeil pleinement puisque, 30min avant que le réveil ne sonne, j'ai été réveillé par le doux son des gouttes de pluies qui claquent sur la toile de tente... Sur le coup, j'ai été subitement dubitatif sur la qualité du lever de soleil. La météo annonçait pourtant un grand ciel bleu... J'ai donc rapidement sorti la tête de la tente et je me suis finalement rendu compte que ce n'était qu'un tout petit nuage qui avait décidé d'arroser uniquement les 20m² sur lesquels on avait établi notre campement! Par contre, si on s'était levé à la même heure que d'habitude, on aurait replié les tentes sous la pluie.. Chose pour laquelle je n'ai pas manqué de me vanter auprès de mes acolytes. Quand aux lueurs sur le lac, ce n'était pas foufou... Le lac est trop encaissé et l'horizon à l'Est était caché par les nuages, ne laissant passer que peu de lumières.

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Nous avons rattrapé le GR10 puis nous avons pris la direction de la portella de la Grava. La journée a commencé en douceur. Nous avons remonté la paisibles vallée de la Coma de la Grava. Nous nous sommes arrêtés une première fois avant d'attaquer la monter du col. Après une rapide collation et un nettoyage des sous-vêtements dans le torrent le plus proche, nous avons entamé l'ascension. À l'étang sous le col, nous avons pris quelques secondes pour observer les bergers qui menaient leurs troupeaux sous le versant du puig de la Grava. Alors que les 2 filles étaient préoccupées par les patous, pour ma part, je regardais plutôt avec méfiance le névé sous le col. Je me souvenais qu'il y avait eu un névé également lors de ma première traversée mais je ne me souvenais pas si il avait été pénible à traverser. Et si je m'en souvenais pas, alors c'est que ça ne m'a pas marqué et donc qu'il était simple à esquiver. Et en effet, mon raisonnement était bon puisque nous avons pu le contourner sans problème. 

La Coma de la Grava.
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L'Estanyol ( 2297m) et la portella de la Grava ( 2426m).
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L'étang de Lanoux ( 2200m).
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La vue depuis le col est très belle. Il nous permet d'admirer l'étang de Lanoux. Mais surtout, il nous offre une belle vue sur notre prochain objectif du jour: le coll de la Coma d'Anyell. Ce col marque le début de l'Ariège ( le début des vrais souffrances... ) et la fin des Pyrénées Orientales. Je me souvenais de ce col et surtout, de la magnifique petite vallée de la Coma d'Anyell que j'étais impatient de revoir!
Nous sommes d'abord descendus à la cabane de Rouzet, puis nous avons attaqué la montée au col. Bien que ça ne soit pas une montée exigeante, j'ai eu beaucoup de mal à monter ce dernier. Nous avons finalement atteint le col vers 9h30. Après moins de 10 jours de marche, nous sommes enfin entrés en Ariège et nous avons accompli un quart de notre périple. Nous avons profité de quelques rochers pour nous poser à l'abri du vent. 

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Le coll de la coma d'Anyell ( 2450m), avec les nuages qui arrivent depuis la réserve d'Orlu.
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L'Estany de Lanoset ( 2240m).
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Vue sur le Carlit depuis le coll de la Coma d'Anyell.
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À peine avons-nous commencé à descendre que je me suis direct arrêté. La vue sur la vallée était vraiment trop belle pour ne pas la prendre en photo! Sauf qu'un énorme groupe de randonneur arrivait tout juste. Evidement, plusieurs étaient habillés avec des vêtements fluos... Il y a rien de mieux pour gâcher une photo qu'un gros point orange en plein milieu. Ils ont mis une éternité pour monter... Et lorsque le premier du groupe nous est passé devant sans même nous dire bonjour ou nous remercier de le laisser passer, j'ai eu une très grosse envie de lui faire manger son maillot fluo!
Nous avons continué en direction du refuge des Bésines. Les premiers mètres sont assez durs, avec quelques passages sur des rochers. Par contre, qu'est-ce que c'est beau! Les petits étangs bordés de rocher et quelques névés, des pants entier de montagnes recouvert de rhododendrons, les massifs ariégeois au loin pris dans les nuages ( comme souvent... :mdr3: )... Une vrai merveille! J'ai profité d'être dans cette vallée pour raconter aux filles une petite anecdote où j'avais rencontré un vieil anglais qui randonnait tout nul. Nous avons rapidement atteint le refuge où nous avons pris notre pause casse-croûte, toujours accompagné d'un petit coca.

La Coma d'Anyell.
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Le puig Pedros ( 2842m).
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Vue sur l'étang des Bésines ( 1975m) depuis le refuge des Bésines ( 2100m).
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Pour la suite de la journée, nous avions encore un choix à faire! Soit on continuait sur le GR10 et on prenait la direction de Mérens-les-Vals; soit on continuait sur le GR107 et on prenait la direction de l'Hospitalet-près-l'Andorre, afin de prendre une route plus sauvage par la suite. Pour ma part, je ne voulais pas repasser par le GR10. Je n'avais vraiment pas envie de repasser par Siguer, Lercoul etc... Après avoir exposé les pour et les contre, les filles ont choisi de passer par le GR107.
Nous avons donc attaqué la longue descente en direction de l'Hospitalet-l'Andorre. Nous avons d'abord passé l'étang des Bésines, puis nous avons continué à descendre dans les bois. Nous ne parlions que très peu, on se contentait de mettre un pied devant l'autre de manière automatique comme des robots. Clairement, la fatigue était bien présente! L'impatience de retrouver la douche dans le camping également! Nous avons finalement atteint l'Hospitalet vers 14h30. 

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La haute vallée de l'Ariège, avec le village de Mérens-les-Vals au loin.
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Il n'y avait personne à la réception mais on pouvait quand même s'installer et profiter des sanitaires. La personne de la réception est finalement arrivé vers 16h30 mais juste quelques minutes pour faire payer les quelques personnes qui étaient dans le camping. Nous ne pouvions donc pas profiter des prises dans la salle de repos de la réception pour faire charger nos appareils. Mais la personne, qui était vraiment très sympa, nous a permis d'utiliser les bornes des camping-cars. 
Le soir, les filles voulaient aller manger au restaurant. Sauf que pour ma part, j'étais vraiment claqué.. J'avais pris trop de choses lors du dernier ravitaillement et je payais chèrement ce surpoids! Je ne me sentais pas de remonter les quelques centaines de mètres qui nous séparaient du village et je voulais alléger le sac en mangeant mes provisions. J'ai eu beau insister pour qu'elles y aillent sans moi, elles ont abandonné l'idée d'aller au restaurant. Le repas du soir s'est fait dans une ambiance un peu boudeuse...

Bonne journée à tous!
dede
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Re: Traverser ou ne pas traverser les Pyrénées, telle est la question!

Message par dede »

super récit, merci, je me régale a te lire et regarder tes belles photos :super:
Netarion
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Re: Traverser ou ne pas traverser les Pyrénées, telle est la question!

Message par Netarion »

Merci dede! C'est super gentil! :) Je suis content de voir que ça vous plait, surtout quand je compare le ratio temps passé à rédiger / nombre de vues.. :mdr3:
dede
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Re: Traverser ou ne pas traverser les Pyrénées, telle est la question!

Message par dede »

Netarion a écrit : 02 oct. 2025 15:46 Merci dede! C'est super gentil! :) Je suis content de voir que ça vous plait, surtout quand je compare le ratio temps passé à rédiger / nombre de vues.. :mdr3:
oui je me doute que tu y passe du temps mais le résultat est là et je suis sur de ne pas être le seul a me régaler a te lire .....ils sont timides que veux tu ::d
coll roig
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Re: Traverser ou ne pas traverser les Pyrénées, telle est la question!

Message par coll roig »

Et oui , ça nous plaît beaucoup de lire ta traversée ...

j'étais dans "mes" lacs avant la fermeture qui interviendra le 12/10 ...j'essaie de "maximiser" mes sorties halieutiques mais la météo est digne de cartes postales en ce moment ....

Donc un grand merci pour ce travail , le rendu est trés agréable à lire !
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Re: Traverser ou ne pas traverser les Pyrénées, telle est la question!

Message par Netarion »

Merci coll roig! :) J'espère que la pêche est bonne! ::d
dinosaure
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Re: Traverser ou ne pas traverser les Pyrénées, telle est la question!

Message par dinosaure »

:hello: :hello:
On est accroc au feuilleton...
:amen: :amen:
La suite...la suite... ::d
question subsidiaire...
le coca au refuge des bésines...c'est quel jour (date) ?
je ne demande quand même pas l'heure :mrgreen:
Netarion
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Re: Traverser ou ne pas traverser les Pyrénées, telle est la question!

Message par Netarion »

Merci dinosaure! :)
La suite devrait arriver dans l'après-midi. J'ai 2 jours quasiment prêt et un 3ème bien entamer. ::d

Alors le coca au refuge des Bésines, c'était le 26/06/2025 entre 11h38 52 secondes et 12h38 29 secondes. :mrgreen:
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Re: Traverser ou ne pas traverser les Pyrénées, telle est la question!

Message par dinosaure »

Netarion a écrit : 06 oct. 2025 14:50
Alors le coca au refuge des Bésines, c'était le 26/06/2025 entre 11h38 52 secondes et 12h38 29 secondes. :mrgreen:
OK...moi j'y étais le 27...le soir :P en ayant trainé un peu sur le sentier vers l'hospitalet... ;)
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Re: Traverser ou ne pas traverser les Pyrénées, telle est la question!

Message par Netarion »

Dommage! On s'est raté de peu! :)
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Re: Traverser ou ne pas traverser les Pyrénées, telle est la question!

Message par Netarion »

Bonjour à tous!

Jour 11: Hospitalet-L'Andorre - Refuge de Cabana Sorda
Distance: 19,39 km
D+: 1805 m
D-: 926 m

Allez c'est parti, on s'attaque au gros morceau de notre traversée: l'Ariège!!! Et bah non... Mon idée à la base était de rejoindre les étangs de Fourcat en restant sous la frontière côté Ariège. Le soucis c'est que j'étais très inquiet par la traversée du cirque de la coume d'Ose. J'étais parti en Juin 2024 pour éclairer cette zone. Mais ça n'a pas été possible à cause d'une météo catastrophique... Et ayant toujours en tête les difficultés qu'avait eu Lili au Canigou, j'ai préféré prendre une autre voix que j'avais anticipé mais pas forcément beaucoup préparée. On a donc choisi de passer par l'Andorre. Le chemin allait être moins technique, moins sauvage. Il y avait juste le passage du col pour rejoindre les étangs de Fourcat qui risquait d'être plus compliqué. Clairement, j'étais vraiment très attristé de ne pas pouvoir passer par le versant Ariège... C'était un des endroits que j'attendais le plus sur la traversée! En plus, on avait des conditions météos parfaites pour visiter ce coin absolument sauvage... Tant pis, ça sera pour une autre fois! À défaut, j'allais pouvoir découvrir l'Andorre, ce qui était une bonne chose également. :)

Nous avons donc attaqué la journée vers 5h. La journée promettait d'être compliquée puisqu'on allait devoir faire l'ascension du col de l'Albe, soit environ 1100m de montée! J'ai eu du mal à entamer cette journée. Rapidement, mes 2 acolytes m'ont distancé. J'avais une sensation de jambes lourdes et j'avais beaucoup de mal à avancer. La montée est rude et après moins d'une heure de marche, nous prenions déjà une première pause.
Après le premier étang, le chemin se calme un peu. Nous avons pu continuer tranquillement jusqu'à l'étang de Pedorrés. L'endroit est paisible, il n'y avait personne, si ce n'est quelques pécheurs. On a ensuite pris la direction de l'étang de Couart. Les difficultés ont repris à partir de la Couillade de Pedorres. Heureusement, l'étang n'était plus très loin! Lorsqu'on l'a atteint, on s'est direct assis pour prendre une 2ème pause.

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L'étang de Pedorrés ( 2160m) et le pic de l'Albe ( 2764m).
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La couillade de Pedorrés.
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L'étang de Couart ( 2230m)
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Je n'étais pas au mieux de ma forme! Et en regardant la carte, je me doutais que ça n'allait pas s'améliorer. On a d'abord dépassé l'étang, puis nous avons continué en direction des étangs d'Albe. Le petit vallon dans lequel nous progression était magnifique. Une fois de plus, l'endroit était recouvert de rhododendrons fleuris. Le sentier était parfois à peine visible au milieu des fleurs roses. Par contre, ces rhododendrons étaient des nids pour des millions de moucherons! À chaque fois que nos jambes secouaient les branches, nous étions étouffés par des nuées entières, donnant un côté infernal à ce lieu pourtant si beau! Le sentier n'était pas non plus une sinécure puisqu'il y avait régulièrement des éboulis et des passages de gros rochers à traverser. Et c'est en enjambant un de ces rochers que j'ai pu entendre un petit son de tissu déchiré... Je venais de créer un trou béant dans mon pantalon, dans une zone stratégique et plutôt gênante... En gros, j'allais pouvoir économiser du temps sur les pauses pipi! :mdr3: Dans les derniers mètres sous le col de l'Albe, j'ai complètement craqué et je ne parvenais quasiment plus avancer! C'est avec un bon gros quart d'heure de retard par rapport aux filles que je suis arrivé au col. Mais ces efforts ont finalement été récompensés par la jolie vue sur les étangs de Juclar!
On est ensuite redescendu en direction du refuge de Juclar! On avait plus qu'une chose en tête, prendre une bonne assiette de charcuterie et un coca bien frais! Mais pour ça, il fallait encore se confronter à quelques petites côtes entre les étangs et le refuge! Nous sommes finalement arrivés au refuge vers 12h.

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L'étang d'Albe inférieur ( 2295m).
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L'étang d'Albe supérieur ( 2355m).
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Vue depuis le col de l'Albe ( 2539m).
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L'Andorre.
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La France.
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L'estany de Juclar (2300m).
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L'étang de Joclar ( 2122m).
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Le refuge de Juclar ( 2308m).
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On s'est fait plaisir! De la charcuterie, du fromage, du pain, des tomates! C'est fou comment une simple tomate peut autant faire du bien! On a ensuite repris notre route. On espérait pouvoir pousser jusqu'au refuge de Cabana Sorda, mais on savait que ça ne serait pas simple. Nous sommes descendus un peu, puis nous avons pris un petit sentier qui part vers l'Ouest. Ce sentier a été une véritable torture pour moi. Je n'avais littéralement plus de force! Et quand je me suis rendu compte qu'il y avait quand même 150m de montée à faire avant de rejoindre le prochain vallon ( alors que je pensais que c'était majoritairement plat), ça m'a achevé! J'ai réussi à me traîner tant bien que mal. Il nous restait ensuite encore 250m de monter pour atteindre le refuge. On a nettement ralenti le rythme, ça m'a permit de mieux appréhender cette dernière difficulté. En observant la vallée en contre-bas, j'avais l'impression d'être dans les Alpes avec ces grandes vallées ouvertes, clairsemées de bergeries et chalets ( et avec des remontés mécaniques sur toutes les montagnes... ). Nous avons finalement atteint le refuge vers 15h45.

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La vallée d'incles.
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Le refuge de Cabana Sorda se trouve dans le creux au milieu de la photo.
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Le port de Fontargente ( 2268m).
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Le refuge de Cabana Sorda ( 2300m).
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L'estany de Caban Sorda ( 2300m).
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Nous sommes entrés dans le refuge et nous avons décidé de passer la nuit dedans. Après une telle journée, je suis très rapidement allé au bord du lac pour me rafraichir les pieds. Lorsque je me suis rendu compte que la température de l'eau était plus qu'acceptable, je me suis rapidement mis en sous-vêtement et je me suis jeté dans l'eau! Les filles m'ont rejoint ensuite, mais avec un peu moins d'entrain! :mrgreen:  
On est ensuite retourné au refuge et on s'est installé au soleil pour une petite sieste bien mérité. J'ai pris le temps d'observer le sentier qu'on allait prendre dès notre départ, un petit sentier en balcon très raide et un poil vertigineux! On a essayé de profiter de ce moment de calme. Mais ce dernier a rapidement était troublé par un groupe de jeunes. Ils allaient eux aussi dormir au refuge. Et lorsque on a entendu le doux son des bouteilles d'alcool qui s'entrechoquent dans les sacs, on s'est tous les 3 regardés avec la même idée en tête: "Finalement, on va plutôt bivouaquer!". :mdr3: On s'est éloigné du refuge et on a installé notre campement. Après cette journée assez éprouvante, on est rapidement allé au lit!


Jour12: Refuge de Cabana Sorda - Cabane de Besali
Distance: 16,95 km
D+: 1318 m
D-: 1552 m

La nuit a été d'un calme plat! Enfin pour ma part oui... Les filles, qui rechignaient encore à mettre des bouchons d'oreilles, ont eu une toute autre nuit! Au moment de nous endormir, d'autres gens s'étaient apparemment installés à côté de nous et n'étaient pas d'une grande discrétion. Ensuite, le groupe de jeunes qui étaient au refuge ont fait du bordel toute la nuit. Moi, la seule chose que j'ai entendu, c'est le réveil à 4h30... :P
On a attaqué par le petit sentier qu'on observait la veille. Cette petite sente est certainement vertigineuse. Mais vu qu'il faisait encore nuit, on a pu progresser sans être impressionné. On a fini par atteindre la crête sous le pic de la Coma de Varilles. Avant de prendre une pause pour manger, on a pris le temps de monter un peu le long de la crête sur une cinquantaine de mètres, afin de profiter du lever de soleil.

Le village de Sant Pere ( 1700m).
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Le pic de la Coma de Varilles ( 2760m).
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On a ensuite pris la direction du refuge de Com de Jan. En descendant, on a pu observer plusieurs isards qui remontait en direction du pic de la Coma de Varilles. La descente jusqu'au refuge a été assez rapide. On s'est ravitaillé en eau, puis on a attaqué la montée du col de Meners. La nuit m'a fait du bien, je me sentais bien mieux sur mes jambes comparé à la veille et on a rapidement progressé. On a pris une 2ème pause à environ 2500m d'altitude. Il nous restait encore 200m à monter. Ces 200 derniers mètres ont été assez rude, avec un col qui ne semblait jamais se rapprocher. Puis le sentier débouche sur un petit plateau avec un orri. Non seulement, on pouvait enfin voir le col, mais en plus ce dernier n'était plus qu'à une cinquantaine de mètres! Et enfin, après 5h de marche, nous avons enfin atteint le col de Meners, avec sa magnifique vue sur la vallée de Sorteny!

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L'estany de Ransol ( 2450m).
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L'orri du col de Meners ( 2670m).
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L'estany dels Meners de la Coma ( 2630m).
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Vue sur la vallée de Ransol depuis le col de Meners ( 2710m).
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Vue sur la vallée de Sorteny.
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Après être resté quelques minutes à contempler la vue, nous avons repris notre route. Je craignais un peu la descente de ce col. En regardant la carte, le versant Ouest me paraissait pentu. Mais au final, la descente ce fait sur un simple sentier sans difficulté. La vallée de Sorteny est belle et très fleurie. Par contre, la descente jusqu'au refuge de Borda de Sorteny est interminable... Il faisait très chaud et on ne voulait une fois de plus qu'une chose: s'assoir au refuge et consommé! Nous avons finalement atteint le refuge vers 12h30. Sur le coup, le lieux nous a paru un peu luxueux! On a un peu hésité à rentrer avec nos gros sacs et nos vêtements crades ( surtout moi avec mon pantalon troué... Ultra classe! :mdr3: ). Mais notre gourmandise a été plus forte et nous sommes finalement entrés.

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La cabane Pleta Serrera ( 2210m).
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Comme d'habitude au programme, assiette de charcuterie fromage, soda, etc... Clairement, on dénotait par rapport aux clients! On n'avait malheureusement pas amené avec nous la chemisette et les mocassins... Il n'y avait quasiment que des français, dont un groupe très bruyant qu'on devait entendre discuté même depuis le col de Meners... On était forcé d'écouter leurs conversations! Par exemple, sachez que Micheline aime enlever ses chaussures à la pétanque pour bronzer des pieds. :mdr3: Faites ce que vous voulez de cette infos... En tout cas ça devait être capitale comme infos parce que sur le moment, elle l'a gueulé assez fort pour que l'entièreté de l'Andorre le sache... Cela nous a assez vite saoulé. On a mangé puis on a rapidement repris la route.
Pour la suite, j'avais prévu à la base de monter à la portella de Rialb, puis de redescendre à l'estany Esbalçat. Mais il faisait très chaud et la fatigue commençait à se faire de nouveau sentir. En plus, je savais que la prochaine journée serait très dur et exigeante, je cherchais donc à économiser un peu nos forces. J'ai repéré sur la carte un sentier qui monte moins, qui reste dans les bois et qui passe à la cabane de Besali. Mon idée était ensuite de pousser jusqu'à l'estany Esbalçat, histoire de s'avancer pour demain.
Nous sommes donc redescendus au parking du refuge. En chemin, on s'est retrouvé nez-à-nez avec un chevreuil qui semblait être complètement désorienter. On a pu nous approcher de lui à tout juste quelques mètres. Après le parking, nous avons pris la direction de la cabane de Besali. Il y avait un peu moins de 300m à monter, dont 150m droit dans le pentu. Heureusement, les arbres nous apportaient un peu d'ombre. Dans ma tête, je me disais que si il y avait une source à la cabane, on allait être tenté de nous arrêter là pour la journée. On a fini par atteindre la cabane vers 14h15.

Vue depuis le refuge Borda de Sorteny ( 1970m).
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Vue depuis la cabane de Besali ( 2080m).
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Et évidement, il y avait une source. À peine un filet d'eau mais assez pour nous faire douter. De plus, le cadre autour de la cabane était absolument idyllique. On ne savait pas quoi faire entre nous arrêter là ou essayer de nous avancer. Il prévoyait des orages pour le lendemain, nous avancer aurait été une bonne chose. Mais à force de tergiverser, nos corps se sont refroidis, la flemme de repartir a pris le dessus et nous nous sommes finalement stoppés là pour cette journée.
On a profité de la source pour nous laver et laver les vêtements. J'ai profité de la présence d'un balai pour nettoyer la cabane. J'ai sorti la poussière par le pas de la porte en balayant. Sauf que dans cette cabane, il y avait des sacs de sel et j'ai donc du mettre du sel sans le vouloir sur le pas de la porte. Alors qu'on était calmement assis au frais dans la cabane, un cheval s'est pointé et a commencé à vouloir entrer. J'ai rapidement fermé la porte pour l'en empêcher. Il s'est mis à lécher le pas de la porte.. Je vous laisse imaginer le bruit insupportable des léchouilles en boucle. En plus, il avait une cloche autour du cou qui sonnait régulièrement. De temps en temps, il passait la tête devant le hublot, on aurait dit une scène de Jurassic Park avec le T Rex... :mdr3: J'ai fini par perdre patience, je suis sorti et je l'ai chassé. Une action qui n'a visiblement pas plu au cheval! Avant de repartir, il m'a jeté un regard qui n'inspirait que de la vengeance! La suite de l'après-midi a été calme, nous avons mangé puis nous sommes allés nous coucher.

Bonne journée à tous!
coll roig
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Re: Traverser ou ne pas traverser les Pyrénées, telle est la question!

Message par coll roig »

Ah , trés bonne idée ça , mettre du sel au seuil du refuge et écouter la cloche tintinabuler toute la nuit , :diable: :diable: :diable: :diable: !

Merci pour ces étapes ariegeo-andorranes sous un beau ciel bleu ! :amen:
dede
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Re: Traverser ou ne pas traverser les Pyrénées, telle est la question!

Message par dede »

Dommage de n'avoir pas pu passer dans le coin le plus sauvage des Pyrénées en Ariége sinon toujours un régal de vous suivre ;)
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