Etape 68 : Casa de la Mina à fontaine de Solana
Jeudi 26 et vendredi 27 juin 2025
Traversée:
Premier bivouac de l'année, je sais par expérience que ce ne sera pas facile. A priori, aucune difficulté technique prévue.
Départ de la grande pelouse à la Casa de la Mina à 6 h 15, il fait 13 °C.
La piste est coupée à la passerelle, elle est remaniée plus haut.
Malgré l'interdiction de dormir dans les voitures, cela ne perturbe pas certains. Moi j'ai dormi plus bas le long de la route où c'est autorisé.
Chemin de l'Ibón d'Acherito. Un gars à l'allure de berger me dépasse à une vitesse vertigineuse. Un jeune avec un petit sac, pftt.
A l'Ibón, les brumes matinales françaises ont transgressées la frontière. Il est 8 h. J'attends une demi-heure pour faire une photo. Et j'enfile la polaire!
L'idée est de passer par le col à 1991 m (ou 1985 sur carte espagnole). Je suis le chemin bien tracé et me retrouve (je pense) au point 2054 sur la frontière, j'ai dû louper une intersection.
Un bon brouillard coté français, je commence à descendre la crête pour trouver le col mais ça remonte. Le lac d'Ansabère n'est pas loin et la pente n'est pas infernale, je coupe.
Lac d'Ansabère:
Descente aux cabanes d'Ansabère, je verrai ensuite une dizaine de personnes jusqu'au col.
Il est 9 h 50, je ne me presse pas, j'ai le temps et si je ne veux pas être dans le brouillard au pic, inutile de courir. Monter dans cette brume, c'est cool, il ne fait pas trop chaud.
Un pierrier, j'entends des pierres chuter, je ne m'attarde pas.
Col de Pétragème ou Port d'Anso à 11 h 15.
Direction Collado de Achérito, j'atteins rapidement le haut des nuages, ça a un peu plus de gueule maintenant!
Mallo d'Acherito:
Sommet à 11 h 50 à 2257 m. Pour le nom, ce n'est pas clair: au sommet c'est marqué: Sobarcal. Sur la carte espagnole, il y a un pico Sobarcal mais à 2104 m et à l'ouest. Sur cette même carte, il s'agit du pic de Pétragème. Sur Alpina, Punta Sobarcal. Quant à la carte française, le pic de Pétragème est nettement indiqué plus à l'est et totalement en France. D'après Mariano, c'est bien Pétragème!
Jolie la vue!
On voit l'Ossau, je vous laisse le soin de nommer les autres cailloux émergeants de la mer de nuages.
La frontière est parfaitement délimitée par les nuages:
Casse-croute un peu en dessous, je suis gâté par la météo, il ne fait pas trop chaud ni froid, ce que je ne dirai pas le lendemain.
Descente au col de Pétragème.
Je dois aller vers le Collau de Linza (1937 m), un chemin est bien tracé sur la carte espagnole à partir du col de Pétragème mais je ne le vois pas. D'ailleurs, sur Alpina, il n'y ait pas. Je coupe, bien que caillouteux, ça passe assez bien. Des isards me surveillent plus haut. Je me repose un moment à l'ombre. Je ne voyais que des cailloux, le fait de s'arrêter permet de découvrir de la vie notamment des fleurs, j'en compte 14 de types différents, pas de troupeaux ici, de la biodiversité.
Au Collau de Linza, je descend à la fontaine de Solana, fin de l'étape. Il y a une tasse pour récupérer un minuscule filet d'eau terreuse. Il est 14 h 10.
AR:
Je remonte au col, Camino de Francia.
Je vais prendre mon temps maintenant pour descendre au refugio de Linza. Je pensais trouver de l'eau au torrent, que dalle.


Refugio de Petrachima:

Un peu d'eau coule de la fontaine del Cubilar de Petrachema. Ca m'inquiète un peu pour le bivouac...
L'eau coule au refuge, tous les torrents ne sont pas à sec!


Refuge, bagnoles, heure du déjeuner. Un peu de route pour rejoindre la piste à 1300 m.

Le Barranco de Gamueta coule un peu.
J'hésite, soit je bivouaque ici en me planquant (interdit sous 1600 m), soit je prends le risque de devoir redescendre s'il n'y a pas d'eau au-dessus. La piste longe le torrent et environ 2 km plus loin le coupe. J'y vais en tendant l'oreille... au bruit de l'eau.
Au franchissement, une passerelle, de l'eau abondante .Bien, je continue. Sur Alpina, un chemin vers le refuge de Plana de Diego.

Une bonne côte, je quitte un moment le torrent encaissé.

Je le rejoins, sortie de forêt. De l'eau, ouf! Et un coin idéal pour le bivouac.


Un peu de plat pour la tente, une petite vasque pour les ablutions et de l'ombre en attendant le soir. Impec, je ne cherche pas plus loin. Il est 17 h 40. Je suis à 1520 m donc je vais braver l'interdiction de bivouac.

J'attendrais tout de même 21 h passée pour monter la tente. Aucun passage par là, je n'ai vu personne et ne verrai personne jusqu'au Collau de Petraficha.
Ablutions, thé, repos, diner. Météo excellente la nuit.
Départ le lendemain à 6 h 20 et du hors sentier jusqu'à Petraficha.
Je commence à prendre plein sud au niveau du refuge de Diego (que je ne vois pas) vers la Punta Quimboa Baxo (2064 m), Quimboa Bajo sur la carte espagnole. Font chier avec leurs noms différents!

C'est par là:

Bon, ça grimpe tout de même, plus de 500 m.

J'arrive à l'ouest du sommet dans un vaste faux plat.

Je dirai bien que l'on voit l'Orry:

Au sommet, j'entends un soufflement .Un congénère? Un ours ?
Je baisse les yeux et je le vois . Il me regarde, je le regarde, nous nous regardons pendant une poignée de secondes le temps de la photo.


Sierra de Alano, impressionnant!

Direction le Collau de Quimboa puis direct Petraficha, ça commence à fatiguer et à faire chaud. Pas d'eau depuis le bivouac, j'économise.


L'autre versant:

Petraficha à 9 h 20. Joli!





Je poursuis la crête vers le sud jusqu'au sommet à 2458 m.


On peut descendre directement pour rejoindre le Collau de Petraficha.

Mais comme je n'ai pas envie d'avoir des problèmes, je n'essaie pas... Il faut descendre la crête comme l'indique Alpina, trouver la brèche pour rejoindre le col par une sente dans les cailloux.
A la brèche:

Col à 10 h 20.
Chipeta Alto:

Je descends le col mais en me trompant, je prends un chemin à l'horizontal et là je vois un gars monter en ligne directe et ... par le GR.
Je continue un peu mon chemin jusqu'à trouver une pente acceptable. Le torrent en dessous me semble à sec, grr.

Vers ce torrent, je trouve une petite mare, l'eau est fraiche, c'est bien une source. Si j'avais pris le GR, je ne l'aurai pas trouvé!
Pause à l'ombre, casse-croute. Au soleil, ça chauffe bien. Je referais une pause plus bas à l'ombre d'un sapin.

Beaucoup plus bas, je croise un berger, un gros troupeau le suit 200 m plus loin.


Le final est plus confus, je coupe et me retrouve dans un champs de fougères.
Voiture à 13 h 10 avec une ampoule mais la satisfaction d'avoir fait une très belle randonnée.
Traversée: 1500
AR: 1180