L’arête de l’Anboto en intégrale mais sans photos !...
Je l’avais en tête depuis bien longtemps, impressionné par le reportage ci-dessus et la sortie de mes petits et « jeunes » camarades, il y a 6 ans déjà…
d’ailleurs les photos ont mal vieillis ! Merci les hébergeurs !!
On avait tout préparé avec Odile, bien regardé les topos et vidéos sur ce fameux « Paso del diablo » au point de s’en agiter les nuits.
La météo de Dimanche au grand beau, même si la veille la crête arrosait un peu ses pentes (cela va nous donner beaucoup de « rosée" dans une herbe bien dense un peu partout).
On décolle de bonne heure pour se garer avant la foule (sic) à l’Hermitage.
Départ à 8h 15, quelques centaines de mètres plus loin, je décide de démarrer le reportage par une belle dent en face : rien, batterie totalement vide !
Eh oui, 6 semaines se sont écoulées pour moi depuis le Vignemale en ski avec JCB, cause aux WE pourris et autres bricolages, une de plus pour Odile (nos cuisses nous le rappellent depuis !) et j'ai oublié de recharger la veille.
Et mer.. c’est pas le truc ou tu reviens tous les WE…faut du souvenir, tangible, pour ne pas oublier la consommation excessive de « gaz » de toute nature et de toute provenance que tu avale pour ces 3, 4 kms d’arêtes (pas plus, vous êtes sûrs !).
Personne ne va nous croire !
Il faut bien se résoudre à l’évidence, ce sera sans APN, vive le GSM mais pas souvent because il a pas de bandoulière lui !
Désolé pour la qualité, mais pour les preuves, la justice divine se contente de ce qu’elle a …
La montée sur Alluitz, rapide, mais raide est vite avalée (2h quand même pour les 700m de D+), seul pb : écarter les boucs et autres chèvres qui jonchent le chemin.
Dans la montée et au sommet, on trouve du monde, rassurant mais personne ne va plus loin…
Un espagnol avec qui j’échange quelques mots me demande : « vous avez une corde ?!
Je lui baragouine une réponse en espingo : que ça sert à rien sinon à doubler le score en cas de pépin (et oui, on est à l’extérieur, les buts comptent double !)
On attends un peu, on respire profondément (les gens qui n’y ont pas été ne peuvent pas comprendre

) en regardant ce qui nous attends…
Personne sur cette Pu… d’arête, si on voit débouler (c’est un peu exagéré, j’en conviens

) un gars en sens inverse, il disparait dans la cheminée d’en face qui descend au « Paso », réapparait sur son début pour « humer » l’ambiance coté Sud

, disparait à nouveau pour ressortir à l’autre bout du pas, puis en haut de la cheminée « d’approche ».
Donc ça passe un peu dessous…Bon allez là on y va !
c'est par là me demande Odile
Et bien finalement pas trop de difficulté dans la descente de la cheminée sauf qu’au bout, on prend un coup de « gaz » en débouchant sur le « Paso »

la traversée non plus (j’ai quand même plus regardé le bout de mes pompes qu’à coté !)

sauf à la fin où un bloc très « pointu » barre le passage, on le contournera par le bas.

On remonte la cheminée d’en face dans le facile (dans son creux même s’il faut passer un bloc coincé en tirant bien sur les bras).
Ça y est il est passé !
Je dis à Odile : maintenant le plus dur est derrière, à la fois le D+ et le compliqué…
Petite erreur de jugement… car la suite même si elle n’est pas aussi « prestigieuse » est loin d’être un cadeau et devient franchement pénible sur la fin:
Il y a 3 ou 4 gendarmes à descendre en désescalade avec de l’air partout
Des cheminées bien raides, pas évidentes à remonter
Des esquives sur une crête devenue impraticable sans artillerie lourde
Des parties faciles mais aussi larges qu’une feuille A4
Une trace loin d’être évidente compte tenu du « gros passage » (même après l’Hermitage de santa barbara pour ce que l’on pourrait appeler la variante de la voie normale de l’Anboto). On s’est égaré quelques fois rappelé à l’ordre par les difficultés, on a même fait des « variantes » dans l’herbe vierge pas vraiment souhaitées tant rester sur ce fil est compliqué !
Autre élément non négligeable en ce début de juillet sec comme une piscine : la végétation « très » (trop !) dense : 20 à 30 cm d’herbe grasse par endroit, on ne voit pas toujours (trop souvent) où l’on met les pieds : sur un caillou instable ou pointu, un trou, ou un aspic… de la « rosée » encore présente après 13h car beaucoup de passages en face nord ouest. Bref que du bonheur, j’en connais qui « n’auraient pas aimé »
A part ça me direz-vous ?...
Et bien, beaucoup de soleil pour inaugurer un bronzage « cycliste », peu de monde sur l’arête : 1 personne croisé au début, 2 personnes qui nous ont doublé avant la pause de Santa Barbara et deux après, faut dire que l’on a pris notre temps, fallait savourer…
ça nous a changé à partir de la VN…et sur le retour beaucoup plus sage…
des choucas qui veulent te piquer le casse croute, des vautours « au contact » et même un gypaète aperçu fugitivement
et une super rencontre avec un Basque en train de retaper son "petit snack" à mi course:
1250 m de D+, et certainement plus si on prend en compte les blocs « à sauter », correct pour une reprise et des jambes dures comme du béton le lendemain.
Mais surtout le bonheur de l’avoir « faite »
allez quelques "mauvaises images":
le final où l'on a déterré la hache d'Aguerria:
et l'intégrale vu du sommet avec Durango en contre bas:
