Petite digression à partir du post sur l'Aneto...
Cela m'a rappelé certains de mes plus beaux buts en montagnes, buts parfois à répétition... ou quand la montagne ne veut pas se laisser faire si facilement !
Il y a quelques années, je m'étais mis en tête, avec mes deux compagnons de cordée de l'époque, de faire la goulotte Lechêne au petit Vignemale.
C'était un peu comme si les autres couloirs des Pyrénées n'existaient plus, il n'y avait qu'elle.
La première fois, je pars d'Ariège tôt le samedi, je rejoins mes amis toulousains et nous montons au refuge des Oulettes chargés comme des mûles, corde de rappel, piolets tractions, broches à glace à foison et pitons variés, avec des conditions et une météo prometteuse. Mais voilà que l'un de mes acolytes trouve le moyen de faire une gastro pendant la nuit. Donc, le lendemain, descente (pas très rapide) au parking, bredouilles. Ambiance morose.
La deuxième fois, quelques semaines plus tard, nous repartons, avec le même chargement vers la même destination, prêts à en découdre. Nous rejoignons le refuge à pied, car le chemin est dégagé et nous laissons les raquettes à la voiture, autant ne pas s'encombrer avec ses engins toujours trop gros, trop lourds, trop pénibles à accrocher, que ce soit aux pieds ou sur le sac, hein ! Cette fois, la météo est très pessimiste, il risque de neiger, mais qui ne tente rien n'a rien, ce n'est pas un peu de brassage qui nous effraie... Déjà, le soir, il neige. Il neige vraiment fort. 20 cm en quelques heures... Le lendemain, alors que le nuit est bien noire, nous sortons sur la terrasse du refuge : 60 cm de neige la recouvrent. Et ça continue, encore et encore, c'est que le début, d'accord... Et ces satanées raquettes, bien au chaud dans la voiture... et la tranchée creusée dans cette neige fraîche épaisse...
Pas découragée pour autant, et toujours aussi motivée, entêtée (qui a dit obsédée) par cette goulotte au pied de la quelle je ne suis toujours pas allée, je repars deux semaines après, même endroit, mais cette fois avec un groupe du CAF (les deux autres ont lâché l'affaire). Le temps est incertain, mais j'ai dans l'idée que c'est sans doute un de mes deux autres compagnons qui portait la poisse. Le soir, tout va bien. Enfin, l'iso 0° est haut, on ne gèle pas vraiment devant le refuge... mais la nuit tout se gâte. Des nuages mal intentionnés arrivent d'on se sait où. Ils s'arrêtent pile poil au-dessus du Vignemale, ces affreux ! Vers 4 heures du matin... il pleut. La température est tellement douce que le calcul est vite fait : il pleut aussi là-haut !
Jamais deux sans trois.
Certainement ma plus belle série de buts, et je ne compte pas les kilomètres roulés, ni les kilogrammes portés pour rien !
Et vous ?
de l'art de rater un sommet...
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On finit parfois par aimer de la neige et des pierres comme s'il y avait une âme sous les palais en ruine de la nature...(Russel)
http://isadanslespyrenees.blogspot.com
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- Fred_le_Cathare
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Re: de l'art de rater un sommet...
Pour moi c'est la Brèche Durier......sans commentaires svp 

Non, Soulcem n'est pas la 8ème merveille du monde et encore moins le plus bel endroit des Pyrénées!!!! :-p
Re: de l'art de rater un sommet...
Fred pour se prendre un but il faut vouloir faire la course et pour la Durier il me semble que tu te sois toujours trouvé des excusesFred_le_Cathare a écrit :Pour moi c'est la Brèche Durier......sans commentaires svp



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Aude
- ventrachoux
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Re: de l'art de rater un sommet...
Il y a eu la face Nord du Mont Perdu pour certains...
Deux w-e en 2009 à attendre au pied... On en a fait des km, bien que la météo soit incertaine... et on n'a pas pu la faire notre face ces deux fois-là, cause météo. Mais bon, on a quand même passé de bons moments ! et ça permet aux cordées de mieux se connaitre !
Donc on n'a pas fait cette voie en 2009... et j'en ai donc rêvé tout l'hiver... et on a fini par la passer en 2010 ! la troisième tentative fut la bonne.
Personnellement ça a beaucoup ajouté à la beauté de la course, au souvenir que j'en garde, que de l'avoir si longtemps désirée sans y arriver.
Deux w-e en 2009 à attendre au pied... On en a fait des km, bien que la météo soit incertaine... et on n'a pas pu la faire notre face ces deux fois-là, cause météo. Mais bon, on a quand même passé de bons moments ! et ça permet aux cordées de mieux se connaitre !
Donc on n'a pas fait cette voie en 2009... et j'en ai donc rêvé tout l'hiver... et on a fini par la passer en 2010 ! la troisième tentative fut la bonne.
Personnellement ça a beaucoup ajouté à la beauté de la course, au souvenir que j'en garde, que de l'avoir si longtemps désirée sans y arriver.
Re: de l'art de rater un sommet...
bonsoirnieve a écrit : Jamais deux sans trois.
Certainement ma plus belle série de buts, et je ne compte pas les kilomètres roulés, ni les kilogrammes portés pour rien !
c'est quand même du but prestigieux

c'est pas 3 mais 15....que j'aurais accepté pour avoir ne serait-ce que l'idée....de faire la goulotte Lechène

et pour suivre Ventrachoux sur le Perdu (parmi des dizaines et des dizaines d'échecs.......sur des tentatives diverses sur les sommets des Pyrénées...)
montée il y a longtemps à Tuquerouye.....mauvais temps, si bien que comme à l'époque j'avais un grain

Au refuge qui n'en était pas vraiment un à ce moment, mais une grande déchetterie.....j'ai passé la nuit sur les détritus.....
et suis redescendu le lendemain toujours dans le mauvais temps, sans avoir vu un centimètre de la face Nord du Perdu
