Si je devais ne garder qu'un seul souvenir de cette mémorable sortie, ce serait celui là. Pardonnez le retard, mais je viens à peine de récupérer la photo.
Le grand Russell lui même (dont je suis un inconditionnel) écrivait au sujet des Pyrénées: "J'espère voir le jour où elles cesseront de jouer le rôle de vulgaire forteresses, ou de barrière morale et politique entre deux nations non seulement contigües et amies, mais cousines." (Souvenirs d'un Montagnard).
C'est en cela que la montagne est universelle, mieux que de séparer deux pays, elle rapproche leurs peuples.
Ce matin là sur le Montardo, il n'y avait ni Français, ni Espagnols, on ne venait ni de Toulouse, ni de Madrid, pas plus que de Catharie ou encore de Catalogne. On ne parlait ni Aranais, ni Catalan, ni Français, ni Castillan, mais un mélange de toutes ces langues à la fois.
Ce matin là, il n'y avait que des montagnards, qui ne se connaissaient pourtant que depuis la veille, mais qui tous au sommet, ont partagé l'euphorie de cet instant, célébrant les Pyrénées dans leur ensemble, et refaisant le monde en délaissant ses frontières.
Peut être nos chers politiques et puissants de ce monde (ainsi que certaines expéditions à la conquête des 3000), feraient ils mieux parfois de s'en inspirer....
