J5 : jeudi 14 juillet 2016
Distance :
27 km D+ : 1450 m D- : 1780 m
On se reveille à 8 h. Je pense qu’Alban n’a pas dû avoir très chaud cette nuit car j’ai de mon côté bien supporté mes 450 g de plume et mon thermarest autogonflant sur le ciment bien glagla.
Il n’a rien à manger et il ne refusera pas cette fois ma mixture petit-déjeuner à 650 kcal : 100 g de muesli Jordan’s, 40 g de lait en poudre Régilait et 30 g de chocolat en poudre. Ca réchauffe !!!
Bon, ça me fera un petit-déj en moins mais pas grave pour le dernier matin, 2 barres de céréales suffiront.
Je le vois se régaler et je lui donne une pâte de fruit,de la pâte d'amandes et 2 barres de céréales pour la route. Peu de temps après, 2 hrpistes, Julien et Nicolas ?(flûte, je n'ai pas retenu le prénom, et pourtant je vais le côtoyer toute une soirée à Ansabère, désolé l’ami si tu me lis), entrent dans la cabane et on se met à discuter montagne. Je souhaite bon vent à Alban et je pars avec 2 nouveaux partenaires pour marcher un bout ensemble dans la grisaille et le brouillard.
Marcher à trois invite à la discussion, le temps passe plus vite et pourtant j’y trouve un manque : mes sens ne sont plus autant en action, je ne suis plus à l’affût du chemin à prendre, du bruit de la Nature, du ressenti des éléments. Drôle de sensation après 4 jours seul, dans le mauvais temps le plus souvent.
Comme disait Russell :
C’est un bonheur d’être deux, c’est une leçon d’être seul.
On n'y voit rien sur la piste nous menant au col de Bentarté. On tourne à droite un peu avant d’y descendre et on arrive vite au col d'Arnostéguy :
Borne 205
et là, j'enrage un peu intérieurement de ne pouvoir profiter de la Tour d'Urculu car on n’y voit rien du tout.
(Dans mes souvenirs de récits de hrpistes, je devrais voir ça )
J'abandonne alors mes 2 compagnons de marche pour grimper à la Tour malgré le brouillard. La Tour est bien là
et c'est au milieu de la Tour que j'envisageais de bivouaquer la nuit dernière en cas de beau temps.
Pas envie de faire marche arrière, je décide de descendre par le Nord-Est, sans rien y voir
mais je dévie un peu trop sur la droite et tombe assez vite sur un fil barbelé que je traverse et c'est à nouveau la galère : forêt aux branches basses,
puis herbes hautes qui me trempent jusqu'aux genoux, et puis pour finir fougères et orties mélangés
C’est pas possible, à croire que j’aime m’embourber. J’adore le hors-sentier mais les orties, pas trop !
J'arrive difficilement à m'extirper du piège et j'arrive pile-poil en vue du col d'Orgambidé
où je retrouve Julien et Nicolas (?) qui ont fait le tour de la Tour par le Sud. On se serait donné rendez-vous à une heure précise, on n’aurait pas fait mieux !
Regard en arrière sur ce que je viens de traverser (la forêt à l’extrême gauche)
On se quitte à nouveau car je n’ai aucune envie de marcher sur la route.
La vue s'est enfin dégagée, il commence à faire presque chaud et c'est un plaisir de grimper par la crête herbeuse sur l'Aezkoako Mendiak et l'Ozpiloko Oihezkia.
Qui vois-je en arrière : la Tour d’Urculu…..
A ma gauche, une tornade se forme du côté d’Estérençuby
Devant moi, le col d’Errozaté que je rejoindrai tout à l’heure
Ce vert est de toute beauté et c’est tant mieux pour la très grande quantité de troupeaux de moutons, chevaux, vaches que j’ai rencontré sans berger ou éleveur autour, ni patous !
Je découvre enfin en vrai Harpéa que j'ai tant vu auparavant via internet.
J'y descends au Nord-Est à travers des herbages pas évidents où mes chevilles partent dans tous les sens.
J'arrive à la borne 218 où je refais le plein d'eau
puis je vais prendre un encas dans la grotte.
Arrive un très sympathique couple de dacquois avec leur fils de 8 ans qui m'offre pain frais et fromage de brebis acheté à la bergerie, que du bonheur en ce jour de fête nationale! Je ne sais comment les remercier. On discute un bon ¼ d'heure puis je grimpe, en prenant immédiatement à gauche à la sortie de la grotte, une pente herbeuse bien raide qui me fait gagner très rapidement du dénivelé au dessus de la grotte.
Ces herbes doivent être un repaire idéal pour les serpents. Je suis prudent. Je ne croiserai qu’une vipère, le 1er jour, en redescendant de la Rhune.
C’est beau ce que la Nature a été capable de faire
J'arrive sur la crête. Les montées deviennent une formalité pour les cuisses, c’est cool. Je prends bien plus de plaisir à monter qu’à descendre d’ailleurs.
Je vois le col d'Errozaté tout proche
La borne 220. C’est sympa de pouvoir traverser deci-delà la frontière, ce qui n’était pas le cas pour Véron lors de ses premières traversées sous Franco
Au col, le temps est toujours au gris mais il va heureusement s’améliorer au fil des heures.
Je pensais y retrouver peut être les 2 hrpistes mais ils ne sont pas là. Tant pis !
Vue sur Okabé et le col d’Oraaté à l’Est où je serai tout à l’heure
Je suis la route vers le Nord où je fais de belles rencontres
Tiens, Starsky et Hutch
J'atteins rapidement le sommet d'Errozaté, où il commence à bien venter.
Je découvre de très beaux paysages des plaines basques au Nord.
Je redescends sur la route que je suis 10 minutes puis je monte sur le petit sommet d'Arranohegi.
Je redescends ensuite la sympathique crête d'Exatebizkarra
Arff, ce vert, pour un fan de l’ASSE
J’arrive aux cabanes d'Artxilondo où je refais le plein d’eau et je prends mon repas de midi à … 16 h cette fois !
Je vois sur la carte que les cromlechs d'Okabé ne sont pas loin, j'y grimpe direct dans la pente en face
Regard en arrière sur la petit crête d'Exatebizkarra
Je commence à avoir chaud. Je ralentis un peu
et arrive tranquillement sur le site des cromlechs vers 18 h, que j’oublie de photographier.
Je me retrouve sur le GR10
Et le sommet d’Okabé n’est pas loin
Je monte sur le surprenant monticule
Le pic d'Orhy est dans les nuages.
J’arrive à peu près à distinguer le chalet Pédro à l’Est
Je pars vers le Sud mais un petit problème s'est aggravé au fur et à mesure de la journée : après tous ces jours pluvieux, une vilaine ampoule au talon du pied droit s’est formée et m'inflige à chaque pas descendant une méchante douleur.
Je descends la petite pente jusqu'au col d'Oraaté en chaussette !
Vu l'état de la chaussette en arrivant, je remets ma chaussure droite malgré le mal. Il est tard et je commence à être crevé.
Je dormirai bien là mais je prévois de dormir demain soir à Bélagua et cela fera beaucoup de km donc je descends 400 m de dénivelé par la route pour dormir quelque part le long du ruisseau Erreka.
Arrivé en bas, je ne trouve rien de plat.
Je ne sais pas trop quoi faire car je suis en bout de carte (je pensai passer plus au Sud à l’origine) et je ne sais pas où amène la route vers le Nord. Je décide quand même de la prendre et pendant 2 km, je cherche un spot plat. Celui-ci arrive enfin auprès d'une passerelle en bois
mais avant de sortir la tente, je vais voir par curiosité la cabane en bois (chalet forestier de Soule) aperçue de la route quelques dizaines de mètres au-dessus. Impeccable !
Elle est ouverte, et il y a un lit avec un matelas !!
Hop, je mange en 15 minutes, je traîne un peu dehors et je me couche à 21 h 30. J'ai un peu de mal à m'endormir car j’ai des démangeaisons de toutes sortes sur les jambes. Etre en short, c’est bien, mais à force de piqûres et de griffures, la peau se rebelle un peu.
J'arrive enfin à trouver le sommeil quand 2 voix et des aboiements me réveillent un peu plus tard : un couple d'agenais et leurs deux chiens viennent dormir dans ce trou perdu ! Heureusement, il y a d’autres chambres.
Je ne peux leur tenir compagnie car mes yeux se ferment tous seuls mais j'aurai l'occasion de discuter avec eux avant de partir le lendemain matin.