ALERTE: les isards meurent en vallée d'Aspe
Modérateur : Pteam
Eric Fouquet de l' ONCFS m'a communiqué les éléments suivants:
<<Les photos et les symptômes que vous évoquez sont typiques de la kératoconjonctivite. Des cas sporadiques ont été observés dès 2006 en haute vallée de Luz et à partir de juin 06 dans le Parc Nacional d’Ordesa y Monte Perdido (PNOMP) dans la Réserve de chasse (RC) de los Circos (Huesca). En février 07, un cas est observé au col de Boucharo. Dès le printemps 07 de nombreux cas apparaissent dans la région de Panticosa. Les premiers cas sont détectés en mars sur la haute vallée de Cauterets (secteur de Gaube et Lutour où proviennent aussi du versant chassé de l’Ardiden). Cette maladie a progressé vers l’ouest pour atteindre à la fin de l’automne 2007 la vallée Ossau puis début 2008 la vallée d’Aspe. Nous savons que cette maladie est arrivée tout récemment (début juillet) dans le cirque de Lescun grâce au suivi réalisé par les agents de terrain du PNP. La maladie a pratiquement disparu dans le 65 (il reste quelques rares cas vers Cauterets), l’épizootie est en plein boom en vallée d’Ossau et surtout en Aspe. Nous surveillons de près l’évolution de cette maladie. Les premiers éléments d’analyse basés sur un suivi réalisés par Jean Paul CRAMPE , chef du secteur de Cauterets indiquent que :
- La mortalité a été différente selon les sexes, les sites (groupes)et selon l’époque de l’année (relativement forte en été avec un pic en août et septembre, très faible dès l’automne).
- Les femelles adultes ont été les plus touchées
- on peut estimer la mortalité globale proche de 5% pour les adultes. Les cas de guérison observés sur des animaux marqués ont été très nombreux (près de 90 % des animaux guérissent et retrouvent la vue) montrant que c’est là le processus le plus courant.
Etant donné que près de 90 % des animaux guérissent, nous n’envisageons pas pour l’instant d’intervenir pour des soins. Nous sommes cependant intervenus auprès des instances cynégétiques et des services de l’Etat pour que la pression de chasse soit orientée à la baisse en 2008 2009 pour que le taux d’accroissement futur ne soit pas durablement pénalisé, et que le bilan démographique des populations ne soit pas trop négatif.
Pour votre information, les chasseurs de Cauterets ont arrêté la chasse à l'Isard à l'automne 2007. Concernant la relation avec les troupeaux domestiques des études suisses ont démontré que les troupeaux ovins étaient le réservoir de Mycoplasma conjunctivae, agent de cette maladie, qui s'avère souvent anodine et facile à traiter chez cette espèce, mais très difficile à soigner chez l'isard étant donné son caractère sauvage et le nombre d'individus qu'il faudrait soigner....Il faudrait des moyens énormes et très coûteux pour le faire. Un précédent épisode avait balayé cette même zone géographique de 1982 à 1983, puis la maladie était réapparue de 1987 à 1988 dans plusieurs endroits restreints épargnés en 82 et 83. L'épizootie de 2006 est donc intervenue après 19 années d'absence sur cette partie des Pyrénées.
Enfin, il a été montré par différentes études que la KC induit chez l'individu atteint, une immunité qui le protège quasi définitivement après sa guérison. Vu sous cet angle, indépendamment des pertes réelles qu'elle occasionne, chaque épizootie concernant l'isard peut être considérée comme une formidable campagne de vaccination. Ceci explique probablement le pas de temps (environ 20 ans) qui sépare les vagues épizootiques. La dernière épizootie qui avait sévie dans les Pyrénées dans les années 80 était plus sévère.>>
Effectivement ça remonte le morale...
<<Les photos et les symptômes que vous évoquez sont typiques de la kératoconjonctivite. Des cas sporadiques ont été observés dès 2006 en haute vallée de Luz et à partir de juin 06 dans le Parc Nacional d’Ordesa y Monte Perdido (PNOMP) dans la Réserve de chasse (RC) de los Circos (Huesca). En février 07, un cas est observé au col de Boucharo. Dès le printemps 07 de nombreux cas apparaissent dans la région de Panticosa. Les premiers cas sont détectés en mars sur la haute vallée de Cauterets (secteur de Gaube et Lutour où proviennent aussi du versant chassé de l’Ardiden). Cette maladie a progressé vers l’ouest pour atteindre à la fin de l’automne 2007 la vallée Ossau puis début 2008 la vallée d’Aspe. Nous savons que cette maladie est arrivée tout récemment (début juillet) dans le cirque de Lescun grâce au suivi réalisé par les agents de terrain du PNP. La maladie a pratiquement disparu dans le 65 (il reste quelques rares cas vers Cauterets), l’épizootie est en plein boom en vallée d’Ossau et surtout en Aspe. Nous surveillons de près l’évolution de cette maladie. Les premiers éléments d’analyse basés sur un suivi réalisés par Jean Paul CRAMPE , chef du secteur de Cauterets indiquent que :
- La mortalité a été différente selon les sexes, les sites (groupes)et selon l’époque de l’année (relativement forte en été avec un pic en août et septembre, très faible dès l’automne).
- Les femelles adultes ont été les plus touchées
- on peut estimer la mortalité globale proche de 5% pour les adultes. Les cas de guérison observés sur des animaux marqués ont été très nombreux (près de 90 % des animaux guérissent et retrouvent la vue) montrant que c’est là le processus le plus courant.
Etant donné que près de 90 % des animaux guérissent, nous n’envisageons pas pour l’instant d’intervenir pour des soins. Nous sommes cependant intervenus auprès des instances cynégétiques et des services de l’Etat pour que la pression de chasse soit orientée à la baisse en 2008 2009 pour que le taux d’accroissement futur ne soit pas durablement pénalisé, et que le bilan démographique des populations ne soit pas trop négatif.
Pour votre information, les chasseurs de Cauterets ont arrêté la chasse à l'Isard à l'automne 2007. Concernant la relation avec les troupeaux domestiques des études suisses ont démontré que les troupeaux ovins étaient le réservoir de Mycoplasma conjunctivae, agent de cette maladie, qui s'avère souvent anodine et facile à traiter chez cette espèce, mais très difficile à soigner chez l'isard étant donné son caractère sauvage et le nombre d'individus qu'il faudrait soigner....Il faudrait des moyens énormes et très coûteux pour le faire. Un précédent épisode avait balayé cette même zone géographique de 1982 à 1983, puis la maladie était réapparue de 1987 à 1988 dans plusieurs endroits restreints épargnés en 82 et 83. L'épizootie de 2006 est donc intervenue après 19 années d'absence sur cette partie des Pyrénées.
Enfin, il a été montré par différentes études que la KC induit chez l'individu atteint, une immunité qui le protège quasi définitivement après sa guérison. Vu sous cet angle, indépendamment des pertes réelles qu'elle occasionne, chaque épizootie concernant l'isard peut être considérée comme une formidable campagne de vaccination. Ceci explique probablement le pas de temps (environ 20 ans) qui sépare les vagues épizootiques. La dernière épizootie qui avait sévie dans les Pyrénées dans les années 80 était plus sévère.>>
Effectivement ça remonte le morale...
le randonneur
- Gérard
- Pyrénéiste
- Messages : 2033
- Inscription : 15 avr. 2007 21:13
- Localisation : Hautes-Pyrénées
- Contact :
Bonsoir
Il est vrai que ça secoue notre émotivité.
Je me suis une fois retrouvé un jour nez à nez avec un isard qui n'osait même pas sauter dans le névé en contrebas pour s'échapper, il était trop vieux. Je me suis écarté doucement puis ai fait demi-tour car il n'y avait pas d'autre passage.
Mais le respect de la nature c'est aussi accepter, et ce n'est pas toujours facile, la sélection naturelle par la maladie, la faiblesse et les prédateurs (sauf si ces derniers sont humains).
A+
Gérard
Il est vrai que ça secoue notre émotivité.
Je me suis une fois retrouvé un jour nez à nez avec un isard qui n'osait même pas sauter dans le névé en contrebas pour s'échapper, il était trop vieux. Je me suis écarté doucement puis ai fait demi-tour car il n'y avait pas d'autre passage.
Mais le respect de la nature c'est aussi accepter, et ce n'est pas toujours facile, la sélection naturelle par la maladie, la faiblesse et les prédateurs (sauf si ces derniers sont humains).
A+
Gérard
Mes deux petits sites en un Pyrénées, chemins de traverse et La Haute Randonnée Pyrénéenne (H.R.P.) à contre-courant
L'isard et la FCO ?
Je me pose une question au sujet de ces pathologies : l'isard est-il sensible à la FCO (Fièvre Catharale Ovine) qui est en train de faire de très gros dégâts sur le cheptel domestique pyrénéen ?
"On mesurera un jour le degré d'une civilisation non à ce qu'elle aura pris à la nature, mais à ce qu'elle lui aura laissé ou rendu." R.H
PHOTO (P.P 2005) : ours "Aspe-Ouest", mâle isolé depuis 2004, meurt en 2010. Honte aux coupables.
PHOTO (P.P 2005) : ours "Aspe-Ouest", mâle isolé depuis 2004, meurt en 2010. Honte aux coupables.
Une réponse ici:
http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/fiev ... arrale.pdf
http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/fiev ... arrale.pdf
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- Pyrénéiste
- Messages : 419
- Inscription : 25 mars 2008 21:37
- Localisation : Nantes
Salut !
Les animaux contaminés sont reconnaissables à un comportement particulièrement maladroit, comme s'ils étaient "ivres". En fait, ils deviennent petit à petit aveugles et ne cessent de chuter sur les obstacles que la montagne provoque. Malheureusement, la seule chose à faire est de signaler les cas observés aux gardes du Parc qui viendront les abattre afin d'une part et comme on l'a dit plus haut abréger leurs souffrances, d'autre part afin d'éviter la contamination des troupeaux.
Pedrito.
Les animaux contaminés sont reconnaissables à un comportement particulièrement maladroit, comme s'ils étaient "ivres". En fait, ils deviennent petit à petit aveugles et ne cessent de chuter sur les obstacles que la montagne provoque. Malheureusement, la seule chose à faire est de signaler les cas observés aux gardes du Parc qui viendront les abattre afin d'une part et comme on l'a dit plus haut abréger leurs souffrances, d'autre part afin d'éviter la contamination des troupeaux.
Pedrito.
Penser pour ne pas être pensé
Pougatchev, je sais que mon texte (celui de M Eric Fouquet) plus haut est un peu long mais je tenais à ce que la réponse fort instructive soit entièrement retranscrite; alors , svp, lis le et tu ne pourras plus dire qu'il faut "abattre" les animaux car en fait ils s'en remettent et seul , 5% en meurent; de plus lorsqu'ils s'en remettent, les animaux sont "vaccinés", soit protégés, pour plusieurs générations.
Quelqu'un à qui j'en parlais récemment m'a même dit qu'il était vraisemblable que les animaux les plus faibles mouraient en vertu de la loi habituelle de la nature, la sélection naturelle.
Pat
Quelqu'un à qui j'en parlais récemment m'a même dit qu'il était vraisemblable que les animaux les plus faibles mouraient en vertu de la loi habituelle de la nature, la sélection naturelle.
Pat
le randonneur
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- Pyrénéiste
- Messages : 419
- Inscription : 25 mars 2008 21:37
- Localisation : Nantes
Oups ! Désolé , c'est vrai que j'ai lu ce texte intéressant un peu en diagonale ! Cependant, j'ai cru comprendre, après discussion avec un des aides du refuge des Oulettes que c'était la procédure à suivre. Peut-être que je n'ai pas bien saisi, quelqu'un sur le forum saura bien dire si cette procédure est en vigueur ou non. J'ai eu l'occasion d'observer en juin dernier un cas particulièrement cruel d'isard atteint de cette maladie, à une demi heure de marche au dessus du lac de Gaube d'ailleurs ce qui confirme la permanence de cas vers Cauterets. Il était séparé du reste du troupeau par un arbre tombé à terre, et était incapable de franchir cet obstacle. Il s'est engagé sur des blocs rocheux, a chuté de plus d'un mètre, s'est mal receptionné, est repartit en boitant très fort avant de retomber un peu plus loin... cette maladie doit occasionner des "dégats collatéraux" (blessures, pattes cassées etc...) dont certains doivent être mortels à plus ou moins long terme.
Penser pour ne pas être pensé
jelo ,l'isard est sans doute sensible à la FCO mais on ne sait pas encore dans quelles mesure (% mortalité ? et % morbidité ? )
de même le doc que tu donnes en lien n'est plus d'actualité car je peux te dire que le sérotype 1 de FCo qui vient du sud et qui n'était sensé pas affecter les bovins provoque quand même des avortements et des baisses de production importantes ( chez les laitières ) même si les ovins sont plus touchés ;
le sérotype 8 qui descend du nord et dont l'origine reste incertaine fait lui beaucoup plus de dégâts notamment chez les bovins
NB : ceci-dit le principal dégât de la FCo chez les bovins est qu'il bloque tous les échanges commerciaux ! en effet un passage de virus syncitial bovin est bien plus morbide sur un troupeau
pour les isards je pense que des sérologies doivent être réalisées ainsi que des virologies mais on ne connaîtra leur sensibilité à la maladie que dans quelques temps
A+ , fred
de même le doc que tu donnes en lien n'est plus d'actualité car je peux te dire que le sérotype 1 de FCo qui vient du sud et qui n'était sensé pas affecter les bovins provoque quand même des avortements et des baisses de production importantes ( chez les laitières ) même si les ovins sont plus touchés ;
le sérotype 8 qui descend du nord et dont l'origine reste incertaine fait lui beaucoup plus de dégâts notamment chez les bovins
NB : ceci-dit le principal dégât de la FCo chez les bovins est qu'il bloque tous les échanges commerciaux ! en effet un passage de virus syncitial bovin est bien plus morbide sur un troupeau
pour les isards je pense que des sérologies doivent être réalisées ainsi que des virologies mais on ne connaîtra leur sensibilité à la maladie que dans quelques temps
A+ , fred