Je m'invite dans cette discussion.
Evidemment l'échange d'arguments opposés peut vexer certains qui se sentent remis en cause ou simplement incompris dans ce qui compte dans leur vie. Il faut réussir à aller au delà et saisir ce qui dans les opinions émises peut amener à s'interroger...
Je me lance. Et j'avance trois réflexions, sans nécessairement de lien entre elles.
1. Je me suis toujours méfié des pratiques sportives extrêmes, et même interrogé sur le sport de haut niveau qui exige un suivi médical hautement performant, aspect que beaucoup oublient lorsqu’ils pratiquent avec passion mais amateurisme leur sport(s) favori(s). Quand je lis les interventions de jim64, je ne peux oublier qu'il est un professionnel de santé et qu'il parle probablement notamment à partir de sa pratique professionnelle. Au delà de certains seils propres à chacun et qu'un entraînement peut repousser, tout sport engendre des pathologies. En deçà, il fortifie l'organisme. C’est vrai pour le tennis, et c’est vrai pour la course en montagne. Mais la randonnée peut aussi occasionner bien des traumatismes (hors accident) lorsque les étapes sont trop longues, les dénivelés trop importants, la boisson et la nourriture mal adaptées, et l’organisme mal préparé. Simplement, la course sur sentier accroît considérablement les microtraumatismes répétés, et tout finit par se payer…
2. Le moment est venu d’être clair : Mon âge ou plutôt mon coeur, mes articulations et quelques autres broutilles ne me permettent plus d'envisager cette pratique sportive (la course en montagne). Plus jeune, j'aurais peut-être été tenté… Mais je constate un fait de société : Alors que chacun s'accorde à constater que la prise du moindre risque au travail est interdite et socialement réprouvée, que chacun (?) plébiscite le principe de précaution dans la vie quotidienne, paradoxalement, les loisirs, du moins ceux qui sont, de fait, valorisés, conduisent à une usure prématurée, voire à des accidents dont la survenance est loin d'être exceptionnelle. Contradiction ? Ou au contraire besoin profond de retrouver des espaces, des moments où le risque existe. A moins que ce soit le besoin de se prouver quelque chose dans une société où la compétition est partout mais où (soyons honnête) la grande majorité perd, et tout le temps.
3. Par ailleurs et quel que soit le plaisir qu'on peut prendre à une pratique, je constate que chacun, au nom de sa liberté se met à faire la même chose que son voisin. Ces phénomènes ne sont pas le fait d'un simple désir de se retrouver mais aussi le fruit de la marchandisation, donc la standardisation progressive de toute notre vie. Tout est marchandise. Nos loisirs aussi. Et on nous les vend, on nous les impose en nous plongeant dans un environnement où les messages convergent pour vous faire consommer tel ou tel nouveau produit, telle ou telle nouvelle pratique... et les produits qui vont avec. Vous me direz, si cela procure du plaisir, pourquoi ne pas s'y abandonner. Vous avez peut-être raison. Mais je rechigne à me faire manipuler et ainsi restreindre ma VRAIE liberté (Ecrivant cela, je ne peux m’empêcher de penser à Pougatchev et de ce que j’avais compris de son post intitulé « Enfin... »). Le trail dans tout ça ? Simplement, je constate qu'il est l'objet d'une mode, et il n'y a pas de hasard. Cela dit, je respecte les trailers, je ne fais que m’interroger sur ce que le développement de cette pratique (comme bien d'autres) dit de nous et de notre société.
