J8 : dimanche 17 juillet 2016
Distance :
28 km D+ : 1350 m D- : 1830 m
C'est le dernier jour de ma traversée pour cette année et je profite pleinement des aiguilles au lever du soleil
Je prends tout mon temps ce matin, et ce sera le cas toute la journée.
Pas d’objectif précis, si ce n’est que je dois être demain matin aux forges d’Abel à 9 h pour prendre un bus me ramenant à Bedous, puis un TER jusqu’à Pau où je retrouverai mes enfants avec leur mamie.
Je voulais au départ finir en vallée d’Ossau du côté du caillou de Soques, mais j’ai eu du mal à savoir s’il y avait des liaisons de bus ensuite jusque Pau. Et comme je ne suis pas un fan du stop, et bien je repartirai l’an prochain de la vallée d’Aspe, pour aller peut être jusqu’aux environs du Portillon.
Le temps est aussi splendide qu'hier. C’est très agréable pour cette ultime journée, et je sais que je ne souffrirai pas de la soif cette fois.
Nicolas(?) part avant moi et on pense que l'on se reverra aujourd'hui sur le sentier mais cela ne se fera malheureusement pas. Bon vent l'ami et bonne traversée !
La montée au petit lac d'Ansabère (« la mare » d'après Véron) se fait à l’ombre
Au lac, des randonneurs sont en train de ranger leur bivouac. Chouette endroit pour ça, la vue y est magnifique
J’arrive ensuite au col 1991 où je retrouve le soleil
Le ciel est bleu azur, tout est grandiose.
Dur de s'extirper de ces endroits magnifiques et de retourner à la vie citadine.
J'ai très, très envie de revoir Enzo et Mahé mais pas du tout de revenir à la civilisation !
Comme le dit LukeSmith, il y a de quoi faire ici : du côté de la Chourique
Crête de Pétraficha et Qimboa Alto ?
L'ibon de Achérito à mes pieds est un véritable joyau
Il est enserré dans un beau cirque entre le pic du lac de la Chourique et le pic de Laraille
Arrivé au lac, j’ y plonge immédiatement
Je me frotte les jambes afin d'enlever le maximum de crasse mais je ne dois pas être très propre en sortant de l'eau car j'ai sur moi une vingtaine de mouches et de taons en moins de 15 secondes !
Je me rhabille et décampe illico.
Je contourne le lac en profitant de paysages superbes, oui les superlatifs manquent, mais ce coin est vraiment magique
Je grimpe plein Est en direction du pic de Laraille au lieu de suivre la hrp
Je me retrouve seul au milieu des isards. J’ai un peu de mal à les cadrer correctement (photo floue)
La montée se fait bien en louvoyant sur les petites bandes d'herbes à l'écart des pierres croulantes.
Je vise ce petit passage (rochers jaunes), mais on doit pouvoir passer à d’autres endroits
Regard en arrière
Au col, je retrouve un peu l’atmosphère d’hier : du minéral !
A l’Est, je vois l’objectif à atteindre, le col de Pau.
Au loin, une succession de plans du plus bel effet
Si j’ai bien retenu, on voit le Castillo de Acher, le Visaurin et au fond la Peña Collarada
La montée au Laraille est facile
Je suis terriblement bien, seul au sommet. J'emmagasine autant d'énergie et d'air de la montagne que je peux. Quelle beauté de partout : de gauche à droite, Ansabère, 3 Rois, Anie, Billare, Aspe, Midi d'Ossau, Balaïtous, Infiernos, Castillo de Acher …
J’aperçois un petit bout de Lescun
Je descends la crête jusqu'au col de Laraille
La petite crête parcourue
Je décide de passer à flanc plutôt que de suivre la crête (pic Pourtet Barrat) qui ne paraît pas facile du tout vu d'ici
Je vais au col suivant en longeant au plus près les parois, quitte à passer dans des petits pierriers
J’arrive au col entre les deux Pourtet
Vue vers le Nord-Ouest, j’aurai mitraillé les aiguilles
Le Pourtet Ouvert
Je redescends un peu pour passer dans l’herbe au Sud.
Le chemin parcouru avec le Laraille au fond
Je remonte au col 2043
J’espère bien qu’on va laisser l’isard tranquille ici !!
Au col 2043, vue sur le Lariste, que je n’ai pas envie de gravir. Aujourd’hui, je bulle
et je mitraille :
Castillo de Acher
Ansabère encore et toujours
Laraille
Je ne sais plus mais c’est beau. Peut être du côté du Chipéta Alto ?
Vallon du Labrénère au Nord-Est
Je grimpe sur le petit sommet Marmida
et le Cotdoquy en face
où le panorama est aussi sympa :
vers le pic de Burcq
vers le Lariste en arrière
las Foyas au Sud-Ouest
Le toit végétal de la cabane de Bonaris au Nord
vers le pic Rouge au Sud-Est
Je descends au col de Pau ou Pao ou Palo
Arrive à ce moment un couple à qui j'offre un morceau de brebis et ils m'offrent en échange un bon morceau de pain frais : quelle délice !
Ils viennent de Lescun
Je monte sur le pic de Burcq pour faire mon rôt
puis sur la Pena de Riste avec le Visaurin en face
Ce sera mon dernier point culminant de ma 1ère semaine de traversée.
Je dis au revoir aux Trois Rois et à la cour qui les accompagne
et à Lescun
et je dis bonjour au Midi d’Ossau, au Balaïtous, au Palas
On ne peut pas tout faire dans une traversée, mais le côté espagnol a beaucoup de charme et mérite une (et même plusieurs) visite(s)
Je descends manger au col de la Cuarde
Un couple d’anglais me salue lors de ma pause déjeuner et file vers le col de Saoubathou, mais je les vois revenir 10 minutes plus tard à ma hauteur : il n’ont pas pu passer à cause de l’agressivité de 2 patous qui défendent très scrupuleusement le troupeau qui s’éparpille de chaque côté du sentier.
Je les accompagne vers le troupeau et on monte au-dessus de celui-ci pour éviter la colère des 2 sbires zélés
Quelle différence avec celui d’hier à Ansabère…
En fait, je pense que ce sont des chiens adorables mais très bien dressés pour une unique tâche : la défense de leur troupeau.
Bon, il peut y avoir des exceptions …
Le sentier est rectiligne et file tranquillement au col de Saoubathou
Une fois le col passé, je continue sur l'autoroute de la hrp : Holà, Hello, Bonjour, tout y passe
La cabane de Spélunguette il me semble
Le pic Rouge a son charme
J’arrive ensuite à la cabane de Lapassa
La jolie vallée de Belonce
puis la montée au refuge d'Arlet où je reprends de l'eau
Qui vois-je au bord du lac ? Santi, en train de faire ses ablutions !
Je le rejoins, me mets à l'eau et traverse l'étang en crawl. L'eau est chaude, incroyable !
Une bonne poignée de randonneurs prennent exemple et se mettent aussi à l'eau. Il faut dire que le soleil cogne dur.
Le couple d’Anglais qui a eut peur du chien arrive peu après et fait pareil : la nana se met tranquilou en sous-vêtements et prend tout son temps pour rentrer dans l’onde. Pas désagréable… pardon, je m’égare
Je discute un bon moment avec Santi, lui donne mes coordonnées et lui propose de partager sur le forum de Pteam. Je le laisse avec amertume à 17 h car je l'envie terriblement : il lui reste plus d'un mois de montagne !
Il s'apprête à faire le Balaïtous, le petit Vignemale, les Espadas, etc … Je l'aurai bien accompagné quelques temps encore.
Je ressens un peu de tristesse puis la joie reprend le dessus en me remémorant tous ces excellents moments passés dans le pays basque.
Je flâne et profite au maximum de ce que j’ai sous les yeux vers l’Est:
Il faudra je vienne aussi explorer le secteur de l’Escarpu
Je me rapproche très lentement du col de Labachouchoutéoù
Regard en arrière
Je rentre véritablement dans la vallée d’Aspe
J’ai encore à faire à un patou agressif pour aller au col 1909
La vue s’ouvre vers le Somport
La descente sur la cabane Grosse est tranquille
Je passe par la forêt pour aller à la cabane d'Espélunguère
mais le berger est à la traite et ne peut me vendre du fromage.
Il est 19h30, tant pis, je n'attends pas et je commence à descendre la route menant aux Forges d'Abel, où je dois prendre le bus le lendemain à 8h50.
Au pont de Thézy, j'aperçois une cabane que je vais inspecter : ouverte, inoccupée, propre.
Je m'y installe, mange rapidement et me couche sans attendre. Excellente dernière nuit sur un bon matelas.
Le lundi 18 juillet 2016, je me lève à 6h30 et me mets de suite en marche, n'ayant plus rien du tout à manger. J'arrive aux Forges d'Abel à 7h, c'est lugubre. Tout semble abandonné.
Je trouve l'arrêt de bus sur la N134 à la sortie du tunnel. Des camions passent à toute berzingue.
Brrr, le retour à la civilisation est rapide … Je dois attendre 1h40. Je décide de suivre le sentier de Compostelle à contre-courant pour rejoindre Urdos par la forêt en trottinant.
Je profite au maximum de cette dernière descente et arrive à Urdos à 8h35. J'achète 4 croissants et 2 pains aux raisins à la très gentille tenancière de la supérette et file à l'arrêt de bus au bout de la rue.
Le bus est à l’heure. A peine assis, les infos à la radio m’apprennent les 80 morts au feu d’artifice de Nice.
Je deviens blême. Je change de planète en un instant. C’est comme ça…
A l’année prochaine pour la suite !!!