Ré-introduction de 5 ours "slovènes"
Modérateur : Pteam
Je me mêle tardivement de votre discussion. Et pardonnez-moi : je n'ai pas lu tous les posts. Je risque donc de répéter ce que certains ont déjà dit. Ainsi, pour ma part, je viens d'écrire un reportage sur la question dans mon canard, Midi Libre, paru lundi de Pâques (je pense qu'il peut être consulté sur www.midilibre.com). Et dans la nuit qui a précédé la parution de cette page, l'ours ariégeois, le dénommé Bootxy, 9 ans, fils de Melba, l'ourse tuée en 1997, a croqué deux ovins de plus.
Pour les randonneurs, oui l'ours peut être dangereux s'il est surpris. L'Adet, l'association qui promeut sa réintroduction préconise en conséquence de signaler sa présence lors des randos en montagne, de manière à ce que l'ours puisse tranquillement prendre la tangente pour ne pas croiser l'homme. Mais, en cas de face-à-face, ne jamais paniquer, puis s'éloigner tranquillement en laissant au plantigrade une possibilité d'échappatoire. L'ours, ou plutôt l'ourse, est particulièrement dangereuse quand elle a des petits. Mais, dans ce cas, il est presque impossible de la rencontrer : elle se cache dans des endroits inaccessibles, afin que ses petits soient bien à l'abris des prédateurs. L'Adet insiste également sur le fait qu'au cours des 150 dernières années, aucune attaque contre l'homme n'a été signalée. Vaut mieux, car un ours peut dépasser le 40 km/h en vitesse de pointe, soit plus que Carl Lewis sur un 100m. En clair, un homme poursuivi par un ours n'a aucune chance de lui échapper. Triste fin, puisque bébête est capable d'ouvrir une brebis en deux d'un coup de patte. Alors, déboulonner une tête est largement à sa portée. Dressé, l'ours mesure environ 2,20 mètres.
Enfin, détails intéressants : l'ours est un omnivore opportuniste. C'est-à-dire qu'il mange tout ce qui est comestible et qui se trouve à sa portée. Dans l'ensemble, il se nourrit prtincipalement de végétaux (80% de son alimentation), de petits mammifères et de charognes (14%) et de bétail domestique (6%). En général, il s'agit de brebis. cela fait une dizaine d'ovins par an et par ours. En outre, s'il croque des brebis en ce moment, c'est qu'il a grand faim, car il sort de l'hibernation. Et faut nourrir bien cette carcasse : l'ours pèse entre 280 et 300 kg, parfois beaucoup plus s'il s'agit d'un mâle dominant. Quant à Bootxy, l'ours qui défraie la chronique ariégeoise, personne ne peut dire à l'heure qu'il est ni sa taille, ni son poids.
Je me suis rendu dans deux des fermes où l'ours a tué des brebis, à Perles-et-Castelet et Luzenac, près d'Ax-les-Thermes, j'y ai rencontré les éleveurs. Dans les deux cas, l'ours a tué les bêtes à quelques mètres (30 et 50 m) des habitations. Et à chaque fois, les attaques se sont déroulées au petit matin, entre 2h et 4/5h. Ce serait donc le créneau horaire de ses repas. Cela dit, l'une des deux fermes est vraiment isolée. L'ours n'entre pas encore en ville, comme certains le prétendent.
Pour ma part, je ne suis ni pour ni contre la réintroduction de l'ours. J'ai néanmoins quelques remarques à faire: un/ Je peux comprendre la colère des éleveurs et des villageois, ils peuvent aussi craindre pour leurs proches et leurs enfants ; deux/ que les écolos parisiens, fervents défenseurs des ours, réintroduisent aussi le plantigrade dans la forêt de Fontainebleau. C'est souvent facile de prôner l'écologie chez les autres. Maintenant, contrairement à ce que disent beaucoup d'Ariégeois, la cohabitation avec l'animal n'est pas forcément impossible, à condition de respecter certaines règles. Le danger est pourtant bien réel. La preuve : dans le protocole de réintroduction, il est prévu de tuer les ours qui deviendraient menaçants envers l'homme.
J'espère avoir apporté ma contribution. Pierre.
Pour les randonneurs, oui l'ours peut être dangereux s'il est surpris. L'Adet, l'association qui promeut sa réintroduction préconise en conséquence de signaler sa présence lors des randos en montagne, de manière à ce que l'ours puisse tranquillement prendre la tangente pour ne pas croiser l'homme. Mais, en cas de face-à-face, ne jamais paniquer, puis s'éloigner tranquillement en laissant au plantigrade une possibilité d'échappatoire. L'ours, ou plutôt l'ourse, est particulièrement dangereuse quand elle a des petits. Mais, dans ce cas, il est presque impossible de la rencontrer : elle se cache dans des endroits inaccessibles, afin que ses petits soient bien à l'abris des prédateurs. L'Adet insiste également sur le fait qu'au cours des 150 dernières années, aucune attaque contre l'homme n'a été signalée. Vaut mieux, car un ours peut dépasser le 40 km/h en vitesse de pointe, soit plus que Carl Lewis sur un 100m. En clair, un homme poursuivi par un ours n'a aucune chance de lui échapper. Triste fin, puisque bébête est capable d'ouvrir une brebis en deux d'un coup de patte. Alors, déboulonner une tête est largement à sa portée. Dressé, l'ours mesure environ 2,20 mètres.
Enfin, détails intéressants : l'ours est un omnivore opportuniste. C'est-à-dire qu'il mange tout ce qui est comestible et qui se trouve à sa portée. Dans l'ensemble, il se nourrit prtincipalement de végétaux (80% de son alimentation), de petits mammifères et de charognes (14%) et de bétail domestique (6%). En général, il s'agit de brebis. cela fait une dizaine d'ovins par an et par ours. En outre, s'il croque des brebis en ce moment, c'est qu'il a grand faim, car il sort de l'hibernation. Et faut nourrir bien cette carcasse : l'ours pèse entre 280 et 300 kg, parfois beaucoup plus s'il s'agit d'un mâle dominant. Quant à Bootxy, l'ours qui défraie la chronique ariégeoise, personne ne peut dire à l'heure qu'il est ni sa taille, ni son poids.
Je me suis rendu dans deux des fermes où l'ours a tué des brebis, à Perles-et-Castelet et Luzenac, près d'Ax-les-Thermes, j'y ai rencontré les éleveurs. Dans les deux cas, l'ours a tué les bêtes à quelques mètres (30 et 50 m) des habitations. Et à chaque fois, les attaques se sont déroulées au petit matin, entre 2h et 4/5h. Ce serait donc le créneau horaire de ses repas. Cela dit, l'une des deux fermes est vraiment isolée. L'ours n'entre pas encore en ville, comme certains le prétendent.
Pour ma part, je ne suis ni pour ni contre la réintroduction de l'ours. J'ai néanmoins quelques remarques à faire: un/ Je peux comprendre la colère des éleveurs et des villageois, ils peuvent aussi craindre pour leurs proches et leurs enfants ; deux/ que les écolos parisiens, fervents défenseurs des ours, réintroduisent aussi le plantigrade dans la forêt de Fontainebleau. C'est souvent facile de prôner l'écologie chez les autres. Maintenant, contrairement à ce que disent beaucoup d'Ariégeois, la cohabitation avec l'animal n'est pas forcément impossible, à condition de respecter certaines règles. Le danger est pourtant bien réel. La preuve : dans le protocole de réintroduction, il est prévu de tuer les ours qui deviendraient menaçants envers l'homme.
J'espère avoir apporté ma contribution. Pierre.
Bpier, quelques précisions et réflexions :
Bonjour Bpier,
Quelques réactions à ton message d'hier.
1- je n'ai pas trouvé ton article sur le site du journal.
Pour les points 2 et 3, je me base sur les sources scientifiques suivantes:
http://www.ours.ecologie.gouv.fr/automn ... -tome1.pdf
2 - Les dimensions d'ours que tu donne ne sont pas tout à fait exactes : tu es dans les limites supérieures voire plus. Il ne mesure en effet non pas 2,2 mètres debout mais "entre" 1,7 et 2,2 mètres.
Il ne pèse pas 200 à 300 kg et parfois beaucoup plus mais "entre" 100 et 320 kg.
Ces précisions ont leur importance et elles prouvent que les anti-ours sont efficaces en com' : ils présentent l'ours européen (lignée ouest) comme des grizzlys américains qu'il ne sont pas, ni morphologiquement, ni sur le plan du commportement.
Pour compléter, précisons que les derniers ours autochtones étaient plus petits et moins lourds et que les scientifiques pensent que la consanguinité très forte (source de nanisme) n'y est pas pour rien. La consanguinité était si forte qu'il devenait difficile d'identifier les individus après analyse !
Mais question taille, l'ours autochtone se défend très bien. Au-delà de Papillon, n'oublions pas le fameux ours "Dominique" tué dans les Pyrénées en 1844 : il pesait 350 kg ! C'est l'exception qui confirme la règle car c'est le plus gros jamais signalé dans les Pyrénées.
3 - Les études concernant l'alimentation des ours montrent effectivement (que l'ours soit d'origine slovène ou pyrénéen de souche) 10 à 14% de mammifères dont 1/5 à 4/5 de bétail domestique (sur ces 10 à 14%), c'est à dire entre 8 et 11,2 % de bétail, mais ovins, caprins et bovins mêlés. Ton chiffre de 6% de brebis est donc bon, mais il ne s'ajoute pas aux autres mammifères, il en fait partie.
Enfin, pour ce qui est de la part "végétarienne" du régime alimentaire de l'ours, pour être précis, tu es aussi dans les limites supérieures : elle varie entre 68 et 80 % ... et quand elle est plus proche de 68, ce sont les insectes qui compensent. Cette part de 20% d'insectes est la seule spécificité alimentaire notable des ours d'origine slovène qui ont un comportement alimentaire (et de prédation) absolument comparable aux ours pyrénéens originels.
10 ans de recul et d'observations de ces ours d'origine slovène dans les Pyrénées le confirment. Les 3 premiers lâchers datent en effet de 1996 et 1997. Et sans eux...il ne resterait que 2 ours autochtones dans les Pyrénées !
4 - Pourquoi parles tu brutalement des "écolos parisiens" qui feraient bien d'introduire des ours à Fontainebleau ? Pourquoi cette posture qui arrive comme un cheveu sur la soupe ? Quel rapport avec tout ce qui précède ? Est-ce leur faute à eux si en Ariège, de nombreux éleveurs refusent de protéger leurs troupeaux ?
Personnellement, je ne connais pas beaucoup d'écolos parisiens qui militent pour l'ours (pourtant, des défenseurs de l'ours, j'en connais !). Ah oui, le chanteur Renaud. Mais c'est vraiment anecdotique et il représente une
personne, alors que de très nombreux pyrénéens sont favorables à l'ours et que, d'Arbas à Burgalays, en passant par Bagnères et Luchon, ce sont des pyrénéens qui portent le projet de renforcement de la population d'ours, dernière chance de sauver l'espèce dans nos montagnes selon l'étude scientifique suivante :
http://www.ours.ecologie.gouv.fr/html/_3_4_32_34_.php
5 - la prédation qui a eu lieu en Ariège concerne-t-elle des brebis protégées ? Je veux dire par là, y a-t-il ne serait-ce qu'un chien patou pour dissuader l'ours ? C'est pourtant la solution me semble-t-il ...
Mais peut-on s'entêter à refuser les mesures de protection (financées par l'Etat) tout en faisant haro sur l'ours ? Tout ceci me semble extrêmement instrumentalisé par l'ASPAP (ceux qui ont saccagé Arbas).
Le patou réduit les prédations (et pas seulement celles des ours) de 90 % selon l'étude suivante :
http://paysdelours.com/fr/pages-techniq ... ws_43%2343
Précisons aussi que Boutxy a déjà essuyé des tirs d'effarouchement les années précédentes (dans le cadre du protocole prévu) et qu'à la suite de ces derniers, il a cessé ses attaques "osées".
6 - Enfin, tu parles d'un protocole de tir pour éliminer les ours dangereux. Il n'est là que pour certains cas rarissimes d'ours au comportement "atypique" car ne fuyant guère l'homme ... et restant atypiques après plusieurs mesures selon le protocole suivant (dans l'ordre, chaque étape conditionnant l'autre) :
- mesures de protection préventives classiques (patous ... etc ...)
- tentatives de conditionnement aversif de l'animal (tir de balles en caoutchouc associées à un bruit spécifique)
- capture pour affiner ensuite le conditionnement aversif
- élimination de l'animal si le comportement dangereux persiste.
Cela ne s'est jamais produit dans les Pyrénées.
Enfin, il est précisé dans le protocole que tout ours éliminé si dangereux sera remplacé par le lâcher d'un autre ours.
Les récentes attaques en Ariège, logiques sur troupeaux non protégés, sont bien sur instrumentalisées au maximum par les anti ours et sont bien souvent relayées sans analyse lucide de la situation. L'émotion est certes légitime, mais l'objectivité devrait aussi susciter une réflexion réelle sur la question.
Un conseiller général des Hautes Pyrénées a tué 6 moutons d'un coup avec son automobile dans un virage de montagne... a-t-il fait la une de tous les médias comme les prédations actuelles de Boutxy ?
Sur un autre forum, une personne prétend que des éleveurs auraient rapproché certaines carcasses de brebis des habitations pour alimenter la psychose. Je ne souscrit pas à ce genre d'allégations basées sur aucune preuve tangible à ce jour. Mais quand on connait les méthodes de l'ASPAP, ce ne serait pas étonnant qu'ils se livrent à ce genre de choses. On a vu à arbas qu'ils étaient capables de violenter des personnes âgées (une personne hospitalisée), donc ils sont capables de tout.
Un peu plus tôt, début octobre, lors des Automnales à Massat, ils avaient abattus des arbres pour couper les cols autour du village et ils avaient coupé l'électricité de tout un canton, mettant en danger la vie d'un homme sous assistance respiratoire. Leur égoïsme les aveugle dangereusement.
Que cette remarque ne m'éloigne pas de mon propos qui était : derrière l'émotion, posons nous les bonnes question. A savoir : faut-il s'étonner qu'un ours mange des brebis (comportement naturel) quand on n'a même pas un patou pour l'éloigner ?
Est-ce normal de faire monter les enchères sur ce thème avec la complicité des violents qui composent l'ASPAP ?
Faut-il relayer sans analyser ?
Quelques réactions à ton message d'hier.
1- je n'ai pas trouvé ton article sur le site du journal.
Pour les points 2 et 3, je me base sur les sources scientifiques suivantes:
http://www.ours.ecologie.gouv.fr/automn ... -tome1.pdf
2 - Les dimensions d'ours que tu donne ne sont pas tout à fait exactes : tu es dans les limites supérieures voire plus. Il ne mesure en effet non pas 2,2 mètres debout mais "entre" 1,7 et 2,2 mètres.
Il ne pèse pas 200 à 300 kg et parfois beaucoup plus mais "entre" 100 et 320 kg.
Ces précisions ont leur importance et elles prouvent que les anti-ours sont efficaces en com' : ils présentent l'ours européen (lignée ouest) comme des grizzlys américains qu'il ne sont pas, ni morphologiquement, ni sur le plan du commportement.
Pour compléter, précisons que les derniers ours autochtones étaient plus petits et moins lourds et que les scientifiques pensent que la consanguinité très forte (source de nanisme) n'y est pas pour rien. La consanguinité était si forte qu'il devenait difficile d'identifier les individus après analyse !
Mais question taille, l'ours autochtone se défend très bien. Au-delà de Papillon, n'oublions pas le fameux ours "Dominique" tué dans les Pyrénées en 1844 : il pesait 350 kg ! C'est l'exception qui confirme la règle car c'est le plus gros jamais signalé dans les Pyrénées.
3 - Les études concernant l'alimentation des ours montrent effectivement (que l'ours soit d'origine slovène ou pyrénéen de souche) 10 à 14% de mammifères dont 1/5 à 4/5 de bétail domestique (sur ces 10 à 14%), c'est à dire entre 8 et 11,2 % de bétail, mais ovins, caprins et bovins mêlés. Ton chiffre de 6% de brebis est donc bon, mais il ne s'ajoute pas aux autres mammifères, il en fait partie.
Enfin, pour ce qui est de la part "végétarienne" du régime alimentaire de l'ours, pour être précis, tu es aussi dans les limites supérieures : elle varie entre 68 et 80 % ... et quand elle est plus proche de 68, ce sont les insectes qui compensent. Cette part de 20% d'insectes est la seule spécificité alimentaire notable des ours d'origine slovène qui ont un comportement alimentaire (et de prédation) absolument comparable aux ours pyrénéens originels.
10 ans de recul et d'observations de ces ours d'origine slovène dans les Pyrénées le confirment. Les 3 premiers lâchers datent en effet de 1996 et 1997. Et sans eux...il ne resterait que 2 ours autochtones dans les Pyrénées !
4 - Pourquoi parles tu brutalement des "écolos parisiens" qui feraient bien d'introduire des ours à Fontainebleau ? Pourquoi cette posture qui arrive comme un cheveu sur la soupe ? Quel rapport avec tout ce qui précède ? Est-ce leur faute à eux si en Ariège, de nombreux éleveurs refusent de protéger leurs troupeaux ?
Personnellement, je ne connais pas beaucoup d'écolos parisiens qui militent pour l'ours (pourtant, des défenseurs de l'ours, j'en connais !). Ah oui, le chanteur Renaud. Mais c'est vraiment anecdotique et il représente une
personne, alors que de très nombreux pyrénéens sont favorables à l'ours et que, d'Arbas à Burgalays, en passant par Bagnères et Luchon, ce sont des pyrénéens qui portent le projet de renforcement de la population d'ours, dernière chance de sauver l'espèce dans nos montagnes selon l'étude scientifique suivante :
http://www.ours.ecologie.gouv.fr/html/_3_4_32_34_.php
5 - la prédation qui a eu lieu en Ariège concerne-t-elle des brebis protégées ? Je veux dire par là, y a-t-il ne serait-ce qu'un chien patou pour dissuader l'ours ? C'est pourtant la solution me semble-t-il ...
Mais peut-on s'entêter à refuser les mesures de protection (financées par l'Etat) tout en faisant haro sur l'ours ? Tout ceci me semble extrêmement instrumentalisé par l'ASPAP (ceux qui ont saccagé Arbas).
Le patou réduit les prédations (et pas seulement celles des ours) de 90 % selon l'étude suivante :
http://paysdelours.com/fr/pages-techniq ... ws_43%2343
Précisons aussi que Boutxy a déjà essuyé des tirs d'effarouchement les années précédentes (dans le cadre du protocole prévu) et qu'à la suite de ces derniers, il a cessé ses attaques "osées".
6 - Enfin, tu parles d'un protocole de tir pour éliminer les ours dangereux. Il n'est là que pour certains cas rarissimes d'ours au comportement "atypique" car ne fuyant guère l'homme ... et restant atypiques après plusieurs mesures selon le protocole suivant (dans l'ordre, chaque étape conditionnant l'autre) :
- mesures de protection préventives classiques (patous ... etc ...)
- tentatives de conditionnement aversif de l'animal (tir de balles en caoutchouc associées à un bruit spécifique)
- capture pour affiner ensuite le conditionnement aversif
- élimination de l'animal si le comportement dangereux persiste.
Cela ne s'est jamais produit dans les Pyrénées.
Enfin, il est précisé dans le protocole que tout ours éliminé si dangereux sera remplacé par le lâcher d'un autre ours.
Les récentes attaques en Ariège, logiques sur troupeaux non protégés, sont bien sur instrumentalisées au maximum par les anti ours et sont bien souvent relayées sans analyse lucide de la situation. L'émotion est certes légitime, mais l'objectivité devrait aussi susciter une réflexion réelle sur la question.
Un conseiller général des Hautes Pyrénées a tué 6 moutons d'un coup avec son automobile dans un virage de montagne... a-t-il fait la une de tous les médias comme les prédations actuelles de Boutxy ?
Sur un autre forum, une personne prétend que des éleveurs auraient rapproché certaines carcasses de brebis des habitations pour alimenter la psychose. Je ne souscrit pas à ce genre d'allégations basées sur aucune preuve tangible à ce jour. Mais quand on connait les méthodes de l'ASPAP, ce ne serait pas étonnant qu'ils se livrent à ce genre de choses. On a vu à arbas qu'ils étaient capables de violenter des personnes âgées (une personne hospitalisée), donc ils sont capables de tout.
Un peu plus tôt, début octobre, lors des Automnales à Massat, ils avaient abattus des arbres pour couper les cols autour du village et ils avaient coupé l'électricité de tout un canton, mettant en danger la vie d'un homme sous assistance respiratoire. Leur égoïsme les aveugle dangereusement.
Que cette remarque ne m'éloigne pas de mon propos qui était : derrière l'émotion, posons nous les bonnes question. A savoir : faut-il s'étonner qu'un ours mange des brebis (comportement naturel) quand on n'a même pas un patou pour l'éloigner ?
Est-ce normal de faire monter les enchères sur ce thème avec la complicité des violents qui composent l'ASPAP ?
Faut-il relayer sans analyser ?
"On mesurera un jour le degré d'une civilisation non à ce qu'elle aura pris à la nature, mais à ce qu'elle lui aura laissé ou rendu." R.Hainard
Salut Pap'ours
Pour le papier de Midi Libre, tu dois te rendre dans la rubrique actualités et choisir lundi. Cela dit, je suis allé voir aujourd'hui et il n'y a qu'un des papiers de la page : celui consacré aux éleveurs qui ont perdu des brebis. Or, le dossier est composé de quatre articles et de repères. Bref, le papier repris ne reflète pas l'ensemble.
Pour les dimensions, taille et poids de l'ours, ensuite, les infos ne m'ont pas été données par les anti-ours, mais pour une bonne partie par l'Adet.
Enfin, sache que je ne rejette pas la contradiction. Au contraire. C'est à la fois sain et salvateur. Pierre
Pour le papier de Midi Libre, tu dois te rendre dans la rubrique actualités et choisir lundi. Cela dit, je suis allé voir aujourd'hui et il n'y a qu'un des papiers de la page : celui consacré aux éleveurs qui ont perdu des brebis. Or, le dossier est composé de quatre articles et de repères. Bref, le papier repris ne reflète pas l'ensemble.
Pour les dimensions, taille et poids de l'ours, ensuite, les infos ne m'ont pas été données par les anti-ours, mais pour une bonne partie par l'Adet.
Enfin, sache que je ne rejette pas la contradiction. Au contraire. C'est à la fois sain et salvateur. Pierre
-
- Marcheur (euse)
- Messages : 21
- Inscription : 12 avr. 2006 15:44
Bonjour Pap'ours,
Je te suis complètement dans ton analyse qui démontre que le débat est plus passionné que scientifique.
Je crois que personne, à part qq éleveurs que je comprends, ne peut être contre la réintroduction de l’Ours dans nos Pyrénées.
Mais je crains que les causes de sa disparition soient multiples, et les réduire aux seuls chasseurs et éleveurs me parait réducteur.
Avant de le réintroduire, a t’on éradiqué ou au moins porté une solution à toutes les causes ayant empêchées son maintien, dont la première me semble être la pénétration de l’homme moderne dans son habitat.
Je pense aux ramasseurs de champignon, aux randonneurs, aux stations de skis, aux routes et à leur fréquentation croissante, aux coupes de bois, aux parapentistes, aux pêcheurs ou tout simplement à la horde de citadins (dont je suis) qui en famille déferle le WE sur les zones de moyennes altitudes.
Le Patou qui est la solution sur des pâtures peu fréquentées, est-il adapté pour garder un troupeau de 2500 brebis sur des zones accidentées et très touristiques comme la vallée du Riberot, vers Espingo ou Gavarni …etc ?
En essayant d’être le plus objectif possible, je pense que le succès d’une introduction ou réintroduction d’un animal quel qu’il soit, passe d’abord par l’aménagement de son espace vital et des conditions écologiques de son environnement. Sont elles garanties avec les ours Slovènes ?
Bien que je souhaite me tromper, c’est cette analyse qui me fait douter, dans les conditions actuelles, du succès à long terme de cette opération.
Je te suis complètement dans ton analyse qui démontre que le débat est plus passionné que scientifique.
Je crois que personne, à part qq éleveurs que je comprends, ne peut être contre la réintroduction de l’Ours dans nos Pyrénées.
Mais je crains que les causes de sa disparition soient multiples, et les réduire aux seuls chasseurs et éleveurs me parait réducteur.
Avant de le réintroduire, a t’on éradiqué ou au moins porté une solution à toutes les causes ayant empêchées son maintien, dont la première me semble être la pénétration de l’homme moderne dans son habitat.
Je pense aux ramasseurs de champignon, aux randonneurs, aux stations de skis, aux routes et à leur fréquentation croissante, aux coupes de bois, aux parapentistes, aux pêcheurs ou tout simplement à la horde de citadins (dont je suis) qui en famille déferle le WE sur les zones de moyennes altitudes.
Le Patou qui est la solution sur des pâtures peu fréquentées, est-il adapté pour garder un troupeau de 2500 brebis sur des zones accidentées et très touristiques comme la vallée du Riberot, vers Espingo ou Gavarni …etc ?
En essayant d’être le plus objectif possible, je pense que le succès d’une introduction ou réintroduction d’un animal quel qu’il soit, passe d’abord par l’aménagement de son espace vital et des conditions écologiques de son environnement. Sont elles garanties avec les ours Slovènes ?
Bien que je souhaite me tromper, c’est cette analyse qui me fait douter, dans les conditions actuelles, du succès à long terme de cette opération.
Validé !
Salut Baetisniger !
Merci pour ton message.
Il me semble quer la question pertinente que tu poses, et à laquelle de plus en plus de quidams comme toi et moi réfléchissent, les équipes chargées d'organiser ce lâcher depuis plusieurs années, se la sont posée.
Leurs conclusions sont simples : oui, les Pyrénées, sont biologiquement aptes à accueillir des ours, que ce soit sur le plan de la tranquillité, de la richesse en nourriture, des lieux de tannières... etc ...
Ils précisent aussi que le succés étonnant de la reproduction des 3 ours lâchés en 96 et 97 (ils ont une descendance actuelle évaluée à 12 à 14 ours eux inclus) tend à confirmer cette capacité d'accueil des Pyrénées pour l'ours. Chez des animaux, le succés de reproduction prouve une excellente adaptation, donc un milieu qui leur convient.
Pour plus de détail, je te renvoie à ce document :
http://www.ours.ecologie.gouv.fr/automn ... -tome1.pdf
Il y a un constat objectif (pages 36-37) un bilan (page 64) et les mesures à mettre en place secteur d'activité par secteur d'activité pour préserver l'habitat de l'ours (page 90).
Il n'a pas été fait par des technocrates coupés du terrain puisque l'essentiel des études présentées émanent de scientifiques crapahuteurs qui suivent les ours sur le terrain justement. Parfois depuis plus de 30 ans. Mais aussi, par d'autres qui ont moins la tête dans le guidon et qui posent les bonnes question de fond telle que la tienne.
Précisons que ce plan de renforcement a été validé deux fois (que je sache) par le CNPN (Conseil National de Protection de la Nature) qui regroupe les plus grandes sommités que compte notre pays en matière d'espaces naturels et qu'enfin, il a été validé par le spécialiste mondial de l'ours de l'UICN. Tu trouveras son rapport ici (à la page 72) :
http://www.ours.ecologie.gouv.fr/automn ... nnexes.pdf
J'ajouterai une chose : c'est aussi grâce à la présence de l'ours que l'on peut (et que l'on pourra davantage encore) préserver son habitat et pas uniquement l'inverse.
Les associations de protection de la nature en savent quelquechose, crois moi !
C'est le concept bien connu en biologie de la conservation d'"espèce parapluie".
Qui protège l'ours protège les Pyrénées dans leur ensemble.
Bonne lecture
Merci pour ton message.
Il me semble quer la question pertinente que tu poses, et à laquelle de plus en plus de quidams comme toi et moi réfléchissent, les équipes chargées d'organiser ce lâcher depuis plusieurs années, se la sont posée.
Leurs conclusions sont simples : oui, les Pyrénées, sont biologiquement aptes à accueillir des ours, que ce soit sur le plan de la tranquillité, de la richesse en nourriture, des lieux de tannières... etc ...
Ils précisent aussi que le succés étonnant de la reproduction des 3 ours lâchés en 96 et 97 (ils ont une descendance actuelle évaluée à 12 à 14 ours eux inclus) tend à confirmer cette capacité d'accueil des Pyrénées pour l'ours. Chez des animaux, le succés de reproduction prouve une excellente adaptation, donc un milieu qui leur convient.
Pour plus de détail, je te renvoie à ce document :
http://www.ours.ecologie.gouv.fr/automn ... -tome1.pdf
Il y a un constat objectif (pages 36-37) un bilan (page 64) et les mesures à mettre en place secteur d'activité par secteur d'activité pour préserver l'habitat de l'ours (page 90).
Il n'a pas été fait par des technocrates coupés du terrain puisque l'essentiel des études présentées émanent de scientifiques crapahuteurs qui suivent les ours sur le terrain justement. Parfois depuis plus de 30 ans. Mais aussi, par d'autres qui ont moins la tête dans le guidon et qui posent les bonnes question de fond telle que la tienne.
Précisons que ce plan de renforcement a été validé deux fois (que je sache) par le CNPN (Conseil National de Protection de la Nature) qui regroupe les plus grandes sommités que compte notre pays en matière d'espaces naturels et qu'enfin, il a été validé par le spécialiste mondial de l'ours de l'UICN. Tu trouveras son rapport ici (à la page 72) :
http://www.ours.ecologie.gouv.fr/automn ... nnexes.pdf
J'ajouterai une chose : c'est aussi grâce à la présence de l'ours que l'on peut (et que l'on pourra davantage encore) préserver son habitat et pas uniquement l'inverse.
Les associations de protection de la nature en savent quelquechose, crois moi !
C'est le concept bien connu en biologie de la conservation d'"espèce parapluie".
Qui protège l'ours protège les Pyrénées dans leur ensemble.
Bonne lecture

"On mesurera un jour le degré d'une civilisation non à ce qu'elle aura pris à la nature, mais à ce qu'elle lui aura laissé ou rendu." R.Hainard
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- Marcheur (euse)
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Re: Validé !
Merci Pap'ours pour cette réponse étaillée. Je souhaite que cela soit.
Je sais, je suis pessimiste sur le sujet et je suis désolé de le partagé avec vous, mais c'est mon éclairage.
Quant au concept qui veut qu'en protégeant un animal on protége un biotope, il a démontré ses limites face aux enjeux économiques et industriels. Il en est pour exemple les rivières classées "grands migrateurs" qui aprés re-introduction du saumon ne bénéficient d'aucune mesure écologique ou halieutique digne de nos ambitions et de ces animaux sauvages qui le mériteraient pourtant au même titre que l'ours.Pap'ours a écrit :J'ajouterai une chose : c'est aussi grâce à la présence de l'ours que l'on peut (et que l'on pourra davantage encore) préserver son habitat et pas uniquement l'inverse.
Les associations de protection de la nature en savent quelquechose, crois moi !
C'est le concept bien connu en biologie de la conservation d'"espèce parapluie".
Qui protège l'ours protège les Pyrénées dans leur ensemble.
Je sais, je suis pessimiste sur le sujet et je suis désolé de le partagé avec vous, mais c'est mon éclairage.
Oui, tu as raison. Je ne dis pas que c'est facile mais je dis que l'ours apporte plus de poids. Ce n'est pas négligeable.
On peut mettre les pouvoirs publics devant leurs incohérences, on peut dénoncer le caractère de pilleurs de certains entrepreneurs ...etc ...
Et, même si c'est malheureux pour les autres espèces, l'ours étant très populaire auprès de nos concitoyens, les élus peuvent hésiter davantage avant de détruire, l'Etat aussi.
Comme l'habitat de l'ours est aussi celui de tous les autres, c'est un gain pour toute la faune et la flore de miontagne.
Regarde ce qui se passe en ce moment en Espagne dans les Cantabriques : c'est la présence de l'ours (une centaine) qui est mise en avant pour lutter contre un énorme projet de station de ski.
Lien :
http://www.cgt.es/elmortero/sangloriono.htm
On peut mettre les pouvoirs publics devant leurs incohérences, on peut dénoncer le caractère de pilleurs de certains entrepreneurs ...etc ...
Et, même si c'est malheureux pour les autres espèces, l'ours étant très populaire auprès de nos concitoyens, les élus peuvent hésiter davantage avant de détruire, l'Etat aussi.
Comme l'habitat de l'ours est aussi celui de tous les autres, c'est un gain pour toute la faune et la flore de miontagne.
Regarde ce qui se passe en ce moment en Espagne dans les Cantabriques : c'est la présence de l'ours (une centaine) qui est mise en avant pour lutter contre un énorme projet de station de ski.
Lien :
http://www.cgt.es/elmortero/sangloriono.htm
"On mesurera un jour le degré d'une civilisation non à ce qu'elle aura pris à la nature, mais à ce qu'elle lui aura laissé ou rendu." R.Hainard
Bonjour à tous! Je viens de m'inscrire juste pour donner mon avis (ça me fais du bien...)
Je suis pour la réintroduction de l'ours.
Les Pyrénnés n'appartiennent pas aux Pyrénéens.
Pourquoi les ours devraient ils dégager?? Ah oui pour laisser la place à ceux qui veulent se balader peinard...
Les bergers??.... et comment ils faisait avant à l'époque ou les ours et les loups étaient là????? Ah mais c'est que c'était plus dur... Il y avait moins de rendement du coup ils gagnaient moins...
Et juste pour Info au gars du midi libre : en forêt de Fontainebleau nous avons les sangliers et autres cervidés qui tuent en moyenne 100 personnes par an sur les routes de France!
Non mais franchement vu de ma télé les gars qui font chier les ours ils ont vraiment l'air de gros egoïstes!...
Voilà! Ça fait du bien....
Je suis pour la réintroduction de l'ours.
Les Pyrénnés n'appartiennent pas aux Pyrénéens.
Pourquoi les ours devraient ils dégager?? Ah oui pour laisser la place à ceux qui veulent se balader peinard...
Les bergers??.... et comment ils faisait avant à l'époque ou les ours et les loups étaient là????? Ah mais c'est que c'était plus dur... Il y avait moins de rendement du coup ils gagnaient moins...
Et juste pour Info au gars du midi libre : en forêt de Fontainebleau nous avons les sangliers et autres cervidés qui tuent en moyenne 100 personnes par an sur les routes de France!
Non mais franchement vu de ma télé les gars qui font chier les ours ils ont vraiment l'air de gros egoïstes!...
Voilà! Ça fait du bien....
Désolé PLisKeN, mais tes arguments sont un peu erronés et pas vraiment constructifs.
Ce n'est pas parce que l'alcool au volant fait moins de morts que le tabac (ou inversement) qu'il ne faut pas lutter contre : même si les sangliers et les cerfs font des morts accidentels sur les routes, ça n'enlève rien au danger des ours (si danger il y a, mais la question n'est pas là dans la critique que j'émets). Au mieux on pourrait dans ce cas parler de priorité ou de "hiérarchisation" des risques encourus.
Quant aux Pyrénées qui n'appartiennent pas aux Pyrénéens, il me semble quand même qu'ils ont leur mot à dire car ce sont les premiers concernés tout de même. Les Pyrénées, telles qu'elles existent actuellement sont autant le fait de la nature que de l'homme (le nom même pyros "le feu" vient peut-être des défrichements pratiqués par ce moyen). Les estives et nombre de paysages ont également été façonnés par les générations qui s'y sont succédées.
Pour les bergers, bien sûr ils peuvent retourner un siècle en arrière, on pourrait également supprimer les routes, les trains, l'électricité, internet...
Les "accuser" de vouloir gagner plus est probablement un faux procès. Il s'agit avant tout de la sérénité dans le travail (c'est quand même plus difficile à supporter quand on sait qu'éventuellement son travail peut être anéanti, ça se comprend bien quand même !) et de la débauche d'énergie de temps ou de moyens que cela pourrait nécessiter. Les bergers ont eux-aussi le droit de vivre autant que les ours, ils appartiennent à la même "authenticité" que beaucoup voient ou recherchent dans les Pyrénées, sans pour autant absolument les "folkloriser" à outrance. C'est un peu trop facile de définir un camp des "méchants" et un autre des "gentils".
Personnellement je suis plutôt favorable à la "préservation" de l'ours (car il s'agit bien de cela) pour tout ce que cela représente. Mais il ne faut pas qu'il y ait des "dindons de la farce" dans cette histoire. Ce qu'il faut rechercher c'est le compromis acceptable et durable. On est peut-être en bonne voie, il semble que le politique a une grande part à jouer dans tout cela (c'est avant tout d'aménagement du territoire qu'il s'agit).
Ce n'est pas parce que l'alcool au volant fait moins de morts que le tabac (ou inversement) qu'il ne faut pas lutter contre : même si les sangliers et les cerfs font des morts accidentels sur les routes, ça n'enlève rien au danger des ours (si danger il y a, mais la question n'est pas là dans la critique que j'émets). Au mieux on pourrait dans ce cas parler de priorité ou de "hiérarchisation" des risques encourus.
Quant aux Pyrénées qui n'appartiennent pas aux Pyrénéens, il me semble quand même qu'ils ont leur mot à dire car ce sont les premiers concernés tout de même. Les Pyrénées, telles qu'elles existent actuellement sont autant le fait de la nature que de l'homme (le nom même pyros "le feu" vient peut-être des défrichements pratiqués par ce moyen). Les estives et nombre de paysages ont également été façonnés par les générations qui s'y sont succédées.
Pour les bergers, bien sûr ils peuvent retourner un siècle en arrière, on pourrait également supprimer les routes, les trains, l'électricité, internet...
Les "accuser" de vouloir gagner plus est probablement un faux procès. Il s'agit avant tout de la sérénité dans le travail (c'est quand même plus difficile à supporter quand on sait qu'éventuellement son travail peut être anéanti, ça se comprend bien quand même !) et de la débauche d'énergie de temps ou de moyens que cela pourrait nécessiter. Les bergers ont eux-aussi le droit de vivre autant que les ours, ils appartiennent à la même "authenticité" que beaucoup voient ou recherchent dans les Pyrénées, sans pour autant absolument les "folkloriser" à outrance. C'est un peu trop facile de définir un camp des "méchants" et un autre des "gentils".
Personnellement je suis plutôt favorable à la "préservation" de l'ours (car il s'agit bien de cela) pour tout ce que cela représente. Mais il ne faut pas qu'il y ait des "dindons de la farce" dans cette histoire. Ce qu'il faut rechercher c'est le compromis acceptable et durable. On est peut-être en bonne voie, il semble que le politique a une grande part à jouer dans tout cela (c'est avant tout d'aménagement du territoire qu'il s'agit).
Chacha
Non c'est moi qui suis désolé CHACHA... il semble que je ne me sois pas bien fait comprendre.
Evidement pour l'alcool et le tabac , évidement aussi que les ours peuvent être dangereux. Je répondais juste à une étrange proposition faite précedement... et d'ailleurs je ne vois personne lutter contre les sangliers?...donc ton argument est erroné
Pour ce qui est des Pyrénées, je voulais juste un peu titiller, mais surtout dire que l'ours ou n'importe quelle autre espèce à le droit de vivre dans son habitat. Avait il demandé leur avis aux ours quand l'homme à pointer son gros nez?....
Et pour ce qui est des bergers. Je vois que tu utilises l'exagération pour tenter d'invalider mon argument en extrapolant ce que j'ai voulu dire. Je vais tout de suite aller plus loin en te répondant que non je ne veux pas retourner à l'age de pierre..... Mais je ne suis pas sûr que se noble métier ai profité des nouvelles technologies et par conséquent ce retour en arrière ne remettra pas en cause le développement de l'humanité...ouf!
Evidement pour l'alcool et le tabac , évidement aussi que les ours peuvent être dangereux. Je répondais juste à une étrange proposition faite précedement... et d'ailleurs je ne vois personne lutter contre les sangliers?...donc ton argument est erroné
Pour ce qui est des Pyrénées, je voulais juste un peu titiller, mais surtout dire que l'ours ou n'importe quelle autre espèce à le droit de vivre dans son habitat. Avait il demandé leur avis aux ours quand l'homme à pointer son gros nez?....
Et pour ce qui est des bergers. Je vois que tu utilises l'exagération pour tenter d'invalider mon argument en extrapolant ce que j'ai voulu dire. Je vais tout de suite aller plus loin en te répondant que non je ne veux pas retourner à l'age de pierre..... Mais je ne suis pas sûr que se noble métier ai profité des nouvelles technologies et par conséquent ce retour en arrière ne remettra pas en cause le développement de l'humanité...ouf!
Re,
En ce qui concerne les sangliers, si, si, on organise des battues justement, mais c'est plutôt pour les dégâts qu'ils occasionnent dans les champs que pour les accidents.
Bien sûr j'ai utilisé quelques exagérations : les bergers ont tout simplement suivi (et beaucoup moins que d'autres d'ailleurs) l'évolution "normale" (au sens "ordinaire") de la société. Ceux qui restent sur place bénéficient quand même d'un peu plus de confort qu'avant, même si ce n'est pas toujours le grand luxe. Mais ils sont surtout moins nombreux et du coup ils se considèrent un peu eux-aussi comme une espèce en voie de disparition si rien n'est fait pour eux... Il y a aussi surtout le fait que les troupeaux sont de moins en moins gardés, car ce n'est plus tout à fait rentable dans bien des cas. C'est la loi du marché, pas la volonté expresse des bergers. Ils travaillent pour avoir un revenu suffisant pour vivre, tout simplement. De ce point de vue, les revendications des opposants à l'ours tiennent plus des revendications sur les conditions de travail qu'autre chose. Qu'on soit d'accord ou pas, il faut l'entendre (et je ne suis pas un syndicaliste forcené ni même un militant du monde des travailleurs, mais j'encadre du personnel je dois donc y être attentif). Les propositions de dédommagements ou d'aides au financement faites aux bergers par les gouvernements successifs vont clairement dans ce sens.
Nous vivons dans une société de plus en plus technologique et tournée vers le confort (qu'il s'agisse de la sphère privée, publique ou professionnelle). Il me semble simplement difficile d'opérer un "retour en arrière" de ce point de vue, surtout si celui-ci affecte plus certaines professions que d'autres. Ce n'est pas parce qu'avant on "faisait" même si c'était difficile qu'il faut à nouveau "faire" comme avant. C'est le progrès, c'est comme ça (sans la moindre connotation morale de ma part, il y a le plus souvent du bon et du mauvais dans les évolutions).
Quant aux ours à qui nous n'avons rien demandé pour mettre les pieds sur leur territoire, je ne pense pas que le problème se pose dans ces termes-là. Chaque espèce a sa propre notion de territoire ou d'exploitation du territoire (n'oublions pas qu'il y a des migrateurs parmi les être vivants, ont-ils moins de droits que les autres parce qu'ils viennent toujours chez quelqu'un qui est déjà là avant eux ?)
Il s'agit plus d'une question de partage du territoire (et donc encore une fois d'aménagement du territoire) sachant que de toute façon la notion de droit est exclusivement humaine et que l'homme aura forcément le dernier mot eu égard à sa supériorité technique qui fait de lui, pour le moment, le maître incontesté des lieux. C'est manifestement l'homme qui décide en dernier ressort. A lui de faire les bons choix.
Bref, je voulais surtout réagir à des propos peut-être un peu trop vifs parce que passionnés probablement (traiter les gens d'égoïstes ou bien suggérer qu'ils veulent avant tout gagner plus d'argent), car cela contribue à jeter de l'huile sur le feu alors même que le débat doit être le plus calme, serein et constructif possible.
De ce point de vue, les faits répréhensibles doivent être réprimés (je pense aux événements d'Arbas notamment, ou bien à "l'assassinat de Cannelle" ) mais de grâce ne sombrons pas dans les mêmes travers, sinon ce sera l'escalade. Il faut se montrer plus intelligents que ceux qui manifestement ne veulent pas le paraître (quel que soit le "camp"). Ce qui compte avant tout ce sont les arguments et les propositions qui sont faites et qui semblent réalisables et acceptables. Je ne suis pas sûr que stigmatiser le camp adverse soit le plus utile, même si je reconnais que ça peut faire du bien parfois de se lâcher un peu (c'était l'objet de ce mail n'est-ce pas ?)
D'ailleurs, je l'avoue, j'ai un peu exagéré moi-même dans ma réaction :roll: mais je pense que celle-ci est restée courtoise, comme la plupart des messages de ce forum, et je m'en félicite.
Bref notre petit débat n'a rien de bien grave... Et je fais amende honorable.
Et bonne chance aux ours "slovènes" qui arrivent
En ce qui concerne les sangliers, si, si, on organise des battues justement, mais c'est plutôt pour les dégâts qu'ils occasionnent dans les champs que pour les accidents.
Bien sûr j'ai utilisé quelques exagérations : les bergers ont tout simplement suivi (et beaucoup moins que d'autres d'ailleurs) l'évolution "normale" (au sens "ordinaire") de la société. Ceux qui restent sur place bénéficient quand même d'un peu plus de confort qu'avant, même si ce n'est pas toujours le grand luxe. Mais ils sont surtout moins nombreux et du coup ils se considèrent un peu eux-aussi comme une espèce en voie de disparition si rien n'est fait pour eux... Il y a aussi surtout le fait que les troupeaux sont de moins en moins gardés, car ce n'est plus tout à fait rentable dans bien des cas. C'est la loi du marché, pas la volonté expresse des bergers. Ils travaillent pour avoir un revenu suffisant pour vivre, tout simplement. De ce point de vue, les revendications des opposants à l'ours tiennent plus des revendications sur les conditions de travail qu'autre chose. Qu'on soit d'accord ou pas, il faut l'entendre (et je ne suis pas un syndicaliste forcené ni même un militant du monde des travailleurs, mais j'encadre du personnel je dois donc y être attentif). Les propositions de dédommagements ou d'aides au financement faites aux bergers par les gouvernements successifs vont clairement dans ce sens.
Nous vivons dans une société de plus en plus technologique et tournée vers le confort (qu'il s'agisse de la sphère privée, publique ou professionnelle). Il me semble simplement difficile d'opérer un "retour en arrière" de ce point de vue, surtout si celui-ci affecte plus certaines professions que d'autres. Ce n'est pas parce qu'avant on "faisait" même si c'était difficile qu'il faut à nouveau "faire" comme avant. C'est le progrès, c'est comme ça (sans la moindre connotation morale de ma part, il y a le plus souvent du bon et du mauvais dans les évolutions).
Quant aux ours à qui nous n'avons rien demandé pour mettre les pieds sur leur territoire, je ne pense pas que le problème se pose dans ces termes-là. Chaque espèce a sa propre notion de territoire ou d'exploitation du territoire (n'oublions pas qu'il y a des migrateurs parmi les être vivants, ont-ils moins de droits que les autres parce qu'ils viennent toujours chez quelqu'un qui est déjà là avant eux ?)
Il s'agit plus d'une question de partage du territoire (et donc encore une fois d'aménagement du territoire) sachant que de toute façon la notion de droit est exclusivement humaine et que l'homme aura forcément le dernier mot eu égard à sa supériorité technique qui fait de lui, pour le moment, le maître incontesté des lieux. C'est manifestement l'homme qui décide en dernier ressort. A lui de faire les bons choix.
Bref, je voulais surtout réagir à des propos peut-être un peu trop vifs parce que passionnés probablement (traiter les gens d'égoïstes ou bien suggérer qu'ils veulent avant tout gagner plus d'argent), car cela contribue à jeter de l'huile sur le feu alors même que le débat doit être le plus calme, serein et constructif possible.
De ce point de vue, les faits répréhensibles doivent être réprimés (je pense aux événements d'Arbas notamment, ou bien à "l'assassinat de Cannelle" ) mais de grâce ne sombrons pas dans les mêmes travers, sinon ce sera l'escalade. Il faut se montrer plus intelligents que ceux qui manifestement ne veulent pas le paraître (quel que soit le "camp"). Ce qui compte avant tout ce sont les arguments et les propositions qui sont faites et qui semblent réalisables et acceptables. Je ne suis pas sûr que stigmatiser le camp adverse soit le plus utile, même si je reconnais que ça peut faire du bien parfois de se lâcher un peu (c'était l'objet de ce mail n'est-ce pas ?)
D'ailleurs, je l'avoue, j'ai un peu exagéré moi-même dans ma réaction :roll: mais je pense que celle-ci est restée courtoise, comme la plupart des messages de ce forum, et je m'en félicite.
Bref notre petit débat n'a rien de bien grave... Et je fais amende honorable.

Et bonne chance aux ours "slovènes" qui arrivent
Chacha
chacha a écrit : Quant aux ours à qui nous n'avons rien demandé pour mettre les pieds sur leur territoire, je ne pense pas que le problème se pose dans ces termes-là. Chaque espèce a sa propre notion de territoire ou d'exploitation du territoire (n'oublions pas qu'il y a des migrateurs parmi les être vivants, ont-ils moins de droits que les autres parce qu'ils viennent toujours chez quelqu'un qui est déjà là avant eux ?)

Quant aux Indiens d'Amérique à qui nous n'avons rien demandé pour mettre les pieds sur leur territoire, je ne pense pas que le problème se pose dans ces termes-là. Chaque espèce a sa propre notion de territoire ou d'exploitation du territoire (n'oublions pas qu'il y a des migrateurs parmi les être vivants, ont-ils moins de droits que les autres parce qu'ils viennent toujours chez quelqu'un qui est déjà là avant eux ?)

Géronimo
[url=http://marcher.canalblog.com/]Marcher tant qu'on est vivant...[/url]
Autres remarques du même genre :
Les indiens en question sont probablement venus d'Asie en migrant au moment des glaciations même si cette thèse en controversée...
Et tant pis pour les rousseauistes de tout poil qui croient que les populations amérindiennes ne se sont pas quant à elles affrontées également entre elles parfois...
Pour autant ce qu'ont fait certains européens en Amérique n'est pas acceptable. On est bien d'accord.
Et puis ça voudrait dire quoi tout ça ? Si on pousse dans les mêmes amalgames : tous les africains hors d'Europe par exemple ? Je sais c'est un amalgame qui n'a rien à voir avec les propos sur les indiens, mais c'est le même genre de dérive dans le principe, quand on veut faire dire aux gens tout et n'importe quoi...
Les indiens en question sont probablement venus d'Asie en migrant au moment des glaciations même si cette thèse en controversée...
Et tant pis pour les rousseauistes de tout poil qui croient que les populations amérindiennes ne se sont pas quant à elles affrontées également entre elles parfois...
Pour autant ce qu'ont fait certains européens en Amérique n'est pas acceptable. On est bien d'accord.
Et puis ça voudrait dire quoi tout ça ? Si on pousse dans les mêmes amalgames : tous les africains hors d'Europe par exemple ? Je sais c'est un amalgame qui n'a rien à voir avec les propos sur les indiens, mais c'est le même genre de dérive dans le principe, quand on veut faire dire aux gens tout et n'importe quoi...
Chacha
Le sujet (l’ours) fait recette, preuve de son actualité, et débouche parfois, au détour d’une phrase, sur des sujets parallèles.
Quand à savoir si l'homme est naturellement bon, et si c'est la société qui l'a corrompu ... je laisse cette interrogation aux rêveries d'un promeneur solitaire (un randonneur en quelque sorte
).
Nous tournons autour de la gestion des espaces, et de leur partage, plus ou moins délicat, entre ethnies ou espèces en concurrence.
Je rejoins parfaitement ce que dit chacha, et la notion d’aménagement du territoire qu’il évoque. Je crois qu’il ne faut pas jeter aux orties, une superbe idée. Une idée que le problème de l’ours met en lumière, une idée que tout démocrate authentique se doit de préserver : celle de la démocratie locale, et de la décentralisation territoriale. Démocratie, une notion fantastique, aux contours parfois un peu flous, une idée, mais aussi une réalité, à laquelle nombre de populations de par le monde (posez la questions aux népalais …) aimeraient goûter.
Une belle notion, (la décentralisation territoriale), qui a façonnée notre histoire institutionnelle récente, et qui permet notamment, de rapprocher le processus décisionnaire des citoyens, pour les affaires les concernant (réintroduction de telle espèce notamment).
En un mot, la reconnaissance d’une démocratie de proximité, que les tenants d’un jacobinisme pur et dur, ont semble t-il, (introduction d’une espèce), parfois, du mal à tolérer.
L’introduction (ou réintroduction) d’une espèce, animale ou végétale, dans un biotope déterminé, quelques soient les cotés positifs qui peuvent être induits (économiques, environnementaux …), peut poser des problèmes (cf caulerpa taxifolia), des problèmes auxquels les populations concernées me paraissent devoir être associées pour leur résolution.
Pour connaître plusieurs personnes vivant, depuis des générations du pastoralisme, je n’ai pas le sentiment, que malgré la quantité de travail abattue, et dans quelles conditions de travail (…), qu’elles jouissent d’une fortune considérable. Nous connaissons sans doute tous, autour de nous, des personnes pouvant jouir de rentes de situation, qui ne s’impliquent pas forcément autant que ces bergers dans leur besogne quotidienne, et autres professionnels du pastoralisme montagnard.
Dans ma position de randonneur citadin, et pas indifférent au problème de l’ours, dont la présence participe à une authenticité que j’apprécie, je pourrais céder à la mode ambiante, celle de l’écologiquement correct. Une mode qui, dans certains débats, consiste à tenir des propos faussement tolérants, aux accents moralisateurs. Un discours qui masquent, parfois, sous un vernis assez léger, une incompréhension, voire un mépris réels pour des populations, qui par choix, et goût d’une certaine authenticité (ben oui, ça existe encore au pays d’astérix), ou parce qu’elles n’ont pas d’autres issues, ont décidé de rester dans le pays de leurs racines, et de le faire vivre, avec leurs savoirs faire.
Au terme d’un long mouvement d’exode rural, nombre de villages et hameaux montagnards, se sont dépeuplés depuis longtemps, progressivement réappropriés, parfois de manière saisonnière, par de nouvelles populations. Des populations qui n’ont pas forcément les mêmes préoccupations et les mêmes valeurs que les autochtones.
La France a, semble-t-il, vocation à devenir, au moins dans ses régions rustiques et ensoleillées, une vaste zone de villégiatures, en particulier, pour la génération baby boom, issue parfois du nord de l’Europe (mais pas seulement). Il est à parier, que le mouvement s’amplifiant, le nombre d’irréductibles montagnards s’opposant avec les moyens dont ils disposent (parfois contestables et répréhensibles) à cette lente évolution, ces mouvements de rébellion seront peut-être plus violents, parce que désespérés. Ils seront également peut-être marginalisés, dans un territoire national remodelé par les flux migratoires et les nouveaux modes de vie urbains.
Les hauteurs pyrénéennes (pour ne citer qu’elles), seront peut-être devenues, un jour ou l’autre, sous le poids combiné de divers lobbies, et de cette lente évolution, autant de zones retournées à l’état sauvage, vaste zones de réserves intégrales, où rhododendrons et autres plantes endémiques, auront réinvestis leur espace naturel. Vastes territoires dans lesquels la présence de l’homme, fût-il un berger ou randonneur, sera très réglementée, sinon prohibée.
Ce jour là, que certaines espèrent, sans forcément l'avouer, l’ours, dont le nombre aura cru par les plans de réintroductions successifs, sera libre de jouir de sa liberté retrouvée et pourra se reproduire aisément.
Mais ce jour là, il faudra peut-être songer à réintroduire, au moins pour la carte postale, une espèce locale, rustique s’il en fût, et dont certains dans leur enfance, auront découvert la présence, et conservé un vague souvenir, l’espace de leur vacances : l’homo sapiens de montagne. Celui qui en des temps pas si lointains, passait de longs mois dans l’alpage, dormant dans des constructions au confort précaire (orris du vicdessos et autre capitelle …) pour garder les troupeaux et faire du fromage, en remplissant un rôle apprécié de tous : « jardinier du paysage ».
Pour éviter un épilogue aussi funeste, pour la biodiversité de notre espèce, qui n’intéresserait plus que les anthropologues, ne faut-il pas éviter les discours ex cathedra, excommunicatoires au nom d’une certaine idée de la modernité, en laissant une porte ouverte à un dialogue franc et constructif, attentif aux réalités (évolutives) du terrain et respectueux des populations concernées ?
Quand à savoir si l'homme est naturellement bon, et si c'est la société qui l'a corrompu ... je laisse cette interrogation aux rêveries d'un promeneur solitaire (un randonneur en quelque sorte

Nous tournons autour de la gestion des espaces, et de leur partage, plus ou moins délicat, entre ethnies ou espèces en concurrence.
Je rejoins parfaitement ce que dit chacha, et la notion d’aménagement du territoire qu’il évoque. Je crois qu’il ne faut pas jeter aux orties, une superbe idée. Une idée que le problème de l’ours met en lumière, une idée que tout démocrate authentique se doit de préserver : celle de la démocratie locale, et de la décentralisation territoriale. Démocratie, une notion fantastique, aux contours parfois un peu flous, une idée, mais aussi une réalité, à laquelle nombre de populations de par le monde (posez la questions aux népalais …) aimeraient goûter.
Une belle notion, (la décentralisation territoriale), qui a façonnée notre histoire institutionnelle récente, et qui permet notamment, de rapprocher le processus décisionnaire des citoyens, pour les affaires les concernant (réintroduction de telle espèce notamment).
En un mot, la reconnaissance d’une démocratie de proximité, que les tenants d’un jacobinisme pur et dur, ont semble t-il, (introduction d’une espèce), parfois, du mal à tolérer.
L’introduction (ou réintroduction) d’une espèce, animale ou végétale, dans un biotope déterminé, quelques soient les cotés positifs qui peuvent être induits (économiques, environnementaux …), peut poser des problèmes (cf caulerpa taxifolia), des problèmes auxquels les populations concernées me paraissent devoir être associées pour leur résolution.
Pour connaître plusieurs personnes vivant, depuis des générations du pastoralisme, je n’ai pas le sentiment, que malgré la quantité de travail abattue, et dans quelles conditions de travail (…), qu’elles jouissent d’une fortune considérable. Nous connaissons sans doute tous, autour de nous, des personnes pouvant jouir de rentes de situation, qui ne s’impliquent pas forcément autant que ces bergers dans leur besogne quotidienne, et autres professionnels du pastoralisme montagnard.
Dans ma position de randonneur citadin, et pas indifférent au problème de l’ours, dont la présence participe à une authenticité que j’apprécie, je pourrais céder à la mode ambiante, celle de l’écologiquement correct. Une mode qui, dans certains débats, consiste à tenir des propos faussement tolérants, aux accents moralisateurs. Un discours qui masquent, parfois, sous un vernis assez léger, une incompréhension, voire un mépris réels pour des populations, qui par choix, et goût d’une certaine authenticité (ben oui, ça existe encore au pays d’astérix), ou parce qu’elles n’ont pas d’autres issues, ont décidé de rester dans le pays de leurs racines, et de le faire vivre, avec leurs savoirs faire.
Au terme d’un long mouvement d’exode rural, nombre de villages et hameaux montagnards, se sont dépeuplés depuis longtemps, progressivement réappropriés, parfois de manière saisonnière, par de nouvelles populations. Des populations qui n’ont pas forcément les mêmes préoccupations et les mêmes valeurs que les autochtones.
La France a, semble-t-il, vocation à devenir, au moins dans ses régions rustiques et ensoleillées, une vaste zone de villégiatures, en particulier, pour la génération baby boom, issue parfois du nord de l’Europe (mais pas seulement). Il est à parier, que le mouvement s’amplifiant, le nombre d’irréductibles montagnards s’opposant avec les moyens dont ils disposent (parfois contestables et répréhensibles) à cette lente évolution, ces mouvements de rébellion seront peut-être plus violents, parce que désespérés. Ils seront également peut-être marginalisés, dans un territoire national remodelé par les flux migratoires et les nouveaux modes de vie urbains.
Les hauteurs pyrénéennes (pour ne citer qu’elles), seront peut-être devenues, un jour ou l’autre, sous le poids combiné de divers lobbies, et de cette lente évolution, autant de zones retournées à l’état sauvage, vaste zones de réserves intégrales, où rhododendrons et autres plantes endémiques, auront réinvestis leur espace naturel. Vastes territoires dans lesquels la présence de l’homme, fût-il un berger ou randonneur, sera très réglementée, sinon prohibée.
Ce jour là, que certaines espèrent, sans forcément l'avouer, l’ours, dont le nombre aura cru par les plans de réintroductions successifs, sera libre de jouir de sa liberté retrouvée et pourra se reproduire aisément.
Mais ce jour là, il faudra peut-être songer à réintroduire, au moins pour la carte postale, une espèce locale, rustique s’il en fût, et dont certains dans leur enfance, auront découvert la présence, et conservé un vague souvenir, l’espace de leur vacances : l’homo sapiens de montagne. Celui qui en des temps pas si lointains, passait de longs mois dans l’alpage, dormant dans des constructions au confort précaire (orris du vicdessos et autre capitelle …) pour garder les troupeaux et faire du fromage, en remplissant un rôle apprécié de tous : « jardinier du paysage ».
Pour éviter un épilogue aussi funeste, pour la biodiversité de notre espèce, qui n’intéresserait plus que les anthropologues, ne faut-il pas éviter les discours ex cathedra, excommunicatoires au nom d’une certaine idée de la modernité, en laissant une porte ouverte à un dialogue franc et constructif, attentif aux réalités (évolutives) du terrain et respectueux des populations concernées ?