Salut à tous!
Jour 19: Fos - Bagnères de Luchon
Distance: 28,61 km
D+: 1879 m
D-: 1802 m
Comme je le disais, cette étape est rude! L'objectif était de rejoindre Bagnères de Luchon. Et malheureusement, entre ces 2 points, il n'y a pas de refuge.. Donc pas de coca frais!

Le plan était simple: on monte 1800m jusqu'au pic de Bacanère, puis à peu près la même chose à redescendre jusqu'à Bagnères! Sauf que si jusqu'à présent, nous avions réussi à ne pas avoir besoin d'enfiler les ponchos, cette fois-ci il était fort probable qu'on y soit contraint!
Vu qu'on s'est couché trop tard à cause d'évènements ridicules avec les autochtones, nous nous sommes levés un peu plus tard que ce que je prévoyais à la base. On a commencé par traverser le village. Puis on est entré dans les bois. Je suivais bêtement le sentier. Heureusement que les filles étaient attentives, elles ont remarqué que le sentier bifurquait. Sinon moi je partais jusqu'à St Béat!

La première montée qui rejoint la piste forestière est horriblement longue! Le sentier est propre mais il fait que monter en épingle, si bien que ça finit par donner une impression de faire du surplace... On a fini par atteindre la piste. Si vous cherchez un chouette bosquet à fraises, cette piste est parfaite! Je pense qu'on a bien passé 30-45min à manger des fraises des bois!

Après cette petite pause imprévu, on a continué notre chemin. Le sentier du GR10 par la suite était particulièrement crade. Les buissons n'avaient pas été taillé, nous obligeant à nous frayer un chemin dans la végétation. On a finalement atteint la cabane d'Artigue où on a pris une vrai pause.
Le torrent de Palarquère.
Comme nous étions dans le brouillard, nous avons pas trop traîné. On a ensuite continué notre longue ascension. Avant les cabanes des Courraux, on s'est rapidement ravitaillé en haut dans le torrent de Palarquère. Après ça, on a fini par sortir des bois. Une petite ouverture dans les nuages nous a donnés un maigre espoir de ne pas faire la totalité de l'étape dans les nuages. En arrivant dans les 200 derniers mètres avant le col d'Esclot d'Aou, on a aperçu Jérôme et Gersendre qui était quasiment arrivé au col. On a essayé d'accélérer le rythme pour les rattraper. Après déjà 1600m de monter quasiment, j'étais étonnement en forme! On a fini par atteindre le col. On les a retrouvés entrain de casser la croûte avec une autre personne. Après une petite discussion sympathique avec eux, nous avons continué notre chemin en direction du pic de Bacanère. Je voulais vraiment revoir la vue depuis ce sommet que j'avais beaucoup apprécié lors de ma première traversée. Mais malheureusement, la seule chose qu'on pouvait voir, c'était du brouillard...
Si je trouvais que j'étais en forme, c'était le cas aussi pour les filles! Ma cousine m'a un peu reproché le fait de les avoir inquiétés la veille en leur disant que l'étape d'aujourd'hui n'allait pas être simple. Cela a donné lieu à une première tension entre nous. Je lui ai expliqué que je préférais que la journée soit plus simple qu'annoncée à la base, plutôt que l'inverse. On a rapidement atteint le sommet. Je leurs ai désignés en rigolant les sommets visible au loin, complètement au pif à travers le brouillard!
Les cabanes de Courraux ( 1581m).
Vue depuis le pic de Bacanère ( 2193m).
On a continué notre route. La météo ne s'améliorait vraiment pas! Puis après le col des Taons de Bacanère, je me suis soudainement arrêté! J'ai eu comme un présentiment.. Je me suis retourné vers les filles et je leurs ai dit que si elles voulaient grignoter un peu et faire pipi, il fallait le faire tout de suite parce que là clairement, on allait se prendre une saucée! On a tout juste eu le temps de faire ce qu'on avait à faire et d'attraper les ponchos avant que les premières grosses goûtes ne tombent! On s'est pris un violent orage, avec un peu de grêle mêlée au rideau de pluie qui nous tombait dessus. Le sentier s'est littéralement transformé en torrent! Cela a duré une vingtaine de minutes, ça s'est finalement calmé lorsqu'on a atteint la cabane de Saunères. Malgré les nuages, nous avons eu la chance de pouvoir admirer la vallée de Bagnères de Luchon. Par contre, il nous restait encore pas mal de chemin! On a continué jusqu'à Artigue, puis on s'est finalement arrêté à proximité des ruines de Houssets pour prendre notre pause casse-croûte.
Des ruines au niveau du col des Taons de Bacanère ( 1975m). J'ai essayé de chercher des infos dessus mais je n'ai rien trouvé. On dirait des socles pour un téléphérique.
La cabane de Saunères ( 1675m).
Le village de Cier de Luchon ( 600m).
Bagnères de Luchon ( 625m).
Mes 2 acolytes...
Pendant la pause, j'ai évoqué avec les filles qu'après 19 jours de marche, j'avais besoin de prendre un jour de pause! Cela va donner lieu à la 2ème tension de la journée. Mon idée de jour de repos n'était pourtant pas dénué de sens. J'avais regardé la météo, elle était très mauvaise les 2 prochains jours. Cela nous permettait de rester au sec durant le premier jour de mauvais temps. Ensuite, les filles arrêtaient pas de parler de restos et de spa. Comme il y avait tout ça à Bagnères, je m'étais dit que c'était une bonne idée. Seulement, ma cousine ne partageait pas du tout ce point de vue. Elle ne voyait cela que comme une perte de temps, elle considérait qu'il valait mieux continuer tant qu'on est chaud. L'arrivé de Jérôme et sa fille a mis un terme à la conversation. Il nous ont dits qu'ils allaient finir la journée dans un camping, puis qu'ils reprendraient le lendemain.
On a ensuite entamé les derniers kilomètres avant Bagnères. Je suis resté un peu silencieux et en arrière. Puis en voulant éviter que des orties me piquent le bras, je me suis pris une gamelle monumentale! Heureusement, plus de peur que de mal. On a fini par arriver à Bagnères et accompli au passage la moitié de notre traversée!
À partir de là, je vais prendre la plus mauvaise décision de la traversée... J'ai décidé d'aller au camping de Pradelongue. C'est un camping que je connais très bien, bien ombragé, avec une piscine et surtout avec un Intermarché juste à côté. Sauf que ce dernier a changé de propriétaires... Et les nouveaux proprios ne font pas de tarif pour les randonneurs! Lorsqu'à la réception, on nous a demandés combien de temps on restait, cela a ravivé un petit peu les tensions. Lisa a fini par concéder un jour de repos. On a donc répondu qu'on restait 2 nuits. On s'attendait au tarif habituelle, soit 20-30 euros par nuit pour 3... 117 euros! Je n'ai pas osé me retourner en direction des filles. Le prix a jeté un de ces froids dans la pièce! On n'avait pas le courage de reprendre nos sacs et de partir au centre-ville pour aller dans un autre camping... On a payé ce prix exorbitant et on est allé s'installer.
Plus tard dans la soirée, Benjamin, un ami à Lisa, nous a rejoints. Il nous a ramenés quelques pâtisseries qui ont eu l'avantage de ramener un peu de bon humeur parmi le groupe.
Jour 20: Camping - Restaurant - Spa - Camping
Distance: Négligeable
D+: Négligeable
D-: Suspense... Négligeable
Déjà: grasse matinée! Mais une vrai cette fois!

Ensuite petit déjeuner tranquille! On est allé se ravitailler à l'Inter, j'en ai profité pour m'acheter un maillot de bain pour aller au spa dans l'après-midi. Puis on est allé au restaurant. Il faut croire qu'on était en manque de viandes et de patates ( y compris Benjamin!) parce qu'on a tous commandés une entrecôte.

On est ensuite allé passer 2h au spa. Depuis les piscines, on regardait les coureurs du trail de l'Aneto finir leurs courses.
Au final, je pense que cette journée nous a fait du bien! Dans tous les cas, ça a été une journée très sympa! Les tensions de la veille se sont largement faites oubliées! Seul petit bémol, le camping faisait le soir poulet rôti avec des patates! Le gérant nous avait vendu ça comme une vrai merveille! C'était DEGUEULASSE! Je n'aime pas gâcher mais là, ça a fini à la poubelle... Clairement, je ne remettrai plus les pieds dans ce camping...
Pour la suite de la traversée, il était nécessaire qu'on prenne une décision! À partir du refuge d'Espingo, j'avais un choix à proposer aux filles: soit on continuait sur le GR10, soit on passait par le lac du Portillon et le col des Gourgs Glacés. Evidement, je voulais passer par cette 2ème solution, c'était pour ça qu'on se trimballait les crampons depuis le début... Je ne voulais surtout pas refaire la portion de Loudenvielle que je ne trouve pas du tout intéressante! De plus, la météo pour le jour où on fera cette étape était parfaite! J'ai laissé le choix à Lili. Dans ma tête c'était: "Je t'en supplie! Le Portillon!"... Elle a choisi Loudenvielle... J'ai essayé de cacher au mieux ma déception lorsque j'ai confié mes crampons à Benjamin. Ces derniers devenaient inutiles, on les avait portés depuis Collioure pour rien!
Et pour finir, les filles m'ont fait remarquer une petite chose. Jérôme et Gersendre avaient pris 1 jour d'avance sur nous. J'ai rassuré les filles en leurs disant: "Ne vous inquiétez pas, je n'ai pas dit mon dernier mot! Nous passerons la ligne d'arrivée à Hendaye en premier!". Retenez ça parce que ça aura son importance!
Jour 21: Bagnères de Luchon - Refuge d'Espingo.
Distance: 21,61 km
D+: 2192 m
D-: 853 m
C'est parti pour la 2ème partie de la traversée. L'objectif du jour était les granges d'Astau. Mais cependant, il y avait un petit soucis.. La météo n'était pas bonne, il fallait s'attendre à rester dans les nuages toute la journée. L'éclaircie n'était prévu que dans la soirée. Après ça, ça ne sera que du beau temps pendant plusieurs jours.
On est parti à 4h30. Benjamin est parti en même temps que nous, mais lui c'était pour aller travailler!

On a d'abord traversé Bagnères de Luchon, puis on s'est attaqué à l'ascension de SuperBagnères. J'avais souvenir de cette montée très fastidieuse. Cette dernière allait être plus longue encore que la dernière fois, Jérôme m'avait prévenu la veille que le GR était détourné à cause de travaux sur les conduites forcées. Et en effet, nous avons rapidement été déviés en direction du bassin d'Arbesquens. Nous avons pris une première pause au niveau de ce bassin.
Le sentier remonte ensuite le long des remontées mécaniques. Ce genre de sentiers sont toujours très intéressants.. On a rapidement atteint la station. Le poids des crampons en moins s'est clairement fait sentir! Malheureusement, comme prévu, la vue était complètement bouchée. Nous avons bien eu quelques espoirs en voyant des trouées dans les nuages. Mais après la Coume de Bourg, nos espoirs ont rapidement été réduits à néant... Nous avons pris notre pause casse-croûte en dessous de la hourquette des Hounts Secs.
Un semblant de vue depuis SuperBagnères ( 1800m).
La coume de Bourg ( 2200m).
Des Iris.
Après la hourquette, le brouillard s'est transformé en une bruine très désagréable. On aurait clairement dû mettre nos ponchos! Lorsqu'on a atteint le refuge d'Espingo, on s'est vite mis à l'abri! Il était fort probable que le lac d'Oô soit également perdu dans la brume. Lili voulait vraiment voir ce lac, j'ai donc proposé qu'on bivouaque à proximité du refuge pour pouvoir voir le lac le lendemain. Sauf qu'en voyant le temps dehors, les filles n'étaient vraiment pas motivées à dormir dehors. Je suis donc allé demander aux gens du refuge si ils avaient de la place pour nous. À savoir que je n'aime pas trop les refuges, je n'ai jamais dormi dedans, préférant de loin le calme de ma tente! Ils avaient bien de la place, nous allions donc pouvoir dormir au sec ( mais pas au calme... ).
On a passé l'après-midi à jouer à des jeux de sociétés mis à disposition par le refuge. J'écoutais des gens parler à côté de nous, ils disaient qu'ils avaient passé le col des Gourgs Glacés sans crampons. Cela a légèrement ravivé ma déception de ne pas passer par là... Nous avons également pu prendre une douche chaude, ce qui a été la bienvenue après avoir marché dans la brume. Nous n'avions pas pris les repas, mais les gens du refuges nous ont autorisés à utiliser nos réchauds. Nous sommes ensuite allés nous coucher. Heureusement, on n'était pas nombreux dans notre dortoir, ce qui nous a laissés un espoir de passer une nuit relativement bonne.
Bonne journée à tous!