J25 29/08/12 mercredi
Oeil ouvert à 5h49...réveil à 5h51...lever 6h15...quelle grasse mat' !
Petit déjeuner perso avec les companeros des Canaries dans la cabane au fond du jardin...

...puis second au refuge, pas vraiment top ni copieux et servi par le serveur porte de prison mais je n'ai plus trop de sucré.
Je suis avec deux couples amis, un français et un de Québec, tabernoosh de tabernacle !
Ils font un tour de quatre ou cinq jours et vont ce matin vers Angel Orus pour tenter le Posets demain, ils m'offrent les restes de leurs petits déjeuners, des barquettes de confiture et des gâteaux secs (imitation galette bretonne mais très bon).
C'est eux que j'observais hier plus bas sur la trace ski en montant au port d'Aygues Tortes.
Je me rappelle que la dame française "organisait" un peu la sortie, ça plaisait beaucoup aux autres même s'ils en avaient un peu chié justement dans ce passage.
Salut vous, en espérant que vous avez eu beau temps...
Je pars finalement à 8h00 vers le vallon de Zinqueta de la Pez.
Bye Viados et Posets, à la prochaine.
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Un peu plus haut :
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Oh la belle crête :
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Et la suite de la crête que j'appellerai trivialement crête de Rioumajou

, je vais en face :
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En descendant au refuge de Balibiernes (que je croyais gardé), je tombe sur un cadavre d'isard pas complètement fini. Je sais pas pourquoi d'un coup j'imagine un couteau avec manche en corne d'isard et j'essaie d'en arracher une.
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C'est vraiment dégueu et ça pue, je force un moment comme un bourrin, j'essaie même avec une grosse pierre mais je n'y arrive pas. J'arrête et reprend mon chemin comme si de rien n'était, amusé en pensant que je deviens peut-être un peu trop primaire !
Arrivé au refuge, j'ouvre une des deux parties pour voir, c'est très grand et il y a des tables et des bancs, j'entends marmonner dans la seconde partie. Apparemment c'est occupé et en voie de difficile réveil, il y a aussi juste à côté une petite bâtisse ouverte, je ne m'attarde pas.
Juste un peu plus bas dans un pré, je rencontre quelques marmottes et un poulain qui me fonce littéralement dessus...pour jouer...à grands coups de tête et de cabrages...il me fait bien délirer et j'y reste une bonne demi-heure sous la surveillance de sa maman bien sûr, un joli cadeau de début de journée.
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J'arrive vers 10h30 au port de la Madera, la vue est splendide et le schiste omniprésent très beau, je ne regrette pas d'avoir improviser pour assouvir mon envie de passer par la vallée de Rioumajou que voilà.
La montée a été fort agréable et très jolie avec de nombreuses vaches rencontrées et pas une seule personne.
Schrader/Batchimale

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Posets

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L'arrivée :
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Le Batoua me fait de l'oeil mais le temps bouché depuis l'aube me dissuade d'aller y faire un tour. En fait l'idée était juste de passer par Rioumajou, c'est tout.
Je n'y ai plus été depuis ma petite enfance et je pense à y aller depuis que je me suis bien remis à la montagne.
Maintenant que j'y suis, ben euh...je suis très content et pas du tout déçu mais euh...on va où ?
L'hospice de Rioumajou, c'est dans le trou

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Vers le nord depuis le port : pic de Cauarère à droite et au fond les "marbrés", à gauche le Sarrioues et à droite le pic d'Aret(merci LukeSmith

).
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Peut-être un réflexe HRPiste et aussi plus certainement un peu la flemme de descendre pour remonter (surtout s'il y a des troupeaux de gens en bas), après une pause je décide d'aller vers l'ouest sans perdre trop d'altitude.
Je suivrai bien la crête mais elle ne part pas plein ouest et je découvre une trace cairnée qui part à flanc dans la caillasse fine, super joli et dominant le sentier qui descend vers le fond de la vallée.
Par là:
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Je contourne donc par le flanc ce demi-dôme de cailloux puis descend un peu vers de l'herbe et un talwegh où un ruisseau coule à tout petits flots.
La trace est un peu confuse à cet endroit mais je la retrouve facilement en traversant.
Je descend un peu et ô joie, après avoir franchi une petite avancée, je surprend une vingtaine d'isards, le plus près encore une fois à moins de cinq mètres (cf jour 6 près de l'étang Fourcat

).
Encore une fois, je les admire s'enfuir avec une facilité et une efficacité impressionnantes, quel pied ! (au sens propre c'est le coach d'athlé qui parle...

)
Voici une photo à peu près valable mais ils sont vraiment loin.
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Et voici la photo suivante...je les vois dans l'appareil au moment où j'appuie sur le déclencheur...je lève les yeux vers eux et je ne les trouve plus...je regarde comment est la photo avec espoir...et voilà...la loose

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Mais bon, un grand moment quand même, je ressens en plus une atmosphère spéciale par ici avec ce décor, ce temps gris et aussi certainement l'absence de présence humaine depuis le début de la journée.
En montant un peu vers les isards, je me suis écarté du chemin et je le vois plus bas, soit il contourne bien plus bas la crête qui est devant moi, soit il rejoint le sentier qui descend dans la vallée.
Bon ben, grimpons pleine pente direct sur cette crête.
Arrivé sur la crête c'est très beau, je sors la carte pour essayer de définir un peu mon parcours hors-sentiers, j'aperçois le port d'Ourdissétou que je décide de rejoindre toujours en essayant de perdre le moins possible d'altitude.
Les pointes Fulsa et Suelza dépassent derrière le port d'Ourdissétou

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En fait l'itinéraire apparaissant le plus simple sur la carte correspond à l'itinéraire déjà envisagé à vue.
Mais par contre j'ai bien l'impression que j'étais au port de Cauarère et pas à celui de la Madera et que le sentier quitté était un des deux qui descendent à l'hospice.
D'ailleurs je vois sur la carte qu'il descend à flanc et rejoint avant les lacets une sente qui contourne la crête où je suis, crête qui se trouve être la crête sud du tuc de Mommour et que j'ai rejoint vers 2450m.
Je viens de la droite :
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Je remonte un peu la crête puis prend son flanc ouest sur du caillou fin et arrive vers de petites barres qui finissent la crête côté ouest jusqu'au sommet du tuc, je descend prudemment une petite cheminée et rejoins vite l'herbe. Je croise le sentier montant au port de Rioumajou (ou de Plan) et trouve un peu plus à l'ouest une sente (qui doit monter au pic d'Ourdissétou).
Je la suis un peu trop longtemps (jusqu'à 2460m ?) je pense et me retrouve à descendre une cheminée croulante assez raide

pour atterrir dans l'herbe où je me résous enfin à perdre quelques mètres pour remonter et rejoindre le sentier du port d'Ourdissétou vers 2300m.
A droite c'est (presque) le tuc de Mommour, on voit les petites barres qui en partent avec petits pierriers en dessous, je suis passé à gauche de ces barres. Derrière Caouarère et Batoua.
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Vue vers le bas (nord) :
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Vue arrière (encore) avec la deuxième cheminée trouvable en haut à droite (la deuxième sous la crête en partant de la droite), pourquoi faire simple ?
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Encore une :
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Le port :
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Après le port, je cherche vite fait le sentier (bleu) rejoignant à flanc plein nord le col (de l'Espade ?) qui mène au vallon de Trigoniero et à sa cabane ce qui me m'amènerait pas loin du port du Moudang duquel je pourrais attaquer le fameux passage en crête demain...
...mais bon pas trop convaincu car temps bof, aucune infos et juste la carte française (que les lignes de niveaux en gros) pour ce col et ce vallon espagnols...
...puis je sors le topo et m'aperçois qu'en bas du col commence une piste de plusieurs kilomètres connue pour avoir ennuyé nombre de HRPistes...on va où bis ?
Mais sur cette piste bien en contrebas, j'aperçois deux marcheurs avec de tout petits sacs.
J'imagine que ce sont des gens sûrement du coin venus à la journée et qui ne se sont sûrement pas privés de squizzer la piste d'un coup de voiture certainement garée un poil plus bas...
Bingo, c'est ma chance pour éviter une dizaine de kilomètres sur la piste monotone, je fonce pour tenter de les rattraper avant qu'il ne rejoignent leur voiture s'ils en ont une...
Un peu plus de 400 mètres de négatif pleine bourre et je les rejoins finalement sous la centrale où ils ont garé leur voiture.
"Ola !"
"Ola ! On te descend ?"
Il est à peine midi et demi, ils allaient juste démarrer, timing parfait !
Je vais peut-être même pouvoir arriver jusqu'à Barroude pour un super bivouac mais adieu les crêtes !
Ils sont de Parzan et ont passé le port d'Ourdissétou avec pour intention d'aller au pic éponyme mais ils n'ont pas trouvé, ils ont juste été à la cabane en construction que j'ai vu "de haut".
Je leur explique carte à l'appui par où je suis passé et que j'ai sûrement emprunté le sentier montant au pic. N'ayant pas de cartes, ils se représentent un peu mieux les lieux et réalisent aussi que Viados n'est pas beaucoup plus loin derrière.
Ils font sans me prévenir un détour pour m'amener au parking au début du sentier qui monte dans la vallée de Barrosa et me laissent après de chaleureux adieux.
Merci les gars !
Le ciel s'est un peu noirci, j'entame donc direct la montée mais au bout de 200m, mon téléphone sonne, tiens on capte !
Faute de réseau, je n'ai plus donné de nouvelles à mes proches depuis Luchon, sauf quelques textos à Rioumajou où ça captait un tout petit peu, là ça capte parfaitement bien et on me rappelle.
Sympa le petit coup de fil, j'en profite pour m'arrêter manger.
Je suis presque prêt à repartir quand arrive un gars. Il s'appelle Julien, il vise le refuge de Barrosa comme moi (maintenant) et va vers Hendaye par la HRP comme moi !
On monte en discutant tranquillement et pressons un peu le pas sur la fin en entendant le tonnerre et en recevant quelques gouttes.
On descend à la rivière faire la lessive et une trentaine de brebis affolées par l'orage approchant vient se coller à nous en bêlant. Un fois la lessive faite, juste le temps de remonter à la cabane et il se met à pleuvoir sévère.
On est bien content d'être arrivé à l'abri juste à temps, on grignote un peu (le lyophilisé tajine offert à Conangles = gros miam sûrement pas très objectif mais merci sincère au gardien !

) puis chacun installe son matelas de son côté.
L'orage assez costaud est maintenant sur nous, il pleut par intermittence, des fois vraiment fort, ça a l'air de tourner autour du cirque de Troumouse.
Julien me raconte sa soirée d'hier vers l'hospice de Rioumajou sous la tente et l'orage de grêle...vachement encourageant pour sa première nuit en itinérance.
Phénomène sympa un plus tard, la lune tente de se lever mais la crête la "recouche" souvent, elle apparaît et disparait jamais vraiment entièrement.
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Tiens surprise, peu après le repas il commence à pleuvoir à l'intérieur !
Il faut dire que la cabane a l'air d'avoir déjà bien vécue, l'eau s'infiltre à travers le toit et coule de plus en plus partout à part là où Julien a mis son matelas, c'est à dire en plein milieu (pour info mais vous verrez bien par vous-même si vous y êtes pendant un orage !

).
Julien ayant le dessous de table comme repli, voilà une bonne occasion pour moi de tenter une première, installer mon tarp dans une cabane !
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Julien a fait un bout de la HRP l'an dernier avec un pote et cette année, il tente en solo de rejoindre son cher pays basque.

Gau on !
Ecrit à 23h02 au lit sous le tarp dans la cabane !