Re: Balade Pyrénéenne..HRP à contre-courant..36 jours de bon
Publié : 11 déc. 2012 22:14
J30 03/09/12 lundi
Réveil 5h51, lever 5h51 !
Bien dormi mais il fait un peu chaud dans ce dortoir, personne ne bouge pour l'instant mais je n'ai pas envie de rester au pieu.
Je range mes affaires et descend préparer mon petit déjeuner, je retrouve mon pote espagnol et on déjeune ensemble puis on partage à nouveau le café-clope.
Je saluerai vite fait le monsieur français d'hier mais ne verrai pas les autres coloc de dortoir, salut à tous.
Je trace à 8h07, plus de deux heures pour décoller ! Le soleil n'as pas encore atteint le vallon et il fait frais mais c'est très agréable après la nuit chaude.
Bye bye Fache et pics d'Enfer
:

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Bonjour la lune
:

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Je m'engage sur le sentier en balcon du bas comme prévu après les indications du monsieur français. Le sentier s'arrête au bout d'un moment et il paraît évident de monter rejoindre celui du haut, ce que je fais.
Ensuite aucun problème ni écroulement rencontré, peut-être avait t-il pris celui du bas dès le début ? Je ne sais pas mais en tout cas j'assure que celui du haut passait nickel et qu'il est sympa à parcourir, la vue dominante est très chouette avec le pic de Soques (le plus haut, la dent de Soques sur sa gauche I presume !
) :

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Il fait encore frais en arrivant dans le val d'Arriel mais c'est toujours bien agréable.
La lumière matinale magnifient ces lieux où j'étais déjà venu par un temps moins accueillant, étant le premier à passer ce matin, ils m'appartiennent pour un instant. (bon ok y en a ptèt qui sont passer plus tôt mais laissez moi rêver, de sûr j'étais le premier à voir les rayons de soleil sur les lacs, na !
)
Je tombe nez à nez avec un isard près du second lac, il s'enfuit rapidement au début puis plus nonchalamment ensuite en s'arrêtant souvent pour m'observer.
Un enchaînement de doux moments !
Après le dernier lac, le passage dans le pierrier dont je parlais hier et qui me semblait "bien chiant" dans mon souvenir, n'était finalement pas du tout insurmontable. Peut-être les premiers cinquante mètres (+) dans de gros blocs "un peu chiants" mais je n'avais pas la même météo la dernière fois, le ressenti était différent.
Vue du pierrier :

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Après le pierrier ça monte :

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En arrière, le Balaïtous reste encapuchonné, snif :

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J'arrive au col d'Arrémoulit, ah moins de nuages, on voit le Lurien
:

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Un groupe d'espagnols ayant dormi à Arrémoulit me rejoint au col. Discussion sympa et déconnade de "Ola" et "Salut" suivant de quel côté de la frontière imaginaire on se trouvait !
Salut les gars
!
Entre Arriel et Arrémoulit mon coeur balance
:

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Arrivé au refuge d'Arrémoulit peu après 10h, je suis très bien accueilli par David le gardien qui me reconnaît.
J'avais bivouaqué la nuit du 1er au 2 septembre 2011 il y a presque un an jour pour jour, on avais pris un gros orage pendant la nuit et le lendemain on l'avait rencontré qui rentrait d'explorer la face sud du Lurien.
Il n'a plus de bières à vendre et est désolé pour moi, moi aussi !
Mais à l'intérieur il y a des canettes en exposition vides sauf une d'un demi-litre que je remarque !
"Et celle-là, je peux ?"
"Ah ben oui vas-y, je l'avais oublié celle-là, pour le coup c'est vraiment la dernière bière du refuge !"
Ecrit à 10h21 devant le refuge d'Arrémoulit
Après la bière en terrasse climatisée, on discute un moment à l'intérieur non-chauffé, je lui demande ce qu'il pense du passage d'Orteig, il me dit texto :
"C'est toi qui voit ! De toute façon c'est à moins de vingt minutes du refuge donc si tu le sens pas, c'est pas une grosse perte de temps de rebrousser chemin et puis ça vaut le coup d'aller voir rien que pour enrichir ta culture pyrénéenne."
Si ça c'est pas de bons arguments...du coup ben j'y vais pour voir !
Merci pour l'accueil, à plus !
Juste un peu avant le passage, un joli cairn mais on voit pas le lac...

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Et le voilà le lac d'Artouste, site également magnifique avec le train le plus haut d'europe (pour les flemmards
) :

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Note originale : "Verdict Orteig : du beurre !"
Je ne suis pas insensible au vertige loin de là, mais ça fait un moment que j'y bosse et c'est une sensation relative à mon sens à la confiance en soi et à la maîtrise corporelle.
Ma description du passage :
Il y a un câble servant de main courante sur tout le passage excepté au début sur 5 ou 10m (lorsqu'on vient d'Arrémoulit), le sentier fait environ un mètre de large au minimum, ça plonge bien sur le côté sans être surplombant ni à 90°.

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zoomée :

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vertical :

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re-zoomée :

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J'appréhendais ce passage, j'ai bien eu quelques sensations mais vraiment vite fait et loin de ce que j'imaginais.
J'ai l'impression qu'on en fait tout un flan de ce passage, ça ne doit bien sûr pas être la même avec des conditions pourries, enfin c'est à l'appréciation de chacun...
...et voilà un chacun !
Un gars rencontré un peu après le col d'Arrious, il est "amoureux des Pyrénées" (je cite) et de la vallée d'Ossau en particulier. Il a déjà bloqué deux fois sans pouvoir franchir le fameux passage d'Orteig, on échange nos sensations à ce sujet et je l'encourage à aller voir encore une fois de surcroit avec ces conditions favorables.
J'ai aussi l'impression que c'est plus facile pour moi d'explorer ce genre de passages seul plutôt qu'avec la pression temporelle (entre autres) que peux engendrer une compagnie et il est assez d'accord là-dessus. (si vous avez un avis, n'hésitez pas !
)
Salut à toi, j'espère que tu as pu un peu plus approcher Orteig et peut être même bien le passer.
Comme ça ou pour tenter de faire une ouverture à ce sujet, j'avais plusieurs citations notées dans mon petit carnet, j'aime celle-ci de Russel trouvée chez Gérard :
" Je crois que jamais un montagnard n'acquerra la qualité qui lui est le plus nécessaire, c'est à dire une confiance presque illimitée en lui-même, s'il ne s'est pas trouvé très souvent seul dans le brouillard, la neige et la tempête, au beau milieu des précipices, ne dépendant, après la providence, que de lui-même. Il m'a souvent semblé qu'à deux, on s'intimide mutuellement. C'est justement parce qu'on peut compter sur son voisin, que l'on devient pusillanime. On est plus brave dans les montagnes quand on est seul. C'est un bonheur d'être deux, c'est une leçon d'être seul. Du reste, en face de la nature, la solitude est souvent salutaire "
Henry Russel - Souvenirs d'un montagnard
Je rajoute la photo "regard en arrière" prise juste après "être sorti" du fameux passage pour ceux qui viendraient dans le mauvais sens (si, si y en a plein !
) :

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Je continue le récit sans transition !
Ensuite je me laisse aller à une descente effrénée (et non freinée) vers le caillou de Soques, j'éviterai un énorme troupeau d'une trentaine de vieux anglais attendus pour la nuit par David à Arrémoulit, wah bon courage l'ami !
...et également un groupe de jeunes avec des cannes à pêche...
Après le Balaïtous, l'Ossau...apparemment c'est la journée capuchon !
(Dédicace à Soliou sur cette photo, presque la même, t'as vu !)

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Arrémoulit – Caillou de Soques = une heure !!!
Mais pourquoi ?
J'avais une énorme carotte en la personne de mon ravitaillement enterré dans le coin depuis début juillet !!!
Je trouve direct l'endroit et frénétiquement je déterre puis ouvre le sac !
Il y a un petit trou dans les multiples couches de sacs plastique, dix kinder délice ont été bouffé ainsi que deux bountys et un Ossau Iraty de cinq cent grammes !
Mais bon il reste largement de quoi faire !
Des pâtes, des soupes, des cubes pot-au-feu, du café, du sucre, des saucissons, trois bounty, deux tablettes de chocolat, des pom-potes, une grosse boite de "vache qui rit" et 800g d'emmental !
Sans compter une cartouche de gaz, du pq et des clopes...
Je retraverse la route et monte avec le gros sac poubelle à la main jusqu'à la cabane du caillou de Soques, j'y étale toute ma bouffe retrouvée sur la table et commence l'orgie par une très bonne tajine en conserve (non-citée plus haut) provenant d'une ration de survie donnée par un pote militaire.
Merci mon poto, j'ai vraiment pensé à toi à ce moment, à où tu pouvais être pendant que je dégustais cette tajine bien en sécurité.
Après la tajine, je me dis que Julien devrait lui aussi passé par là aujourd'hui, du coup je sors et je le vois qui descend vers la route !
"Hé mec ! Juuuulien !"
"Hé meeec ! Yes sir !"
Trop bon !
Il me raconte le sketch de son arrivée au refuge d'Arrémoulit :
"Bonjour ! Bonjour !"
"Salut !"
David, le gardien, se déplace et se tord un peu le cou pour bien mater son sac à dos puis bloque un peu sur ses chaussures. Ensuite, il le regarde et dit :
"C'est toi Julien ?"
"Oui ?!?"
"Nico est passé il y a une demi-heure, il m'a dit de te dire qu'il s'arrêtait manger à la cabane du caillou de Soques avec son ravito."
"Ah ok ! Cool !"
"Ah par contre il a bu la dernière bière du refuge !"
"Argh !"
Je lui avais décrit Julien :
"Un chevelu avec un t-shirt de skater et un rain-cut quechua rouge, un treillis, un sac Karrimor de 60 ou 80 litres et des énormes Meindl "tout cuir" de cosmonautes !"
"Vu !"
On partage le deuxième plat "plaisir", une grosse plâtrée de pâtes avec sauce carbo toute prête (non-citée plus haut bis) puis on se sépare.
Julien descend à Fabrèges en stop pour faire des courses pendant que je vais me faire une bonne sieste dans l'herbe, on s'est donné rendez-vous plus tard à la cabane d'Arrégatiou.
Un petit point téléphonique, avec le temps plus frais et moins ensoleillé des derniers jours je suis limite en batterie et n'allume que rarement le téléphone mais aujourd'hui le soleil est plus présent et là ça capte, j'apprends qu'un proche devant peut-être me rejoindre ne pourra finalement pas et j'avais prévu d'alléger le programme pour sa venue et peut-être même de faire une boucle.
M'étant fixé comme limite le 9 ou 10 septembre, je sais maintenant que je n'arriverai pas à Hendaye, je n'ai donc de toute manière aucun besoin de me presser et ça tombe bien car je commence à appréhender la fin de cette aventure, je n'ai pas envie que ça se termine.
Les jours passés avec Julien ont été super mais je regrette un peu d'être passé si vite près de certains lieux, j'aurais bien fait un tour de quelques jours "derrière" la brèche de Rolland par exemple, bon de là à faire demi-tour y a des limites mais j'avoue que je l'ai envisagé tout comme à l'opposé tenter de "finir" en cinq ou six jours avec de bonnes grosses journées.
Bref je décide de m'en tenir à mon chemin mais tranquilou en laissant une grande part à l'improvisation, on verra bien où on sera vers le 9 !
Ecrit dans l'herbe près du gave de brousset et du caillou de Soques (heure non-notée)
Après cette sieste et ce petit remuage de cerveau, je monte en demi-heure à la cabane d'Arrégatiou vraiment chouette et où j'avais déjà dormi.

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Il est tôt et j'ai encore de l'énergie à revendre, je redescend à la rivière me laver et faire la lessive près de la passerelle. Je remonte ensuite à la cabane et repars direct me promener et ramasser du bois.
Note originale : "Gé fé du bois pour 30 !"
J'installe mon lit dans la mezzanine et entreprend de nettoyer la cabane et la cheminée...je pense avoir enlever les cendres de dizaines de randonneurs de passage par ici ces dernières années si ce n'est de centaines, en tout cas ça n'avait pas été fait depuis un bail !

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Toujours pas de Julien, j'ai bien envie d'allumer le feu...bon, bon, bon...allez je vais m'attaquer à l'arrivée d'eau !
Ecrit à 18h51 dans la cabane d'Arrégatiou...très propre !
Ayé, j'ai remis l'eau et j'y ai mis un cairn, pour info c'est le deuxième tuyau au nord-est de la cabane !
Et le feu est allumé.

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Ecrit à 19h03
Je sors voir les lumières sur le vallon de Pombie :

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Derniers rayons en face et vue sur la belle forêt traversée pour venir ici :

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Julien arrive finalement vers 19h39 (oui j'aime jouer avec ma montre
) pendant que je fais griller sur les flammes de la ventrêche recouverte de fromage mixte vache-brebis !
"Wah mon dieu cette odeur ! Mais qu'est ce tu fais ? "
Il est complètement en nage et a vraiment galéré, l'arrivée dans cette chouette cabane avec un pote, une bonne odeur de boustifaille et un bon feu lui a fait chaud au coeur.
Au bout d'un long moment une voiture l'a amené à Fabrèges. Il a réalisé qu'il aurait eu plus vite fait à pied mais aussi qu'il n'y avait pas de distributeur de billets !
Finalement un gars l'a descendu à Laruns où il a pu retirer de l'argent et faire des courses mais ensuite il a encore attendu longtemps avant que quelqu'un le prenne et le ramène à Fabrèges !
De là, énervé après un long moment à attendre un stop qui ne viendra pas, il est monté à pied comme un furieux jusqu'à la cabane !
La force basque troisième !
Il pars direct se laver pendant que je continue mes succulentes grillades !
Surprise, il a ramené l'apéro, une bière chacun accompagné d'une bonne grosse bouffe pour changer !
Au passage je me mets un petit coup de lame dans le pouce en taillant une bougie, une bière et je suis presque bourré...
...certainement aussi un peu ivre de nourriture en ce jour de ravito.
Julien va se coucher vers 22h30, je traine un peu et ne monte dormir que vers minuit.
Ecrit à 23h12 dans la cabane d'Arrégatiou devant le feu
Réveil 5h51, lever 5h51 !
Bien dormi mais il fait un peu chaud dans ce dortoir, personne ne bouge pour l'instant mais je n'ai pas envie de rester au pieu.
Je range mes affaires et descend préparer mon petit déjeuner, je retrouve mon pote espagnol et on déjeune ensemble puis on partage à nouveau le café-clope.
Je saluerai vite fait le monsieur français d'hier mais ne verrai pas les autres coloc de dortoir, salut à tous.

Je trace à 8h07, plus de deux heures pour décoller ! Le soleil n'as pas encore atteint le vallon et il fait frais mais c'est très agréable après la nuit chaude.
Bye bye Fache et pics d'Enfer


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Bonjour la lune


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Je m'engage sur le sentier en balcon du bas comme prévu après les indications du monsieur français. Le sentier s'arrête au bout d'un moment et il paraît évident de monter rejoindre celui du haut, ce que je fais.
Ensuite aucun problème ni écroulement rencontré, peut-être avait t-il pris celui du bas dès le début ? Je ne sais pas mais en tout cas j'assure que celui du haut passait nickel et qu'il est sympa à parcourir, la vue dominante est très chouette avec le pic de Soques (le plus haut, la dent de Soques sur sa gauche I presume !


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Il fait encore frais en arrivant dans le val d'Arriel mais c'est toujours bien agréable.
La lumière matinale magnifient ces lieux où j'étais déjà venu par un temps moins accueillant, étant le premier à passer ce matin, ils m'appartiennent pour un instant. (bon ok y en a ptèt qui sont passer plus tôt mais laissez moi rêver, de sûr j'étais le premier à voir les rayons de soleil sur les lacs, na !

Je tombe nez à nez avec un isard près du second lac, il s'enfuit rapidement au début puis plus nonchalamment ensuite en s'arrêtant souvent pour m'observer.

Un enchaînement de doux moments !
![Dan.San :]](./images/smilies/8.gif)
Après le dernier lac, le passage dans le pierrier dont je parlais hier et qui me semblait "bien chiant" dans mon souvenir, n'était finalement pas du tout insurmontable. Peut-être les premiers cinquante mètres (+) dans de gros blocs "un peu chiants" mais je n'avais pas la même météo la dernière fois, le ressenti était différent.
Vue du pierrier :

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Après le pierrier ça monte :

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En arrière, le Balaïtous reste encapuchonné, snif :

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J'arrive au col d'Arrémoulit, ah moins de nuages, on voit le Lurien


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Un groupe d'espagnols ayant dormi à Arrémoulit me rejoint au col. Discussion sympa et déconnade de "Ola" et "Salut" suivant de quel côté de la frontière imaginaire on se trouvait !

Salut les gars

Entre Arriel et Arrémoulit mon coeur balance


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Arrivé au refuge d'Arrémoulit peu après 10h, je suis très bien accueilli par David le gardien qui me reconnaît.
J'avais bivouaqué la nuit du 1er au 2 septembre 2011 il y a presque un an jour pour jour, on avais pris un gros orage pendant la nuit et le lendemain on l'avait rencontré qui rentrait d'explorer la face sud du Lurien.
Il n'a plus de bières à vendre et est désolé pour moi, moi aussi !

Mais à l'intérieur il y a des canettes en exposition vides sauf une d'un demi-litre que je remarque !
"Et celle-là, je peux ?"
![Dan.San :]](./images/smilies/8.gif)
"Ah ben oui vas-y, je l'avais oublié celle-là, pour le coup c'est vraiment la dernière bière du refuge !"

Ecrit à 10h21 devant le refuge d'Arrémoulit
Après la bière en terrasse climatisée, on discute un moment à l'intérieur non-chauffé, je lui demande ce qu'il pense du passage d'Orteig, il me dit texto :
"C'est toi qui voit ! De toute façon c'est à moins de vingt minutes du refuge donc si tu le sens pas, c'est pas une grosse perte de temps de rebrousser chemin et puis ça vaut le coup d'aller voir rien que pour enrichir ta culture pyrénéenne."

Si ça c'est pas de bons arguments...du coup ben j'y vais pour voir !

Merci pour l'accueil, à plus !


Juste un peu avant le passage, un joli cairn mais on voit pas le lac...

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Et le voilà le lac d'Artouste, site également magnifique avec le train le plus haut d'europe (pour les flemmards


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Note originale : "Verdict Orteig : du beurre !"

Je ne suis pas insensible au vertige loin de là, mais ça fait un moment que j'y bosse et c'est une sensation relative à mon sens à la confiance en soi et à la maîtrise corporelle.
Ma description du passage :
Il y a un câble servant de main courante sur tout le passage excepté au début sur 5 ou 10m (lorsqu'on vient d'Arrémoulit), le sentier fait environ un mètre de large au minimum, ça plonge bien sur le côté sans être surplombant ni à 90°.

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zoomée :

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vertical :

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re-zoomée :

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J'appréhendais ce passage, j'ai bien eu quelques sensations mais vraiment vite fait et loin de ce que j'imaginais.
J'ai l'impression qu'on en fait tout un flan de ce passage, ça ne doit bien sûr pas être la même avec des conditions pourries, enfin c'est à l'appréciation de chacun...

...et voilà un chacun !

Un gars rencontré un peu après le col d'Arrious, il est "amoureux des Pyrénées" (je cite) et de la vallée d'Ossau en particulier. Il a déjà bloqué deux fois sans pouvoir franchir le fameux passage d'Orteig, on échange nos sensations à ce sujet et je l'encourage à aller voir encore une fois de surcroit avec ces conditions favorables.
J'ai aussi l'impression que c'est plus facile pour moi d'explorer ce genre de passages seul plutôt qu'avec la pression temporelle (entre autres) que peux engendrer une compagnie et il est assez d'accord là-dessus. (si vous avez un avis, n'hésitez pas !

Salut à toi, j'espère que tu as pu un peu plus approcher Orteig et peut être même bien le passer.

Comme ça ou pour tenter de faire une ouverture à ce sujet, j'avais plusieurs citations notées dans mon petit carnet, j'aime celle-ci de Russel trouvée chez Gérard :
" Je crois que jamais un montagnard n'acquerra la qualité qui lui est le plus nécessaire, c'est à dire une confiance presque illimitée en lui-même, s'il ne s'est pas trouvé très souvent seul dans le brouillard, la neige et la tempête, au beau milieu des précipices, ne dépendant, après la providence, que de lui-même. Il m'a souvent semblé qu'à deux, on s'intimide mutuellement. C'est justement parce qu'on peut compter sur son voisin, que l'on devient pusillanime. On est plus brave dans les montagnes quand on est seul. C'est un bonheur d'être deux, c'est une leçon d'être seul. Du reste, en face de la nature, la solitude est souvent salutaire "
Henry Russel - Souvenirs d'un montagnard
Je rajoute la photo "regard en arrière" prise juste après "être sorti" du fameux passage pour ceux qui viendraient dans le mauvais sens (si, si y en a plein !


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Je continue le récit sans transition !

Ensuite je me laisse aller à une descente effrénée (et non freinée) vers le caillou de Soques, j'éviterai un énorme troupeau d'une trentaine de vieux anglais attendus pour la nuit par David à Arrémoulit, wah bon courage l'ami !

...et également un groupe de jeunes avec des cannes à pêche...
Après le Balaïtous, l'Ossau...apparemment c'est la journée capuchon !

(Dédicace à Soliou sur cette photo, presque la même, t'as vu !)

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Arrémoulit – Caillou de Soques = une heure !!!

Mais pourquoi ?
J'avais une énorme carotte en la personne de mon ravitaillement enterré dans le coin depuis début juillet !!!



Je trouve direct l'endroit et frénétiquement je déterre puis ouvre le sac !
Il y a un petit trou dans les multiples couches de sacs plastique, dix kinder délice ont été bouffé ainsi que deux bountys et un Ossau Iraty de cinq cent grammes !


Mais bon il reste largement de quoi faire !
Des pâtes, des soupes, des cubes pot-au-feu, du café, du sucre, des saucissons, trois bounty, deux tablettes de chocolat, des pom-potes, une grosse boite de "vache qui rit" et 800g d'emmental !

Sans compter une cartouche de gaz, du pq et des clopes...

Je retraverse la route et monte avec le gros sac poubelle à la main jusqu'à la cabane du caillou de Soques, j'y étale toute ma bouffe retrouvée sur la table et commence l'orgie par une très bonne tajine en conserve (non-citée plus haut) provenant d'une ration de survie donnée par un pote militaire.
Merci mon poto, j'ai vraiment pensé à toi à ce moment, à où tu pouvais être pendant que je dégustais cette tajine bien en sécurité.

Après la tajine, je me dis que Julien devrait lui aussi passé par là aujourd'hui, du coup je sors et je le vois qui descend vers la route !

"Hé mec ! Juuuulien !"
"Hé meeec ! Yes sir !"
Trop bon !

Il me raconte le sketch de son arrivée au refuge d'Arrémoulit :
"Bonjour ! Bonjour !"
"Salut !"
David, le gardien, se déplace et se tord un peu le cou pour bien mater son sac à dos puis bloque un peu sur ses chaussures. Ensuite, il le regarde et dit :
"C'est toi Julien ?"
"Oui ?!?"

"Nico est passé il y a une demi-heure, il m'a dit de te dire qu'il s'arrêtait manger à la cabane du caillou de Soques avec son ravito."
"Ah ok ! Cool !"

"Ah par contre il a bu la dernière bière du refuge !"

"Argh !"

Je lui avais décrit Julien :
"Un chevelu avec un t-shirt de skater et un rain-cut quechua rouge, un treillis, un sac Karrimor de 60 ou 80 litres et des énormes Meindl "tout cuir" de cosmonautes !"

"Vu !"

On partage le deuxième plat "plaisir", une grosse plâtrée de pâtes avec sauce carbo toute prête (non-citée plus haut bis) puis on se sépare.
Julien descend à Fabrèges en stop pour faire des courses pendant que je vais me faire une bonne sieste dans l'herbe, on s'est donné rendez-vous plus tard à la cabane d'Arrégatiou.
Un petit point téléphonique, avec le temps plus frais et moins ensoleillé des derniers jours je suis limite en batterie et n'allume que rarement le téléphone mais aujourd'hui le soleil est plus présent et là ça capte, j'apprends qu'un proche devant peut-être me rejoindre ne pourra finalement pas et j'avais prévu d'alléger le programme pour sa venue et peut-être même de faire une boucle.
M'étant fixé comme limite le 9 ou 10 septembre, je sais maintenant que je n'arriverai pas à Hendaye, je n'ai donc de toute manière aucun besoin de me presser et ça tombe bien car je commence à appréhender la fin de cette aventure, je n'ai pas envie que ça se termine.

Les jours passés avec Julien ont été super mais je regrette un peu d'être passé si vite près de certains lieux, j'aurais bien fait un tour de quelques jours "derrière" la brèche de Rolland par exemple, bon de là à faire demi-tour y a des limites mais j'avoue que je l'ai envisagé tout comme à l'opposé tenter de "finir" en cinq ou six jours avec de bonnes grosses journées.

Bref je décide de m'en tenir à mon chemin mais tranquilou en laissant une grande part à l'improvisation, on verra bien où on sera vers le 9 !
Ecrit dans l'herbe près du gave de brousset et du caillou de Soques (heure non-notée)
Après cette sieste et ce petit remuage de cerveau, je monte en demi-heure à la cabane d'Arrégatiou vraiment chouette et où j'avais déjà dormi.

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Il est tôt et j'ai encore de l'énergie à revendre, je redescend à la rivière me laver et faire la lessive près de la passerelle. Je remonte ensuite à la cabane et repars direct me promener et ramasser du bois.
Note originale : "Gé fé du bois pour 30 !"

J'installe mon lit dans la mezzanine et entreprend de nettoyer la cabane et la cheminée...je pense avoir enlever les cendres de dizaines de randonneurs de passage par ici ces dernières années si ce n'est de centaines, en tout cas ça n'avait pas été fait depuis un bail !


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Toujours pas de Julien, j'ai bien envie d'allumer le feu...bon, bon, bon...allez je vais m'attaquer à l'arrivée d'eau !

Ecrit à 18h51 dans la cabane d'Arrégatiou...très propre !
Ayé, j'ai remis l'eau et j'y ai mis un cairn, pour info c'est le deuxième tuyau au nord-est de la cabane !

Et le feu est allumé.

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Ecrit à 19h03
Je sors voir les lumières sur le vallon de Pombie :

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Derniers rayons en face et vue sur la belle forêt traversée pour venir ici :

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Julien arrive finalement vers 19h39 (oui j'aime jouer avec ma montre

"Wah mon dieu cette odeur ! Mais qu'est ce tu fais ? "
Il est complètement en nage et a vraiment galéré, l'arrivée dans cette chouette cabane avec un pote, une bonne odeur de boustifaille et un bon feu lui a fait chaud au coeur.
Au bout d'un long moment une voiture l'a amené à Fabrèges. Il a réalisé qu'il aurait eu plus vite fait à pied mais aussi qu'il n'y avait pas de distributeur de billets !
Finalement un gars l'a descendu à Laruns où il a pu retirer de l'argent et faire des courses mais ensuite il a encore attendu longtemps avant que quelqu'un le prenne et le ramène à Fabrèges !


La force basque troisième !


Il pars direct se laver pendant que je continue mes succulentes grillades !
Surprise, il a ramené l'apéro, une bière chacun accompagné d'une bonne grosse bouffe pour changer !
Au passage je me mets un petit coup de lame dans le pouce en taillant une bougie, une bière et je suis presque bourré...

Julien va se coucher vers 22h30, je traine un peu et ne monte dormir que vers minuit.

Ecrit à 23h12 dans la cabane d'Arrégatiou devant le feu