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Re: Balade Pyrénéenne..HRP à contre-courant..36 jours de bon

Publié : 11 déc. 2012 22:14
par zorey
J30 03/09/12 lundi

Réveil 5h51, lever 5h51 !
Bien dormi mais il fait un peu chaud dans ce dortoir, personne ne bouge pour l'instant mais je n'ai pas envie de rester au pieu.
Je range mes affaires et descend préparer mon petit déjeuner, je retrouve mon pote espagnol et on déjeune ensemble puis on partage à nouveau le café-clope.

Je saluerai vite fait le monsieur français d'hier mais ne verrai pas les autres coloc de dortoir, salut à tous. :hello:

Je trace à 8h07, plus de deux heures pour décoller ! Le soleil n'as pas encore atteint le vallon et il fait frais mais c'est très agréable après la nuit chaude.
Bye bye Fache et pics d'Enfer :hello: :

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Bonjour la lune :hello: :

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Je m'engage sur le sentier en balcon du bas comme prévu après les indications du monsieur français. Le sentier s'arrête au bout d'un moment et il paraît évident de monter rejoindre celui du haut, ce que je fais.

Ensuite aucun problème ni écroulement rencontré, peut-être avait t-il pris celui du bas dès le début ? Je ne sais pas mais en tout cas j'assure que celui du haut passait nickel et qu'il est sympa à parcourir, la vue dominante est très chouette avec le pic de Soques (le plus haut, la dent de Soques sur sa gauche I presume ! :happy1: ) :

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Il fait encore frais en arrivant dans le val d'Arriel mais c'est toujours bien agréable.
La lumière matinale magnifient ces lieux où j'étais déjà venu par un temps moins accueillant, étant le premier à passer ce matin, ils m'appartiennent pour un instant. (bon ok y en a ptèt qui sont passer plus tôt mais laissez moi rêver, de sûr j'étais le premier à voir les rayons de soleil sur les lacs, na ! :happy1: )

Je tombe nez à nez avec un isard près du second lac, il s'enfuit rapidement au début puis plus nonchalamment ensuite en s'arrêtant souvent pour m'observer.
:)
Un enchaînement de doux moments ! :]

Après le dernier lac, le passage dans le pierrier dont je parlais hier et qui me semblait "bien chiant" dans mon souvenir, n'était finalement pas du tout insurmontable. Peut-être les premiers cinquante mètres (+) dans de gros blocs "un peu chiants" mais je n'avais pas la même météo la dernière fois, le ressenti était différent.

Vue du pierrier :

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Après le pierrier ça monte :

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En arrière, le Balaïtous reste encapuchonné, snif :

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J'arrive au col d'Arrémoulit, ah moins de nuages, on voit le Lurien :hello: :

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Un groupe d'espagnols ayant dormi à Arrémoulit me rejoint au col. Discussion sympa et déconnade de "Ola" et "Salut" suivant de quel côté de la frontière imaginaire on se trouvait ! ;)
Salut les gars :hello: !

Entre Arriel et Arrémoulit mon coeur balance :coeur: :

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Arrivé au refuge d'Arrémoulit peu après 10h, je suis très bien accueilli par David le gardien qui me reconnaît.
J'avais bivouaqué la nuit du 1er au 2 septembre 2011 il y a presque un an jour pour jour, on avais pris un gros orage pendant la nuit et le lendemain on l'avait rencontré qui rentrait d'explorer la face sud du Lurien.
Il n'a plus de bières à vendre et est désolé pour moi, moi aussi ! :(
Mais à l'intérieur il y a des canettes en exposition vides sauf une d'un demi-litre que je remarque !

"Et celle-là, je peux ?" :]
"Ah ben oui vas-y, je l'avais oublié celle-là, pour le coup c'est vraiment la dernière bière du refuge !" :o

Ecrit à 10h21 devant le refuge d'Arrémoulit

Après la bière en terrasse climatisée, on discute un moment à l'intérieur non-chauffé, je lui demande ce qu'il pense du passage d'Orteig, il me dit texto :

"C'est toi qui voit ! De toute façon c'est à moins de vingt minutes du refuge donc si tu le sens pas, c'est pas une grosse perte de temps de rebrousser chemin et puis ça vaut le coup d'aller voir rien que pour enrichir ta culture pyrénéenne." :ange:

Si ça c'est pas de bons arguments...du coup ben j'y vais pour voir ! :ange:
Merci pour l'accueil, à plus ! :super: :hello:

Juste un peu avant le passage, un joli cairn mais on voit pas le lac...

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Et le voilà le lac d'Artouste, site également magnifique avec le train le plus haut d'europe (pour les flemmards :mrgreen: ) :

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Note originale : "Verdict Orteig : du beurre !" :mrgreen:

Je ne suis pas insensible au vertige loin de là, mais ça fait un moment que j'y bosse et c'est une sensation relative à mon sens à la confiance en soi et à la maîtrise corporelle.
Ma description du passage :

Il y a un câble servant de main courante sur tout le passage excepté au début sur 5 ou 10m (lorsqu'on vient d'Arrémoulit), le sentier fait environ un mètre de large au minimum, ça plonge bien sur le côté sans être surplombant ni à 90°.

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zoomée :

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vertical :

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re-zoomée :

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J'appréhendais ce passage, j'ai bien eu quelques sensations mais vraiment vite fait et loin de ce que j'imaginais.
J'ai l'impression qu'on en fait tout un flan de ce passage, ça ne doit bien sûr pas être la même avec des conditions pourries, enfin c'est à l'appréciation de chacun... :ange:

...et voilà un chacun ! :happy1:
Un gars rencontré un peu après le col d'Arrious, il est "amoureux des Pyrénées" (je cite) et de la vallée d'Ossau en particulier. Il a déjà bloqué deux fois sans pouvoir franchir le fameux passage d'Orteig, on échange nos sensations à ce sujet et je l'encourage à aller voir encore une fois de surcroit avec ces conditions favorables.
J'ai aussi l'impression que c'est plus facile pour moi d'explorer ce genre de passages seul plutôt qu'avec la pression temporelle (entre autres) que peux engendrer une compagnie et il est assez d'accord là-dessus. (si vous avez un avis, n'hésitez pas ! :?: )

Salut à toi, j'espère que tu as pu un peu plus approcher Orteig et peut être même bien le passer. :hello:

Comme ça ou pour tenter de faire une ouverture à ce sujet, j'avais plusieurs citations notées dans mon petit carnet, j'aime celle-ci de Russel trouvée chez Gérard :

" Je crois que jamais un montagnard n'acquerra la qualité qui lui est le plus nécessaire, c'est à dire une confiance presque illimitée en lui-même, s'il ne s'est pas trouvé très souvent seul dans le brouillard, la neige et la tempête, au beau milieu des précipices, ne dépendant, après la providence, que de lui-même. Il m'a souvent semblé qu'à deux, on s'intimide mutuellement. C'est justement parce qu'on peut compter sur son voisin, que l'on devient pusillanime. On est plus brave dans les montagnes quand on est seul. C'est un bonheur d'être deux, c'est une leçon d'être seul. Du reste, en face de la nature, la solitude est souvent salutaire "

Henry Russel - Souvenirs d'un montagnard

Je rajoute la photo "regard en arrière" prise juste après "être sorti" du fameux passage pour ceux qui viendraient dans le mauvais sens (si, si y en a plein ! :mrgreen: ) :

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Je continue le récit sans transition ! :mdr3:

Ensuite je me laisse aller à une descente effrénée (et non freinée) vers le caillou de Soques, j'éviterai un énorme troupeau d'une trentaine de vieux anglais attendus pour la nuit par David à Arrémoulit, wah bon courage l'ami ! 8|
...et également un groupe de jeunes avec des cannes à pêche...

Après le Balaïtous, l'Ossau...apparemment c'est la journée capuchon ! :(
(Dédicace à Soliou sur cette photo, presque la même, t'as vu !)

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Arrémoulit – Caillou de Soques = une heure !!! :mrgreen:

Mais pourquoi ?
J'avais une énorme carotte en la personne de mon ravitaillement enterré dans le coin depuis début juillet !!! :pompom: :miam: ::d

Je trouve direct l'endroit et frénétiquement je déterre puis ouvre le sac !
Il y a un petit trou dans les multiples couches de sacs plastique, dix kinder délice ont été bouffé ainsi que deux bountys et un Ossau Iraty de cinq cent grammes ! :| :(

Mais bon il reste largement de quoi faire !
Des pâtes, des soupes, des cubes pot-au-feu, du café, du sucre, des saucissons, trois bounty, deux tablettes de chocolat, des pom-potes, une grosse boite de "vache qui rit" et 800g d'emmental ! :miam:

Sans compter une cartouche de gaz, du pq et des clopes... :mrgreen:

Je retraverse la route et monte avec le gros sac poubelle à la main jusqu'à la cabane du caillou de Soques, j'y étale toute ma bouffe retrouvée sur la table et commence l'orgie par une très bonne tajine en conserve (non-citée plus haut) provenant d'une ration de survie donnée par un pote militaire.
Merci mon poto, j'ai vraiment pensé à toi à ce moment, à où tu pouvais être pendant que je dégustais cette tajine bien en sécurité. :hello:

Après la tajine, je me dis que Julien devrait lui aussi passé par là aujourd'hui, du coup je sors et je le vois qui descend vers la route ! :D

"Hé mec ! Juuuulien !"
"Hé meeec ! Yes sir !"

Trop bon ! :)
Il me raconte le sketch de son arrivée au refuge d'Arrémoulit :

"Bonjour ! Bonjour !"
"Salut !"

David, le gardien, se déplace et se tord un peu le cou pour bien mater son sac à dos puis bloque un peu sur ses chaussures. Ensuite, il le regarde et dit :

"C'est toi Julien ?"
"Oui ?!?" :?:
"Nico est passé il y a une demi-heure, il m'a dit de te dire qu'il s'arrêtait manger à la cabane du caillou de Soques avec son ravito."
"Ah ok ! Cool !" :)
"Ah par contre il a bu la dernière bière du refuge !" :mrgreen:
"Argh !" :pleur4:

Je lui avais décrit Julien :

"Un chevelu avec un t-shirt de skater et un rain-cut quechua rouge, un treillis, un sac Karrimor de 60 ou 80 litres et des énormes Meindl "tout cuir" de cosmonautes !" :mrgreen:

"Vu !" :mdr3:

On partage le deuxième plat "plaisir", une grosse plâtrée de pâtes avec sauce carbo toute prête (non-citée plus haut bis) puis on se sépare.
Julien descend à Fabrèges en stop pour faire des courses pendant que je vais me faire une bonne sieste dans l'herbe, on s'est donné rendez-vous plus tard à la cabane d'Arrégatiou.

Un petit point téléphonique, avec le temps plus frais et moins ensoleillé des derniers jours je suis limite en batterie et n'allume que rarement le téléphone mais aujourd'hui le soleil est plus présent et là ça capte, j'apprends qu'un proche devant peut-être me rejoindre ne pourra finalement pas et j'avais prévu d'alléger le programme pour sa venue et peut-être même de faire une boucle.
M'étant fixé comme limite le 9 ou 10 septembre, je sais maintenant que je n'arriverai pas à Hendaye, je n'ai donc de toute manière aucun besoin de me presser et ça tombe bien car je commence à appréhender la fin de cette aventure, je n'ai pas envie que ça se termine. :(

Les jours passés avec Julien ont été super mais je regrette un peu d'être passé si vite près de certains lieux, j'aurais bien fait un tour de quelques jours "derrière" la brèche de Rolland par exemple, bon de là à faire demi-tour y a des limites mais j'avoue que je l'ai envisagé tout comme à l'opposé tenter de "finir" en cinq ou six jours avec de bonnes grosses journées. :0

Bref je décide de m'en tenir à mon chemin mais tranquilou en laissant une grande part à l'improvisation, on verra bien où on sera vers le 9 !

Ecrit dans l'herbe près du gave de brousset et du caillou de Soques (heure non-notée)

Après cette sieste et ce petit remuage de cerveau, je monte en demi-heure à la cabane d'Arrégatiou vraiment chouette et où j'avais déjà dormi.

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Il est tôt et j'ai encore de l'énergie à revendre, je redescend à la rivière me laver et faire la lessive près de la passerelle. Je remonte ensuite à la cabane et repars direct me promener et ramasser du bois.

Note originale : "Gé fé du bois pour 30 !" :winner1:

J'installe mon lit dans la mezzanine et entreprend de nettoyer la cabane et la cheminée...je pense avoir enlever les cendres de dizaines de randonneurs de passage par ici ces dernières années si ce n'est de centaines, en tout cas ça n'avait pas été fait depuis un bail ! :0

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Toujours pas de Julien, j'ai bien envie d'allumer le feu...bon, bon, bon...allez je vais m'attaquer à l'arrivée d'eau ! :enconstruction:

Ecrit à 18h51 dans la cabane d'Arrégatiou...très propre !

Ayé, j'ai remis l'eau et j'y ai mis un cairn, pour info c'est le deuxième tuyau au nord-est de la cabane ! :ange:
Et le feu est allumé.

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Ecrit à 19h03

Je sors voir les lumières sur le vallon de Pombie :

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Derniers rayons en face et vue sur la belle forêt traversée pour venir ici :

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Julien arrive finalement vers 19h39 (oui j'aime jouer avec ma montre :happy1: ) pendant que je fais griller sur les flammes de la ventrêche recouverte de fromage mixte vache-brebis !

"Wah mon dieu cette odeur ! Mais qu'est ce tu fais ? "

Il est complètement en nage et a vraiment galéré, l'arrivée dans cette chouette cabane avec un pote, une bonne odeur de boustifaille et un bon feu lui a fait chaud au coeur.
Au bout d'un long moment une voiture l'a amené à Fabrèges. Il a réalisé qu'il aurait eu plus vite fait à pied mais aussi qu'il n'y avait pas de distributeur de billets !
Finalement un gars l'a descendu à Laruns où il a pu retirer de l'argent et faire des courses mais ensuite il a encore attendu longtemps avant que quelqu'un le prenne et le ramène à Fabrèges ! :mrgreen: De là, énervé après un long moment à attendre un stop qui ne viendra pas, il est monté à pied comme un furieux jusqu'à la cabane ! :rougefaché:

La force basque troisième ! :amen: :mdr3:

Il pars direct se laver pendant que je continue mes succulentes grillades !
Surprise, il a ramené l'apéro, une bière chacun accompagné d'une bonne grosse bouffe pour changer !
Au passage je me mets un petit coup de lame dans le pouce en taillant une bougie, une bière et je suis presque bourré... :aille2: ...certainement aussi un peu ivre de nourriture en ce jour de ravito.

Julien va se coucher vers 22h30, je traine un peu et ne monte dormir que vers minuit. :hello:

Ecrit à 23h12 dans la cabane d'Arrégatiou devant le feu

Re: Balade Pyrénéenne..HRP à contre-courant..36 jours de bon

Publié : 12 déc. 2012 11:39
par gldn
zorey a écrit :J30 03/09/12 lundi
(...)
Après la bière en terrasse climatisée, on discute un moment à l'intérieur non-chauffé, je lui demande ce qu'il pense du passage d'Orteig, il me dit texto :
"C'est toi qui voit ! De toute façon c'est à moins de vingt minutes du refuge donc si tu le sens pas, c'est pas une grosse perte de temps de rebrousser chemin et puis ça vaut le coup d'aller voir rien que pour enrichir ta culture pyrénéenne." :ange:
(...)
Ma description du passage :
Il y a un câble servant de main courante sur tout le passage excepté au début sur 5 ou 10m (lorsqu'on vient d'Arrémoulit), le sentier fait environ un mètre de large au minimum, ça plonge bien sur le côté sans être surplombant ni à 90°.
(...)
J'appréhendais ce passage, j'ai bien eu quelques sensations mais vraiment vite fait et loin de ce que j'imaginais.
J'ai l'impression qu'on en fait tout un flan de ce passage, ça ne doit bien sûr pas être la même avec des conditions pourries, enfin c'est à l'appréciation de chacun... :ange:
...et voilà un chacun ! :happy1:
Un gars rencontré un peu après le col d'Arrious, il est "amoureux des Pyrénées" (je cite) et de la vallée d'Ossau en particulier. Il a déjà bloqué deux fois sans pouvoir franchir le fameux passage d'Orteig, on échange nos sensations à ce sujet et je l'encourage à aller voir encore une fois de surcroit avec ces conditions favorables.
J'ai aussi l'impression que c'est plus facile pour moi d'explorer ce genre de passages seul plutôt qu'avec la pression temporelle (entre autres) que peux engendrer une compagnie et il est assez d'accord là-dessus. (si vous avez un avis, n'hésitez pas ! :?: )
Bonjour.
Pour ceux qui vont "dans le mauvais sens", dont j'étais, le passage d'Orteig est le premier endroit où l'on peut vérifier son assurance. L'effet n'est donc pas le même que pour un hrpiste venu d'extrême orient, donc bien acclimaté aux pentes et aux cailloux.
Abordant les lieux, encore jeune dans ma tête :modo: (et en expérience montagnarde :intello: ), je m'étais dit : "Ceux qui les premiers sont passés là, l'ont fait sans le cable. Donc, je passe sans y toucher." Ce que j'ai fait :frime1: , causant une certaine frayeur à une jeune femme qui me suivait :( (elle me le dira plus tard). Je ferai de même au Pas des Isards puis aux lacs longs puis ronds (car moi, je suis passé du côté sud par la brèche, et ai poussé jusqu'au Valier. Na !) J'avoue avoir tenu cordes et chaînes avant l'arrivée au Col d'Anisclo puis entre Mounicou et l'Etang Fourcat (oui, mais, dans les deux cas, il faisait pas beau et c'était tout trempé !)
Aujourd'hui, fort d'une bonne chute, donc d'une expérience bien ressentie :aille2: :aille2: , je crois que je tiendrais le cable. :-/
:hello:

PS Un mètre de large, disais-tu... Pas partout. Il y a même un endroit où sur trente à cinquante cm le sentier disparait. Je ne crois pas me tromper. Non ?

Re: Balade Pyrénéenne..HRP à contre-courant..36 jours de bon

Publié : 12 déc. 2012 13:48
par zorey
Adieu Gldn ! :hello:

J'étais sûr que quelqu'un réagirait au "mauvais sens " ! :mrgreen: :mdr3:

Enfin c'est sûr qu'en venant dans ce sens, c'est un peu le premier test de la traversée si on peut dire. J'ai rencontré trois personnes qui m'ont dit s'être fait très peur en grimpant au pic d'Orhy (mais je ne sais pas à quel endroit exactement) et ensuite Orteig leur a paru comme une banale formalité.

Pour la largeur, tu dois avoir raison, ma description montre bien que je n'ai pas été plus impressionné que ça.
Je suis passé deux fois au pas des Isards et aucun souci, je n'ai pas été impressionné (bonnes conditions aussi).
Par contre pas au passage vers le col d'Anisclo (que j'ai vu en photo) et qui me semble plus impressionnant que les deux autres.
Et pour le passage avec chaînes près des étangs du Picot et du Fourcat, bah je les ai même pas trouvées :mrgreen: mais c'était dans l'autre sens (le bon ! :mrgreen: ), s'en est suivi une descente folklorique en hors-sentiers (voir jour 16).

Voili, voilà ! :)
Je lirai avec plaisir d'autres commentaires et expériences sur ces passages...et aussi sur le fait d'être seul en montagne et la citation de Russel plus haut...si le coeur vous en dit :ange:

:hello:

Re: Balade Pyrénéenne..HRP à contre-courant..36 jours de bon

Publié : 12 déc. 2012 14:14
par Dalmatien
Depuis que j'ai manqué de me tuer seul aux Cornettes de Bise en Savoie je suis méfiant ! aussi je reconnais que les deux fois où je suis passé par là, j'étais seul et je ne prends aucun risque si je n'y suis pas "obligé" et donc je suis passé par Artouste (ce qui ne rajoute pas énormément de temps surtout qu'on est là pour se promener !).
En revanche je ne me souviens même pas du passage Etang Long/Rond alors que j'y suis passé et le pas de l'Isard, par beau temps ne me pose pas de problème.

Re: Balade Pyrénéenne..HRP à contre-courant..36 jours de bon

Publié : 12 déc. 2012 14:34
par gldn
Dalmatien a écrit :(...) je ne me souviens même pas du passage Etang Long/Rond alors que j'y suis passé et le pas de l'Isard, par beau temps ne me pose pas de problème.
Pour l'étang long, le cable ne sert qu'à rassurer le promeneur, car on est simplement quelques mètres au dessus du lac. La descente, raide, vers l'étang rond peut par contre être délicate par temps humide.
Je citais tous ces passages non en raison de leur difficulté, mais en essayant de me remémorer tous les endroits équipés que j'avais pu rencontrer. Les moments les plus difficiles, pour moi, dans les conditions du jour de mon passage, furent la descente du Col Inférieur de Literole (neige hyperdure), et celle de ce que je croyais être le col de la Robinera (et qui n'étais qu'un brèche où il ne convient pas de passer, surtout chargé, et seul). Le Coret de Mulleres fut un plaisir... Trop facile... J'étais accompagné, et par des montagnards expérimentés... bien connus sur P.Team. ;-)
Bon, je rends ce post à son auteur.
:hello:

Re: Balade Pyrénéenne..HRP à contre-courant..36 jours de bon

Publié : 12 déc. 2012 15:53
par dinosaure
zorey a écrit : Je lirai avec plaisir d'autres commentaires et expériences sur ces passages...
:hello: :hello:
Orteig j'en dirais juste 2 choses :
1) hors câble, le passage a été "aménagé" par le CAF à la barre à mine...
2 ) que l'on se serve ou pas du câble (comme dans tous passage câblé) celui ci crée une sécurité psychologique....importante !
Vous sortez le câble vous aurez 66% de passage en moins....car il est sur que si on glisse on aura pas de 2ème chance....
Vous revenez à l'état où Orteig a trouvé le passage....fini les embouteillages :mrgreen:

Re: Balade Pyrénéenne..HRP à contre-courant..36 jours de bon

Publié : 12 déc. 2012 17:03
par gldn
dinosaure a écrit : (...) Orteig j'en dirais juste 2 choses :
1) hors câble, le passage a été "aménagé" par le CAF à la barre à mine...
2 ) que l'on se serve ou pas du câble (comme dans tous passage câblé) celui ci crée une sécurité psychologique....importante !
Vous sortez le câble vous aurez 66% de passage en moins....car il est sur que si on glisse on aura pas de 2ème chance.... (...)
Donc, je n'ai même pas accompli un exploit :-| :triste1: :/ :pleur3: :pleur4:

Re: Balade Pyrénéenne..HRP à contre-courant..36 jours de bon

Publié : 12 déc. 2012 17:33
par dinosaure
gldn a écrit : Donc, je n'ai même pas accompli un exploit :-| :triste1: :/ :pleur3: :pleur4:
Mais si Alain :super:
Dans l'absolu aux yeux du monde, ce n'est pas un exploit, mais ce qui compte c'est l'exploit personnel !
Chacun se crée son propre challenge en incluant des risques ou non dans ce qu'il entreprend....
Tu as dominé tes peurs en ne te servant pas du câble...donc c'est ton exploit et tu peux être fier de toi :super:
:hello: :hello:

Re: Balade Pyrénéenne..HRP à contre-courant..36 jours de bon

Publié : 12 déc. 2012 17:54
par gldn
dinosaure a écrit :
gldn a écrit : Donc, je n'ai même pas accompli un exploit
Mais si Alain (...) Chacun se crée son propre challenge en incluant des risques ou non dans ce qu'il entreprend.... Tu as dominé tes peurs en ne te servant pas du câble...donc c'est ton exploit et tu peux être fier de toi :super:
:hello: :hello:
Merci Dino pour ce réconfort :) :)
:hello: :hello:

Re: Balade Pyrénéenne..HRP à contre-courant..36 jours de bon

Publié : 12 déc. 2012 19:24
par lagrole
Hello à tous,
Très beau récit, comme toujours.

Le passage d'Orteig ne doit pas être pris à la légère, surtout si le sol est humide. On a parfois tendance à se relâcher sur la fin, après le câble.

Quant au Pic d'Orhi, il faut relativiser: les personnes dont tu (Zorey) parles, ont peut-être "enfourché" la crête d'Alupiña (?). CElle-ci est heureusement contournable par la gauche, un peu plus bas:
http://euskalmendiak.blogspot.fr/2008/02/orhyorri.html
Sinon, je ne vois pas où elles auraient pu flipper sur la voie normale par beau temps sec...car vous le savez bien, au Pays basque, il fait toujours beau et sec :mdr2:

:hello:
Lagrole

Re: Balade Pyrénéenne..HRP à contre-courant..36 jours de bon

Publié : 12 déc. 2012 20:48
par Gérard
Bonsoir,

Prudent à l’extrême bien plus pour les autres que pour moi, j'imagine un groupe (même petit) avec une panique et ses inconvénients au milieu du passage. Donc un peu de matos pour se transformer en télécabine, ça ne fait pas de mal.

Pour la petite histoire : Jacques Orteig, surnommé l'animal des Eaux-Bonnes était de Aas. Étant berger (et chasseur) il devait très certainement pratiquer le langage sifflé propre à ce village. Ayant travaillé avec Clément Arripe, un des derniers siffleurs, j'en garde un souvenir émouvant.

A bientôt
Gérard

Re: Balade Pyrénéenne..HRP à contre-courant..36 jours de bon

Publié : 13 déc. 2012 15:38
par zorey
Adieu ! :hello:
Merci pour vos témoignages et rappels historiques sur le passage, on en apprend des choses, c'est cool. :super: :amen:

Je continue dans la série :
Je me disais bien
Je me disais bien que les réactions seraient intéressantes. :ange:

Bon, avant tout :
lagrole a écrit : (...)Le passage d'Orteig ne doit pas être pris à la légère, surtout si le sol est humide. On a parfois tendance à se relâcher sur la fin, après le câble.(...)
+1 comme on dit

Je modère un peu mes propos, rapport au flan tout ça ! :happy1:
Gaffe à Orteig, ce n'est pas anodin, la description faite plus haut n'était que mon ressenti à un moment donné.
C'est sûr que c'est un passage où si on glisse on a pas de deuxième chance comme le dit justement Dino.

Dans le sens classique, "vers Arrémoulit" (remarquez que par bon sens je ne fais pas de blague de sens :mrgreen: ) il n'y a plus de câble vers la fin sur les derniers mètres qui se font en montant, c'est bien de le répéter et de préciser qu'il ne faut pas se relâcher avant la fin (et ce dans n'importe quel sens), merci Lagrole. :super: :amen:
David le gardien me l'avait bien précisé, il pense que sans câble il est plus aisé de finir en montée que de commencer en descente, on ne peut qu'être d'accord.

Info simplement pratique : David dit aussi qu'en marchant bien on perd environ une demi-heure à éviter Orteig par le bas.


Mais les ressentis et "états d'esprit" différents sont amusants à comparer.

On a l'air d'accord sur le pas des Isards mais j'imagine qu'il peut être vécu différemment selon les personnes comme tout les passages cités d'ailleurs. L'exemple de Lukesmith montre que l'appréhension joue aussi.

Par exemple, si je n'avais pas préparé ce passage en me renseignant, je ne l'aurais pas appréhendé, comment l'aurais je vécu ?
Je me demande bien, faudrait un cobaye pour voir ! :happy1:
Mais là faut pouvoir se "transformer en télécabine", et je n'en suis pas encore capable. :pascontent:

C'est rigolo de voir que Dalmatien ne se rappelle même pas d'un passage que Gldn avait tout de même retenu même si son ressenti traduit qu'il l'a vécu comme un passage de moindre difficulté.
Toujours sur l'appréhension, Dalmatien a évité Orteig de par sa réputation, aurait-il fait de même en connaissant le passage ?

En tout cas bien d'accord avec Dino, chacun ses exploits et ses Orteig.
Par contre je pense qu'aux yeux de "Monsieur tout le monde", passer Orteig sans s'aider du câble peut apparaître comme un exploit mais ce n'est que mon avis. Perso j'ai tenu le câble d'une main quasi-tout le long mais en vérifiant souvent qu'il tenait bien.

Pour Lagrole (et tout le monde), je ne connais pas le pic d'Orhi mais le premier que j'ai croisé était sur la fin de sa HRP (c'était en descendant du Carlit) et pour lui ce fut le passage le plus dur de la traversée. Mais effectivement dans cette partie des Pyrénées où il fait beau et sec, il était tombé sur du brouillard et disait qu'il était monté par une crête bien gazeuse des deux côtés et où il fallait bien poser les mains donc j'imagine qu'il a du tomber sur la crête d'Alupina dont tu parle.
Les deux autres, que j'ai rencontré en vallée d'Ossau il me semble, essayaient de s'orienter en tenant la carte à l'envers (!) et avaient rebrousser chemin encore une fois dans le brouillard (bizarre quand même pour une région sèche) en attaquant le pic d'Orhi depuis l'ouest.


Sinon il y a des phrases qui m'ont bien fait marrer ::d :
Et pour l'Orhi, tu verras, les montagnes basques même les vaches y montent !
Ah c'est un peu comme les coteaux du Gers alors mais en un poil plus haut, c'est comme l'Andorre ? :mdr3:
un hrpiste venu d'extrême orient
Excellent comme appellation !
Bon, je rends ce post à son auteur.
Comme je l'ai dit je trouve ces témoignages très intéressants et instructifs (j'ai noté les clous de Cotatuero pour aller bosser mon vertige) donc je vous le prête avec plaisir si vous voulez continuer là dessus.

:hello:
zorey

Re: Balade Pyrénéenne..HRP à contre-courant..36 jours de bon

Publié : 13 déc. 2012 16:39
par Dalmatien
Ca il faut dire que les clous de Cotatuero à la descente ça vaut le jus !
A peu près autant que le passage sur l'arête des Trois Conseillers où, accroché à un gendarme, les pieds quasi coté Glère et les fesses au dessus de Cap de Long, le guide me criait de juste suivre la corde !

Re: Balade Pyrénéenne..HRP à contre-courant..36 jours de bon

Publié : 14 déc. 2012 19:09
par zorey
Adieu tous, bon j'enchaine sur le récit mais vos impressions et anecdotes m'intéresse toujours si vous voulez les partager ici. :ange:
Et Marco, j'imagine qu'entre un gendarme et un guide tu étais plutôt bien assuré ! :happy1:

J31 04/09/12 mardi

Réveil vers 6h30 et trainage au lit jusqu'à 7h.
On rallume le feu pour le ptit-déj, c'est bien agréable et puis on peut se le permettre, il reste deux fois plus de bois qu'à mon arrivée. :ange:

Julien file vers 8h, son objectif du jour est de rejoindre le site d'Arlet, ce qui lui fait un bon bout.
En fait les jours passés à marcher ensemble lui ont fait réaliser qu'il était capable d'avancer assez rapidement, et moi ça me l'a confirmé. En gros, à rythme normal, on divise le temps de topo par deux quasiment systématiquement et on en est à chaque fois très étonné. 8|

Je ne pars qu'à 10h après un gros deuxième ptit déj au coin du feu. Depuis le début j'avais coché un lever de soleil sur l'Ossau donc aux alentours du refuge d'Ayous. Ce n'est pas loin, j'ai donc toute la journée pour improviser une balade autour de ce majestueux pic que je pourrai certainement un jour appeler par son prénom. :)

Je n'ai aucune envie d'emprunter le chemin qui monte au refuge de Pombie que je connais déjà et depuis hier je suis attiré par la crête herbeuse qui domine la cabane au nord, du coup j'y vais ! ;)

Il y a plusieurs sentes, j'en prend une qui monte plein ouest près du talweg jusqu'au nord du point côté 1901.
Regard en arrière, coucou Lurien :

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Ensuite j'oblique plein nord pour grimper droit dans la pente jusqu'au sommet côté 2148 (a t-il un nom ?) auquel je fais une petite pause clope en observant un troupeau de brebis à l'ouest. :)

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Fait pas très beau... :-|

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Ensuite je fais ce pourquoi je suis monté sur cette crête, je la parcours sur son fil, c'est très facile mais quel bonheur ! ::d
Par contre Monseigneur ne daigne pas se découvrir pour moi :pascontent: :

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La cabane est en bas à l'orée de la forêt :

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Je suis donc cette crête, passe au sommet côté 2198 (et lui a t-il un nom ?) puis me dirige vers le pic de Pombie, la dépression juste avant le pic versant est est pleine d'eau. Je contourne le pic de Pombie par l'ouest, aperçois quelques isards en contrebas et plonge dans le brouillard.

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Malgré ce brouillard, c'est assez évident, il y a une sente à flanc qui passe au col de Pombie et continue ensuite vers le col de Suzon en contournant le pic Saoubiste par l'ouest, je la perd puis la retrouve par moment et me retrouve rapidement au col où un vent fort souffle depuis l'est.
Je ne m'attarde pas, ça caille un peu et surtout on ne voit rien donc direction le refuge de Pombie. Je rattrape un groupe dans le pierrier juste avant le refuge. C'est une dame d'un certain âge avec son mari accompagnés de deux femmes plus jeunes dont une qui traine derrière en téléphonant, on se salue rapidement mais chaleureusement. :hello:

Je continue et m'arrête au refuge où c'est apparemment le grand nettoyage d'automne qui doit être fastidieux vu le manque d'eau qu'a connu ce refuge pendant l'été, en tout cas l'accueil n'est pas super à ce moment là :-| . Je me mets à une des tables dehors et grignote un peu en écrivant dans mon carnet.

Ecrit à 12h01 près du refuge de Pombie

Je monte ensuite rapidement au col de Peyreget où je m'arrête manger pour de vrai (froid d'ailleurs... :( ). J'ai croisé un groupe de "vieux" très enthousiastes et rieurs qui descendaient au refuge. :hello:

Vue sur le refuge et le lac de Pombie depuis le sentier menant au col :

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Au bout d'un moment arrivent Robin et Sam (pas trop sûr pour Sam désolé :-| ) qui font une balade de quelques jours par ici, on discute un peu, ils sont très sympas. Je file après qu'ils m'aient averti qu'ils en ont un peu chié dans le pierrier pour grimper ce col. En fait pendant une centaine de mètres, c'est effectivement un peu fastidieux dans les gros blocs mais rien d'insurmontable.

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Une fois ce pierrier passé, je me dis que c'est quand même dommage de ne pas être allé rendre visite au pic de Peyreget...et puis je n'ai pas eu ma dose de caillasses quotidienne !
Je coupe donc plein sud dans la pierraille au début pour atterrir un peu au dessus du col de l'Iou. De là je commence à grimper plein est vers le pic. Presque arrivé je suis recouvert par un nuage, j'hésite un peu puis fait demi-tour en me disant que ça ne vaut pas le coup de monter pour ne rien voir.
Je descends en hors-sentier vers le lac de Peyreget en espérant faire une photo reflet au cas ou l'Ossau se dégagerai d'un coup. Arrivé au lac, l'Ossau toujours encapuchonné, je me retourne et le nuage qui recouvrait le pic de Peyreget a disparu, grrrr :rougefaché: j'aurais du finir l'ascension et patienter un peu en haut.

Je rencontre un groupe à qui j'indique le col de Peyreget et retrouve ensuite le groupe croisé avant Pombie (avec la dame). La dame qui m'a apparemment pris en sympathie entame la discussion, elle est très bavarde mais très intéressante :

"Oh moi l'Ossau, je l'ai grimpé par toutes les voies possibles et même si je ne grimpe plus maintenant je ne m'en lasse pas !" :amen:

Elle a une énergie folle pour son age et est bien contente de me trouver là, les deux femmes derrière trainent un peu trop à son goût. Elle me corrigera sur la prononciation des noms de sommets du coin et vérifiera même que je sais bien me servir de ma carte et de ma boussole avant qu'on se sépare. :super: :amen:

Sans s'en rendre compte on a un peu accéléré leur rythme et les deux femmes commencent à prendre un bon retard, ils décident donc (avec son mari) de les attendre et me souhaitent bonne continuation pour la suite.
Vraiment un très chouette rencontre, un sacré bout de femme !

Autant comme je l'ai dit auparavant pour moi l'appellation "un vieux" (de la montagne) marque un certain respect, autant je pense que le féminin est plus péjoratif :mdr3: , je me contente donc de l'appellation "dame". :ange:

Content de vous avoir rencontrer Madame, et même si je doute que vous me lisiez je vous envoie plein de bonnes choses et un grand salut. :hello: :super: :super: :amen: :amen: :amen:

Je continue à descendre, passe près de la cabane de Peyreget et repère le sentier qui descend vers la cabane de Cap de Pount mais je n'ai pas envie de prendre un sentier balisé et irai bien me perdre dans la forêt "lapiazée" près des cabanes de Lous Quebottes. C'est ce que je fais en longeant les petites barres rocheuses à l'est de Cap de Pount, j'y retrouve un sentier que je ne suis pas et entre dans la jolie petite forêt qui ressemble un peu à certaines forêts cévenoles que je connais bien.
Y évoluer est un peu fastidieux mais c'est un régal. :super:

Vue vers la Pène de Peyreget depuis la forêt :

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Je sors de la forêt et me pose près de la rivière pour une toilette, un goûter et une petite sieste. Ensuite je pensais prendre le chemin de Saint-Jacques de Compostelle pour rejoindre Ayous en passant par les lacs Gentau et Casterau (prononcez Casteraow ! :happy1: ) mais j'ai la flemme et je décide de prendre un autre itinéraire.

Je passe aux cabanes de la Hosse où les chiens après avoir voulu me mordre finissent par réclamer quelques caresses 8| :) . Je prends le chemin des pèlerins sur quelques centaines de mètres puis oblique plein nord sur une sente cairnée qui disparait par moment. Je rejoins le talweg et le franchis vers 1800m, il y a une sente sur chaque rive et un berger est en train de regrouper ses brebis rive droite sur les pentes du pic Casterau. Je l'observe un moment et on échange un salut de loin. :hello:

Le moment de la journée où l'Ossau a été le plus dégagé :pascontent: :

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Je continue à monter et arrive vers les jolis gouffres au sud des lacs Gentau et Roumassot. Les nuages sont maintenant montés et je découvre le lac Gentau dans le brouillard, le refuge n'apparait que quand j'en suis à une centaine de mètres.

Je me prend un petite bière (oui refuge = bière, suis-je le seul à faire cette association ? :happy1: ) et vais la siffler sur la terrasse, de laquelle on ne voit même plus le lac !
Je discute vite fait avec un couple âgé ayant prévu de bivouaquer mais qui se sont replié au refuge au vu du temps bouché et frais, puis je me prend un café.

Je suis bien tenté de rester ici pour la nuit mais en même temps j'ai bien envie d'un bivouac. Je me prends l'équivalent du prix de la nuit en sucreries :miam: et demande au gardien s'il y a des endroits plats pour bivouaquer près du col ou du pic d'Ayous. Sa réponse est un peu évasive mais il me dit quand même qu'à l'est du pic d'Ayous il y a un endroit plat "on y rentrerait facilement un terrain de golf !" 8|
Okidac allons-y ! :)

En montant au col d'Ayous, vue sur le refuge et le lac Gentau :

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Le brouillard se dégage un peu pendant que je monte au col d'Ayous, je cherche un endroit plat sans succès et me retrouve au col. A y être, je me décide à aller voir vers le pic d'Ayous, le brouillard s'est densifié et je ne vois plus qu'à environ cinq mètres mais le cheminement est évident. Une fois arrivé au pic, on n'y voit toujours que dalle et j'hésite longuement à descendre chercher le fameux terrain de golf !

Ayant initialement prévu de dormir près d'un des lacs et d'enchainer le lendemain vers le col des moines et le Somport, ma carte imprimée s'arrête juste au col d'Ayous :nonon: et la photo des cartes de Julien et du refuge ne me servent à rien puisque je n'ai plus de batterie à l'appareil photo (j'ai pu avoir un peu d'énergie dans le chargeur solaire avec le soleil d'aujourd'hui mais j'ai préféré recharger ma seconde batterie de téléphone). :nono:

Après avoir errer un moment par là-haut, je finis par trouver un endroit de bivouac improbable à peu près plat à l'abri du vent côté ouest de la crête à une centaine de mètres du pic.
Je fouille un peu autour et découvre de belles mottes d'herbe et de terre sûrement retournées par des sangliers, je m'en sers pour m'aménager une couche assez plate car l'endroit est légèrement en dévers, en espérant que les sangliers ne viennent pas me rendre visite pendant la nuit. :nono:

Décidément je n'ai pas bien branché mon cerveau en cette fin de journée, je m'aperçois qu'il me reste à peine un demi-litre d'eau 8| et en général j'en bois au moins un litre le soir sans compter celle utilisée pour la cuisine.
Je me fais quand même des pâtes-sauciflard-vachekisemarre :happy1: en décidant de me rationner pour la fin de la soirée et de prendre mon ptit déj le lendemain une fois que j'aurai trouvé de l'eau plus bas.
Je me couche rapidement après et lis un peu l'équipe (achetée à Gavarnie ! :happy1: ) en savourant chacune de mes dernières gorgées d'eau.

Dodo tôt. :ange:

Ecrit vers 21h00 près du pic d'Ayous (heure non notée)

Re: Balade Pyrénéenne..HRP à contre-courant..36 jours de bon

Publié : 14 déc. 2012 20:09
par Dalmatien
Alors je suis en total désaccord avec refuge = bière !
La vraie association c'est : refuge = bières
Le pluriel est absolument nécessaire. La première bière c'est juste pour reconstituer la provision de liquide et la deuxième c'est celle que l'on apprécie.
A ce propos on devrait faire un top 10 des refuges pour la qualité de la bière proposée.
S'il n'y a que de la Heineken le refuge doit être rayé des listes des coins fréquentables !

Personnellement j'avais aimé la bière catalane (Cap d'Ona, en version ambrée, même si on a goûté toutes les autres) au refuge de Mariailles et la bière basque (Aker Beltz de toutes les couleurs on a tout goûté) au refuge de Barroude !
Et toi?