Imprenable Canigou pour un anniversaire version subzéro
Publié : 08 déc. 2014 13:00
Samedi 6 décembre 2014, Pic Joffre 2362m, température -11°C, vent 90km/h, windchill à -26°C, le Canigou nous a mis à genoux. La neige est béton mais les rafales sont trop violentes et rendrait la suite de l'ascension bien trop dangereuse. Entièrement recouverts de givre, Ben et moi, nous décidons de nous incliner face à l'olympe des Catalans qui ne veut pas de nous aujourd'hui.
Pourtant, on y a cru, tant la nuit qui a précédé fût belle. La montée à la frontale par les bois de Patriques sous un ciel rempli d'étoile illuminé par la pleine lune, fût un moment magique, qui nous a offert à Ben et moi un spectacle magique: la porteille de Valmanya comme on ne l'aura jamais vu
, saisie l'espace d'un instant dans l'objectif de mon TZ10. Rien que pour ça, ça valait la peine de monter.
Nous atteignons le frigo des Cortalets
à 21h, la neige scintille comme une rivière de diamants, mais la températrue est déjà bien négative. Etrangement nous sommes les seuls 
, ce qui ne nous empêchera pas de faire une fiesta d'enfer 
(faute de suédoises, on avait quand même fait suivre l'essentiel de survie 
)
Heureusement les frères Bogdanof , Igor et Griska étaient là
La nuit est bien avancée sur les cortalets et un voile épais commence à accrocher le sommet du Canigou. Nous nous endormons dans nos super duvet dans lequel on ne peut pas dire que l'on ait froid mais dans lequel on ne peut pas dire que l'on ait chaud. Dans le frigo , il fait 0°C.
Dimanche matin, 8h. On a manqué l'heure du réveil, et je manque de m'assommer avec la barre en fer du lit superposé que je prend plein cadre dans la tête
. Dehors c'est la purée de pois, le vent se déchaine, mais nous ne doutons de rien. La météo avait prévu que ça se lève, nous sommes bien équipés contre le froid, et nous serons abrités du vent jusqu'à la crête du Pic Joffre. Alors avec Ben on décide d'y aller quand même, au moins jusqu'au Pic Joffre, après tout la crête est large, le manteau neigeux bien regelé et nou sne risquons pas grand chose à part de perdre nos doigts en enlevant nos moufles pour prendre des photos
On s'équipe, version froid extrême, Gore-Tex, collant, pantalon, sur-pantalon, polaire, cagoule, bonnet, capuche...y'a plus rien dans le sac
Canigou!!! Nous voilà!!!
Finalement on a vite chaud dans la montée, mais on est encore à l'abris du vent et ....on ne doute toujours pas d'atteindre le sommet du Canigou (je vous l'accorde on est un peu idiots ).
On arrive sur la crête du Joffre et là....on réalise des essais en soufflerie grandeur nature!!! le vent, le grésil, les lunettes qui givrent, on avance tant bien que mal en se faisant bouger par toute la furie d'Eole .. on prend notre temps pour monter, on se dit qu'avec ce vent, ça va finir par se lever, qu'on voit au moins le Canigou.
Finalement, rien ne sert de continuer car visiblement la météo s'est un chouilla planté et ça ne se lèvera pas. De plus aller au delà du Pic Joffre serait trop dangereux car l'arête finale est un peu plus expo. Le temps de faire la photo que vous avez tous vus en début de ce reportage et on fait demi-tour.
Et puis, comme les idées à la con ne viennent jamais seules, et comme c'était quand même mon anniversaire, on se dit "tiens, puisqu'on a le temps, on pourrait aller faire un tour dans le fond du cirque du Barbet pour jeter un oeil à la brèche Durier"
Aussitôt dit....
Et puis, comme 2 idées à la con, en précèdent souvent une troisième, et comme la neige est bien gelée, et que les conditions sont idéales pour le cramponnage, pourquoi ne pas aller essayer de décoincer le bloc coincé (oui, là je le concède c'était une très grosse idée à la con)
Alors on attaque le cône de déjection
Et on remonte le couloir. Il y a quelques accumulations de neige légère par endroits, mais globalement, la croûte de regel est béton
Par contre le vent s'engouffre dans le couloir et on n'y voit plus rien. Et puis de toute façon on ne comptais pas atteindre le bloc coincé vu qu'après il nous fallait redescendre par le couloir. Du coup on s'est arrêté au premier tiers et on est redescendu...super exercice de cramponnage et de musculation des quadriceps qui sont bien montés à température
Comme une bouteille de champagne nous attendait au refuge et qu'on avait oublié de la mettre au frais, on préfère rentrer aux Cortalets pour la boire, de peur qu'elle soit trop chaude.
Le Barbet se découvre un peu..
Ah oui...j'oubliais...en bonus...vu que nous ne nous sommes pas arrêtés dans notre dynamique, une nouvelle discipline de l'alpinisme est née: le dry-wooding (je précise que l'arbre était mort)
Sinon, on en profite pour faire un petit clin d'oeil à notre équipementier
sans qui on nous aurait sûrement retrouvés comme 2 bâtonnets de colin surgelés
Voilà pour ce week-end mémorable et une anniversaire bien givré.
Pour terminer, je tenais juste à dire, que cela fait maintenant bientôt 7 ans que je suis sur ce forum, et que vous lisez mes "aventures" devrais je dire nos aventures, car vous en faites bien souvent partie. Ce forum m'a permis de découvrir plein d'endroits merveilleux, de passer des moments inoubliables qui font partie de ma vie, et puis surtout de faire de belles rencontres avec des gens formidables, tous unis par le partage de la même et unique passion de la montagne et de nos chères Pyrénées. Ce lien, si précieux, rien ni personne, ne pourra jamais me l'enlever. Alors à tous je vous dis un grand Merci.
@bientôt, en direct des cimes
Pourtant, on y a cru, tant la nuit qui a précédé fût belle. La montée à la frontale par les bois de Patriques sous un ciel rempli d'étoile illuminé par la pleine lune, fût un moment magique, qui nous a offert à Ben et moi un spectacle magique: la porteille de Valmanya comme on ne l'aura jamais vu
, saisie l'espace d'un instant dans l'objectif de mon TZ10. Rien que pour ça, ça valait la peine de monter.Nous atteignons le frigo des Cortalets
à 21h, la neige scintille comme une rivière de diamants, mais la températrue est déjà bien négative. Etrangement nous sommes les seuls , ce qui ne nous empêchera pas de faire une fiesta d'enfer (faute de suédoises, on avait quand même fait suivre l'essentiel de survie )Heureusement les frères Bogdanof , Igor et Griska étaient là
La nuit est bien avancée sur les cortalets et un voile épais commence à accrocher le sommet du Canigou. Nous nous endormons dans nos super duvet dans lequel on ne peut pas dire que l'on ait froid mais dans lequel on ne
peut pas dire que l'on ait chaud. Dans le frigo , il fait 0°C.Dimanche matin, 8h. On a manqué l'heure du réveil, et je manque de m'assommer avec la barre en fer du lit superposé que je prend plein cadre dans la tête
. Dehors c'est la purée de pois, le vent se déchaine, mais nous ne doutons de rien. La météo avait prévu que ça se lève, nous sommes bien équipés contre le froid, et nous serons abrités du vent jusqu'à la crête du Pic Joffre. Alors avec Ben on décide d'y aller quand même, au moins jusqu'au Pic Joffre, après tout la crête est large, le manteau neigeux bien regelé et nou sne risquons pas grand chose à part de perdre nos doigts en enlevant nos moufles pour prendre des photos On s'équipe, version froid extrême, Gore-Tex, collant, pantalon, sur-pantalon, polaire, cagoule, bonnet, capuche...y'a plus rien dans le sac
Canigou!!! Nous voilà!!!
Finalement on a vite chaud dans la montée, mais on est encore à l'abris du vent et ....on ne doute toujours pas d'atteindre le sommet du Canigou (je vous l'accorde on est un peu idiots
).On arrive sur la crête du Joffre et là....on réalise des essais en soufflerie grandeur nature!!! le vent, le grésil, les lunettes qui givrent, on avance tant bien que mal en se faisant bouger par toute la furie d'Eole .. on prend notre temps pour monter, on se dit qu'avec ce vent, ça va finir par se lever, qu'on voit au moins le Canigou.
Finalement, rien ne sert de continuer car visiblement la météo s'est un chouilla planté et ça ne se lèvera pas. De plus aller au delà du Pic Joffre serait trop dangereux car l'arête finale est un peu plus expo. Le temps de faire la photo que vous avez tous vus en début de ce reportage et on fait demi-tour.
Et puis, comme les idées à la con ne viennent jamais seules, et comme c'était quand même mon anniversaire, on se dit "tiens, puisqu'on a le temps, on pourrait aller faire un tour dans le fond du cirque du Barbet pour jeter un oeil à la brèche Durier"
Aussitôt dit....
Et puis, comme 2 idées à la con, en précèdent souvent une troisième, et comme la neige est bien gelée, et que les conditions sont idéales pour le cramponnage, pourquoi ne pas aller essayer de décoincer le bloc coincé (oui, là je le concède c'était une très grosse idée à la con)
Alors on attaque le cône de déjection
Et on remonte le couloir. Il y a quelques accumulations de neige légère par endroits, mais globalement, la croûte de regel est béton
Par contre le vent s'engouffre dans le couloir et on n'y voit plus rien. Et puis de toute façon on ne comptais pas atteindre le bloc coincé vu qu'après il nous fallait redescendre par le couloir. Du coup on s'est arrêté au premier tiers et on est redescendu...super exercice de cramponnage et de musculation des quadriceps qui sont bien montés à température
Comme une bouteille de champagne nous attendait au refuge et qu'on avait oublié de la mettre au frais, on préfère rentrer aux Cortalets pour la boire, de peur qu'elle soit trop chaude.
Le Barbet se découvre un peu..
Ah oui...j'oubliais...en bonus...vu que nous ne nous sommes pas arrêtés dans notre dynamique, une nouvelle discipline de l'alpinisme est née: le dry-wooding
(je précise que l'arbre était mort)Sinon, on en profite pour faire un petit clin d'oeil à notre équipementier
sans qui on nous aurait sûrement retrouvés comme 2 bâtonnets de colin surgelés Voilà pour ce week-end mémorable et une anniversaire bien givré.
Pour terminer, je tenais juste à dire, que cela fait maintenant bientôt 7 ans que je suis sur ce forum, et que vous lisez mes "aventures" devrais je dire nos aventures, car vous en faites bien souvent partie. Ce forum m'a permis de découvrir plein d'endroits merveilleux, de passer des moments inoubliables qui font partie de ma vie, et puis surtout de faire de belles rencontres avec des gens formidables, tous unis par le partage de la même et unique passion de la montagne et de nos chères Pyrénées. Ce lien, si précieux, rien ni personne, ne pourra jamais me l'enlever. Alors à tous je vous dis un grand Merci.
@bientôt, en direct des cimes
Surtout n'essayez pas de refaire ça chez vous 
