(en fait personne

soyons honnête, l'idée au départ c'était LE strike !
en gros : balancer une meindl dans la montagne et faire tomber les six 3000
le problème étant que l'autre partie du cahier des charges était la descente par le névé du col du montcalm (brouff, spèce de gamin va !)
je met tout ça dans le shaker, je mélange et ça me tombe l'itinéraire suivant :
montée par riufret, bifurcation par l'itinéraire de descente de la désormais célèbre « affaire des canalbonnes », rodo, punta gabarro, estat, verdaguer, on descend par la combe et pas l'arête puisqu'il paraît qu'il faut l'éviter (à la descente), sotlo, re-combe, montcalm et descente riufret version intégrale
je met le réveil à 4h du mat, il sonne, je jette un coup d'oeil dehors : purée de pois !
monter LE vallon dans le brouillard, de nuit à la frontale, comment dire …. il me reste un brin de conscience, j'abdique ,
réveil à 5h, idem, 6h idem, j'abandonne l'idée d'un départ anticipé
ptit dej comme d'hab, trajet soulcem comme d'hab, départ 8h comme d'hab
c'est parti pour le roman photo :
l'instant magique d'une journée réussi : soulcem dans la caca !
(sauf le jour ou j'ai émergé de la mer de nuage à la rouge de bassies pour voir se former un orage dément au dessus qui nous est tombé sur le coin de la gueule 20' plus tard, RIP mes salomon ...)

tellement magique d'ailleurs que je vais réussir à me perdre au bout de 30' :
arrivée à une cascade/ruisseau, les traces montrent une traversée de la zone sauf que dans riuffret : ON NE PASSE JAMAIS SUR L'AUTRE RIVE !! et que de l'autre coté je ne vois rien qui ressemble à un sentier, du moins dans les 10 mètres de visibilité que veut bien m'octroyer le brouillard
je me dit que j'ai du perdre le chemin et attaque avec les dents du gipset humide à ma gauche manière de retrouver le bon itinéraire
au bout d'un moment et la pente devenant franchement raidasse, je décide d'arrêter les conneries et d'user de la tactique dites « du cercle » pour retrouver le point de départ de mes déboires
j'arrive tant bien que mal à redescendre et retrouve le chemin qui me ramène de nouveau à la cascade/ruisseau
incrédule je traverse, grimpe 15m de merdasse et retrouve un sentier
en fait celui qu'on doit pas traverser c'est l'autre, le gros ….
30' de perdu, de l'énergie foutu en l'air, ça commence bien !

émergation un peu plus tard vers 2100m de la zone hostile, et regard en arrière pour constater un soleil puissance 10 sur malcaras
l'appareil photo déclare forfait 10 minutes le temps de se remettre de tant de luminosité, pas habitué le pauvre
je dégaine la crème solaire et me tartine le corps consciencieusement me doutant que la fin du vallon va me faire monter en température

et ce qui devait arriver se pointe : mu par une force d'attirance faisant passer la loi de la gravitation pour une aimable expérience culinaire à base de pommes, voyant l'étang, JE DESCEND !!!
PUTAIN BROUFF, ON NE DESCEND JAMAIS EN MONTANT !! (…)
le temps de me rendre compte que je suis prêt de l'eau et que ce n'est pas normal je suis dedans de 50mD-

faisant contre mauvaise fortune bon cuissots, je tape une tof et remonte ma connerie

ayant repris mes esprits (et une poignée d'abricots secs) je checke la suite pour constater que tout les éléments gourmands/croquants sont la : la cascade indiquant le moment de tourner à gauche dans le vallon canalbonnien, le col visé tout la haut, nos 3000's bien en place, MON névé du retour toujours pas fondu malgré les 34° à l'ombre à riufret-plage
c'est parfait, y'a plus ka,

a partir de ce moment, fini les errements, place à l'efficacité, je traverse pile poil au bon endroit (jonction fin du névé)
un coucou à malcaras et fourcat et je m'engage

coup d'œil à gauche pour vérifier que mon névé est toujours la
TAIN BROUFF T'ES LOURD LA !!
bah quoi, j'l'attends depuis tellement longtemps cui-la !

monsieur 2914 se fait tout petit me voyant arriver, souvenir de la rouste reçu 3 jours plus tôt

mes traces sont toujours la, personne n'est passé depuis, curieux, j'pensais pourtant qu'à l'issu de mon CR fin et classieux tout Pteam se précipiterait à la poursuite du Canalbonne inconnu
j'suis déçu

coup d'oeil sur le chemin parcouru pour me rendre compte que j'avance pas très vite en fait
(spoil : un nouveau pb de timing va arriver, vous n'avez rien lu, faites comme si c'était une surprise)

la partie gravette/pierrier est presque terminé quand mossieur 2960 se permet une réflexion désobligeante agrémenté d'un geste équivoque du majeur
l'agression gratuite m'incite à une dernière pause ou je prends le temps de faire comprendre à mossieur que quand je vais revenir lui rendre visite je me permettrai de lui signer un autographe à grand coup de piolet

je vous passe l'étang playa et l'étang glagla (de canalbonne) toujours aussi beaux …

(voir CR ad-hoc)
constatant que le rodo n'existe sur les cartes que parcequ'il dépasse légèrement les 3000 (merci le kern …) et qu'il vente un poil trop au col, je grimpe
on n'allait quand même pas se sustenter à 2900 c'aurait été d'un commun !

tout à mon paquet de chips je zieute la suite du parcours et ma montre,
mon cerveau se met à clignoter et lâche le résultat d'un calcul savant m'indiquant que ça commence à être tendu

je décide donc que la crête de la punta sur la digestion on se la fera une autre fois et monte direct par le chem.. sent... vagues traces qui mène au col,
de la je termine vers le sud pour atterrir sur la gabarro n°1

le toit de la catalogne est la en face qui m'attend,
relecture mentale des topos de la crête et c'est parti

parcours finalement plus aisé que ce que je pensais que je ferai avec une main dans le dos (tenant les bâtons quoi) pour enfin pouvoir faire LA photo :
soleil, horizon infini, pas de vent, personne sur la pica ...
LE classique de LA carte

les deux petits fils sont la eux aussi, c'est la réunion de la famille 3000


un coucou au cousin couserien coincé par le tour de france

Cheese décide que : « la photo sur la pica comme un vulgaire catalan » ça passera pas par elle , et préfère se faire immortaliser sur le verdaguer avec le monteixo au fond
commence à avoir bon goût la bestiole à force de trainer en 2148OT

tout ça est bien joli mais le chrono tourne, va falloir redescendre
pause intermédiaire pour démontrer, si besoin était (on est dans le 09, on sait jamais …) , que la terre est bien ronde
merci a la courbure de la mer de nuage derrière mon massif préféré
d'ailleurs après ma crémation je veux qu'on disperse dans la raspe
TAIN BROUFF, MEME MORT TU CONTINUE DE FAIRE CHIER, PAS LA RASPE !! NAAAAN !!


petite pause devant un panorama magique dans des conditions météo qui , n'en déplaise aux taquins de tout bords (poils) , sont excellente dans cette petite partie de la fière Midi-Pyrénées
faut quand même signaler qu'en 12 jours de présence mon tube de crème solaire n'est resté qu'une seule fois au fond du sac
donc vous la, messieurs les septiques qui glosez sur la soi-disante aptitude du 09 à se travestir en Breton ou autres Poitou-Charentais je vous demande de vous arrêter, de vous lever devant vos écrans et de faire une minute d'applaudissements devant le spectacle



bien, maintenant que la populace est recadrée on peut reprendre le fil,
je me retourne, IL EST LA !!
tout frétillant qui m'attend

je savoure le moment
j'attends un peu voyant qu'un canidé suivi de trois bipèdes en termine avec la montée du col
pause papotage : « vous faites le montcalm ? » « hein ? Vous trouvez que c'est mal balisé ?? »
'fin bref vous connaissez l'histoire
c'est parti pour le grand œuvre de la journée

200m D- / 4'30
du pur bonheur de ramasse Ariégeoise agrémenté d'une gamelle de 30m que je rattrape à grand coup de batons
j'ai fait ma connerie, j'suis content, j'ai des étoiles plein les yeux (ou c'est la neige ?)

le temps de me sécher un peu et de passer une barrière de corail montagnard et c'est reparti pour 200m D- beaucoup moins raides, mais on s'en fout, c'est du névé, c'est bonheur

la partie ludique est terminée, je ramarre le croisement du vallon canalbonnien indiquant que LE vallon est tout proche

ptite curiosité : le passage « indiana jones » : des lozes dépassant d'une mare, faut sautiller de l'une vers l'autre si on veut espérer démarrer riuffret les chaussettes sèches

et c'est parti pour le grand saut
malcaras et fourcat sont aux premières loges pour se délecter du spectacle

comme c'est la seconde fois que je descend par la cette semaine, et au vu du passage 6h plus tôt, je décide de me mettre un handicap :
"suivre scrupuleusement le chemin sentier traces de chèvres !! , et ne rater aucune balise rose fluo"
malgré toute ma hargne je vais quand même réussir à me fourvoyer (ainsi qu'à prendre ma gamelle règlementaire) dans le gispet
maintenant j'en appelle à vos talents de graphistes sous paint : prenez la photo suivante et repassez le chemin en rouge
celui qui s'approche au plus prêt de la réalité gagne une photo dédicacée de Cheese

comme dit dans l'autre CR, je ramarre un couple d'espagnol pourtant 200m D- en dessous de ma position pour constater, arrivé à leur hauteur, que riuffret est un tamis impitoyable qui ne laisse passer que les seuls vrais dignes du truc
« instant gloriole oubliant les errements brumeux du démarrage »
je les laisse sur place, ne me fait pas prendre au piège de l'arbre et du ruisseau
soulcem est la, bien plein, gorgé de soleil, on en boirait !

il est 17h30, j'aurais ptet eu le temps de taper le montcalm
néanmoins le strike de 3000 n'aurait pas été complet, aucun regret donc
journée une fois de plus mémorable en 2148OT !
j'vais pouvoir me la péter au bar
"nous on a fait les étangs de caraussans, et toi Brouff ?"
"
