Attention, le CR qui suit comporte plein de noms de cols et pics improbables. Pas vraiment un grand intérêt à tous les citer si ce n'est qu'ils me font marrer. Et surtout, écrire les noms et les altitudes m'aident à les retenir à la longue. Par contre, la probabilité que j'ai écorché quelques noms est assez élevé!
J'ai fait plusieurs sorties de rando mais très peu de balade sur route. Et comme ça faisait un moment que je n'avais pas roulé sur une route de col, j'ai choisi d'aller faire une petite rando dans le Pays Basque, vers les Aldudes. J'ai décidé de monter au pic d'Adi en partant du vallon de Sorogain. Cela me permettait d'emprunter la petite route du col de Sorogain, qui offre une jolie vue sur la vallée des Aldudes.
J'ai choisi de partir à 6h du matin pour arriver au lever du soleil au col. Après 2h de route tranquille, j'ai enfin atteint les Aldudes. La route du col de Sorogain est une route comme je les adore! À peine plus large que la voiture et avec une vue magnifique! Après le col, la route continue sur un petit vallon verdoyant et apaisant. Je me suis arrêté à l'ancien poste des douanes pour démarrer ma rando.
La vallée des Aldudes.
Vue depuis le col de Sorogain ( 950m). On peut voir l'Autza ( 1304m).
Le vallon de Sorogain.
Depuis le vallon de Sorogain, on peut se rendre assez rapidement au pic d'Adi en prenant la direction de l'Ouest. Donc bien entendu, j'ai pris plein Est! Cela faisait un moment que je voulais refaire ce sommet mais en boucle. En regardant les cartes, j'ai trouvé une petite boucle sympa qui alterne entre GR11 et 12 et qui allait me permettre de faire plusieurs sommets! J'ai donc démarré ma rando avec une petite ascension de 350m en direction du pic de Txasperro. Comme d'habitude, les basques ne s'embêtent pas avec les virages: tout droit dans le pentu. Du coup, je suis arrivé assez rapidement à ce premier sommet. Mais malheureusement, pas de vue magnifique.. Juste du brouillard. Malgré tout, quelques furtives éclaircies me donnaient un peu d'espoir. J'ai ensuite continué vers le Mendiaundi, toujours dans un brouillard à couper au couteau! À quelques mètres du sommet, j'avais perdu tout espoir de pouvoir profiter de la vue... Et pourtant, lorsque je l'ai atteint, le brouillard s'est dissippé d'un coup, m'offrant une vue incroyable sur l'Espagne et les sommets enneigés des Pyrénées au loin!
Sur la gauche, l'Adi ( 1457m), à droite d'Iturrunburu ( 1338m).
Pas de problème pour s'orienter malgré le brouillard, la rando consiste quasiment qu'à suivre les clôtures barbelées...
Le village d'Auritz ( 900m) vu depuis le Mendiaundi ( 1212m).
Le pic d'Aldaparriko ( 1211m).
Un spectre de Bocken.
J'ai ensuite continué en direction du Aldaparriko. Lorsque je suis arrivé au pied de celui-ci, j'aurais pu bifurqué en direction de l'Ouest par le GR11 ( ou 12 je ne sais plus..). Mais je voulais aller au pic Lindus pour y voir des vestiges de fortifications . J'aurais évidement pu prendre la piste pour m'y rendre mais ça aurait été moins drôle! Au lieu de ça, j'ai suivi la petite ligne de crête qui allait me permettre de gravir l'Aldaparriko et l'Uztarketako. Au col sous le Lindus, j'ai croisé un groupe de trailers qui faisait un barouf de tous les diables ( bref des espagnols
). Heureusement, ils ont continué sur la piste alors que moi j'ai pris la direction du Lindus, en gravissant au passage le petit sommet de Soldaduharria. Les 60 derniers mètres du Lindus sont rudes! Je suis finalement arrivé au sommet, quasi en même temps que les trailers! Je suis allé plus vite en marchant que des gens qui courent!Vue depuis l'Aldaparriko.
Vue sur l'Adi depuis le pic de Lindus ( 1220m).
La redoute de Lindus:
Cette redoute a été construite au 18ème siècle par les armées espagnoles. Cette redoute, ainsi que d'autres positions sur les sommets autour ont vu des affrontements entre les armées espagnoles et leurs alliés anglais contre les armées françaises lors de la campagne de Napoléon 1er en Espagne.
Il ne reste aujourd'hui plus qu'un terrassement carré, bordé de talus et d'un fossé. Je ne sais pas si elle a été utilisé dans le cadre de la Linea P.
Je suis ensuite revenu sur mes pas. Je ne suis pas repassé par les sommets, préférant quand même la piste. J'ai pris la direction du Lanotegi. La descente par le GR est très tranquille et débouche sur un petit bois traversé par un cours d'eau. Ce petit passage apaisant n'était que le calme avant la tempête! J'ai d'abord gravi les 60m qui me séparait de Lanotegi. J'ai ensuite enchaîné avec l'Asundegiko Gaina. Les 150m de dénivelés bien violent pour y monter m'ont achevé. J'ai continué jusqu'au Behordegi qui était juste à côté, puis j'ai finalement fait une halte bien mérité pour prendre ma pause casse-croûte.
Vue depuis le pic de Lanotegi ( 1081m).
Vue sur le pic de Behordegi ( 1149m) depuis l'Asundegiko ( 1152m).
Le pic d'Iturrunburu au premier plan et l'Adi derrière.
Pendant ma pause, je pouvais voir le reste du parcours jusqu'au pic d'Adi. Je regardais avec inquiétude les montées que j'allais devoir faire, notamment celle du Iturrunburu! Après 45 minutes de pause, je suis donc reparti en direction du col de Sorogain. Puis je me suis attaqué au Iturrunburu, la grosse difficulté de la journée! Vu depuis le col, ce sommet forme un véritable mur! J'aurais pu emprunter la petite piste qui fait le tour de ce dernier mais ça aurait été encore une fois moins drôle. Après ce sommet, il y a un petit replat avant l'Adi que j'ai mis à profit pour reposer un peu mes jambes. Il y avait bien une petite bute sans nom à gravir mais j'ai préféré l'esquiver. La montée finale est aussi pentu mais plus courte. Après 6h de marche, je suis enfin arrivé au sommet.
Vue depuis l'Iturrunburu.
Une casemate de la Linea P sur le versant Est de l'Adi
Ces casemates appartiennent au projet de la Linea P et ont été construites entre 1939 et 1953. Plus de 5000 structures comme celle-ci ont été bâties, essentiellement dans le Pays Basque et en Catalogne. Le projet prévoyait la construction de 10 000 édifices, avec des réseaux de tranchés et de barbelés.
Cette ligne avait pour but de protéger l'Espagne d'une invasion des résistants et des Alliés pendant et après la Seconde Guerre Mondiale. En 1980, le projet de Linea P a été complètement abandonné. Au final, les structures n'auront jamais été occupées par des troupes.
Vue depuis l'Adi avec notamment la Pena de Haya au loin au centre de la photo ( 800-840m) et la Rhune sur la droite ( 900m).
Le pic de l'Autza.
Les Pyrénées avec en autre l'Orhy ( 2017m), l'Anie ( 2504m) et le Midi d'Ossau ( 2884m).
Alors je n'en suis pas sûr mais pour moi, le sommet de gauche au loin est l'Izaga ( 1361m), celui de droite est l'Higa de Monreal ( 1289m). On distingue à peine la ville de Pampelune.
Il n'y avait pas grand monde, alors que 2h plus tôt je pouvais voir la foule au sommet. Je suis redescendu par le versant Sud. Celui-ci est beaucoup plus doux que les autres versants. Il est est recouvert de bruyères ce qui je pense, va me motiver à revenir quand elles seront en fleurs. Pendant la descente, j'aurais pu passer par le Kixarramun mais j'avais ma dose en terme de dénivelé! Je suis ensuite redescendu tranquillement à travers les bois et j'ai atteint la voiture vers 15h30.
Comme il n'était pas trop tard, j'ai décidé de me balader un peu sur les routes paumées du Pays Basque. Je suis redescendu dans la vallée des Aldudes et je suis remonté au col d'Auzarai dans le but de rejoindre ensuite le col de Ronceveaux. Cette route doit être vraiment très sympa au Printemps, lorsque les arbres ont toutes leurs feuilles. Après le col de Burdincurutcheta, la route devient plus une piste qu'une véritable route... Mais rien d'insurmontable pour une Skyline qui a déjà vu bien pire ( genre la "route" du lac de Llauset!). Au col de Ronceveaux, j'ai voulu emprunter la petite route qui monte au sommet de l'Ortzantzurieta. J'avais repéré cette route avec Google Maps, le Street View datait de 2013 et déjà à cette époque, l'état de la route n'était pas terrible.. Bon bah, ça ne s'est clairement pas améliorer avec le temps... Après à peine quelques centaines de mètres, il m'était impossible de continuer! J'ai donc fait demi-tour et j'ai pris la direction de la France. J'ai voulu du coup faire à la place un petit tour au pic du Munhoa. Mais malheureusement, toute la vallée de St Jean-Pied de Port était sous les fumées des écobuages... Je ne veux pas remettre en cause cette pratique mais un Dimanche, ils abusent un peu je trouve... J'ai finalement pris la direction de la maison et je suis rentré chez moi vers 18-19h.
Le col d'Auzarai ( 960m).
Bonne journée à tous!
