Pic du Midi de Génos (2445m)
Publié : 01 sept. 2025 23:06
Bonjour à tous,
Avertissements:
Attention, cette randonnée, majoritairement en hors sentier, est difficile avec des pentes raides et des passages exposés, le terrain doit être impérativement sec (sans pluie depuis plusieurs jours…).
Ne pas se fier aux photos (de mauvaise qualité) qui écrasent tout et qui ne reflètent malheureusement pas la réalité du terrain…
Rando du 31/08/2025 – 15km,1500m
-Lien vers la CARTE
-Lien vers l'album photo
Tracé approximatif de l’ascension (photo prise le 10/08/2025):

J’ai eu du mal à encaisser mon échec du Pic du Midi de Génos et malgré mon traditionnel périple du 15 août (Luchonnais), je n’avais toujours pas éliminé ce fichu Pic du Midi de Génos de ma tête…c’était devenu une véritable obsession…
Alors, depuis le 10/08, j’ai (re)regardé des centaines de fois la carte IGN (courbes de niveaux, carte des pentes, photographie aérienne…), j’ai examiné sur tous les angles mes photos et toutes celles que j’ai pu trouver sur internet, j’ai préparé plusieurs variantes de traces (versant Est et ouest)…bref, avant de devenir (complètement) fou et (définitivement) insomniaque, il fallait bien que je retente le coup avant qu'il ne soit trop tard!!
… …
Et me voilà reparti le 30/08 au soir pour le Pont du Prat (ma voiture commence à connaître la route par cœur), j’arrive au parking à 23h30 presque vide, super, c’est la rentrée, tous les touristes sont repartis!
Contrairement à la dernière fois, j’ai dormi comme un bébé et je démarre ma rando relativement tard (7h15), il y a quand même un peu de vent et quelques nuages, du coup, je m’inquiète un peu de la perturbation orageuse annoncée pour la fin d’après-midi, j’espère qu’elle n’est pas en avance…
La première idée étant toujours la bonne, j’ai décidé de faire cette deuxième tentative versant Est (Soula)…
A l’entrée des gorges de Clarabide, je prends à droite le sentier (que je connais déjà) qui monte jusqu’à la gare supérieure du téléphérique (belle vue sur Loudenvielle) et qui continue ensuite tout en balcon au-dessus du chemin classique, le but est d’attaquer le plus haut possible le hors sentier…

Je bifurque à droite dès que possible, dans un premier temps direction sud-ouest puis rapidement dans la combe nord-ouest, le terrain n’est pas trop désagréable et modérément pentu:

Vers 1800m, je découvre un abri en ruine, comme quoi, je ne suis pas le premier à être monté jusqu’ici…

Vers 1950m, je vire à gauche (ouest) pour prendre un large couloir herbeux qui permet d’accéder au plateau moyennement incliné qu’il faut traverser en diagonale jusqu’au pied de la barre rocheuse.
Vue arrière du couloir herbeux:

Le plateau moyennement incliné:

Au pied de la barre rocheuse, j’avais prévu deux scénarios, le premier était d’essayer de passer cette barre, après plusieurs tentatives, j’ai abandonné, trop risqué pour la descente…
Mon plan B, était un contournement de cette barre, je suis descendu d’une cinquantaine de mètre, j’ai traversé la ravine, de l’autre côté je découvre une providentielle sente d’isard, super, le moral remonte!
Je suis la sente en légère ascendance qui m’amène à une deuxième ravine où coule un peu d’eau, ce qui rend la traversée un peu délicate…de l’autre côté, j'escalade à droite un couloir raide parallèle à la ravine.
Contournement de la barre rocheuse (plan B...):

La providentielle sente d'isard:

Franchissement de la ravine:

Après quelques acrobaties, j’accède à un petit plateau herbeux où je retrouve un semblant de sente.
Je traverse ce petit plateau en montant en diagonale direction nord-ouest en visant les deux couloirs/ravines parallèles (que j’avais bien repérés sur mes photos), c’est le point clé de cette dernière étape de l’ascension.
Vue sur le plateau moyennement incliné, photo prise au-dessus de la barre:

La suite du parcours en ligne de mire:

Le répit est de courte durée, j’arrive au premier couloir, j’y accède difficilement car la pente est raide… Il faut maintenant rejoindre le deuxième couloir, je remonte dès que possible sur la croupe entre les deux ravines, j’y accède assez facilement et je découvre (encore) avec surprise une sente d’isard bien marquée, ça m’aide bien car la pente est vraiment raide!
Vers 2250m, la croupe devient impraticable, je suis en surplomb de la deuxième ravine que je dois rejoindre.
Je cherche un long moment une solution pour la rejoindre, après plusieurs essais, je prends une vire terreuse avec deux pas assez exposés!
Sur la croupe entre les deux couloirs puis descente dans le couloir à droite:

Ouf, je suis enfin dans le dernier couloir permettant l’accès à la pente sud-est tant convoitée du pic!
Je le remonte sur une cinquantaine de mètres en faisant gaffe car il y a un peu d’eau.

Vers 2300m, je quitte la ravine et j’accède enfin au plan incliné du sommet, mais mauvaise surprise, la pente est plus raide que prévue, la terre est humide et il faut slalomer entre des dalles lisses...décidément il ne rend pas les armes facilement ce Génos!
Sur la raide pente sommitale sud-est, vue saisissante sur la «cruelle pointe (2431m)»...

J’arrive au sommet (sans cairn et débonnaire par rapport au reste) mais je n’explose pas de joie, je reste concentré car je pense énormément à la descente…
Après une courte pause, je continue la crête (assez aérienne) vers le nord avec un vent qui souffle de plus en plus fort…
A la pointe (2402m), devant une brèche un peu plus difficile à descendre et après avoir reçu deux gouttes sur la tête, je décide prudemment de faire demi-tour…
Pic du Midi de Génos (2445m), belle vue sur le pic d'Estos:

Au sud, belle vue sur Pourchergues et les Gourgs Blancs:

Sur la pointe (2402m), ma voiture est toujours là, 1250m plus bas!

Les pics du Midi de Génos et de la Hourque vus depuis la pointe (2402m):

Descente du plan incliné (plus délicate qu'à la montée, la photo écrase la pente):

Retour dans le couloir, je remonte sur la croupe (plus facile dans ce sens), heureusement que j’avais mis un cairn:

Je redescends ensuite la croupe, j’accède au deuxième couloir, je le quitte avec un peu plus de difficultés qu’à la montée, j'arrive au petit plateau herbeux, je le traverse…ouf je souffle, plus qu’une seule grosse difficulté à passer…je retrouve mon petit cairn au-dessus du couloir à désescalader.
Ensuite, je retrouve ma sente d’isard, je retraverse la ravine et j’accède avec un grand soulagement au grand plateau moyennement incliné!
Les grosses difficultés sont maintenant définitivement derrière moi, je commence (enfin) à savourer cette journée, mais il faut rester encore vigilant car une descente dans des hautes herbes est toujours piégeuse…
Il est encore un peu tôt pour rentrer directement, je vise directement le Lacounet de la Soula pour y faire une pause restauration bien méritée.
Vue arrière de la descente à proximité du Lacounet de la Soula:

Pause restauration bien méritée, un grand merci à mes chaussures!

Après ma pause, je passe par le refuge, contrairement au 10/08, il y a des ouvriers qui bossent…le dimanche…
Je profite du retour sur le large chemin pour savourer enfin à sa juste mesure cette magnifique escapade, pour que cette journée dure le plus longtemps possible, je redescends très tranquillement, je passe par tous les lacets (une fois n'est pas coutume…), je suis en apesanteur...et d'un seul coup une chanson débarque sans prévenir dans ma tête...«vivre pour le meilleur…»…
Gilles
Avertissements:
Attention, cette randonnée, majoritairement en hors sentier, est difficile avec des pentes raides et des passages exposés, le terrain doit être impérativement sec (sans pluie depuis plusieurs jours…).
Ne pas se fier aux photos (de mauvaise qualité) qui écrasent tout et qui ne reflètent malheureusement pas la réalité du terrain…
Rando du 31/08/2025 – 15km,1500m
-Lien vers la CARTE
-Lien vers l'album photo
Tracé approximatif de l’ascension (photo prise le 10/08/2025):
J’ai eu du mal à encaisser mon échec du Pic du Midi de Génos et malgré mon traditionnel périple du 15 août (Luchonnais), je n’avais toujours pas éliminé ce fichu Pic du Midi de Génos de ma tête…c’était devenu une véritable obsession…
Alors, depuis le 10/08, j’ai (re)regardé des centaines de fois la carte IGN (courbes de niveaux, carte des pentes, photographie aérienne…), j’ai examiné sur tous les angles mes photos et toutes celles que j’ai pu trouver sur internet, j’ai préparé plusieurs variantes de traces (versant Est et ouest)…bref, avant de devenir (complètement) fou et (définitivement) insomniaque, il fallait bien que je retente le coup avant qu'il ne soit trop tard!!
… …
Et me voilà reparti le 30/08 au soir pour le Pont du Prat (ma voiture commence à connaître la route par cœur), j’arrive au parking à 23h30 presque vide, super, c’est la rentrée, tous les touristes sont repartis!
Contrairement à la dernière fois, j’ai dormi comme un bébé et je démarre ma rando relativement tard (7h15), il y a quand même un peu de vent et quelques nuages, du coup, je m’inquiète un peu de la perturbation orageuse annoncée pour la fin d’après-midi, j’espère qu’elle n’est pas en avance…
La première idée étant toujours la bonne, j’ai décidé de faire cette deuxième tentative versant Est (Soula)…
A l’entrée des gorges de Clarabide, je prends à droite le sentier (que je connais déjà) qui monte jusqu’à la gare supérieure du téléphérique (belle vue sur Loudenvielle) et qui continue ensuite tout en balcon au-dessus du chemin classique, le but est d’attaquer le plus haut possible le hors sentier…
Je bifurque à droite dès que possible, dans un premier temps direction sud-ouest puis rapidement dans la combe nord-ouest, le terrain n’est pas trop désagréable et modérément pentu:
Vers 1800m, je découvre un abri en ruine, comme quoi, je ne suis pas le premier à être monté jusqu’ici…
Vers 1950m, je vire à gauche (ouest) pour prendre un large couloir herbeux qui permet d’accéder au plateau moyennement incliné qu’il faut traverser en diagonale jusqu’au pied de la barre rocheuse.
Vue arrière du couloir herbeux:
Le plateau moyennement incliné:
Au pied de la barre rocheuse, j’avais prévu deux scénarios, le premier était d’essayer de passer cette barre, après plusieurs tentatives, j’ai abandonné, trop risqué pour la descente…
Mon plan B, était un contournement de cette barre, je suis descendu d’une cinquantaine de mètre, j’ai traversé la ravine, de l’autre côté je découvre une providentielle sente d’isard, super, le moral remonte!
Je suis la sente en légère ascendance qui m’amène à une deuxième ravine où coule un peu d’eau, ce qui rend la traversée un peu délicate…de l’autre côté, j'escalade à droite un couloir raide parallèle à la ravine.
Contournement de la barre rocheuse (plan B...):
La providentielle sente d'isard:
Franchissement de la ravine:
Après quelques acrobaties, j’accède à un petit plateau herbeux où je retrouve un semblant de sente.
Je traverse ce petit plateau en montant en diagonale direction nord-ouest en visant les deux couloirs/ravines parallèles (que j’avais bien repérés sur mes photos), c’est le point clé de cette dernière étape de l’ascension.
Vue sur le plateau moyennement incliné, photo prise au-dessus de la barre:
La suite du parcours en ligne de mire:
Le répit est de courte durée, j’arrive au premier couloir, j’y accède difficilement car la pente est raide… Il faut maintenant rejoindre le deuxième couloir, je remonte dès que possible sur la croupe entre les deux ravines, j’y accède assez facilement et je découvre (encore) avec surprise une sente d’isard bien marquée, ça m’aide bien car la pente est vraiment raide!
Vers 2250m, la croupe devient impraticable, je suis en surplomb de la deuxième ravine que je dois rejoindre.
Je cherche un long moment une solution pour la rejoindre, après plusieurs essais, je prends une vire terreuse avec deux pas assez exposés!
Sur la croupe entre les deux couloirs puis descente dans le couloir à droite:
Ouf, je suis enfin dans le dernier couloir permettant l’accès à la pente sud-est tant convoitée du pic!
Je le remonte sur une cinquantaine de mètres en faisant gaffe car il y a un peu d’eau.
Vers 2300m, je quitte la ravine et j’accède enfin au plan incliné du sommet, mais mauvaise surprise, la pente est plus raide que prévue, la terre est humide et il faut slalomer entre des dalles lisses...décidément il ne rend pas les armes facilement ce Génos!
Sur la raide pente sommitale sud-est, vue saisissante sur la «cruelle pointe (2431m)»...
J’arrive au sommet (sans cairn et débonnaire par rapport au reste) mais je n’explose pas de joie, je reste concentré car je pense énormément à la descente…
Après une courte pause, je continue la crête (assez aérienne) vers le nord avec un vent qui souffle de plus en plus fort…
A la pointe (2402m), devant une brèche un peu plus difficile à descendre et après avoir reçu deux gouttes sur la tête, je décide prudemment de faire demi-tour…
Pic du Midi de Génos (2445m), belle vue sur le pic d'Estos:
Au sud, belle vue sur Pourchergues et les Gourgs Blancs:
Sur la pointe (2402m), ma voiture est toujours là, 1250m plus bas!
Les pics du Midi de Génos et de la Hourque vus depuis la pointe (2402m):
Descente du plan incliné (plus délicate qu'à la montée, la photo écrase la pente):
Retour dans le couloir, je remonte sur la croupe (plus facile dans ce sens), heureusement que j’avais mis un cairn:
Je redescends ensuite la croupe, j’accède au deuxième couloir, je le quitte avec un peu plus de difficultés qu’à la montée, j'arrive au petit plateau herbeux, je le traverse…ouf je souffle, plus qu’une seule grosse difficulté à passer…je retrouve mon petit cairn au-dessus du couloir à désescalader.
Ensuite, je retrouve ma sente d’isard, je retraverse la ravine et j’accède avec un grand soulagement au grand plateau moyennement incliné!
Les grosses difficultés sont maintenant définitivement derrière moi, je commence (enfin) à savourer cette journée, mais il faut rester encore vigilant car une descente dans des hautes herbes est toujours piégeuse…
Il est encore un peu tôt pour rentrer directement, je vise directement le Lacounet de la Soula pour y faire une pause restauration bien méritée.
Vue arrière de la descente à proximité du Lacounet de la Soula:
Pause restauration bien méritée, un grand merci à mes chaussures!
Après ma pause, je passe par le refuge, contrairement au 10/08, il y a des ouvriers qui bossent…le dimanche…
Je profite du retour sur le large chemin pour savourer enfin à sa juste mesure cette magnifique escapade, pour que cette journée dure le plus longtemps possible, je redescends très tranquillement, je passe par tous les lacets (une fois n'est pas coutume…), je suis en apesanteur...et d'un seul coup une chanson débarque sans prévenir dans ma tête...«vivre pour le meilleur…»…

