Nous avons tous pu constater les fantaisies des cartographes sur les noms de lieux.
Il s'agit parfois de simples transcriptions phonétiques (Escoubous / Ets Coubous ou Bujaruelo / Buxargüelo par exemple) ou de francisation ou hispanisation de noms en langue "non officielle". Ce sont parfois des dénominations sans aucune signification commune.
Les basques ne me démentirons pas, chez eux, ça se corse un peu (Trois Couronnes / Peñas de Haya / Aiako Harria).
On trouve aussi de simples déplacements voire des inversions de nom de lieux.
Voici des extraits de cartes des "Parets de Pinède" ramenées à la même échelle (1/100000 à l'impression).
A bientôt
Gérard
Ordessa y Monte Perdido - 1/25000 - Instituto Geografico National
Gavarnie - Ordessa - 1/50000 - Institut Cartogràfic de Catalunya (Rando Editions)
Bigorre - 1/50000 - Institut Géographique National (Rando Editions)
Il me manque celle d'Editorial Alpina qui est, semble-t-il, encore bien différente. Si Isa16 ou quelqu'un d'autre pouvait la scanner et me l'envoyer, je la mettrai à la même échelle. Ça complèterai cet exemple.
Et pour le coté historique :
Pyrénées Centrales (feuille 2) 1/80000 - G. Ledormeur (CAF Tarbes)
Dernière modification par Gérard le 12 juin 2009 07:33, modifié 2 fois.
Je constate que nous avons au moins trois cartes en commun., donc on doit pouvoir se comprendre.Désolée pour le scan, c' est largement au-dessus de mes possibilités.
Amicalement,
Dernière modification par isa 16 le 08 juil. 2009 11:00, modifié 1 fois.
Il me revient à l'esprit un fameux exemple de confusion toponymique auquel je n' ai pas eu l' à propos de songer au moment de l' ouverture de ce post.
Il s' agit de l' "affaire Campbieil-Badet":d'un côté, le Campbieil, ce très haut belvédère célèbre pour la facilité de son accès,de l'autre, le Badet, jadis simple vassal de son illustre voisin le Pic Long, mais qui , avec la disparition de l'ancienne voie normale de ce dernier, a conquis depuis une certaine notoriété en en devenant un antichambre presqu' inévitable.
Certains se souviennent sans doute qu' il y a une vingtaine d' années, la carte IGN avait "interverti" les deux noms. Comment pouvait-il se faire qu' une aussi éminente autorité en matière de géographie ait pu commettre une pareille bévue ? Cédant à une réaction des plus faciles, nous fûmes alors nombreux à nous gausser d' un tel cafouillage, et nul doute que la contribution que l' IGN demande au lecteur en l'invitant à signaler les erreurs qu' il aurait pu constater sur ses productions, ait fait l' objet d' un courrier très abondant.
Et bien non, il ne s' agissait nullement d' une coquille . C' est à dessein que cette vénérable institution s' était livrée à cette profanation toponymique: elle épousait en cela une thèse fort ancienne accréditant l' idée que le Campbieil
(le "véritable Campbieil", le "tas de cailloux") s' était autrefois appelé Badet et vice-versa. Et de solides arguments militaient en faveur de cette théorie: en effet, le Campbieil (3173) projette de prodigieux escarpements sur le val de Badet ,mais est totalement étranger au vallon constitué par les opulents pâturages de Campbieil. A l' inverse, le Badet (3160) domine superbement ce dernier et ignore complètement la station de Piau-Engaly. Ainsi, cela signifiait, qu' "au commencement", un géographe aurait commis un péché originel en effectuant un premier néfaste chassé-croisé dans les patronymes des sommets , et qu' il était grand temps , pour le salut de tous,de corriger cette formidable erreur qui remonterait au moins au XVIII-ème siècle.
Mais il était beaucoup trop tard. Devant la vigueur du mécontentement populaire, l' IGN renonça à sa tentative d' alphabétisation géographique, et dans ses éditions ultérieures, fit machine arrière en revenant à cette appellation rassurante et éternelle qui fait que le Campbieil sera toujours le Campbieil. Pour le Badet, il n' abdiqua pas complètement le désir de signifier l' incongruité de son nom,en mentionnant, avec une certaine dignité , sur une carte plus récente: "Pic Badet" et en-dessous ,en petits caractères "ou pic d' Estibère-Male". Et cela n' a suscité cette fois,aucune protestation, tant le désintérêt pour ce versant oublié est grand. Estibère-Male, c' est pourtant ce "mauvais pâturage", à l'accès si confidentiel, par lequel le grand Russel s' en revint un jour du Pic Long, par une descente sûrement héroïque qu' il qualifia d' "hasardeuse".
Amicalement
Dernière modification par isa 16 le 04 juin 2010 18:01, modifié 28 fois.
Merci Isa. saurais-tu d'où vient le nom "Pays Baché" (sans l'accent circonflexe) ?
Preuve par l'image (IGN - "Gavarnie" 1970 Edition 1) du dénouement : Mais l'affaire n'est peut être pas à son terme car sur ma dernière carte (IGN 1748 ET - 2004 édition 3), point de mentions en petits caractères, l'affaire serait-elle en train d'être étouffée ?
Va-t'il falloir s'adresser à Jack Palmer ?
La carte que tu proposes utilise la toponymie classique. Pourrais-tu en exhiber une avec la fameuse interversion? Je viens de me rendre compte que je n' en avais pas.
Pour le Pays Baché , je ne peux fournir, de mémoire, de réponse. Je vais faire des recherches.
isa 16 a écrit :La carte que tu proposes utilise la toponymie classique. Pourrais tu en exhiber une avec la fameuse interversion?
Tu penses bien que si j'avais eu une telle relique(*), je me serais empressé de la montrer.
La plus ancienne que j'aie pour le Pic Long est celle ("d'après la carte des Pyrénées centrales de Fr Schrader) insérée dans le livre (édition 1968) des Frères Cadier "Au Pays des Isard - De l'Aneto à La Munia - Du Pic Long au Balaïtous". Le Badet et le Campbieil y sont à leurs places respectives actuelles.
(*) la plus belle est bien celle-ci, il ne faut pas hésiter à zoomer,
"Carte du Massif de Gavarnie et du Mont Perdu" 1/20000 Fr Schrader 3° édition 1945.
Mais elle ne concerne pas le Pic Long. Et c'est bien dommage car sur le cartouche d'assemblage de sa couverture,
on lit "L. d'Es Coubous", "Neu Biélhe", "L. de Cap Long"
Il me revient à l'esprit un fameux exemple de confusion toponymique auquel je n' ai pas eu l' à propos de songer au moment de l' ouverture de ce post.
Il s' agit de l' "affaire Campbieil-Badet":d'un côté, le Campbieil, ce très haut sommet célèbre pour la facilité de son accès,de l'autre, le Badet, jadis simple vassal de son illustre voisin le Pic Long, mais qui , avec la disparition de l'ancienne voie normale de ce dernier, a conquis une certaine notoriété en en devenant un antichambre presqu' inévitable.
Juste un petit mot, malheureusement il me manque l'info cruciale.
Quand j'ai fait le Campbieil cet été, et à son sommet, j'ai discuté avec un couple qui me faisait voir le massif d'en face (badet et pic long et Maou) en me demandant lequel était le Campbieil. Moi, un peut interloqué, je leur leur ai répondu qu'on était dessus. Et là, ils m'ont fait voir une carte IGN sur laquelle était marqué au niveau du Badet: Badet où Campbieil, et au niveau du campbieil: Campbieil où badet.
Leur carte n'avait pas l'air très ancienne. (c'est l'info qui me manque)
Effectivement , cette carte n' est pas très ancienne( à mon avis années 90, début 2000) et constituait une première correction que je n' ai pas évoquée (et qui s' avéra insuffisante au goût du public), à la carte iconoclaste dont je parle.
Amicalement,
Dernière modification par isa 16 le 20 sept. 2009 14:03, modifié 1 fois.