
Fin juillet, nous sommes partis 3-4 jours réaliser un parcours sauvage sur les crêtes qui m'a permis de mettre en lumière de nombreuses portions et sommets qui m'intéressaient. Totalement novice en bivouac et périple sur plusieurs jours, ce fut aussi une très belle expérience dans ce domaine : gestion de l'eau, réaction du corps (faim) sur un effort comme celui-là, etc ...
L'idée originale - et ambitieuse - était de faire l'intégralité jusqu'au pic de Crabère. Plus que physique, c'est la fatigue psychologique qui nous a convaincu de redescendre après avoir atteint le Mont Rouch. Autrement dit, on avait notre dose. Obstiné, j'avoue que je préférais carrément redescendre plutôt que de continuer la traversée dans les vallées.
Deux jours après être redescendu, j'ai réalisé la liaison port d'Urets - Pic de Canejan, toujours par la crête frontière.
Merci beaucoup à toutes les personnes qui ont contribué à mon petit sujet dans la partie "Préparation" ainsi que par MP.

Les étapes réalisées :
J0 : chalet du Montcalm - port de l'Artigue (nuit sous tente)
J1 : port de l'Artigue - port de Couillac (nuit sous tente)
J2 : port de Couillac - port de Marterat (nuit à la cabane)
J3 : port de Marterat - Mont Rouch - descente à Salau par la voie normale
JX : port d'Urets - pic de Canejan
Au niveau du matériel, nous avons choisi d'emporter seulement la toile de la tente ainsi qu'un tapis de sol (environ 1 kg au total). C'était très bien. Nous avions aussi baudrier + qqs dégaines + sangles + corde de 50 m
Je ne suis vraiment pas doué pour les topos, si vous voulez plus de détails, demandez-moi. Attention, ce n'est pas parce que je ne mets pas de cotations qu'il n'y a pas eu à utiliser les mains. De plus, pour cette étape et pour les autres, je ne cite pas toutes les pentes très raides (de gispet notamment) descendues ou traversées avec grande précaution.

J0 (3h15 de marche) : longue montée vers le port. A cause du boulot, nous sommes partis assez tard de la voiture pour arriver à la nuit tombée sous une averse de grêle au port de l'Artigue. Malgré l'atmosphère orageuse, la vue est dégagée vers l'ouest. Au loin, nous observons le port de Couillac : c'est pas tout près ... Mélange de moiteur et d'humidité pour cette première nuit.
J1 (environ 7h-7h30 de marche) : au réveil vers 5h30, le ciel est étoilé. Le temps de se préparer tranquillement, de réorganiser le sac et de manger un bout, le jour s'est levé. C'est un plaisir de pouvoir enfin de lancer sur les premiers mètres de crêtes. Rapidement, nous évitons à flanc par le côté français une très courte portion marquée par 2-3 très grandes brèches avant de revenir sur la crête par un petit collet.
Montée en crapahute (II) jusqu'au Sarrat de Pierre Blanche et descente facile jusqu'au port de Montescourbas. Nous montons ensuite sur un ressaut non nommé sur la carte que nous parcourons jusqu'à venir buter sur une brèche où nous faisons un rappel de 15 mètres environ côté français. C'est plutôt malcommode car on est obligé de penduler pour rattraper des dalles péteuses à flanc et regagner la crête puis sans difficultés le pied de la pointe des Trois Comtes.
Nous montons sur la pointe des Trois Comtes par une faiblesse dans la face côté français car le fil nous paraît trop délicat. Cheminement dans une diagonale mi-herbeuse mi-rocheuse (II-III) avant de bifurquer dans un autre couloir du même type débouchant enfin au sommet. C'est une partie assez peu confortable. Après coup, j'ai lu que Philippe Quéinnec était monté par le même côté, peut-être était-ce par là aussi. Je légenderai une photo en annotant l'endroit où nous sommes montés.
Descente découpée et aérienne de la pointe des Trois Comtes durant laquelle nous délogeons plusieurs vautours qui ne doivent pas avoir l'habitude d'être dérangés ici. C'est peu roulant et chronophage. D'ailleurs, si je l'avais vu en photo avant, j'aurais eu peur. Au contraire, la montée au pic de Bentéfarine ne pose aucun problème. Puis, la crête jusqu'au pic entre les Ports semble découpée mais passe très bien en louvoyant entre pentes (parfois raides) de gispet et gros blocs. Je foule enfin ce sommet qui était pour moi un vrai mystère : quasiment aucune photo, nada. Le cairn est minuscule et plein de lichen, je me demande combien ce sommet peut recevoir de visites annuelles.
J'avais lu sur le forum (dino je crois) que la crête occidentale avait "très sale tête". Au début, c'est vraiment facile, puis on vient buter sur une portion aérienne avec quelques désescalades et une petite taillante exposées. Un pas de désescalade assez physique difficilement évitable et sans doute plus facile à la montée : descente sur les bras et sans pieds. Ça se calme ensuite avec le retour du gispet, rhodos et blocs jusqu'au port de Guillou. Effectivement, quand on voit la crête du pic Rouge ça a une sale tête mais je pense que ca se fait bien, d'autant plus à la montée.
Enfin, c'est rando jusqu'au pic Rouge - port de Sounou - pic de Turguila - collet au pied de la Rabassère. Il y a une petite sente qui monte à la Rabassère que nous avons vraisemblablement perdue en empruntant des passages peu difficiles mais fastidieux. Impression accentuée avec la fatigue accumulée lors de cette première journée.
Nous bivouaquons près du laquet au pied du pic de Couillac. Nous n'avons vu personne de la journée sauf 3 personnes au loin descendant du port de Couillac vers l'étang de la Hillette.
A suivre ...
Vue vers le port de Couillac

Le jour se lève sur le massif du Montcalm

Pointes sans nom et pointe des Trois Comtes au second plan

On est monté pas loin de la tâche blanche sur les rochers en dessous de la trace circulaire rougeâtre sur l'objectif

Dans la montée à la pointe des Trois Comtes

Chemin parcouru depuis le port de l'Artigue

Pic de Bentéfarine

Pointe des 3 Comtes vue de Bentéfarine : c'est pas très beau

Pic entre les Ports depuis les abords de Bentéfarine : ça passe bien !


Sommets du cirque de l'étang d'Aubé : pic de Séron, du Laquet, de Mont-Rouge et la dent de Mède

Pic entre les Ports

Trois Comtes à droite et Bentéfarine à gauche : la montée à la pointe des Trois Comtes est moins raide qu'elle ne le paraît de face. Finalement, ça passait peut-être aussi sur le fil.


Quelques gendarmes en descendant du pic entre les Ports

Vue globale de la descente

Pic Rouge

Pointe de la Rabassère

On vient de tout là-bas à droite ! (c'est précis)


Fin de journée au port de Couillac



