Cela remonte à fin août (je mets des CR de cette année dans le désordre... tant pis) mais j'en suis encore tout émoustillé en me lançant dans l'écriture de ce CR. Disons que j'y ai une pris des claques et encore des claques et que j'ai encore du mal à m'en remettre
.
Il fait grand beau, je prends la voiture direction Canfranc Estacion (pas hyper écolo quand on aime la balade en nature, c'est le fameux paradoxe mais c'est plus fort que moi, désolé). Pas certain de ma forme, j'ai un parcours A et un plan B. On sait jamais... Montée vers l'Ibon de Iserias en passant par l'étonnant Fuerte de Coll Ladrones. La montée est déjà jouissive... Paf, prends ta claque. Passage dans un joli vallon survolé par des rapaces (un
circaète il me semble; re-paf une claque) puis direction le Refuge de Iserias. Je bute sur une large et haute barre rocheuse que le sentier franchit joliment. Paf une autre claque.
Du refuge je passe au-dessus de la barre rocheuse sur un sentier et arrive à l'Ibon de Iserias dans un magnifique cirque. Claque et re-claque.
Montée au Collado de la Moleta. C'est raide. Là , c'est les cuissots qui prennent des claques. De là , j'hésite... puis me dirige vers les Picos de Iserias. Pif... Paf...
Retour au col, montée à la Moleta. Claque...
Bon, là , j'avais deux options. La première, c'est une rando tranquille avec retour à la voiture après la Moleta. La deuxième, si les jambes veulent bien, c'est de continuer la crête vers la Pala de Ip.
La crête... comment dire... je crois bien qu'elle m'appelle... elle me susurre de sa plus belle voix : "viens, viens... viens, viens...". J'hésite... Et puis elle me met une claque en gueulant : "tu vas venir, pute borgne !!!!". Je regarde autour de moi, il y a du monde au sommet de la Moleta. Trop pour moi... Ce serait dommage de finir la rando là -dessus. Et il fait trop beau. Ok... vas pour la crête.
Donc la crête. Pif, paf, poum... pif, paf, poum... J'en prends plein la gueule. C'est beau. Punta de la Tronquera. Je continue sur le fil de crête, quelques passages où je prends mes précautions. Et j'arrive au Collado de la Tronquera. Ah ben il y a l'air d'avoir une sente un peu en-dessous de la crête qui est peut-être plus simple que là où je suis passé.
A nouveau deux options. La première, descendre le couloir et rentrer tranquille. La deuxième, monter à la Pala de Ip. Je sais qu'il y a un passage assez aérien. La montée à l'air raide et un troupeau de brebis est stationnée en plein milieu. J'hésite. "viens, viens... viens, viens..." refais la douce voix. J'hésite. Je me refais gueuler dessus en prenant une claque : "t'as pas fini de faire ta mijaurée, couille de loup !". Ok... je tente, je verrai bien si je fais demi-tour au niveau du passage aérien.
Je grimpe. Je surveille bien les brebis qui sont maintenant au-dessus de moi, des fois qu'il y en ait pas une qui ait l'idée de faire un roulé boulé dans mes jambes ou de me lancer des cailloux, comme ça, pour rigoler (c'est taquin des fois les brebis). J'arrive à a la pointe occidentale. Claque. Je regarde la suite, la crête aérienne. Un gars est devant moi, passe tranquille (ou en faisant croire qu'il est tranquille, finalement, je ne sais pas). Je m'engage (ouais, toujours facile de dire qu'on sait renoncer, mais au final, on a toujours envie d'aller au bout). Ca passe plutôt bien. Certes, c'est impressionnant, mais c'est beau. Claque et re-claque. Au bout de la crête, un petit ressaut à passer. Je ne sais pas pourquoi mais je m'engage versant nord. Petit pas d'escalade (je me sens pousser des ailes en ce moment) et arrive à la pointe orientale. Magique. Je m'installe et j'en profite. Pif, paf, paf, et re-pif-paf.
Retour. Je descends le ressaut par le versant sud en suivant les cairns (ce qui m'empêche pas de jardiner un peu pour trouver le bon passage; c'est là , entre autres, qu'on voit que je suis pas un montagnard juste un touriste qui se balade
). Le retour de la crête et la descente raide sous les brebis se passent bien plus tranquillement que je ne le pensais, c'est cool.
Col de la Tronquera. Le couloir de descente. Ouch... raide et croulant. Paf... Je m'engage. C'est long, c'est épuisant. Je suis sur la retenue, ça fait mal aux cuissots. Quand j'arrive sur le replat, j'ai les jambes en feu. Je me pose un peu puis repart. Ca va mieux. Je rejoins la piste qui offre de belles vues, ce qui la rend bien agréable. Puis le sentier qui descend dans la forêt. Un virage, deux virages, trois virages... dix milles virages !!!!! Pffff... ils aiment les zig et les zag dans le coin ! L'avantage c'est que la pente est douce : c'est très bien pour mon genou
. Passage ludique dans un tunnel... des virages, encore des virages et encore des virages... puis arrivée à Canfranc. Des étoiles plein les yeux... et les joues toutes rouges : trop de claques pour un seul homme
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