Après avoir pris un but le 15 janvier sur le couloir NE de la Xerra des Cheminées
, cause couloir pas en condition,cette fois Nico et moi y retournons ce WE, bien décidés à laver l’affront
la Xerra des Xeminées :
On monte passer la nuit à la cabane des Ingénieurs, en fin de journée ; la neige est pourrie ; on mettra 2H30 pour atteindre le refuge
; et on regrettera les raquettes
….
On jouera à « qui va tomber le plus souvent dans les trous » ; je dois admettre que de ce côté là , Nico a bien progressé !!
Le ciel n’est pas top, avec la tram qui souffle et ennuage le Capcir ; mais pas grave, on sait que demain le vent tombe et c’est grand beau.
Au refuge, il y a un couple qui prévoit de faire le couloir NW du Carlit le lendemain.
Réveil pour nous à 4H30 ; à 5H15 on démarre ; le regel nocturne n’est pas violent mais ça va ; ça porte encore assez bien.
Moins de 2H plus tard nous sommes au pied du couloir, qui est magnifique ; le cadre est splendide ; on a marché sous un ciel éclairé par une lune encore bien pleine ; c’était magique.
Le couloir sur la face, ne se dévoile en fait, que lorsque l’on est devant lui ; en effet, il est caché par un pli géologique, dirai-je.
le couloir :
Il est côté AD-, avec un ressaut au milieu, et dixit l’unique topo trouvé sur le net : « la corniche sommitale peut parfois poser problème ».
Nico dans le couloir :
et proche de la sortie :
Aujourd’hui, le couloir est en parfaite condition, et tombe d’une cotation : le ressaut quoique redressé est sous la neige ; la pente : 50°, rares passages à 55°, un peu plus à la sortie, mais pas de véritable corniche ; en moins d’une heure, l’affaire est dans le sac ; du haut du couloir, la vue est à couper le souffle :
pic d'en Beys ( je pense)
Pour la descente, on prend un moment l’arête en mixte, puis on bascule dans des pentes neigeuses vers le sud, avant de revenir vers l’Est, par une pente expo :
après avoir fait le couloir en libre, on décide de s’encorder sur l’arête. Les pentes neigeuses n’acceptant aucune glissade, on posera 3 relais sur les 3 longueurs de traversées.
On arrive ensuite au col par une belle arête neigeuse :
la traversée expo : :
l'arête :
on range la corde et zou, direction un rocher situé plus bas, afin de casser la crôute ; il n’est pas tard : 11H, mais il fait faim
On commence à crever de chaud ; on rallie le refuge , on range les affaires et on descend ensuite sur la cabane de Coma Joan que l’on atteint en ¾ d’heure ; ensuite le parking 1 heure plus tard ; la neige porte à peine mieux que la veille
Voilà , on aura enfin fait ce beau couloir, qui à notre avis est un des plus esthétique que l’on ait parcouru. À part le couple dans le Carlit et une personne croisée à la descente, il n’y avait pas âme qui vive dans le massif. Lorsque l’on est arrivé au sommet, on était seul au monde ; quelle sensation de liberté, alors.
les photos :
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