Voici le petit compte rendu de ma sortie dans le massif de Besiberri !
Le Besiberri Sud, je me le gardais depuis un moment sous la main pour une ascension printanière. (Il cumulait de bons points avec son refuge non gardé et son point de départ à plus de 1500m accessible toute l'année.) Mais ce weekend, la tentation était trop forte, et je me suis résolu à aller le visiter en été...
"ÉTÉ" !
Départ de bonne heure sous un ciel déjà bien chargé :

Arrivée à l'Estany de Besiberri avec un temps qui se dégrade. Le crachin et les températures peu clémentes nous mettent dans l'ambiance.

Finalement, changement de programme. Plutôt que de se tremper, on va faire une halte au refuge et attendre que ça passe.

On guète l'amélioration, et on attend... Avec 8°C à l'intérieur, on n'hésite pas longtemps à sortir les sacs de couchages et patienter au chaud. A 13 heures, on reprend un peu espoir avec une timide éclaircie.

Au bout du compte, la tente restera dans le sac à dos. En début d'après midi, la neige commence à tomber. Les températures continuent à chuter et les rafales de vent nous gèlent les os aussitôt que l'on sort. Notre pause au refuge ne prendra finalement fin que le lendemain... On cohabitera à 11 dans un refuge de 9 places, mais au moins, on sera au sec et au chaud pour la nuit !
Au réveil, du blanc !


Dès la sortie du refuge à 2200m, tout est saupoudré d'un bon centimètre de neige. On redoute que cette neige fraîche ne rende le terrain glissant. Il n'en est rien. On prend donc le chemin du Besiberri Sud dans un cadre spectaculaire.

Les sommets restent très encombrés et on espère que le soleil levant va venir chasser tout ça.


Plus on progresse, plus la couche de neige devient épaisse, dépassant les 5cm par endroit. Localiser le sentier et les cairns requiert de plus en plus d'attention. On est seuls au milieu de cette montagne sauvage et figée.

Malheureusement, nous sommes obligés de nous rendre à l'évidence, le ciel ne se dégage pas. Pire, les nuages au dessus de 2600m deviennent plus denses et plus sombres. On reste en mouvement pour ne pas se refroidir, mais le mercure est déjà à -4°C.
Une ultime vue du Pic d'Abellers avant de plonger dans le brouillard total :

A 2700m, on se sent vraiment seuls. On suit une mauvaise sente cairnée qui nous oblige à franchir un chaos de gros blocs peu engageant. On multiplie les acrobaties pour passer d'un bloc à l'autre, avec parfois des trous sous-jacents de 3 ou 4 mètres de profondeur. Le vent d'Ouest accroit la sensation de froid. On reprend finalement pied sur la bonne sente cairnée, mais on n'a plus vraiment d'intérêt à continuer dans ces conditions.
On s'arrêtera là !

On récupère les affaires au refuge, et on termine notre périple. Heureux malgré tout ! Le spectacle depuis le sommet aurait surement été grandiose, mais sans regret car la météo ne nous aurait pas laissé en profiter. J'ai guetté les sommets pendant toute la descente, il ne se sont pas découverts une seule fois. Et toutes les personnes croisées à la descente ont fini par faire demi tour.

Encore un de ces coins où il faudra revenir !
En espérant que vous aurez apprécié le CR, bonne montagne à tous !