Afin de rester objectif, il aurait été opportun de chercher un tout petit peu plus et de ne pas omettre cette source:
http://www.ariege.gouv.fr/content/downl ... /file/Note
Les services de l'Etat ne sont finalement pas si opaques
Cette enquête a été menée par les services de l'Etat auprès des apiculteurs touchés par la surmortalité d'abeilles en 2013-2014 et dans leur voisinage immédiat (excepté ceux n'ayant pas voulu coopérer à l'enquête).
Les résultats se révèlent fort instructifs:
- des traces de molélcules chimiques, les lactones, ont été retrouvées dans l'analyse du jus de fumier de 2 élevages (sur 25 analysés), jus de fumier suceptible d'abreuver les abeilles, mais sans mettre en évidence une corrélation entre cette substance et la mort des abeilles.
(les lactones sont par ailleurs un composant naturel de la cire d'abeille à hauteur de 0,5%)
- plus interessant:
Il a été retrouvé du Coumaphos avec une fréquence de 78 % dans le pain d’abeille (7
échantillons positifs sur 9) et de 19 % dans les abeilles (3 échantillons positifs sur 16), cette
substance active antiparasitaire vétérinaire pouvant être utilisée pour la lutte contre varroa mais non autorisée en France.
Il a également été retrouvé du Tau-Fluvalinate substance active utilisée en France comme
antiparasitaire pour la lutte contre varroa et pour des usages phytosanitaires. Cette substance a
été détectée dans du pain d’abeille avec une fréquence de 78 % (7 échantillons positifs sur 9).
Étant donné l’usage autorisé et fréquent du Tau Fluvalinate en apiculture, sa présence dans les
matrices analysées n’est pas surprenante.
Par ailleurs, l’association fréquente dans le pain d’abeille (66 %, 6 échantillons sur 9) entre le
Coumaphos, et le Tau-Fluvalinate pourrait expliquer un taux élevé de mortalité compte tenu
des synergies possibles entre ces deux molécules acaricides (Johnson 2013).
Autrement dit, plusieurs api impactés ont utilisé, afin de lutter contre le varroa, des substances interdites, et les ont, qui plus est, associées, au péril de leurs colonies!
La détection dans le pain d’abeille de la Propargite avec une fréquence élevée 44 % (4
échantillons sur 9), acaricide utilisé en arboriculture avant son interdiction en 2011 est
inexpliquée (toxicité 15 mg/Abeille en contact).
Comment peut-on retrouver un acaricide utilisé en arboriculture et interdit depuis 2011? l'élevage, ici encore, n'est pas fautif! les échantillons ne proviendraient-ils pas d'apiculteurs du Roussillon ou y ayant transhumé leurs ruches?
Et encore:
Dans 11 échantillons analysés pour la recherche de pathogènes, il y a eu présence de varroose et de virus des ailes déformées (DWV). Par ailleurs 8 échantillons ont été prélevés à l’initiative du GDSA de l’Ariège, les résultats d’analyses de ces échantillons ont révélé, la présence simultanée (dans certains échantillons) de varroose, de spores de nosémose (N. Ceranae) et du virus des ailes déformées.
Donc, chez 11 des apiculteurs impactés, les causes de mortalité sont clairement imputables au varroa, au DWV ou à la nosémose, tous fatals pour une colonie d'abeilles!
Les visites vétérinaires réalisées ont mis en évidence chez 13 apiculteurs, l’utilisation de
traitements hors AMM avec une efficacité toute relative et un impact non négligeable sur les
colonies.
Et 13 apis ont utilisés des traitements fantaisistes et interdits pour lutter contre le varroa au péril de leurs colonies!
Enfin, les derniers tableaux apportent aussi des infos non négligeables:
On y apprend que sur 17 substances chimiques détectées, seulement 3 d'entre elles sont utilisées dans le cadre de l'élevage, les autres ayant des utilisations bien plus variées...
Une bonne lecture par ici aussi:
http://draaf.bourgogne-franche-comte.ag ... 036c3e.pdf
Bilan des synthèses des déclarations de mortalités
hivernales 2014-2015
11 régions concernées 83 signalements avec au total 3106 colonies
déclarées perdues
Rhône Alpes, Pays de Loire, Poitou-Charentes, Nord Pas de Calais,
Midi Pyrénées, Limousin, Picardie, Centre, Franche Comté,
Lorraine et PACA
Pour conclure, ne peut-on donc pas légitimement se demander comment une telle surmortalité d'abeilles a pu se produire en Ariège et dans les Pyrénées-Orientales cette année-là, sans se reproduire les année suivantes?
Si les traitements utilisés en élevage ovin étaient incriminés, n'auraient-ils pas causés les mêmes ravages chaque année?
Alors?
Et merci à Dalmatien de venir confirmer que ni le Val d'Azun ni les vallées avoisinantes (à la tradition ovine et pastorale importantes...) n'ont connu et ne connaissent ces phénomènes!