PETITION POUR LE PUIGMAL

[tarlack]

Juste une réponse pour Darwin que tu évoques : il me semble que c'est la survie d'une espèce, non d'individus d'une espèce, dont Darwin parle. Notre cerveau fait partie des facteurs qui ont fait que notre espèce a survécu et, de manière tout à fait objective, pris l'ascendant. L'évolution Darwinienne des espèces, c'est ce qui amène à aujourd'hui, ce n'est pas une utopie vers lequel on devrait tendre, et qui serait ici dévoyée en survie d'un individu particulier...On peut regretter cet ascendant et ce qu'on en fait, mais sa réalité est un fait, pas une vision idéologique.

Donc, maintenant, on en est là, la situation est ce qu'elle est, que ca nous plaise ou non, et la question est : qu'est-ce-qu'on fait ?

[Mezzzman]

La survie des espèces est passée à un moment par la survie d'individus au sein d'une espèce qui ont eu une "anomalie génétique" permettant l'adaptation de ces individus et donc in fine de l'espèce aux nouvelles conditions.

Donc, maintenant, on en est là, la situation est ce qu'elle est, que ca nous plaise ou non, et la question est : qu'est-ce-qu'on fait ?

Et là je suis d'accord avec toi, je regarde également vers l'avenir (qui semble être préoccupant) et on agit tous à notre échelle aussi petite soit elle. (La part du colibri)

[tarlack]

Pour Darwin, ce que tu dis est effectivement un mécanisme, mais de là à dire que c'est l'essence de la mécanique sous-jacente, je ne serais pas aussi réducteur sans une bonne référence (je ne suis pas biologiste ,ni spécialiste de l'évolution). Mais en tout cas ces individus ne font que générer de nouvelles espèces, ce ne sont pas des sauveurs d'une espèce existante. Le raisonnement restreint au niveau des individus me semble assez peu compatible avec cette théorie, surtout quand on voit que des espèces où les individus se sacrifient pour sauver une "société" (essaim, fourmilière) est un résultat assez fréquent du processus.

Si on regarde l'espèce humaine, il se trouve qu'elle a survécu en essayant de sauver tous ses représentants (enfin, face aux adversités extérieures à la race humaine, parce qu'à l'intérieur...), car le coût d'un individu était très élevé. C'est d'ailleurs assez drôle, car une des pistes pour expliquer la force du sentiment amoureux est justement l'évolution : avoir le temps de rendre un nouveau-né autonome.

[Dalmatien]

Pauvre Darwin,s'il savait tout ce qu'on lui fait dire et qu'il n'a jamais dit !

Enfin, juste il me ne me semble pas nécessaire de rajouter des routes aux routes et des pistes aux pistes mais de là à tout détruire !
Le fait qu'il y ait des refuges en montagne n'est pas une hérésie et ce n'est pas cela qui détruit la terre. Et il me semble que cela permet aussi à beaucoup de citadins de mieux comprendre le milieu naturel et de l'apprécier.
Ensuite route ou pas, refuge ou pas, les cons continueront à tout oser !

[LeJojoc]

ok mais a plus d'une heure de marche, des cons il y en a de moins en moins.
ils ont eu un peu de temps pour reflechir.

donc plustot contre toute installation qui monte le touriste au coeur des massifs.

quand aux stations deja presentes, dommage de laisser rouiller si les gones des villages du coin pourraient venir apprendre le ski. on ne commence pas par le ski de rando, mais par le telebaby

[Eterlou]

Bonjour,

Très intéressante la discussion, d'une banale pétition on arrive à parler de Darwin .

Pour en revenir à cette pétition, elle recueille ce matin 129 signatures seulement.

Mais tout ceci ne serait il pas que futilité ?
Lorsque l'on voit les prévisions des climatologues: https://www.politis.fr/articles/2018/09 ... ste-39354/

Nos arrières petits enfants, s'ils existent, ne se poseront plus ce genre de question sur l'aménagement de la montagne.
Peut être que Jouzel, et d'autres climatologues, sont volontairement pessimistes pour remuer le cocotier ?

Bonne journée

[NAULEKH]

Que dire....
Une station de ski avec des canons à neige
et avec le permafrost qui va dégager du méthane
De combien sera le réchauffement sur les Pyrénées
Il serait préférable d'avoir une vision à long terme pour le Puigmal et de protéger les ressources en eau dès maintenant

[Dalmatien]

Je pense qu'il y a peu de chance que cette station réouvre. Ce qui est affreux c'est que tous les équipements sont encore en place.

Hier je suis allé m'y promener à la chasse aux dernières myrtilles, elle est totalement colonisée par les isards, j'en ai vu au moins trente (et pas un l'autre fois en réserve d'Orlu !).

[néthou]

Le problème des stations de ski, c'est la même logique que celui des bassins miniers lorrains et du Nord: pour des raisons différentes certes, mais avec à terme une fermeture inéluctable.
Il aurait fallu une prise de conscience, des élus au premier chef, que le tout-ski (comme le tout-charbon) ne serait plus viable à terme. Notamment après les 3 hivers catastrophiques 88-89-90. Mais on est resté sur les schémas des années 60-70 et 80: au lieu de diversifier, d'anticiper les besoins nouveaux (sur l'offre d'hébergement et l'accueil en général, les infrastructures routières), de chercher des alternatives en cas d'absence de neige, d'intégrer les stations dans un développement plus général dans les vallées (hors-ski et hors-saison), on a continué à investir dans les stations-mêmes, à la fois parce que les équipements en avaient besoin et parce qu'aux problèmes posés on a toujours raisonné en 'toujours plus" (de pistes, de neige -avec la technologie apparue des canons-, de domaine skiable).
Jusqu'au jour où trop c'est trop, et on se retrouve au bord du gouffre.

C'est ce qui explique qu'un tiers seulement des stations pyrénéennes s'en tirent, les autres sont en déficit, et ne tiennent que par perfusion des collectivités locales (les impôts locaux des habitants d'Err, en très forte hausse depuis 5 ans en sont le symbole). Et cette tendance est valable pour l'ensemble des massifs français, et au premier chef les stations de moyenne altitude telles que celles des Pyrénées, seuls s'en tirent les gros domaines alpins ou repris par des groupes privées que les notions de développement durable, d'intégration écologique et d'aménagement concerté du territoire n'effleurent pas.

Alors on peut mettre en doute le réchauffement climatique, mais toujours est-il que depuis 30 ans, la viabilité des stations dépend directement de l'enneigement hivernal, et cet enneigement est depuis déficitaire, même si certains hivers récents peuvent donner l'impression contraire. De toute façon, la Chambre Régionale des Comptes de Midi-Pyrénées disait déjà il y a quelques années que les stations pyrénéennes étaient en déficit structurel quel que soit l'enneigement. Le problème est donc plus profond, et tient également à la baisse de fréquentation, à la fois parce qu'économiquement il est plus facile de voyager au chaud en hiver (explosion de l'aérien) et parce que le ski est devenu plus cher pour des gens qui ont moins les moyens (pour synthétiser: à pouvoir d'achat en baisse, il est plus économique de passer 15 jours à Djerba avec EasyJet que 8 jours de ski hébergé-équipé en station).

Bref, tout ça, c'était aux élus décideurs d'en avoir conscience, avant d'investir aveuglément en comptant sur la météo ou la bienveillance du département ou de la région.

[Dalmatien]

Je suis bien d'accord avec toi.

[Mezzzman]

Je pense qu'on peut difficilement faire mieux en termes de synthèse et d'explication concernant les maux des stations, tu as je pense exposé la plupart des faits Nethou.

En saison estivale, les stations font de la peine à voir..

Rien de mieux pour illustrer ça :



Avec un peu de chance, à Djerba tu peux trouver un parc à neige comme il y a à Ryad.