Post pour vous dire que j'ai bien effectué le trek, je tenais à vous faire un bilan car vous devez voir pas mal de mecs qui viennent et s'en vont sans donner de retour.
Et je voulais aussi vous remercier pour tous vos efforts et en particulier Dalmatien pour ses conseils avisés !
Nous avons donc effectué le
Tour des Pérics du 4 au 7 juin dernier ! Et j'en suis très heureux, beaucoup de neige en première partie d'expédition mais une expérience hors norme à la limite de l'extrême pour des novices comme nous.
J'ai auparavant effectué quelques treks de quelques jours seulement comme je l'ai écris dans le topic de ma présentation mais celui là s'est avéré particulièrement dur à un moment donné compte tenu des conditions climatiques.
Pour résumer nous sommes partis de la gare de l'Hospitalet près l'Andorre puis nous avons terminé à Bolquère tout en empruntant le tour des Pérics.
Je développe :
Jour 1 Hospitalet - Refuge des Bésines
Nous partons à 13h environ du parking de la gare. Temps magnifique, 27°C à l'ombre, nous montons doucement et nous arrivons vers 16h30 au refuge. Le gardien nous dit qu'en raison des travaux sur la terrasse le refuge est indisponible jusqu'à 20h ... Ma chérie et moi-même comptions bivouaquer donc nous n'en avons cure cependant notre compagnon n'est pas équipé et dort en refuge ... nous retournons au lac puis nous nous lavons (du moins on essaye car l'eau nous fait monter le palpitant à 120bpm). Nous en profitons pour faire refroidir notre potion magique du soir issue des grimoires des moines des massifs alpins puis nous rentrons.
Dîner avec réchaud, le gardien nous offre un reste de riz basque qu'il avait fait pour ses ouvriers. Nous nous couchons une fois le plat terminé et notre digestif consommé.
Jour 2 Bésines - Refuge d'En Beys : entre paradis et enfer
Notre compagnon a passé une courte nuit, en effet il rejoint notre bivouac à 6h du matin, grincheux disant que son sommeil a été fortement perturbé par la beuverie nocturne des employés qui ont vraisemblablement perdu leurs repères spatio-temporels...
Nous levons le camp à 7h30. Au bout de deux heures de marche nous sommes interrompus par une grosse langue de neige qui est très pentue. Nous sommes équipés de crampons mais nous entamons d'éviter cet obstacle en escaladant des blocs 1,50m situés sur le côté.
J'ai surtout peur pour ma copine mais elle y parvient une fois son sac sur mon dos (Je porte un sac de 20Kg, elle 8Kg environ).
Au final nous arrivons au sommet, le panorama enneigé est magnifique. Cependant nous nous enfonçons jusqu'à la hanche si nous ne nous campons par sur nos appuis. Ce qui cause beaucoup de difficulté à ma copine, inexpérimentée de la neige.
Nous rencontrons un groupe de 6 jeunes équipés très légèrement pour de la randonnée mais avec des cordages aux pieds pour la plupart et nous rassurent quant à la descente(ce seront les seules personnes sur le sentier que nous verrons ce jour).
La descente est très difficile, la neige est glissante, nous devons chausser et déchausser les crampons très souvent .... trop souvent. Mon bâton se plie par ailleurs.
Vers 14h30 (il est déjà tard), le brouillard tombe très rapidement sur nous et nous ne pouvons pas distinguer forme au delà de 10 mètres. Les balises du GR sont dissimulées par le brouillard et la neige. Nous nous perdons dans un goulet qui mène sur une cascade etnourée par deux bras de torrent (j'apprendrai plus tard que cet endroit se nomme "la combe du soldat"). Une certaine panique s'installe parmi nous alors que la pluie et la grêle s'annonce progressivement.
Nous arrivons non sans mal à remonter nos pas puis à retrouver le GR grâce à notre compagnon et la trace gpx présente sur le téléphone. Je précise que vous avions suivi un itinéraire téléchargé sur visorando et que notre ami a payé un abonnement afin de bénéficier des services de cartographie et topos de visorando. Personnellement je trouve OSM avec la surcouche topoMAP plus complet et surtout gratuite en licence libre.
Nous accourons le long du sentiers et sommes pour la plupart plus que soulagés quand nous arrivons au lac, nous savons que le refuge n'est pas loin.
Nous arrivons au refuge accueilli par Julien alors la grêle s'abat sur nous comme la colère des dieux. On ne peut pas dire qu'on a eu chaud ... bien au contraire ...
Julien nous allume un feu dans le poêle et nous nous réchauffons durant au moins 2 heures.
Ce compatriote castelroussin d'une quarantaine d'années est absolument sympathique et plein d'intérêt. Il brasse sa propre bière nomme "la bien méritée" et mijote de très bons petits plats.
AU menu du soir :
- Soupe à l'indienne
- Boeuf mijoté à l'ariégeoise, nouilles
- bethmale
- crème catalane.
Nous sommes ravis. Nous rencontrons aussi un Homme et sa belle-fille d'Albi fort sympathiques. Elle est rhumatologue, les discussions virent médecines.
J'offre la camomille que je prépare dans la salle hors sac, Julien m'offre sa paille de fer afin de récurer la popote dans laquelle j'ai préparé une fondue suisse lyophilisée le midi même(très mauvaise idée, à ne jamais refaire, surtout si l'on a que du savon d'Alep comme dégraissant ...) ; puis nous allons au lit.
Ce soir c'est 4* niveau confort.
Je m'endors en me disant que nous avons bien de la chance d'être parvenus à ce refuge en bonne état général. Il neige dehors.
Jour 3 Refuge d'En Beys - Refuge des Camporels
Magnifique panorama sur la vallée au réveil avec un soleil radieux.
Au bout de quelques dizaines de minutes de marches : une autre langue de neige à flanc de montagne avec une pente raide se profile devant nous, on enfile les crampons.
Le chemin est beaucoup plus facile globalement car il n'y a plus de neige jusqu'au Puig des mortiers mais les lacis sont durs à grimper vu la journée d'hier.
Grosse langue de neige bien pentue au sommet. Je monte un peu plus haut et je vois qu'il est possible de la contourner très facilement.
Notre ami chausse les crampons et la prend quand même ... pour le fun.
Une fois passée cette langue, c'est la descente, facile, avec un panorama sur la vallée magnifique ; absolument. Nous sommes ravis, nous nous mettons à couvert d'un roc pour déjeuner. C'est un festin de sardines, saucisson, Poulet et riz au curry lyophilisé forclaz et pâtes bolognaises au soja Trek'n'eat.
Puis nous arrivons au refuge, il y a un écriteau sur la porte indiquant que le gardien est descendu dans la vallée pour ravitaillement. Nous entrons tout de même et constatons la présence de sa compagne avec une amie.
C'es mon anniversaire, on boit quelques bières, pas de dîner, nous n'avons pas faim, potion magique puis au lit
en refuge
Jour 4 Refuge des Camporels - Lac des Bouillouses - Gare de Bolquère - Latour de Carol
Réveil tardif à 8h car notre itinéraire est en descente donc nous prenons le temps. Les camarades accompagnées de leur chien dorment dans la salle hors sac, elles viennent de Formiguères et ont passé une fraîche nuit mais ne se plaignent pas.
Nous partons vers 9h et nous allons au lac des Bouillouses.
Au moins 5 km en forêt en bordure de lacs, nous sommes ravis d'entrer dans ce cadre bucolique après les cols que nous avons franchis. Arrivée au lac des Bouillouses à 12h45 environ.
Déjeuner. Puis marche vers la gare de Bolquère via la station de Font-Romeu. Belle vue depuis la plus haute gare de France située à 1592m.
Le train jaune arrive à 19h15, il passe deux fois par jour.
Nous sommes heureux d'apprendre que nous avons privatiser la train par la force des choses et nous prenons l'apéritif à bord. Nous arrivons à latour de Carol où nous dormons en gîte d'étape "Cal Viatger". Très bien, hôte très gentille. 62€ pour trois personnes en dortoir.
Puis le lendemain nous prenons le train de 10h15 pour rentrer à l'Hospitalet. Nous terminons notre séjour par des bains romains à Ax-Les-Thermes, formidable pour clôturer une bonne rando ! Je conseille vivement le bain irlando-Romain puis nous nous baladons et nous nous restaurons à "La Fringuale", établissement sans prétention où nous avons mangé un bon cochon de lait de 7h.
Pour conclure ; j'ai passé une randonnée formidable, le fait de randonner en juin a l'avantage de voir des paysages variés entre terre et neige. Cependant il fait légèrement trop froid pour bivouaquer, même en dessous 2000m, c'est possible mais pas très confortable, on peut rajouter un duvet basse température en plus d'un ultralite que j'avais mais celà rajoute du poids et surtout du volume.
Je conseille vivement ce tour mais pas dans le sens où je l'ai fait, en raisons de la neige et des lacis particulièrement difficiles dans ce sens. Personnellement je ne regrette pas car je préfère toujours avoir le plus facile à la fin ...
Vous formez une formidable communauté dont je suis fier de contribuer dorénavant.
J'ai trouvé quelque chose dans les Pyrénées moi aussi.
A très bientôt.
Pierre
PS : Nous prévoyons tous les trois de faire un tour du Puy de Sancy début Juillet sur un week-end, ça va paraître facile je pense mais il faut profiter de chaque instant et du beau temps !
EDIT : mangez "chez Rosa" au bistrot de la gare de Latour de Carol si vous avez bien faim avec un Trek. Cuisine hautement calorique bien appréciée après un bon trek ! Pizza complète et entrecôte frites ++