Ton exposé sur la voiture (électrique ou thermique) est complet et impartial et prête bien entendu à réflexion sur la politique globale à suivre en matière de transport individuel. Question délicate maintes fois soulevée dans le monde adulte, doit-on continuer avec les énergies fossiles tant qu’il y en a, etc…LukeSmith a écrit :C'est intéressant ce que tu dis... et c'est un peu ce que tu dis ce qui m'inquiète en même temps!
Je pense qu'à 2 ans près on a essuyé les mêmes programmes scolaires, donc pas de différence de point de vue du à un "conflit" de génération. Par contre, peut être un point de vue différent sur l' "éducation" de façon générale, du fait de nos différentes professions... J'ai tendance à remettre toujours en question ce que l'on me présente comme la vérité si elle n'est pas complètement argumentée, et donc j'ai aussi tendance à me méfier des leçons des profs (pas des profs... quoi que ^^ ... mais de leur tendance à rentrer dans ce vieux schéma où le "sachant" a toujours raison et qu'il n'a pas besoin de s'expliquer pour qu'on le croie) et plus globalement de toutes les leçons. Et ce de plus en plus méfiant, car on a beaucoup plus facilement accès à tout un tas d'information qui permet de se faire notre opinion, et que je constate que la vérité n'est pas forcément si vraie que ça quand on commence à la questionner, elle et toutes les hypothèses dont elle est issue.
exemple de "leçon": La voiture électrique est l'avenir car elle ne pollue pas...
C'est globalement le discours général des autorités. Et ce discours a bien convaincu une grosse partie de la population (française en tout cas)... Combien ont notamment un peu honte, ou un peu de regrets, en roulant dans un véhicule à moteur "thermique"...
Mais une autre vérité est possible:
- La construction d'un véhicule électrique (avant sa sortie d'usine) est, d'avis de tous les experts, bien plus polluante que la construction d'un véhicule classique, notamment à cause de la fabrication des batteries, dont les matériaux nocifs sont extraits du sol dans des conditions "non optimales".
- La circulation de ces véhicules en France est pas forcément si idyllique qu'on nous le présente... C'est vrai qu'autour de la voiture, il y a moins de pollution... mais quand on branche la voiture pour la recharger, d'où vient cette énergie qu'on nous dit "propre"? En fait, les nouvelles technologies consommant de l'électricité (et donc les véhicules électriques en particuliers) sont très globalement alimentées par de l'électricité achetée à l'Allemagne. En effet, la
France s'est lancée dans la réduction de son parc nucléaire (évitons le débat sur ce sujet...) si bien que le surplus d'électricité demandée ne peut pas être fourni par nos producteurs d'électricité... on achète donc à l'Allemagne... l'Allemagne fabrique largement son surplus d'électricité grâce à ses usines à charbon... Donc quand on branche un véhicule électrique, on brule du charbon.. sans parler de l'énergie perdue à acheminer l'électricité depuis l'Allemagne... Le bilan de la circulation d'un véhicule électrique aujourd'hui et finalement plus ou moins comparable à celui d'un véhicule classique, au lieu de bruler du pétrole dans nos moteurs, on brule du charbon en Allemagne.
-Bilan en fin de vie: le recyclage. Je vais rien vous apprendre, c'est dramatique puisqu'on ne sait pas recycler les batteries des voitures électriques...
Si on regarde cette leçon que je viens de vous faire, qui est beaucoup plus argumentée que le discours global, on en arrive à la conclusion opposée à celle qui nous est généralement proposée, et qui à coup sur est proposée à ton fils comme la vérité vraie (difficilement remise en question à son âge puisqu'elle provient de son prof qui a toujours raison).
Pourquoi?... toujours une question de langage à la base... la voiture électrique n'existe pas en fait... puisque l'électricité présente naturellement sur terre n'est pas utilisable par l'homme. on doit donc produire cette électricité... puis la stocker... et la voiture est finalement soit une voiture au charbon soit une voiture nucléaire selon l'heure à laquelle tu la recharge (et dans une infime partie une voiture hydro-électrique) Et il faudrait poser finalement le débat comme ça, qu'est ce qui est préférable, faire rouler une voiture en brulant du charbon, du pétrole, ou de l'uranium? D'un coup c'est plus la même question du tout par rapport à celle que l'on veut nous faire poser à savoir pétrole ou électricité... tout comme il faut se poser la question de savoir ce qu'on entend par "pollution", il faut se demander ce qu'on entend pas "énergie électrique"...
Les mentalités ont déjà beaucoup changées, ici comme dans beaucoup d'autres pays quels que soient leur niveau de développement. Le vrai problème c'est le débat, qui est dirigé par les autorités dans le sens qui leur est le plus préférable. Tant que les citoyens du monde ne rentreront pas dans le débat sur "qu'est ce que sera la planète et l'activité humaine dans 50 ans?" pour trouver une solution apportant un équilibre viable pour l'homme, on bricolera des solutions qui finalement n'arrangent rien, genre la voiture électrique.
Je ne suis pas du tout calé dans ce domaine donc je ne pourrai y apporter mon grain de sel et ce n’est de toutes façons pas l’intérêt de ton message.
Tu soulèves le point important de la méfiance face à l’enseignement dans nos écoles et … je pense que c’est bien légitime !! Moi-même, je ne crois pas toujours ce que j’enseigne, ou plutôt ce que je valorise. Quand mon inspecteur me dit de valoriser un élève qui sait taper un calcul sur une calculette, alors qu’il n’a aucune idée des priorités des calculs, du rôle des parenthèses, du sens des puissances, etc… je me dis qu’on loupe quelque chose, bref…
Mais en ce qui concerne l’enseignement en école primaire, en regardant de plus près les cahiers de mon fils, j’ai vraiment l’impression que l’enseignant n’oriente pas l’idée des gamins sur ce genre d’opposition incomplète (voiture électrique vs thermique). Ce serait plutôt : la voiture a besoin d’énergie pour fonctionner, il présente les différentes énergies, les traditionnelles, les nouvelles. Et effectue un débat du genre « est-ce que les nouvelles peuvent suffire ? » ou « peut-on limiter nos déplacements pour moins polluer ? ».
Mon gamin apprend aussi des faits que ne connaissais pas à son âge. Je lisais hier soir sur son cahier : 96 % des mammifères terrestres ont été domestiqués par l’homme ou la liste des animaux sauvages en danger d’extinction s’allonge (5500 espèces). Ce matin, il m’a même parlé de la COP 21.
Moi, je n’apprenais pas ça, je faisais du patchwork ou autres arts plastiques, du sport, de la musique après la conjugaison et le calcul.
Mes sorties scolaires, c’était la visite des châteaux de la Loire (j’étais en Touraine), lui c’est la visite d’un ferme pédagogique, une miellerie bio, etc. Leur cantine n’a pas de liaison froide, elle privilégie les filières locales, de saison et bio, les déchets finissent en compost, etc..
Nous, en tant qu’adultes, on peut penser que tout ça c’est du vent et qu’il ne faut pas être naïf, on ne peut rien faire contre les lobbys commerciaux, etc….
Mais un enfant ne peut pas avoir un esprit critique du jour au lendemain, il se le forgera avec le temps. Pour ce faire, autant qu’il ait ce genres de connaissances et d’expériences plutôt que de connaître parfaitement la vie fastueuse au château de Chambord au 16ème .
Et si un instit’ a mis un peu trop de zèle et a été un peu partial, je dirais tant pis car je suis convaincu que le jeu en vaut la chandelle.
Ps J’ai abonné mon môme au petit journal « mon quotidien » qui traite souvent de l’actu orientée écologie. Sous le titre, il y a écrit « 100% de faits, 0% d’opinions ».