- le Grand Barbat par la cheminée Ledormeur, ça te tente ?
je réponds sans trop réfléchir...
- oui, ça a l'air chouette.
En fait, chouette, je sais pas si c'est le mot vraiment adéquat
. Bon, faut dire que j'avais déjà refusé plusieurs de ses propositions de sortie. Mais faut dire aussi que le gars, c'est une toute autre expérience que moi : dans la montagne depuis tout petit, et le genre a toujours rechercher la crête pas simple... 
Bref, départ de Cambasque, tout guilleret, tout naïf que j'étais. Je sais pas pourquoi, je m'étais mis en tête que cet itinéraire n'était pas trop compliqué, tout en sachant au fond de moi, que je ne l'aurais jamais fait tout seul. Oui, c'est un peu paradoxal dans ma tête. Voire un peu bordélique...
On prend le GR afin d'éviter la piste et les plus ou moins nombreuses personnes qui montent au Lac d'Ilhéou par là. Arrivée au lac et au refuge. Toujours aussi beau. Puis on prend la sente qui monte à flanc, au-dessus du lac. C'est cool. Vue inédite pour moi du Lac d'Ilhéou. Vraiment pas dégueux
.La pente se redresse. Quelques cairns. On suit. Puis on s'en échappe pour attaquer le dur, le raide. Je dirai même plus, le costaud, le brutal, le genre à ranger le cerveau. Mais pas trop quand même parce que faut bien chercher son cheminement et c'est pas simple.
Et c'est là que randonner à 2, moi qui suis plutôt un solitaire, et avec quelqu'un qui a l'expérience et qui trace votre chemin, c'est quand même vachement plus simple. On réfléchit plus, on suit (j'avais quand même récupéré la trace gps de mariano, au cas où
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). C'est vraiment une toute autre expérience que la rando en solitaire. Pas mieux, pas moins bien. Juste très différent (dans la même idée, souvenirs de la sortie avec Gilles au Béhorléguy 
).Donc, on monte, on zig, on zag. C'est raide, c'est herbeux puis c'est raide, c'est rocheux. Ca épuise les gigots...
On continue sur un passage plat. C'est pas raide mais c'est rocheux. Ca épuise les gigots...
On remonte et là, paf... au pied de la cheminée. Ca grimpe très raide, c'est pas compliqué ni technique sauf à la sortie où il y a un pas d'escalade et où je dois me hisser à la force de mes petits bras.
Ensuite on suit une vire qui longe la crête. C'est large, mais je ne sais pas pourquoi j'ai qu'une vision en tête, les énormes falaises juste en dessous. Je suis pas hyper rassuré et j'avance doucement, collé le plus loin possible du bord. C'est assez étrange parce que à y penser, le chemin de la mâture est moins large et les falaises dessous tout aussi impressionnantes et pourtant je n'y avais eu aucune mauvaise sensation. Bizarre... allez comprendre, Charles...
On arrive à une brèche et on bascule de l'autre côté. Je suis scrupuleusement mon ami qui chemine tranquillou là-dedans. Moi, c'est une autre paire de manche. J'avance à mon rythme, c'est à dire tout doucement, avec mille précautions, parfois sur le cul
. De cette façon, ça passe plutôt bien, sauf à 1 ou 2 passages qui sont assez exposés quand même , mais heureusement très courts.On récupère la fin du cheminement classique depuis la brèche du barbat et on arrive au barbat. 2 ou 3 personnes sont là... dommage, mais pas grave. On profite, c'est beau...
Pour le retour, direction la brèche puis on descend le vallon vers estaing. Gros blocs rocheux. Ca épuise les gigots... mais aussi la tête car toujours à rester concentré pour pas perdre une cheville ou un genou.
Puis on bifurque sur une sente qui part à flanc. Discrète. Faut pas la rater. D'ailleurs, on a failli la rater
(ben tiens, là, merci le gps ). On chemine ensuite sur une sente bien tracée, sur un devers herbeux. A nouveau je pense aux falaises dessous... gloups... Puis le devers disparaît et on retrouve du caillou. Montée à un petit col, dans un superbe petit cirque. Puis on bascule de l'autre côté. Encore du caillou, au cas où on en aurait pas assez .On finit par récupérer des cabanes en descendant un tapis vert en pente douce... ça change... c'est le bonheur...
. Puis on rejoint le lac et on reprend le GR en sens inverse pour rentrer.Grandiose !
Et le topo ici.
