

Je veux me réconforter avec la montagne suite à ma dernière expérience qui m'avait achevé, alors, but du jeu:
- 2 journées avec bivouac
- pas plus de 2000 de d+/jour
- pas plus de 8h/jour
Départ de las Banos de Panticosa à 9h !!
Montée par le GR 11, le chemin est très ludique, il y a de l'eau, des cascades, des rochers lisses, des arbres, des racines, des cailloux, c'est parfait pour commencer.
Arrivé au bout du cirque, on grimpe plus raide à découvert, en zigzag, pour rejoindre le faîte. A 10h, le soleil ne tape pas trop alors ça va.
Le refuge de Bachimana est atteint, un plein d'eau fraîche, demi-tour, et on continue à longer le lac de Bachimana en balcon sur un sentier évident.


On laisse le chemin du port de Marcadau à droite pour se hisser jusqu'aux Ibones Azules, magnifiques.



Le col d'Enfer nous fait maintenant face.


Une vue d'Enfer

Le Vignemale derrière

La montée est agréable pour venir buter sur le pierrier dans lequel se faufile un chemin sableux, sur lequel la pente s'accentue peu à peu pour rejoindre le col précédemment cité.
On surplombe le beau lac pur de Tebarray, qu'on longe en hauteur, jusqu'au col suivant.


La descente de ce col est costaude. On est toujours sur le GR11, il me semble qu'il n'y a pas de difficulté comme celle-ci sur le pendant français. En tout cas, les GRdistes espagnols s'y cassent les dents avec leur gros sac, à la descente comme à la montée.

La descente se fait d'abord dans un pierrier, assez raide mais roulante, puis sur plusieurs étages de verdure minérale pour échouer sur les rives du lac de Llena Cantal, invitation au bivouac avec vue sur le massif du Balaïtous.

Mais ce n'est pas encore le moment de s'arrêter. Je continue de descendre. Un coup d'oeil au Respomuso

et on rejoint le lac de Campo très Plano.

Une courte montée nous amène au Port de la Peyre st Martin, à partir duquel on bifurque à droite pour rejoindre en écharpe les premiers pas vers le col de Cambalès.

En début d'après-midi, la montée est éprouvante. Le col se gravit dans les éboulis, c'est raide. Il faut vraiment suivre le chemin pour ne pas se retrouver dans la caillasse encore plus dure et raide.

Le col est atteint. Je m'attendais à embrasser la vue d'une multitude de lacs, mais non. Il faudra attendre.
Le Balaïtous

Descente assez facile sur ce versant, cailloux, névés, puis on longe et surplombe quelques jolis lacs invitant à la baignade.





Le Vignemale en point de mire

J'arrive vers 17h au nouveau refuge Wallon. Ayant connu l'ancien, je n'arrive pas à dire si c'est mieux ou pas. Je le trouve assez esthétique, mais par contre beaucoup trop grand...
Après une pause houblon, je descends en direction de la bifurcation pour Arratille pour poser la tente près du ruisseau.

Jour 1: 22km 1700d+/1600d-
Après une bonne nuit, départ 7h sur un magnifique cheminement dans la vallon enchanteur d'Arratille. C'est vraiment un coin magnifique si l'on est une marmotte ou bivouaqueur!
J'arrive au lac éponyme, autour duquel les tentes sont toujours plantées, j'en compterai une dizaine visibles. Le lieu s'y prête...

Le col et le lac du col atteints,

je me retrouve face au puissant Vignemale, qui occupe toute la place, quelle splendeur !!

J'avais repéré ensuite que la trace partait à gauche juste après le col pour tomber au pied des mulets, mais la descente tout droit me parait plus évidente. Je file donc plein sud et reste sur la courbe de niveau au dessus des premiers hectomètres du Rio Ara.
Je rejoins un peu au hasard, il n'y a aucun chemin ni cairn, le surplomb au dessus de l'ibon inférieur de Batanes.

De là, petit raidillon qui m'emmène sur la rive de l'ibon Batanes, entouré de raides falaises qui s'ouvrent au niveau du col de Letrero.


C'est le prochain objectif, et ça tombe bien, j'aperçois un petit groupe qui commence l'ascension. Je les suis donc, droit dans le gispet puis des éboulis croulants, à tort, car ils ne savent pas où passer. Ils font tomber un gros bloc d'un mètre qui dévale la pente et finit sa course vers le lac...
Je m'éloigne vite et prend de l'avance pour rejoindre en écharpe raide le fond du vallon pour rejoindre le "vrai" chemin.

Ca monte toujours aussi raide mais c'est bien moins dangereux. En 15 minutes, le groupe n'a toujours pas avancé. Je me demande bien s'ils sont parvenus à rejoindre la trace car ils n'étaient pas à l'aise...
La montée finale est divine ! L'ambiance est minérale, ça alterne entre éboulis fins et "escalade" sur gros rochers agrippants.

On débouche sur une zone de plat dans laquelle se niche un tout petit laquet qui pourrait bien faire office de lieu de bivouac haute altitude.

Un coup d'oeil au lac Letrero à droite,

puis descente rapide hors sentier sur le lac presque à sec de Bramatuero Alto.

A partir d'ici, on joue à saute mouton sur les bosses qui jouxtent le lac. Avec la chaleur c'est assez éreintant, mais le léger vent et les nombreuses sources permettent de se survivre.

J'atteins le nouveau refuge de Bramatuero, assez particulier à l'intérieur.

Commence ensuite un vrai sentier qui descend en zigzag jusqu'au lac de Bramatuero bajo.



De la même façon, on monte et descend des bosses pour rejoindre au final le barrage.
Je dévale la pente herbeuse et rejoins la petite cabane au nord du lac de Bachimana.
Comme j'étais passé rive ouest à l'aller, je choisis la rive est pour longer le lac.

Bien m'en a pris. Ce fut la partie la plus sauvage et la plus exigeante de la boucle...
Je n'ai pas trouvé le sentier de suite, j'étais trop bas. Il faut monter assez haut pour passer les falaises qui tombent dans le lac. Il y a notamment un passage de descente de cascade sur roche mouillée avec main courante qui vaut le détour.

On arrive finalement au barrage, encore un, pour rejoindre ensuite le refuge de Bachimana, la boucle est bouclée.

Il n'y a plus qu'à descendre le GR 11, sous une chaleur suffocante, enfin surtout pour les familles qui montent difficilement sans sac (où sont les gourdes ?) et les GRdistes qui montent difficilement avec très gros sacs...

Comme pour la montée, la descente est un régal, très ludique. La Jarra à l'ombre des arbres du refuge casa de piedra est un régal !

Jour 2: 20km 1400+/1500-
La trace du parcours:
