

Départ lundi 11 juillet du lac des Gloriettes pour une boucle assez libre, afin de visiter Troumouse, Barroude, Pietramula, Pineta, Gavarnie, Ara, Bachimana, Respomuso, Marcadau, Vignemale, Ossoue... Sur une durée de 4/5 jours.
Ambitieux me diriez-vous, en effet... surtout me connaissant. Le programme n'a pas été bouclé, mais une boucle a quand même été réalisée !
Nous disions donc:
Départ des gloriettes, après une petite nuit dans la voiture, à 7h du matin.

Chargé pour 5 jours d'autonomie, je monte en direction du Pouey Boucou pour m'immiscer dans le cirque de Troumouse.
La vue est grandiose, comme toutes les deux heures à l'avenir, sur les hauts pics qui couronnent le cirque.


Je descends vers l'auberge du Maillet et fais le plein d'eau.
Ensuite cheminement dans le cirque en tutoyant la vierge et sa cabane, pour descendre vers les lacs des Aires.

Montée ensuite vers la cabane du même nom à partir de laquelle on grimpe tout droit dans la pentu pour rejoindre le col de la Sède, un beau mur sans fioriture !

Vue en arrière:

sur le Vignemale:

sur le Mont-Perdu et Marboré:

Là-haut, un autre univers s'ouvre. Ca reste pour moi, comme pour beaucoup, les meilleurs moments d'une randonnée. La vallée de Héas, sa Hourquette et le Campbieil à gauche, la suite du cheminement à droite, avec le col et le pic de la Géla.
à gauche

à droite

Désolé à la centaine de brebis que j'ai dérangées pendant leur sieste, mais vous preniez toute la place, j'ai fait le moins de bruit et de mouvements possibles pour rejoindre le col.
Ici, la vue est saisissante, d'abord sur le Gerbats, et surtout sur le lac de Barroude et plus loin, la montée du port vieux qui doit être assez éprouvante...
Contrairement à ce qu'on imagine 20 minutes avant d'y monter, l'ascension du pic de la Géla se fait très bien, les mains ne sont pas utiles, c'est très facile.
De là-haut, la vue est encore plus belle. Il commence à faire très chaud...
le Gerbats saillant:

Le lac de Barroude:

La vallée du Badet et le Campbieilh

Maintenant, soit les crêtes pour rejoindre Héas, soit le plongeon pour rejoindre Chermentas. Voyant une silhouette naviguant 200m plus bas, je choisis l'option la plus courte et dévale les flancs de la Géla pour rejoindre Chermentas. Cela se fait sans souci, sans aucune difficulté.
Vue arrière sur la descente:

La suite est un très joli cheminement, au pied de la muraille

Pour rejoindre le magnifique lac de Barroude. C'est une première pour moi et je suis ravi. Avec ses nombreuses îles, l'arrivée de ce côté est magique (ça doit l'être encore plus avec du brouillard). Bon, là, ce n'est pas l'ambiance, il fait très chaud. J'en profite pour m'accorder une pause trempage de pied car il est 13h30 et les pneumatiques commencent à chauffer...




La Géla, où j'étais une heure auparavant.

Je longe le lac et m'élève vers le port de Barroude.

Encore un nouveau point de vue, cette fois-ci sur l'impressionnante vallée et muraille de Barrosa.

Bon, j'avais prévu de passer par le chemin de las Pardas, mais n'étant pas de nature courageuse, et voyant la suite des événements, saupoudrée de 2 ou 3 névés mal placés, je décide de passer mon tour.
Je descends donc dans la magnifique vallée de Barrosa avec ses beaux lacets, sa belle cabane, son beau torrent, sa belle forêt, je suis étonné de voir si peu de monde d'ailleurs.


Arrivé quasiment à la route, j'ai deux options pour rejoindre Pietramula.
Soit la montée par le chemin des mines de Liena: 1000 d+ et 600d-.
Soit descente vers Parzan et remontée par piste de Chisagues: 350d- et 800d+ un soda sur place et une bière à emporter...
Le choix est vite fait...
Direction donc le grand magasin pour faire un cul sec de sucre en boite, c'est un régal !
La suite est prometteuse, environ 5km de bitume et 7 km de piste pour finir la journée.
La chaleur ne s'éteint pas, je profite de chaque rare ruisseau pour m'asperger à foison...
20h, enfin arrivé à Pietramula, je trouve un petit coin à l'écart du GR11 pour prendre un bain d'eau froide salvateur, boire ma canette et manger mon tikka massala, difficilement...
Nuit courte et mauvaise, comme d'habitude.

chiffres à peu près: 42km et 2600+/2200-

Mardi 11 juillet, sous le signe de l'ampoule et de la chaleur.
07h: Départ douloureux, les chaussures que j'ai prises sont une demi-pointure plus petites que d'habitude, peut-être en est-ce la cause...
Courte montée au col de Pietramula, qui offre un des panorama les plus beaux des Pyrénées (enfin j'imagine) sur la vallée de Pineta, son balcon, le cylindre, le Mont-Perdu...
Très courte descente vers l'Estiva, joli prairie plane où se côtoient isards et bovins.




Raide descente sous les pins vers La Larri, dans laquelle je m'arrose gaiement, il est tôt mais le soleil tape déjà...
S'en suit un beau mais exigeant chemin à flanc, pour rejoindre la base du cirque de Pineta. Ici, ça tape sévère, on se croirait entouré des miroirs du four d'Odeillo tellement ça réverbe !

La grimpette sèche dans la roche blanche n'arrange pas les choses... Heureusement, une petite source au départ permet de se désaltérer et d'être heureux et humide ... pendant 5 petites minutes.
Au premier croisement, j'ai le choix entre:
- le balcon de Pineta. Là-haut, ce sera le glacier du Mont-Perdu, à vif, hors de question, ou la descente dans la brèche de Tuquerouye, qu'on m'avait dit enneigée en début de saison.
- le Port Neuf de Pinède, que certains ici m'avaient déconseillé.
Les deux m'attirent, mais mon choix se porte sur le Port Neuf, qui me donnait bien envie sur les photos que j'ai vues.
C'est donc parti, ça grimpe raide, pas de trêve...

Un dernier regard en arrière vers le Mont-Perdu

La partie finale est magnifique, moi qui aime le caillou, je suis servi !


J'aperçois un groupe au milieu de l'ascension, allez hop, petit challenge, on oublie les ampoules et on essaye de les rattraper. Je les rejoins pile au col.
Rien de difficile à vrai dire, un pied devant l'autre, des appuis solides, et ça monte bien.
C'est l'heure chaude, aux alentours de midi, quelques noix de cajou, un regard sur Estaubé, et je file rejoindre les Espuguettes pour une bière (ça c'est sûr) et un bivouac (mais ça m'étonnerait, c'est pas le genre de la maison de s'arrêter en début d'aprem)
Vers Allanz

Estaubé

Descente, puis plat, puis montée pour rejoindre la Hourquette d'Allanz, en jetant un coup d'oeil au couloir de Tuquerouye, quasiment vide de neige... une prochaine fois (encore).

De la Hourquette, on aperçoit un beau doigt et le fier Taillon, et en descendant, la muraille de Gavarnie et ses caractéristiques sommets se dévoilent petit à petit.

Également, le maître Vignemale:

Je m'empresse de descendre vers les Espuguettes pour commander un double houblon.
Ca requinque, il fait très chaud, le soleil est au zénith.
Là, dans l'ombre de la terrasse, je vois la suite du parcours, avec l'échelle, le port de Boucharo, le vignemale au loin... Je vois aussi mes ampoules grossissantes, mon moral rapetissant, je ne donne pas cher de ma peau. Je m'offre le temps de la descente sur Gavarnie pour prendre une décision.

Je renfile mes godasses et repars les batteries mentales chargées. Y a du monde dans ce coin, à travers prairies et forêts. J'arrive à la piste...
A gauche l'aventure continue, à droite, elle s'arrête bientôt.
Ce sera à droite, je suis épuisé par la chaleur et les ampoules!
Je traverse Gavarnie, alias Décathlon city, refuse les avances des odeurs de gaufres et de pizzas, et rejoint la départementale que je descends sur 1km.
Je bifurque à droite sur la plus belle partie de ma rando.
24 lacets sur une piste caillouteuse sans surprise, le meilleur pour la fin, tu parles... Pas de trace de ruisseau et je manque d'eau.
Je débouche sur les prairies de Coumély et ses belles granges. L'herbe est haute, ça gratte les mollets, plus d'ombre, il faut attendre d'avoir fait le tour de la montagne pour trouver enfin une source pour se rafraîchir...
Heureusement, la vue sur le Crabounouse et le pic Long vient égayer cette fin de parcours.
Ca sent la fin...
Enfin, après une dernière bosse, j'aperçois le lac des Gloriettes (et la buvette dans laquelle je prends 5 minutes pour me désaltérer)
Retour à la voiture, ça n'aura pas été la boucle que j'imaginais, mais ma fâcheuse tendance de ne pas vouloir m'arrêter a eu raison de moi...
chiffres à peu près: 33km 2100+/2500-

Après une pizza infâme dans un attrape-couill** de Gèdre, la foudre s'abat sur un sommet proche et la grêle sur la voiture. Bon du coup je relativise le coup de ciseaux dans mon programme

A l'heure où j'écris ce retour, 24h après, j'ai dû boire pas moins 8 litres de boissons en tout genre sans étancher d'une once ma soif... Je ne sais pas si on a atteint les degrés de l'année dernière mais c'était quand même caniculaire !