

19 août 2024
Philippe Quéinnec m’a relancé quelques jours auparavant pour « finir » notre « traversée de la vallée de Pineta » commencée il y a 2 ans. Nous avions dû revoir à la baisse notre projet trop ambitieux sur un jour, en faisant malgré tout une merveilleuse randonnée,

que j’avais fini épuisé…

Je le préviens qu’il y a 2 ans j’étais déjà un boulet…et que je me déplace encore moins vite…

avec bienveillance, il maintient son offre…

Donc on prend RV, pour cette « faja del Maqui »
Au dernier moment je précise que parti la veille j’irais voir s’il y a de la place au refuge de Pineta…
On s’y retrouve donc de bon matin, puisqu’ effectivement il y avait de la place.
On démarre sur le GR11 la dure (enfin pour moi

Philippe même en marchant doucement est obligé de m’attendre…

on passe l’embranchement vers la faja tormosa, qu’on avait prise pour terminer notre périple d’il y a 2 ans…
à cette heure là on est seul…enfin presque…isards au loin…

Ce n’est que juste un peu avant le col qu’on commence à trouver des gens…
Col…ouf…je reprends des forces…
On s’écarte un peu du sentier pour suivre la ligne de crête et gravir un sommet porté sur la carte alpina 25 000ème et sur l’IGN Espagne la Punta la Valle 2501 m…le petit détour vaut pour un point de vue un peu en travers sympa…

et puis c’est toujours un pic de gravi pour une journée qui n’en comporte pas…

On laisse ensuite partir le GR11 vers la gauche, c’est le GR11 direct passant par la faixa de las olas, avec 2 passages équipés…
ça y’est on va être seul…
Car, nous on va partir un peu à plat d’abord, puis en descente vers le creux sous les terrasses Bellevue…
C’est très caillouteux, mais toujours avec quelques vagues cairns…ça remonte un peu et ça contourne (je pense que quand j’étais venu il y a longtemps j’étais passé un peu plus au ras, un peu plus haut…
Pour remonter ensuite un peu sèchement, on se pose un peu des questions sur l’emplacement de l’itinéraire…

Mais toujours quelques vagues cairns qui conduisent sous la barre…ça se creuse à droite…on hésite pour traverser à plat, et continuer en montant un peu…
Passage bien exposé…


Et on arrive au dessus du Morron de los maquis….(ou pic célestin Passet )…
J’étais déjà venu là il y a longtemps…on a la vue sur vallon des Esparrets….


C’est joli…et on n’est pas dérangé par le monde…
mais on a une désagréable surprise….

au loin, un gros névé dans ce vallon…c’est raide on a aucun matériel…
La suite c’est descendre des pentes bien raides et exposées…sur des cailloutis qui ne demandent qu’à descendre…


On fait quelques mètres dans ce terrain pourri…encore un ou deux cairns…
Je n’y suis pas du tout à l’aise…


Je mesure avec amertume le problème de l’âge…avant…après une marche d’approche un peu physique…j’étais capable d’arriver au pied des difficultés, avec encore de la marge…maintenant…celle-ci n’y est plus…et comme on perd aussi en capacité techniques…


Donc…même si Philippe gentiment met le demi-tour que nous décidons de faire…entièrement sur la présence inopportune de ce névé…mon manque de fluidité sur ce début de descente…ne doit pas non plus y être étranger…
Snif…j’aurais à tout faire fait peut être 50 m de plus que la fois d’avant…c’est peu…

Il n’est pas question d’essayer pour se consoler de monter sur le Morron de los maquis…trop farouche…

Depuis j’ai fait le tour un peu de la littérature que je pouvais trouver sur ce passage…
Je me suis maigrement consolé avec ceci :
http://terrainspyreneens.unblog.fr/mo/
Quand des gars pareils…parle de prudemment…bon…c’est qu’il y a quand même quelque chose….

Et le guide de montagne François Laurens qui a édité un « Massif du Mont perdu, les plus belles randonnées « que j’ai feuilleté il y a peu en librairie, parle de passage très exposé…sur une des randonnées les plus ardues du bouquin…
https://www.glenat.com/hors-collection- ... 2344051429
Donc le cœur lourd…je repasse avec une prudence extrême le passage très expo pour arriver au contrefort, et on repart par la petite vire….
Philippe a lui quand même découvert un peu du parcours…et pour parfaire, on va monter, ce que j’avais déjà fait il y a longtemps, en quelques pas d’escalade II, au dessus, pour aller voir les terrasses bellevue, qu’il connait déjà….
Pour moi qui n’ai jamais fait que les contourner, ce sera la seule fierté du jour….
TERRASSE BELLEVUE 2670 m. On y prendra notre temps pour manger…

Quand on repart…l’endroit ou Philippe en est descendu à son premier passage fait froid dans le dos…


et il est à déconseiller totalement….
On va chercher le passage « normal » sur le bord de la falaise…faut déjà y aller…expo, si comme nous on passe un peu trop bas pour l’atteindre…et toujours bien expo, cette mini vire qui serpente…

Pour une fois les grands ne sont pas avantagés…

il y a des bouts de rochers qui s’avancent vers le vide…et les grands seront obligés de plus se contortionner vers le vide pour les franchir que les petits…

J’aurais quand même découvert quelque chose…

on rejoint par du pierrier raide la sente de ce matin, puis c’est le retour sur le GR11, avec quelques personnes dessus…

Au col de niscle, il y a notamment 2 français, des petits jeunes chargés qui font une boucle et se renseignent sur de l’eau…
Philippe leur montre en se penchant un peu la source que l’on voit un peu au dessus de l’embranchement de la vire de tormosa…
Je descends plus vite que les jeunes…c’est dire…

je ne parle pas de Philippe qui a le temps d’aller faire une bonne toilette à cette source le temps que j’y arrive…

La suite se fait à plus petit rythme et on arrive au refuge bien longtemps avant les 2 jeunes…bière…Philippe a trouvé la descente longue et n’a pas envie de la refaire le lendemain….
Il me fera remarquer que je lui aurais fait deux fois le même coup en 2 ans…c’est-à-dire lui faire porter la corde pour rien…

Pardon Philippe…


Il dormira dans sa voiture, pendant que je profiterais encore du refuge…
Par contre repas pour tous au refuge…où on nous a mis entre français, les 2 jeunes, 2 palois et nous…
Ces 2 palois ne sont pas des jeunes…puisqu’un est de 1950 et l’autre de 1951…

on a vite compris qu’ils ont du « bagage » par exemple, dans les propositions qu’ils font aux jeunes pour rallier Gavarnie…passer par le col d’astazou et les rochers blancs…

tu te souviens qu’ils se disent « on y est passé en revenant de la NO » (ndlr : course d’escalade qui permet de monter au Petit Astazou par une arête en AD+)…

Ou quand ils nous demandent d’où on vient…la faja del Maqui ça leur dit bien quelque chose…déjà faut connaître…

On parle un peu de la course de Philippe du lendemain…il la connaisse pour l’avoir faite, et le lendemain ils vont à la Pala de Montinier…en forme les gars…


Voyant qu’ils connaissent si bien les Pyrénées, je leur demande… »et l’Ariège »…ils reconnaissent que ce n’est pas leur point le plus fort…je me tourne vers Philippe et leur dit que je l’appelle « Monsieur Ariège » et qu’il faut se renseigner auprès de lui…

Et là…
L’un deux lui dit… »vous connaissez le site Philrando »…Heu oui…c’est moi….et là…surprise venant de gars aussi expérimentés…

«Merci pour votre site, que je suis content de vous rencontrer je peux vous prendre en photo »

Philippe interloqué, après avoir pris quelques garanties sur l’usage strictement personnel de la photo, a acquiéscé…

Les gars en fait étaient de sacrés montagnards…escalade notamment avec Bunny « Rainer Munsch » le fameux guide hélas décédé, ski de rando…j’en connais qui les auraient pris en photos…

Voici le court récit de Philippe sur « notre aventure du jour » :
http://philrando.free.fr/Gavarnie.html#20240819
****----****
20 août 2024.
C’était convenu à l’avance entre nous…je savais que je serais fatigué par la sortie de la veille, et incapable de suivre à nouveau Philippe…


Donc il part de bon matin direct vers les très marias…et de mon coté, je vais parfaire ma connaissance du coin, en bouchant un trou…

J’avance un peu en voiture jusqu’au parking de fond de vallée, m’évitant ainsi un peu de distance…
J’ai suivi les excellentes recommandations de Philippe (comme toujours bien entendu…

en effet c’est très joli, même si glissant car de bonne heure, mais sans aucun risque puisque plus qu’aménagé…marches…rambardes…

Je retrouve la piste plus haut au niveau du pont, puis le sentier qui me mène au refugio de lalarri…
C’est là sur le pla qui suit que je commence ma boucle qui doit me conduire au lacs de la Munia aux autres noms divers (gorgos de Lalarri sur mon alpina) Ibones de La larri o Gorgos de tormacal sur ign Espagne…
Lacs déjà visité la dernière fois d’ailleurs il y a 2 ans en allant à Pene blanque…avec Philippe…
C’est cette jonction que je n’ai jamais réalisée…

Au fond du pla, le joli salto de lalarri bloque le passage et l’on se demande un peu où va passer le sentier dans cette barre rocheuse….
Cairn qui indique son départ…ça grimpe bien…le suivre avec attention…quelques endroits où il faut mettre les mains…assez exposé quand même…pas pour touristes le sentier…je m’attendais à plus facile…à descendre mouillé…ça doit quand même être sport…

J’ai des gens loin derrière…ils ne montent pas vite puisque je ne serais pas rattrapé…
Replat…ça remonte…suivre avec attention le sentier, qui devient évident quand il se rapproche de la crête…je vais le quitter là quand il la contourne par la gauche pour monter direct vers la crête facile…
La vue est magnifique…mais pour moi je reste rivé sur l’endroit où l’on était hier et je n’arrive pas à bien comprendre l’endroit où il aurait fallu passer en escalade pour rejoindre ensuite le balcon de pineta…

Dans tous les cas ça fait une sacré impression…de pas commode…

et je ne suis pas mécontent finalement d’avoir fait demi-tour…on se console comme on peut…

Le but ici…monter sur une petite éminence arrondie à 2469 sur l’alpina et 2456 sur ign Espagne…
La suite de la crête n’est pas dans mes cordes…donc au petit collet, je descends un peu en travers et rejoint une sente qui remonte un peu…léger replat avec un beau troupeau de moutons au dessus…
On pourrait sans doute réussir à remonter vers la crête et le chinipro, en louvoyant entre les barres rocheuses…par un parcours surement difficile….

Pas dans mes projets…je suis ma bonne sente…qui en travers me ramène au sentier principal et aux lacs précités…
un groupe de 8 jeunes espagnols que j’avais vu progresser loin devant y fait une longue pause…
Je vais me restaurer aussi….quelques autres gens de ci de là…
Je vais repartir à petite vitesse profitant du coin…un peu plus loin j’ai vu qu’il y avait 3 personnes qui revenaient de la robinera…je suis intrigué par leurs évolutions….
on sent qu’il y en a un qui est attendu…
Je vais mieux comprendre quand ils arrivent…le père et la mère encadrent un tout jeune gamin, qui a largement moins de 10 ans et qui semble fatigué…

ils l’encouragent…certes il vient de faire un 3000…mais le parcours n’est quand même pas de tout repos pour un si jeune…bon…

Je repars puis quitte le sentier principal et les personnes qui s’y trouvent pour traverser le ruisseau de petramula, remonter en face en travers…jusqu’à un pluviomètre…sente…
Après je l’ai un peu perdue…aussi parce que je ne voulais pas aller jusqu’au refugio de la estiva…donc j’ai pris tout droit pour rejoindre la piste, et la quitter de suite pour le GR 11 que j’ai suivi tranquillement jusqu’au parking….
Belle boucle…
Revenu au refuge…surprise…Philippe n’était pas reparti…mais revenu de sa magnifique sortie, il m’attendait…

Il me l’a relatée, en buvant la bière…. Et en disant que finalement il était revenu par la descente du col de niscle qu’il avait trouvé moins pénible que la veille…comme quoi…

Voici son CR :
http://philrando.free.fr/Gavarnie.html#20240820



On décide de négliger le refuge et d’aller à l’endroit où on avait dormi il y a 2 ans…
On dormira chacun dans notre voiture….le camping est interdit….la guardia civil est passée très tôt le matin…pour faire respecter cette interdiction…

qu’on se le dise…


****-----****
21 août 2024.
Philippe n’ayant pas prévu de sortie sur 3 jours…c’est moi qui ait donné l’idée…
On se gare au premier paravalanche en montant la grande route avant d’atteindre le tunnel de bielsa…
Une courte portion de goudron qui ne me permet pas cette fois non plus de m’échauffer en douceur et le sentier (indiqué) qui grimpe immédiatement très raide…

On va s’apercevoir qu’il y a un petit parking au pied de celui-ci…
10 mn de grimpette sur ce sentier bien tracé…et Philippe se rappelle qu’il n’a pas fermé sa voiture…pas prudent sur cette route ultra fréquentée…

Il redescend…ça me permet de poursuivre toujours à mon rythme, mais sans me préoccuper d’être un « boulet »…

On craignait beaucoup le bruit de la route, mais en fait…on le perd rapidement, rendant la rando agréable…
je finis par sortir de la forêt…replat…cabane…à laquelle j’ai juste le temps de porter un regard…
La tortue vient de se faire rattraper par le lièvre…

On continue tranquille, puis dans une épingle on quitte le sentier principal pour partir à droite, relativement à plat, dans un premier temps…agréable parcours facile avec des isards comme seuls compagnons…


Par commodité, et pour s’éviter toute surprise on vise le col entre les 2 pics….pause du sac…un peu moins facile que je ne pensais…il faudra mettre un peu les mains pour cette crête et atteindre le pic del caubo sommet ouest 2415 m…
Belle vue…

retour au sac et suite de la crête facile pour le sommet est 2428 m, la suite de la crête, on passe au mieux…rien de difficile sur cette crête rocheuse…
Philippe fait l’éclaireur…

et s’amuse à me chronométrer sur quelques pointements où il fait des haltes…c’est comme au tour de France…il y a le maillot jaune qui caracole en tête



Il parait donc que je reste dans les temps…

On arrive après une pause restauration, sur le pic frontière Marty caberrou 2677 m ign France et Pic Salcorz sur ign Espagne…
Je me souvenais il y a bien longtemps quand j’avais parcouru cette crête frontière dans le sens ouest est, d’avoir du m’employer en grimpant un passage peu commode…je le mettais sur ce pic…
Philippe avait le même souvenir d’un passage peu commode…en fait il est plus à l’est…et donc ne nous concerne pas pour la descente puisqu’on part vers l’ouest…

La confusion peut venir de ce que sur ign Espagne la pointe suivante à 2652 m est appelée marty caberrou…

On descend donc pépère du sommet…on va ensuite suivre un peu la crête…puis la feinter par une sente discrête versant espagnol…c’est un peu expo, surtout quand le terrain est humide…gispet…ce qui n’est pas le cas…
c’est une vieille étape HRP…qui faisait refuge de barroude hospice de rioumajou par les crêtes, en feintant ce pic de marty caberrou par des sentes vers 2500 m versant français…
et bien entendu…je m’étais refusé à quitter la crête…


On va avoir la flemme d’aller chercher le sentier du retour à son point de jonction avec la crête, et on va donc couper et descendre droit pour le rattraper…
Il conduit tranquillement vers l’ibon de salcorz…
Et on retrouve ensuite le sentier du matin…voiture…fin de cette petite, mais agréable sortie….
Le CR de Philippe :
http://philrando.free.fr/Aure.html#20240821
Un grand MERCI Philippe pour ces jours passés en ta compagnie, et pour ta patience…
J’ai déjà « grondé » le « salcorz »

ici :
viewtopic.php?p=170666#p170666
Car c’est quand même stupide de s’être raté aussi avec Alain

merci dede
